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Critiques de Insa Sané (175)
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Long Way Down

Un roman moderne, percutant, comme un poème, comme une pièce de théâtre, comme une nouvelle.

Un acte, une réaction, une réflexion.

L'histoire passée fera-t-elle réfléchir l'ado en colère, l'ado révolté, l'ado impulsif qui est persuadé de devoir suivre les lois de la cité, de la société dans laquelle il baigne depuis son enfance.

Le cercle infernal sera-t-il cassé un jour ?...

Un roman qui se lit à une vitesse fulgurante, mais qui marque, qui doit marquer les jeunes lecteurs, qui doit faire cogiter...
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Long Way Down

Long Way Down est un récit qui raconte les banlieues américaines, leurs règles, les assassinats, les vengeances, la mort.

Will 15 ans, assiste à l’assassinat de Shawn, son grand frère, les règles à suivre sont :

1) Ne pas pleurer

2) Ne pas balancer

3) Se venger

Will à pris l’arme chez lui pour effectuer son devoir et descend par l'ascenseur pour se rendre sur le lieu du piège qu’il a prévu. L’essentiel de l’histoire se passe dans cet ascenseur, comme un huis clos de théâtre : à chaque étage, un mort va y entrer pour parler avec Will, tous tués par balle.

C’est un récit qui dénonce ce mode de vie, cette vision destructrice où la vie compte moins que la mort, une façon de voir qui ne mène jamais loin, a part dans l'accumulation des crimes qui plombent ces quartiers. Le choix de mise en scène est judicieux, le graphisme est travaillé en aquarelles réalistes, avec très peu de décors, des portraits, des visages traités dans le détails, des regards, des confrontations, et un texte rythmé, écrit comme un rap, avec des dialogues percutants qui vont aider Will à comprendre, et peut-être à pleurer.

Jason Reynolds est impliqué dans cette histoire : dans son travail de poète, écrivain et scénariste, il s’adresse ouvertement à cette jeunesse des banlieues, luttant contre les problèmes de délinquance, cela donne un récit touchant parce que juste et réaliste, un message direct et positif. C’est un roman graphique qui se donne les moyens d’atteindre son auditoire cible, et qui pourrait être mis en scène pour du théâtre ou slamé. Il ne me reste qu’à souhaiter que le public concerné ait accès à son travail.
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Tu seras partout chez toi

Seny vit en toute quiétude en Afrique, avec ses parents, entourés de ses jeunes copains et surtout au coude à coude avec Yulia qu’il chérit tendrement. Bercé par les contes et légendes de son pays, il ne réalise pas l’arrivée de la guerre et de la violence qu’elle suscite un peu partout. Afin de le protéger, ses parents le sortent un jour de son sommeil pour l’envoyer vivre chez son oncle « de l’autre côté de la terre », en France…

Mon avis : C’est par le biais de Babelio que j’ai rencontré ce roman et, pour la première fois depuis que j’y travaille, j’en ai fait l’acquisition pour la médiathèque pour des raisons purement personnelles. Cette silhouette d’enfant sur la première de couverture, elle m’a tellement fait penser à mon fils au même âge que toute la tendresse qui m’envahissait s’est reportée sur l’ouvrage en lui-même et sur un titre aux douces résonnances. J’ai été littéralement transportée par la première partie, la personnalité de Seny et sa souffrance m’ont beaucoup touchée et l’écriture d’Insa Sané me prenait aux tripes… et puis, je me suis laissée perdre par la fantasmagorie de la seconde partie, un peu comme lorsqu’on sort d’un rêve merveilleux qui nous laisse sur la touche du jour qui commence et qu’il faudra bien assumer dans sa réalité. Quelle étrange sensation de se voir abandonner une lecture avant la dernière page, alors que le cœur s’était ouvert tout entier et sans concession à son univers… l’abandonner pour ne garder que ce qu’on y a tant aimé… et pour finir, sommes toutes, sans la moindre frustration…

Public : à partir de quatorze – quinze ans
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Tu seras partout chez toi

Tu seras partout chez toi, une autre façon de dire que chez moi, c'est nulle part.

Pour le gamin en exil, expédié loin de son foyer par des parents qui sentent que la mort se rapproche, impossible de s'adapter à sa nouvelle vie.

Il commence par faire l'affreux jojo en espérant être tellement insupportable qu'on va le mettre dans le premier avion pour le renvoyer "là-bas". Mais la ruse est vite éventée. Pour échapper à la réalité, il reste la fugue et la fuite dans l'imaginaire.

