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Critiques de Ingrid Seyman (97)
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La petite conformiste

Elle est drôle la demoiselle, née dans une famille de hippies décomplexés, mais rêvant de cols Claudine, et d’une maison bien rangée, où elle pourrait inviter ses camarades de classe sans craindre que ses parents ne déambulent en tenue d’Adam et Eve.



Les situations cocasses abondent, tant des univers peu faits pour se croiser s’entrechoquent ici au gré des rencontres inévitables.



Les personnages sont hauts en couleur : un père barjo (on comprendra plus tard pourquoi), qui voudrait être juif, une mère qui n’est pas à une contradiction près et effectue sans vergogne le grand écart entre ses principes et ses actes, un petit frère hyperactif et assez destructeur. le quotidien est mouvementé chez les Dahan.



C’est drôle tout ça. Mais si tout le début du roman est une comédie habile et une satyre sociale sur fond d’histoire politique , le ton change lorsque la jeune fille perçoit les tenants et aboutissants de cette situation familiale bancale.









Excellent roman, écrit avec une belle inspiration et qui incite à se conforter dans l’idée que si, sous les pavés, la plage, sous l’humour peut se cacher le mal-être.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La petite conformiste

Pour parodier un titre de film : tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents... conformistes.

Comme la plupart des enfants, la petite Esther rêve de 'normalité', de stabilité.

Sage, pudique, discrète, elle est terriblement gênée par la nudité de ses parents à la maison, leurs ébats du dimanche après-midi dans le salon devant 'L'Ecole des Fans', et leurs crêpages de chignon fréquents...

Esprit soixante-huitard es-tu là ? Oui, chez les Dahan, en ces années 70-80.

Cela dit, le père présente un curieux mélange de lâcher-prise peace & love et de rigueur maniaque. Descendant de juifs pieds-noirs, toujours nu chez lui, petit banquier BCBG dehors, il fait des listes, les récite, à l'envers, à l'endroit, astique les meubles inlassablement, s'avère claustrophobe, hypocondriaque, tyrannique. Un doux dingue, finalement pas si doux. En tout cas assez flippant pour sa femme et leurs deux enfants, témoins de scènes de plus en plus surréalistes.



Cette histoire tragicomique m'a fait penser à l'excellent roman 'La vraie vie' (Adeline Dieudonné). Et, dans une moindre mesure, à 'Interdit' (Karine Tuil) et 'Profession du père' (Sorj Chalandon).

Si l'ambiance est pesante lorsque la fillette redoute les crises paternelles et l'image donnée à l'extérieur, le ton pertinent et plein d'humour est particulièrement réjouissant, notamment lorsqu'il est question de choc des cultures.



L'auteur nous immerge dans 'nos' années d'enfance (1970-1980's), alors que les notions de gauche et de droite étaient (apparemment) moins floues, que Mitterrand apparaissait comme le sauveur, et que certains précurseurs, traumatisés par une éducation religieuse, s'affranchissaient 'déjà' de la religion catholique.



Ce drame familial est une preuve supplémentaire que dans tous les milieux, (presque) 'toutes les familles sont psychotiques', comme dirait Douglas Coupland (titre d'un roman de 2002). De 'Un peu' à 'A la folie'.



• sélection prix du roman Cezam 2020 •
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La petite conformiste

«  Je suis née d’une levrette, les genoux de ma mère calés sur un tapis en peau de vache synthétique .

«  Je naquis donc, de droite, dans une famille de gauche ».



Deux extraits de ce premier roman étonnant qui nous plonge au cœur des années 70-80 et plus! .



Esther est une petite fille sage, pudique, discrète ,à l’intelligence vive .



Elle rêve ,en vain, d’avoir des parents conformistes , des cols Claudine, une enfance normale, cadrée, presque rigide , afin d’échapper au mode de vie décalé de ses parents , lui apportant , au final ,trop peu de repères .



Née par erreur dans une famille dysfonctionnelle: ses parents soixante - huitards avérés, partagent une passion pour l’exhibitionnisme d’intérieur, regardent la télé nus et militent contre la peine de mort .



Le père , cyclothymique, juif pied noir , bipolaire,´adepte des listes , un très curieux amalgame de rigidité , maniaquerie ou laisser aller , toujours nu , sauf à son travail de banquier——- responsable grands comptes à l’agence Banque Populaire ——-légèrement claustrophobe, tendance tyrannique, récite des listes , à l’endroit , à l’envers , déclame en s’accompagnant de gestes ——croit - il, extrêmement efficaces ———, astique les meubles , joue la comédie..

Babeth la mère , secrétaire anticapitaliste est une bonne nature : pense l’homme foncièrement bon et tient son mari —— pour un poète .



N’oublions pas Jeremy , le petit frère : trois ans de moins qu’Esther ,souffrant de troubles sans doute liés à une hyper activité avérée ….



L’enfance d’Esther souffre des réconciliations , disputes , rabibochages , excentricités , de ses parents.

Parlons aussi des grands- parents soignant leur nostalgie de l’Algėrie , en jouant à la roulette avec des pois chiches du couscous …



L’ambiance est pesante , l’humour mordant , les situations cocasses , les géniteurs pétris de contradictions , les manières du Père inquiétantes …



Une fantaisie à la belle inspiration qui cache à merveille le drame qui se joue sournoisement.



Toutes les questions d’éducation liées à cette époque sont abordées , en toile de fond l’émergence du Front National .



Émouvante plongée dans la France de ces années - là , satyre sociale : humour , fantaisie , cocasserie , excentricités , cachent un très sérieux mal être,.

Y figurent jeux et comportements dangereux :

La brutalité du final de cet ouvrage glace !

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La petite conformiste

Esther est née par erreur dans la mauvaise famille. Le sort lui a donné des parents dysfonctionnels, et un petit frère souffrant de troubles liés à son hyperactivité. Et le reste n'est pas plus glorieux, entre les grands-parents nostalgiques de l'Algérie qu'ils ont connue "au temps béni des colonies" comme dirait Sardou, et la tante juive ultra-orthodoxe. Le père revendique également sa judéité, et guette les signes du prochain holocauste. Pour tenir ses angoisses à l'écart, il adopte des comportements compulsifs tels que la tenue de listes (toujours les mêmes, centrées sur les tâches à accomplir ou les sujets à régler) ; ou il inflige régulièrement aux membres de la famille des "spectacles" où il chante Brel (travesti en Brassens ???). Esther souffre de ne pas avoir des parents traditionnels, surtout quand elle découvre ceux des élèves de sa nouvelle école. Car, contre toute logique, elle se retrouve inscrite à l'école Jeanne d'Arc, un établissement catholique réservé à des familles plutôt aisées. Elle va se faire des amies, et se rendra encore plus durement compte de ces différences qu'elle cachera soigneusement. Imaginez son angoisse le jour où Agnès Robert, sa meilleure amie, est invitée à la maison ! Ses parents feront-ils l'effort de s'habiller au moins ? Parce qu'en temps normal, on se balade joyeusement "matos" à l'air chez elle... Il faut dire que l'histoire se déroule entre la fin des seventies et le début de l'ère Mitterrand, ces temps où l'esprit baba-cool était encore présent chez nombre de trentenaires. J'ai connu ça aussi dans mon entourage quand j'étais enfant ou ado, ça peut perturber !

C'est Esther qui nous raconte son quotidien, ses questionnements, sa gêne aussi, souvent, surtout devant les comportements de plus en plus étranges (et parfois à l'opposé des valeurs qu'il prône) de son père. Elle supporte mal les conflits entre sa mère Babeth et lui, et espère souvent une séparation. On compatit, même si parfois elle envisage des solutions un peu extrêmes...

Les personnages qui gravitent autour du noyau central ont leur importance aussi, ils permettent pour certains de mieux comprendre les racines des singularités du père, et d'autres font office de "points de référence" en matière de "normalité" pour la fillette. Mais sont-ils réellement si normaux, ces gens qui ont des valeurs complètement opposées à celles de sa famille ? A voir !