C'est le choix de notre petit héros qui s'invente des aventures entre mythologie et comic strip pour se tirer d'affaire. Un petit mélange de Peter Pan, Tintin, Alice, au programme:" allons affronter les monstres et traversons les océans."

Le lecteur est d'abord séduit par la première partie, récit assez réaliste dans un style très frais.

Après, ça devient plus laborieux, on ne fait pas du Lewis Carroll, même remastérisé version 2012, comme on suivrait la recette des cupcakes au chocolat. La trame se relâche, le style est scolaire, les répétitions....se répètent, sans rien apporter à la qualité littéraire.

Au final, un auteur qui gaspille un peu son talent en tombant dans la facilité, alors que les premiers chapitres étaient prometteurs.

Merci aux éditions Sarbacane qui m'ont envoyé cet ouvrage qui fait partie de la sélection Masse Critique de novembre.



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Les cancres de Rousseau

L'auteur propose avec ce nouveau titre une "comédie humaine" qui reflète les cultures urbaines contemporaines. On retrouve des personnages à la suite de Sarcelles-Dakar, Du plomb dans le crâne, Gueule de bois et Dady est mort. J'avoue, je suis moins fan de la nouvelle maquette proposée chez Sarbacane.

Ici, on est au coeur de la cité avec leur code d'honneur et leur façon d'exprimer leurs joies, leurs peines, leurs rêves. On a envie d'écouter ses espérances d'adolescents tout en déplorant que les adultes ne les écoutent pas davantage.
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Long Way Down

Me voilà réconciliée avec le vers libre.

Pour vous exprimer mon ressenti,

au vers libre je vais m'essayer,

mais aucun résultat je ne vous promets.





Mon premier essai dans ce style de plume

ne m'avait pas convaincue.

Aujourd'hui,

je ressors conquise

et vois tout l'intérêt

que peut apporter

le vers libre à un texte.





Une première partie haletante,

poignante

et émotionnellement forte.

Des vers très rythmés

qui jouent en la faveur

de la dynamique du roman.

Par ce biais l'auteur

va droit à l'essentiel

et percute

le lecteur.





Une descente en ascenseur,

une descente en enfer

Une minute,

un compte à rebours

et des étages qui défilent.

Vers qui ?

Vers quoi ?

Vers libre ?





Tension qui monte,

mais ascenseur qui descend.

Roman coup de poing

qui dénonce

les terribles lois

des quartiers

des banlieues

des gangs.

Ces quartiers chauds

où les meurtriers

mènent la danse

au détriment

de jeunes

qui n'ont pas le choix

de suivre

pour survivre.





Seul bémol

rapport contenu/prix

1h de lecture

Quinze euros quatre vingt dix centimes.

En revanche ,

un très beau travail éditorial.

Une couverture juste et jolie

associée à une mise en page

tout aussi réussie.





Conclusion,

une écriture incisive

et un très bon moment de lecture.
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Attention au chien !

Très chouette découverte ! Encore une fois, la collection Flash Fiction a réussi à me faire passer un bon moment avec cette histoire mêlant roman contemporain, enquête et romance. N’hésitez pas à (faire) découvrir ce court ouvrage qui, en plus d’être distrayant, est adapté aux lecteurs dys !



Ibrahim, notre jeune narrateur, est épris de Justine, sa voisine. Hélas, il n’arrive pas à se déclarer… Sans cesse, ses tentatives tombent à l’eau ! À vrai dire, il a surtout très peur de Grise, un énorme Saint-Bernard qui monte la garde dans le jardin… Ibrahim est un garçon timide, mais vraiment adorable, déterminé et dynamique. Il pratique beaucoup l’autodérision et a rapidement su me mettre dans sa poche. J’ai réellement apprécié son humour ainsi que sa façon de voir les choses ! En outre, il est tellement rare d’avoir un narrateur masculin parlant d’amour en littérature jeunesse, que j’étais déjà sous le charme. La jolie Justine renverse également les habitudes avec son tempérament mature, franc, réfléchi, naturel et passionné. Malgré ce qui lui arrive, elle est toujours bienveillante, compréhensive et sincère.



« Attention au chien » n’est pas qu’une romance contemporaine ! C’est également un petit roman policier, puisque le duo va partir à la recherche de la chienne Grise qui va brusquement disparaître. Par attachement pour elle et pour expier de ses fautes, Ibrahim va faire abstraction de ses craintes pour retrouver le canidé… Cette enquête fut prenante, sans temps morts et pleines de belles valeurs. Insa Sané prône la franchise, la tolérance, l’écoute, les erreurs, la rédemption et le pardon. Le tout est servi avec une plume fluide, très agréable et remplie d’humour. Quant aux illustrations, elles collent parfaitement aux scènes et aux émotions. Je recommande !
Lien : https://lespagesquitournent...
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Tu seras partout chez toi

Les parents de Seny, 9 ans, veulent le protéger de la guerre qui sévit tout autour d'eux. Ils l'envoient donc chez son oncle, "de l'autre côté de la terre", sans vraiment lui expliquer la raison de ce voyage. Sény a bien du mal à s'acclimater à sa nouvelle vie et tente par tous les moyens de rentrer chez lui...

Ce roman est vraiment particulier et je dois malheureusement avouer avoir eu beaucoup de mal à aller jusqu'au bout de ma lecture. Même si le premier chapitre semble assez réaliste, l'intrusion de ce jeune garçon dans un monde imaginaire truffé de personnages de contes et de références littéraires n'a pas réussit à me convaincre.

Une déception !
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Long Way Down

Ce livre est étrange... D'abord par sa forme : il est écrit sous une forme poétique, à la manière d'un très long slam. Chaque mot est choisi avec soin, précision. Cela en a fait chez moi une lecture coup de poing. Une fois dedans, je me suis laissé entraîner par les mots, presque à les scander à mi-voix. Une réelle belle réussite.

Étrange ensuite par son contenu, une réalité violente dans laquelle s’immisce le monde des morts. Cette descente en ascenseur est l'occasion d'une réflexion sur le cycle de la violence, amenée par les victimes elles-mêmes, disparues à différents moments de la vie de Will. Ça fait mal, c'est bref et intense, et on se sait pas ce que Will va faire finalement. Mais ce n'est pas le résultat l'important, c'est le cheminement.
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Sarcelles-Dakar

Dans ce roman, Insa Sané nous emmène en voyage. Nous rencontrons Djiraël, jeune sarcellois d’une vingtaine d’années, qui traîne sa carcasse d’ennui en petites combines, et dont le plus grand plaisir est de collectionner les filles. Trois mois auparavant, le père de Djiraël est mort, et sa dépouille a été rapatriée au Sénégal. La mère de Djiraël décide donc d’aller lui rendre un dernier hommage.



Djiraël n’est pas enchanté par ce voyage, mais il découvre cependant peu à peu ce pays où il est né, qui lui est peu familier. Insa Sané entraîne son héros et le lecteur dans un voyage initiatique qui lui fait parcourir une partie du Sénégal, pour se réconcilier avec son passé, ses origines.



C’est un roman très agréable à lire, dont l’action se déroule de manière très naturelle. On est immédiatement « dedans » : le personnage est touchant, on veut aller jusqu’au bout de l’aventure avec lui.



Il nous fait réfléchir également, et nous éclaire sur la vie d’un jeune immigré dans les cités parisiennes. Ici, il est vu comme un étranger. Mais surtout, Djiraël subit les pressions de sa famille, qui veut qu’il réussisse à tout prix, qu’il saisisse sa chance. Mais il vit également les mêmes choses que tous les jeunes hommes de son âge : les incompréhensions entre garçons et filles, traitées avec beaucoup d’humour, où la difficulté d’exprimer ses sentiments (en famille comme en amour).



En Afrique, Djiraël est vu comme un privilégié, un « Francenabé ». Ses cousins n’hésitent pas à réquisitionner ses vêtements de marque ! Djiraël découvre une toute autre misère que celle des cités : « Je voyais des mômes qui n’avaient plus l’air d’être de enfants, alors je me suis dit qu’ici les enfants devaient naître vieux. Ça m’a foutu les boules. »



A la manière d’un conteur africain, Insa Sané nous apprend à mieux connaître le Sénégal. Il évoque l’incompréhension des sénégalais enrôlés dans la Première Guerre Mondiale, inconscients d’avoir une patrie nommée « la France ». Mais surtout, il restitue l’importance de la magie, qui imprègne la vie quotidienne, et qui rendra à Djiraël un peu d’espoir, de foi.