J'ai eu un peu de mal à entrer dans la vie de cette famille où l'on crache sur le capitalisme tout en étant responsable d'une agence bancaire et secrétaire de mairie (à Marseille). Les raisons pour lesquelles Esther est inscrite dans une école catholique ne m'ont pas convaincue non plus. Et le vocabulaire, ainsi que le niveau de raisonnement ne me semblaient pas vraiment en adéquation avec l'âge de la fillette. Malgré ces défauts mineurs, j'ai passé de bons moments souvent empreints d'humour à partager le quotidien de ces néo-hippies plein de contradictions. Mais la fin...aïe !





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La petite conformiste

La petite conformiste est un livre qui secoue et la fin du roman nous laisse sans voix.

Ingrid Seyman nous décrit avec une verve assez gouailleuse au départ l'histoire présumée de sa famille. Je dis présumée car comme elle finit mal , j'espère que ce n'est pas un livre autobiographique.

L'auteur, enfant, rêve très vite d'une vie "normale et cadrée", pour contrer la vie dissolue de ses parents qui ne lui apportent que peu de repères.

Son enfance est traversée par les disputes et réconciliations de ses parents. On est impressionné par le côté cyclothymique de son père sur lequel on finira par poser l'étiquette de bipolaire.

Toutes les questions, dès lors de l'éducation, de la société des années 70/80 sont posées avec en toile de fond, l'émergence du Front national naissant.

On a beaucoup d'attachement pour cette petite fille qui voit sa vie basculer et se scinder à l'aube de l'adolescence.

Un premier roman à découvrir sans aucun doute.

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La petite conformiste

Ce roman raconte une partie de l'enfance d'Esther, qui est née dans une famille complètement fantasque et qui ne s'est jamais sentie en accord avec sa famille. Coup de cœur pour ce premier roman de l'auteure qui mêle avec brio humour et émotion !
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La petite conformiste

La petite fille qui ne voulait pas grandir



Dans «La petite conformiste», un premier roman qui met en scène une enfant qui regarde comme un jeu ses parents se déchirer, Ingrid Seyman réussit une émouvante plongée dans la France des années 70-80.



Dès les premières lignes, le ton est donné: «Je suis née d’une levrette, les genoux de ma mère calés sur un tapis en peau de vache synthétique. Je n’en suis pas certaine mais j’ai de fortes présomptions. D’abord parce que mes parents étaient aux sports d’hiver lorsqu’ils m’ont conçue. Surtout parce qu’ils n’ont jamais caché leur passion pour cette position. Pour tout dire, j’associe le générique de L’École des fans au tempo crescendo de la première levrette qu’il me fut donné de surprendre. Je sais que tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents soixante-huitards qui faisaient de la « gymnastique » dans leur chambre tous les dimanches après-midi, tandis que leur gamine, collée devant Jacques Martin, rêvait de raies sur le côté et de socquettes en dentelle. Moi, oui.» Esther est cette «petite conformiste» qui va grandir au sein d’un couple anticonformiste. Son père Patrick est un juif pied-noir qui oublie souvent qu’il est juif, mais ne peut oublier l’Algérie française et cette ville de Souk-Ahras qu’il a été contraint de quitter pour se retrouver à Marseille. C’est en compagnie d’Elizabeth qu’il va essayer de construire une nouvelle vie. Cette Babeth qui aime les levrettes et mai 68, cette secrétaire qui va lui donner deux enfants, Esther puis, trois ans plus tard, Jérémy. Qui aurait pu ne jamais arriver. Car l’harmonie du couple vacille: «J’ignore les raisons qui poussèrent Elizabeth à se séparer de mon père alors que j’avais trois ans. Je sais par contre que cette séparation ne dura pas. En lieu et place du divorce de mes parents, j’eus un frère.»

Ingrid Seyman réussit parfaitement à se fondre dans l’esprit de cette enfant espiègle et bien innocente pour retracer la chronique familiale, pour raconter à sa façon les années Giscard, puis les années Mitterrand. Après avoir appris à connaître certains membres de la famille, la tante – qui déteste son père – et la grand-mère Fortunée – qui ne voit pas d’un bon œil l’idée de partir en vacances en Algérie – Esther va brosser un panorama savoureux des relations sociales, en commençant par son parcours scolaire dans une école privée catholique. Arrivée à Jeanne d’Arc, elle se sent mise sur la touche: «Autour de nous, tout le monde se connaissait. Des filles en robes marine se racontaient leurs vacances. Et des mères en tailleur s’invitaient à boire le thé au bord de leur piscine sur le coup des 15 heures. Personne n’avait l’accent marseillais.» Fort heureusement pour elle, Agnès – qui va devenir sa meilleure amie – va lui permettre de découvrir les nouveaux codes de ces familles si différentes de la sienne. Des codes qu’elle va vouloir intégrer jusqu’à se faire baptiser, au grand dam de son père.

Au fil de ces années où elle cherche sa place et tente de comprendre comment fonctionnent ses parents, entre une permissivité déclarée – on se promène tout nu dans la maison, Patrick se prend pour Jacques Brel, Babeth ne veut pas que sa fille saute une classe par souci d’égalité républicaine – et un traumatisme qui est loin d’être soldé, Esther va se construire grâce à ses amies, quitte à se fâcher contre elles quand le racisme sourd dans les conversations de leurs parents. Il n’y a guère que les séparations successives de ses parents – qui finissent toujours par se rabibocher – qu’elle prend comme un jeu, peut-être aussi pour se rassurer et rassurer son petit-frère. À l’image de ce dossier trouvé dans un placard et dont elle pressent qu’il renferme quelque chose de grave, elle préfère ne pas savoir, continuer sa vie de petite fille. Mais il est des jeux dangereux, comme l’épilogue de ce roman écrit d’une plume allègre va nous le rappeler. Et nous fermer passer de la comédie à la tragédie.


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La petite conformiste

Un livre sympathique entre deux plus difficiles. J'ai aimé l'histoire d'Esther, son regard sur sa famille : parents baba cool, vivants nus dans l'appartement familial, ses grands parents Juifs pieds noirs toujours en regret de l'Algérie française, petit frère hyperactif.... et donc Esther qui a décidé d'être de droite dans ce petit monde.

Il y a des moments qui font sourire, qui rappellent des souvenirs....

Progressivement une réalité plus complexe se fait autour des parents d'Esther.

En revanche je dois avouer que la fin très abrupte m'a surprise. Elle ne me paraît pas correspondre au reste du livre (d'où les étoiles en moins).
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La petite conformiste

J'avais cru prendre un petit roman sympa, à "vite lire", mais ça, c'était avant. Avant d'entrer plus avant dans l'histoire familiale de la petite narratrice à la personnalité bien trempée. Avant de découvrir le passé de ses parents, et leur présent aussi, qui peut faire sourire de l'extérieur, avant que le sourire ne se change en rictus, une fois la scène remise dans le contexte de la vie quotidienne de la petite fille.

Plus on avance dans la narration, plus le lecteur se sent sur la corde raide, on perçoit la tension sous-jacente, on avance tout doucement vers un point de non-retour, on voudrait tenir la main de la petite fille, la soutenir, avant ... je vous laisse découvrir cette auto-biographie fictive d'une petite fille, puis jeune ado, immergée dans un chaos familial aussi hors-normes que tragique.

L'aspect psychologique, le traumatisme, les maladies mentales sont traitées avec une grande justesse, qui moi personnellement beaucoup plus touchée que les 3 ou 4 derniers romans que j'ai pu lire sur le sujet.
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La petite conformiste

Esther, née de parents baba cool, soixante-huitards, naturistes, envie ses camarades d’être bourgeois. Des passages caustiques, mais aussi tragique qui m’ont rappelé Profession du père de Chalendon ou En attendant Bojangles. Mais... en beaucoup moins bon. Histoire de famille avec père, mère, petit frère. Mon reproche ? Le bouchon parfois poussé trop loin qui manque de crédibilité..
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La petite conformiste



Coup de cœur pour ce court premier roman qui nous plonge dans les années 70-80.