Je n’ai plus grand-chose à ajouter, à part souligner une nouvelle fois la belle écriture de cet auteur, tantôt « brut de décoffrage » et naturelle, tantôt poétique et envoûtante. Rythmée, quoi qu’il arrive. Parfois lyrique, comme dans cet extrait où il compare la vie humaine à une vague :



« Nourrie d’abondance, la vague ondule,fluide, diffuse et presque insouciante. Elle flâne, joyeuse, innocente et turbulente ; le ciel l’embrasse de ses lèvres bleues. […] Les chatouilles de la brise lui soutirent un éclat de rire. Elle monte et elle descend. C’est l’âge espiègle où l’aube brille de mille promesses. »



Je vous laisse sur ces bons mots, en vous invitant à découvrir de toute urgence cet auteur humain, réaliste, drôle et sensible (oui, rien que ça !).
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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Long Way Down

Ce livre est une expérience unique !



Will vient de perdre son frère, assassiné en plein rue.

Il prend une arme et descend pour le venger.



Ecrit en vers, ce livre décrit les pensées de Will dans l'ascenseur qui le descend au niveau 0, pour aller tuer le meurtrier de son frère



C'est un livre coup de poing !

C'est un livre poème, un peu comme Marie-Lou-le-monde,

C'est un livre suspense, qu'on lit d'une traite

C'est un livre plaisir 🥰



=> C'est un livre A LIRE !!!
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Long Way Down

Deux jours auparavant, Shawn, le grand frère de Will, a été assassiné dans la rue. Mais dans ce quartier américain où règnent les gangs et les trafics de drogue, tout le monde respecte 3 lois : ne pas pleurer, ne pas balancer et se venger. Se venger, c’est justement ce que décide de faire Will après la découverte d’une arme dans les affaires de son frère. La descente en ascenseur du 7° étage de l'immeuble où il habite est l’occasion pour le jeune garçon de revoir 6 proches (Buck son frère aîné, Dani sa meilleure amie d'enfance, son oncle Mark, son père Mickey, le meurtrier de Buck et bien sûr Shawn), victimes de meurtres, sous forme de fantômes, qui l’interrogent tour à tour sur ses motivations. Ces 60 secondes lui permettent de questionner sa conscience grâce à ses voix intérieures qui l'aident à prendre du recul par rapport à son futur acte.

Ecrit entièrement en vers sous forme de slam, ce roman est une vraie lecture coup de poing qui ne peut qu’émouvoir : on sent bien ce cercle vicieux de la violence et de la vengeance auquel William ne peut échapper.

Tout comme Will, on ressent de la colère envers cet univers si brutal.

Ce long texte poétique est mis en avant par une mise en page soignée et l'utilisation d'un papier tout en nuances de gris.

Original et percutant !
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Long Way Down

William Holloman dit Will a perdu son frère Shawn assassiné par Carlos Riggs. II prend l'ascenseur pour venger son frère et retrouve à chaque étage un fantôme, Buck, l'ami et le grand frère de la cité de Shawn, Dani qui l'a embrassé dans le square quand ils étaient petits, son oncle Mark assassiné pour une histoire de territoire de deal et son père Mickey qui a vengé son propre frère mais a aussi été assassiné d'autant qu'il s'était trompé de cible, Frick, le meurtrier de Buck et la victime de Shawn, et enfin Shawn.



Un roman coup de poing écrit en vers libres avec beaucoup d'effets de mise en page. Le texte est concis, brut. En quelques minutes de descente d'un ascenseur du septième étage au rez-de-chaussée, le héros convoque tous ses proches morts assassinés. Ils dressent un portrait sans concession de la cité entre drogue et violence. Brutal.

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Sarcelles-Dakar

Djiraël, 17 ans, a peu de rêves et beaucoup de soucis. Il partage son quotidien entre le trajet Sarcelles-gare du Nord, les filles, les combines et les petites arnaques foireuses avec son cousin Youba. Jusqu'au jour où sa mère décide de l'emmener au Sénégal, pays de son enfance, pour des retrouvailles avec son père.