Esther est née dans une famille de soixante huitards, anticonformistes, libertaires, adeptes du nudisme et de la levrette. Dès son plus jeune âge elle déteste leur mode de vie et rêve d’une existence traditionnelle et rangée, à l’instar de ses camarades de classe.

Elle nous raconte son quotidien avec ses mots d’enfant, c’est charmant, très drôle parfois, bien qu’elle souffre profondément de l’attitude dysfonctionnelle de son père et souhaite qu’il disparaisse d’une façon ou d’une autre.

Au fil des pages et des années, l’atmosphère familiale s’alourdit pour aboutir à une tragédie.

Ingrid Seyman a parfaitement réussi à nous faire ressentir les souffrances de cette famille à travers les mots et les sentiments d’une enfant. Cela donne un résultat plein de légèreté apparente et de profonde émotion.

Je le recommande chaleureusement.

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La petite conformiste

À paraître le 22 août.



Esther s'est toujours sentie en décalage avec sa famille. Face à ses parents de gauche, libertaires, juifs et adeptes du nudisme, elle a développé une obsession de l'ordre, qui ne fait que s'accroître quand elle entre dans une école catholique. Espérant jour après jour que ses parents finiront par divorcer, Esther apprend que la vie se plaît à faire des dégâts collatéraux et à tirer des balles perdues.



Cette histoire m'a rappelé En attendant Bojangles, ou quand les doux dingues sont surtout dingues, voire fous dangereux. Les manies du père n'ont plus rien d'excentrique quand elles déclenchent des crises de rage incontrôlables. « En fait, Babeth n'avait qu'un seul défaut : mon père. À cause de lui, elle était capable de dire (et de penser) à peu près tout et son contraire. » (p. 55) Pas étonnant que la gamine se réfugie dans l'ordre et la rigueur, seule façon de faire tenir son monde, monde dont des pans entiers s'effondrent régulièrement sous les explosions paternelles.



Le premier roman d'Ingrid Seyman repose sur un simple, mais vif. On ne badine pas avec la douleur ici : on l'expose crument, voire on la dissèque pour mieux la comprendre et la contrôler. Bien moins léger que ce que laissent entendre les premières lignes de la quatrième de couverture, La petite conformiste est la fable grave d'une enfance qui se heurte à la violence des amours imparfaites.
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La petite conformiste

Une historiette qui raconte la vie d’une jeune fille trop sage dans une famille excentrique au milieu des années 1970

Sur fond de libération des mœurs , d’engagement politique ou religieux, Ingrid Seyman essaie de donner une touche d’humour à cette situation paradoxale

Elle y arrive par petites touches mais tout cela paraît bien convenu pour ceux qui, comme moi, ont vécu cette époque post mai 1968 jusqu’à l’élection de François Mitterrand en 1981

Tous les clichés y passent sans surprise aucune

Je ne vois pas trop ce que le livre peut apporter à un lecteur contemporain .

C’est lu en 2 heures et, probablement, vite oublié
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La petite conformiste

Ce roman se veut iconoclaste, désinvolte et absurde. Cependant, le texte recèle beaucoup de lieux communs.

Par ailleurs, en littérature ou en ce qui en tient lieu, le moi reste plus que jamais haïssable.

On a l'impression de lire une pâle copie d' "En attendant Bojangles" d'Olivier Bourdeaut.

Heureusement, c'est court.

(simple opinion)
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La petite conformiste

« Je suis née d'une levrette, les genoux de ma mère calés sur un tapis en peau de vache synthétique. »

Ce n'est pas mon cas, puisque les peaux de vaches que possédaient mes parents étaient sur le dos de leurs propriétaires, elles-mêmes dans l'étable ou paissant dans les prés. A propos de dos, au moment de ma conception, je suppose que celui de ma mère était sur un matelas à ressorts, à 50 mètres d'un troupeau de vaches.

Loin de moi la prétention d'imiter Hugo, pas plus l'auteur que le chroniqueur de Babelio, mais je constate que ce roman m'amène à me poser des questions pré-existentielles…



La première phrase de ma chronique débute ce roman et en donne fidèlement le ton. Pas celui de la vulgarité - il n'y a en pas dans ce livre - mais un ton détaché et plein d'humour, avec lequel Ingrid Seyman raconte la tragédie que furent les années d'enfance d'Esther.



L'histoire se déroule à la fin des années 1970.

Ce récit montre qu'en France la fracture sociale n'est pas une nouveauté, même si d'autres mots la désignaient, comme « lutte des classes » pour les adeptes d'interprétations simplistes de nos sociétés, ceux-là même qui n'aspirent qu'à imiter les plus riches qu'ils dénigrent tant. Esther souffre en effet des différences sociales entre sa famille et son environnement scolaire. Ce n'est malheureusement pas son seul motif de souffrance psychologique.



Cette tragi-comédie mêle habilement humour et gravité, pour le grand plaisir du lecteur.
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La petite conformiste

Lu dans le cadre de la sélection du Prix Cezam 2020, je dois avouer que ce premier roman d'Ingrid Seyman, La petite conformiste, m'a enthousiasmé.

Pourtant j'y allais avec quelques appréhensions, considérant la teneur de ce récit comme mineure, lorsque j'ai découvert la quatrième de couverture. Or, il n'en est rien. Bon, ce ne sera pas le coup de coeur de l'année, mais tout de même, ce roman, par sa petite voix qui nous tient en haleine jusqu'au bout, vaut le détour.

Tout commence avec beaucoup d'humour et de dérision, dans cette description où dès son plus jeune âge la jeune Esther, la narratrice, se sent étrangère à son univers familial. Nous sommes dans la fin des années 70, puis début des années 80. Les parents d'Esther, Babeth et Patrick, revendiquent farouchement leur héritage de mai 68 et cette culture hippie qu'ils pratiquent dans leur mode de vie jusqu'à se balader nus au quotidien dans leur appartement de Marseille. Esther se sent dès son plus jeune âge en total décalage avec cette pratique, jusqu'à s'affirmer de droite, totalement réactionnaire, face à des parents de gauche, qui considèrent qu'il faut interdire les interdits, respecter la planète, promouvoir un esprit de communauté. Voilà pour les belles paroles et le décor planté... !

Les premières pages sont empreintes d'un humour vache délicieux à souhait, d'ailleurs cet humour, sous la forme d'une dérision des situations, ne quitte jamais le récit, même lorsque le ton devient sombre et grave, au fur et à mesure que le récit se déroule. On comprend vite qu'Esther a fait de cet humour, une protection, presque une arme, un antidote en tous cas pour survivre...

L'humour est donc au rendez-vous, un humour mordant, acide, et Esther la narratrice ne s'en prive pas pour prendre en flagrant délit de contradictions ses parents, pseudo cools, égratigner l'envers du décor, leurs jeux de rôles, bien sûr le père, dont on découvre peu à peu la nature réelle de sa personnalité, son côté maladif, ses crises maniaques, son obsession pour des listes de tâches, mais la mère aussi, soumise, totalement soumise à l'empreinte d'un mari qui ressemble davantage à un pervers narcissique qu'à un doux poète rêveur épris des chansons de Bob Dylan ou de Joan Baez.

Le style est fluide, nous emporte, nous tient dans une sorte de jubilation enfantine, jusqu'au moment, où l'on sent que quelque chose ne va pas dans le décor, et dès lors justement on a envie d'en savoir davantage, cela devient comme une sorte de thriller psychologique.

Chaque personnage est décrit avec ironie et finesse. L'auteure n'épargne personne, ni la société, ni les religions, qui font de ce roman un univers essentiel à la narration du récit.

Plusieurs thèmes ici sont conviés avec délectation, l'enfance, l'héritage familial, la filiation... Mais aussi plus tragiquement le mal-être...