Un livre à la fois très réaliste quand il nous décrit le quotidien des cités mais aussi magique et envoûtant quand il nous emmène en Afrique et nous fait découvrir des récits aux allures de contes. Un très beau voyage initiatique auquel j'ai adoré participer.
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Long Way Down

Long Way Down m'a fait penser au texte d'un morceau de rap ou un texte slamé, tous deux tellement symboliques de cet univers, de ce monde où se déroule le récit. Un récit sombre, poignant, peut-être un peu fataliste mais certainement vrai et sincère ! Will a 15 ans quand Shawn, son frère aîné, aimé, est tué de 2 balles dans la poitrine devant leur immeuble, devant lui. Shawn lui avait appris les Lois, celles qui régissent la rue, leur rue, leur vie : ne pas pleurer, ne pas balancer, se venger. Mais Shawn n'est plus là, il ne reste plus que Will, sa mère et leur douleur. Et il reste les Lois, la troisième loi, le tiroir de la commode où Shawn cachait un flingue et 15 balles.



Long Way Down, c'est le récit d'une longue descente ou plutôt d'une longue chute, celle de Will, quand au petit matin, après une nuit sans pleurer son frère, il prend le flingue dans la commode et prend l'ascenseur pour aller appliquer les Lois. 7 étages, 6 arrêts, 5 rencontres ou retrouvailles avec des personnes disparues, victimes de cette rue et de ses Lois, avec lesquelles Will va échanger, expliquer, essayer de comprendre aussi.



Long Way Down, c'est un récit aussi poétique que mystique, un regard sur la vie, la mort, ces lois et cet ordre des choses qu'on subit plus qu'on ne choisit, inéluctables, incontournables, violents mais bien réels. C'est un récit qui se lit d'une traite, en apnée, dans l'attente, ... mais le choix, la décision de Will lui appartiennent-ils vraiment ?



"UN CÂLIN



peut-il

éplucher à rebours la croûte

du temps,

les lambeaux de peau

durcies mais à vif,

les pustules

irritées, irritantes,



le morceau de soi qui saigne ?"
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Tu seras partout chez toi

Le petit Seny est emmené à l'aéroport par ses parents pour fuir un pays en guerre avec ces mots : "tu seras partout chez toi". Mais lui le sait bien chez lui c'est auprès de sa famille, de ses amis et de Yulia son "amoureuse". Il luttera avec toute sa force pour fuir ce nouvel endroit....

Un texte écrit très poétiquement mais qui est difficile d'accès d'autant plus pour un public jeunesse...

Même si je reconnais les qualités de ce texte je ne pense pas qu'il accroche auprès des adolescents.
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Les cancres de Rousseau

Un vrai coup de coeur pour ce roman adolescent.

On plonge directement dans la banlieue parisienne avec ces lycéens de Terminale en Zone d'Education Prioritaire. Les clans des cités sont présents, on ressent la tension dans les mots choisis par l'auteur. La guerre, les représailles, la vengeance sont maitresses entre ces clans.

Malgré toute cette tension, on succombe à cette bande d'amis, ayant chacun un atout à apporter à ce cercle restreint.

Dans l'histoire, on suit Djiraël et ses péripéties de cancre, qui malgré tout, va devenir délégué des délégués des élèves. Il se mettra à dos certains et en rameutera d'autres, car il veut le droit de liberté des choix. Bien évidemment, ses amis seront toujours là pour lui et pour eux-même.

L'auteur aborde aussi la famille, et la relation complexe d'un père avec son fils. Le racisme est également présent dans ce roman. Et enfin, il ne serait pas un bon roman sans qu'il y ait un triangle amoureux !!

Pour finir, l'auteur s'est manié les mots avec humour, ce qui rend ce roman accrocheur.

On s'immerge totalement avec ces cancres de Rousseau...


Lien : https://lacabanedemeslivres...
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Sarcelles-Dakar

L’auteur n’a pas la langue dans sa poche, il utilise un langage parlé très familier, ça ne me plaît pas de lire autant d’insultes au début. L’histoire est quand même bien, ce jeune de banlieue parisienne avec ses magouilles qui va devoir rentrer au pays pour y retrouver son père resté sur place, ça va le changer du tout au tout. Le ton change aussi, pour devenir plus poétique, et commence également une forme d’introspection pour Djiraël. Parsemé de contes africain, sa personnalité va évoluer, le récit de Kadiom était particulièrement touchant.

Les chapitres sont courts, l’écriture fluide, il s’adapte parfaitement à un public jeunesse ou jeune adulte. Malgré le début qui ne m’a pas trop plu, la suite a su me convaincre. Bon roman.

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Les cancres de Rousseau

Les cancres de Rousseau, c’est l’histoire d’une bande de cabossés de la vie. Leur quotidien varie et se ressemble : certains dealent avec l’alcoolisme ou la violence d’un père, celui d’un autre s’est fait la malle, une autre, adoptée par une famille blanche, est devenue invisible à la naissance d’un enfant tout aussi blanc… Et en dehors de la maison (ou de l’appartement plutôt) ? On découvre (ou on redécouvre) ce que signifie réellement être noir.e ou arabe. Le racisme ordinaire, la discrimination, les contrôles au faciès, le mépris des enseignants qui ont abandonné, la violence et n’avoir personne vers qui se tourner…

Un tableau riche et nuancé de la banlieue parisienne qui permet de la voir autrement que par l’œil des caméras du JT.

Un autre monde pour moi avec mes yeux bleus et ma famille modèle.



Pourtant ce qui frappe au milieu de toutes les embrouilles, ce sont les plans malins, les vannes, le rire plutôt que les larmes, la pirouette plutôt que le lâcher-prise. Djiraël et ses amis sont formidablement solidaires et, s’ils se charrient à longueur de journée, c’est simplement parce qu’ils se connaissent parfaitement et tiennent les uns aux autres. Certes, parfois de petites trahisons viennent bouleverser cette magnifique amitié – car cette année de terminale, ce sont aussi des histoires de cœur qui touchent les uns et blessent les autres – mais on sort malgré tout de ce roman avec la conviction que nous sommes plus forts à plusieurs. Les personnages sont encore à un âge plein de rêves et de fureurs, ils refusent de suivre la résignation lasse de leurs parents. Ils y croient encore, pour un temps du moins.



(L’histoire se passe en 1994, mais elle est parfaitement actuelle. D’ailleurs, j’oubliais sans cesse ce détail, même si c’est vrai que les portables sont absents. C’est une histoire des années 1990, des années 2000 et des années 2010. Peut-être avant, peut-être après.)



Les personnages sont merveilleusement personnifiés. Leurs points forts (si divers, si colorés : l’impertinence, une réserve dissimulant une explosivité insoupçonnée, la force, la tchatche, l’humour, l’optimisme…), leurs faiblesses, leurs hésitations, leurs espoirs… la bande est attachante et vivante (j’ai l’impression de me répéter un peu avec les Exprim’, mais que voulez-vous, à chaque roman, je tombe amoureuse des personnages !). Autour d’elle, des personnages réalistes – de la brute au professeur sadique en passant par l’élève modèle – qu’on reconnaîtra tous plus ou moins.

Heureusement, la bande peut aussi compter sur une personne incroyable, Monsieur Fèvre, prof d’économie. Monsieur Fèvre, c’est le top de la crème du haut du panier des professeurs. Juste derrière Mr. Keating (Robin Williams) dans Le cercle des poètes disparus, vous voyez ? Humain, enthousiaste, il croit en eux et en leur intelligence comme aucun prof n’a jamais cru en eux, ces « cancres » abandonnés par le système scolaire.



Un autre ingrédient de ce délice littéraire : la plume d’Insa Sané. Formidable. Fascinante. La langue est imagée, rythmée et en parfaite harmonie avec le contexte et ses protagonistes. Rapidement, les mots deviennent musique et poésie. Il a la verve du conteur, le bagout de ses personnages, l’humour qui dédramatise, la colère qui gronde. Par le rire et l’émotion, il fait passer son message avec justesse et sans clichés.



Cette « Comédie urbaine » se hisse illico parmi mes romans Exprim’ préférés et j’ai hâte d’en poursuivre la découverte avec Sarcelles-Dakar. C’est un roman intelligent, humain, engagé, qui mêle les sujets classiques des histoires de lycée – amours, amis, premières fois, cours, parents… – à l’univers plus atypique de la banlieue.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Les cancres de Rousseau

L'année de terminale d'une petite bande de Sarcelles en 1994. Avec une langue qui mélange habillement les registres (comme je kiffe), qui s'amuse à passer de l'un à l'autre, Insa Sané vous propose Un roman canon. On y parle de la banlieue avant qu'elle ne brûle et qu'elle ne soit encore plus abandonnée, Quand il y avait encore de l´espoir. Des gamins comme les autres, ni mieux ni pire, une vision réaliste qui nous montre le meilleur des fleurs de bitume et la violence du paysage. Un big up pour ce roman qui vous donne Envie de réécouter le Ministre Amer et I Am a fond dans le walkman.
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