Au final, j'ai fredonné ce couplet d'une merveilleuse chanson de Maxime le Forestier que m'a évoqué le roman, au passage de certaines pages :

« On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille

On choisit pas non plus les trottoirs de Manille

De Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher

Être né quelque part

Être né quelque part, pour celui qui est né

C'est toujours un hasard »
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La petite conformiste

Esther est née "de droite dans une famille de gauche" et pire encore le jour de Noël, histoire de contrarier à la fois sa mère athée et son père juif. La petite conformiste est son récit, celui d'une petite fille adorant l'ordre et la grammaire, rêvant d'avoir une mère au foyer qui lui préparerait des gâteaux aux yaourts plutôt que d'une mère soixante-huitarde libérée et féministe, d'une maison où on dînerait à heures fixes et non pas nus à table et trouvant comme ultime provocation pour s'opposer à ses parents la décision de s'inscrire au catéchisme et de se faire baptiser !



On rit d'abord beaucoup dans ce court roman, l'auteure ayant l'art de la formule qui fait mouche et des situations improbables. Le renversement de situation avec cette enfant désespérément sage ("Alors que mes parents consacrèrent les trois premières années de ma vie à tenter de me convertir à leur vision de l’existence, je demeurai une indécrottable réactionnaire. J’étais propre à quinze mois. M’endormais tous les soirs à 8 heures pétantes. Refusais de danser lorsque mes géniteurs me traînaient avec eux en discothèque") et rêvant d'ordre et discipline confrontée à des parents fantasques, libertaires et férus de disputes est particulièrement drôle et certains passages sont vraiment hilarants. Mais très vite le récit se teinte d'une certaine étrangeté : les bizarreries du père, qui vont plus loin que de simples manies, les disputes violentes entre les parents, le lourd passé de rapatriés d'Algérie qui s'invite dans l'histoire familiale, sont autant d'ombres qui semblent peser de plus en plus sur la famille. Ce roman qui semblait d'abord une simple chronique familiale pleine d'humour y gagne petit à petit en profondeur et le lecteur s'interroge au fur et à mesure que Esther grandit et prend elle aussi conscience des failles de sa famille.



J'ai trouvé quelques longueurs et répétitions à ce récit qui manque parfois de rythme et semble s'enliser un peu. Mais le ton reste résolument original (si on accepte l'ironie et l'humour souvent mordant de l'auteure) et le personnage d'Esther suffisamment attachant pour qu'on ait envie de savoir la suite. Le changement de direction du roman, glissant petit à petit vers des sujets plus graves et un mystère familial qui prendra tout son sens dans le dénouement soudain et inattendu, contribue à déstabiliser le lecteur, on ne sait plus trop où nous amène l'auteure mais c'est aussi je pense ce qui fait toute l'originalité de ce roman. Et puis la chronique des années fin 1970 - début 1980 avec ses clins d’œil et ses références bien vues sont aussi un vrai plaisir de lecture. C'est un roman que j'ai lu très vite, intriguée et curieuse de savoir la suite, une lecture à la fois plaisante et mettant mal à l'aise mais que j'ai dévorée jusqu'au bout. Une vraie originalité et un titre qui me donne envie de découvrir les prochains livres de l'auteure !
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La petite conformiste

Esther a été élevée dans une famille marseillaise dont on peut dire qu'elle est plutôt "foutraque"....Une mère, Babeth, de gauche, anticapitaliste, qui vit encore en Mai 68 avec ses ami(e)s, un père, Patrick, juif pied-noir banquier bourré de tics et de tocs, hyper maniaque obsédé par la survenue d'un nouvel holocauste et tente, en rédigeant moult listes de garder le cap et un frère Jérémy aussi brun qu'Esther est blonde. Tout ce petit monde est adepte du nudisme que ce soit chez eux ou en vacances. Inutile de dire le nombre de situations abracadabrantesques racontées dans ce premier roman entremêlées ici ou là d'événements nationaux qui resituent le contexte de l'époque.



Tout va être chamboulé quand Esther va être inscrite dans une école privée catholique de Marseille et va demander à être baptisée à 9 ans, en recherche d'identité, de stabilité et de normalité peut-être aussi, elle va penser trouver dans la religion un équilibre et des réponses que les adultes autour d'elle ne lui donnent pas. Elle veut être comme les autres, rentrer dans le moule alors qu'elle n'a autour d'elle rien sur quoi se reposer.



Une enfance rythmée par les ébats des parents ou leurs disputes, ruptures, la confrontation des cultures, religions et comment se construire quand autour de soi c'est un si grand bazar. La famille paternelle reste traumatisée par la fuite en France dans les années 60 et la perte de leurs biens en Algérie, n'ayant emporté qu'un peu de terre de leur pays, objet de toutes les vénérations et souvenirs. Du côté maternel, sa mère a rompu pratiquement toute relation avec la grand-mère maternelle depuis son mariage.



Le ton se veut très gai,enchaînant les situations cocasses, mélangeant une narration parsemée d'expressions populaires et d'autres beaucoup plus élaborées qu'une enfant de 9/10 ans ne pourraient avoir J'ai eu le sentiment que l'auteure, dont c'est le premier roman, prenait le relais dans la narration mais cette alternance m'a parfois gênée.



C'est un roman qui se lit bien, vite même si je n'ai pas été plus passionnée que cela par l'histoire, trouvant les personnages assez stéréotypés, poussés parfois à l'extrême dans la caricature (famille juive, pied-noir, catholique etc...), un sentiment de sujet déjà traité et un basculement final assez inattendu, en total contraste avec le reste du récit. 



Une lecture en demi-teinte et je ne suis pas sûre que dans quelques semaines j'en garderai les éléments en tête.
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La petite conformiste

La petite conformiste joue clairement sur un registre destiné à faire rire et s'il m'est arrivé de sourire en tout début de lecture, je me suis vite lassée de ce comique dont la pseudo fraicheur de façade ne cache que du vide. Trop répétitif, il finit par devenir lassant, même carrément lourd comme une tarte à la crème et dessert l'ironie du propos. Les personnages y sont tellement stéréotypés qu'ils en paraissent caricaturaux, perdant ainsi toute crédibilité. Le père juif ne peut que souffrir de névrose obsessionnelle, la grand-mère pied-noir se prénomme, bien sûr, Fortunée comme la fille de Madame Sarfati (cf Elie Kakou) etc.

Ce manque vertigineux de profondeur m'a précipitée dans un gouffre d'ennui plutôt pénible à supporter. Je sais que j'ai parfois la dent (trop ?) dure, cependant je peux quand même comprendre que d'autres lecteurs y ont trouvé leur bonheur. Il en faut pour tous les goûts, même les plus sucrés !

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La petite conformiste

En librairie le 28 août 2019. Rentrée Littéraire.



Oh bon sang, quelle rigolade ! Comme quoi on peut parfaitement aborder des sujets profonds comme sa place dans la société, le bipolarisme, l'hyperactivité, sans se prendre au sérieux.

L'humour dévastateur et le style vif de Ingrid Seyman font mouche à chaque page, et nous emportent, au point de nous surprendre par une fin, dont je ne dirai rien ici bien sûr.

J'ai adoré et je suis heureuse de pouvoir partager ça avec vous et vous inciter à vous procurer ce bouquin dès sa sortie.



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Le quatrième de couverture :



Esther est une enfant de droite née par hasard dans une famille de gauche, au mitan des années 70. Chez elle, tout le monde vit nu. Et tout le monde – sauf elle – est excentrique.



Sa mère est une secrétaire anticapitaliste qui ne jure que par Mai 68. Son père, juif pied-noir, conjure son angoisse d’un prochain holocauste en rédigeant des listes de tâches à accomplir. Dans la famille d’Esther, il y a également un frère hyperactif et des grands-parents qui soignentleur nostalgie de l’Algérie en jouant à la roulette avec les pois chiches du couscous. Mais aussi une violence diffuse, instaurée par le père, dont les inquiétantes manies empoisonnent la vie de famille.



L’existence de la petite fille va basculer lorsque ses géniteurs, pétris de contradictions, décident de la scolariser chez l’ennemi : une école catholique, située dans le quartier le plus bourgeois de Marseille.



La petite conformiste est un roman haletant, où la langue fait office de mitraillette. Il interroge notre rapport à la normalité et règle définitivement son sort aux amours qui font mal. C’est à la fois drôle et grave. Absurde et bouleversant.
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