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Critiques de Irene Solà (64)
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Je chante et la montagne danse

Très beau texte sur le quotidien d'un village des Pyrénées, à travers la vie - tragique - d'une famille et de tout son entourage. Ode à la nature, à la famille, à l'amitié, à tout ce qui soude, tout ce qui éloigne. On est happé par cette histoire qui concerne tout le monde.
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Je chante et la montagne danse



J’entame donc la lecture de ce roman ( qui m’a été offert) … un peu à reculons n’étant pas dans mes lectures habituelles ( j’enchaîne plutôt les romans policiers).



Il m’a fallu du temps pour m’y plonger.

J’ai dû m’habituer à la façon qu’a l’autrice d’écrire, comme si on contait plutôt que racontait.

Il me paraissait hors du temps, avec des histoires dont je n’avais pas les références.

De plus, chaque chapitre s’ouvrait sur un personnage nouveau, et les deux ou trois premiers chapitres, j’ai eu l’impression que rien ne se suivait.



Ainsi, au fur et à mesure, je me suis imprégnée de cette façon d’écrire, de cette atmosphère, et passé tous ces freins ( pour moi), après avoir commencé à petits pas , lisant un chapitre par ci par là, j’ai été ensuite happée et j’ai enchaîné les chapitres, appréciant ces contes, ces personnages insolites, ces histoires qui s’entremêlent.



Je l’ai donc trouvé abrupt. Abrupt comme l’accueil d’un étranger par les habitants d’un petit village où tout le monde se connaît. Abrupt comme la montagne, qui ne se laisse pas dompter facilement, qui se mérite après avoir marché durement et qui nous délivre un paysage magnifique, poétique, et qui nous charme.

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Je chante et la montagne danse

Déroutant. C'est le mot qui me vient au premier abord, au commencement de la lecture.

Magique ensuite, tant les mots, les personnages, les situations s'affranchissent de la rigueur réaliste.

Poétique aussi, avec ce don pour prendre de la hauteur dans ces montagnes pyrénéennes, transcender le sens littéral.

Captivant, à partir du moment où on a su s'accrocher à la paroi rocheuse. Le plus dur est le début de l'ascension.

Un texte original, qui souffle un vent de fraîcheur dans mes lectures. Une chose à retenir : toujours se laisser tenter par les recommandations de la libraire, surtout si ça semble sortir de mes cases.
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Je chante et la montagne danse

Au début, j'ai été desarçonnée par le texte. Par le langage imagé mais parfois cryptique d'Irène Sola. Je ressentais le texte mais je ne le comprenais pas. Puis, petit à petit, les pages s'enchaînent et les liens entre les personnages se révèlent et la montagne prend sa place dans le récit, présence menaçante et tranquille. Au final je me suis attachée à ce livre, à ses élans et à ses digressions, et je l'ai refermé à regret.

Je sais qu'il ne plaira pas à tout le monde, mais si vous aimez les styles poétiques, cela vaut vraiment le coup de persévérer.
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Je chante et la montagne danse

Un sublime voyage onirique au coeur du folklore catalan. On y découvre des mythes, des légendes, des encantades, des nymphes…la voix est donnée autant aux humains qu’aux éléments, aux animaux et aux végétaux…



Un roman surprenant qui réveille, transporte et émerveille.

Une écriture qui magnifie la Nature avec amour, la puissance du vivant et de la mort ! Des histoires fabuleuses liées par le destin…
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Je chante et la montagne danse

Difficile de raconter ce roman car il n’y a pas d’intrigue, pas de début pas de fin.

Dès les premiers lignes , j'ai été perturbée par la narration. La nature est narrateur, personnage principal. Les hommes sont des éléments secondaires.

Seulement une unité de lieu : un petit village haut perché dans les Pyrénées espagnoles.



Ce lieu a gardé en mémoire les drames, les persécutions, les souffrances de tous ceux qui ont vécu là ou y sont passés un jour.



Chaque chapitre est un tableau différent donnant la parole aux éléments de la nature, aux animaux, aux femmes pendues pour sorcellerie, à ceux qui ont emprunté ces sentiers pour fuir la guerre civile, à la mort et à l’amour perdu.



Les légendes et le folklore catalan s’invitent aussi dans les vies des villageois.



Je conseille cet ouvrage a tous ceux qui veulent se laisser emporter par une bouffée de poésie
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Je chante et la montagne danse

A cette auteure catalane j’avais essayé de lire son livre précédent Los Diques (2018) sans pouvoir finir le livre par manque d’intérêt. En revanche, celui-ci m'avait été chaudement recommandé, plusieurs fois primé (les prix ne veulent rien dire pour moi, c’est plutôt le bouche à oreille).



C’est un roman choral, lu en VO et qui se déroule dans les Pyrénées espagnols, vallée de Camprodon, près de la France. L’auteure donne la parole à tous les éléments constituants de ce paysage montagneux magnifique : aux gens, à l’âme de certains disparus, aux animaux, à la montagne, aun nuages, etc.

Chaque chapitre comporte un narrateur différent et Solà inclut dans le récit quelques légendes et coutumes locales, c’est intéressant.



Le fil conducteur est une famille et ses trois générations. Deux morts violentes dans ce paysage vont ébranler cette famille : une mort due à la foudre et l’autre, accidentelle, par une arme de chasse. Ces deux morts vont conditionner beaucoup de choses, entre autres la rupture des fiançailles entre la soeur de l’occis et l’auteur du tir.

Des vies bouleversées par le destin et au milieu d’un paysage immuable et le temps qui passe, indifférent, et qui permet de panser la douleur.



Ce texte peut sembler par moments assez lyrique, ce qui se comprend de la part d’une auteure poétesse reconnue, mais le langage est aussi eschatologique avec des pipi, caca, chier, pisser, des besoins humainement physiologiques mais dissonants dans ce texte qui se veut envoûteur.



Non, je ne suis pas rentrée dans cette « expérience littéraire » qui charrie aussi beaucoup d’absurde et un argument peu défini.



Par un hasard incroyable j’ai enchainé cette lecture avec le dernier livre publié par l’auteur catalan que j’ai découvert avec Confiteor, Jaume Cabré. Il s’agit de "Consumidos por el fuego" (2021), non encore traduit. Quelle surprise ! Beaucoup de points communs avec ce livre. C’est aussi un livre bref qui aborde une histoire encore plus absurde, sans argument bien clair et qui fait parler les animaux. Fichtre ! Y-aurait-t-il une endémie en Catalogne sur le sujet ?
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Je chante et la montagne danse

Lu il y a dix jours et dans des conditions pas vraiment idéales. Trop attendu pour écrire quelque chose dessus. Le problème est que je ne m’en souviens plus vraiment. De beaux passages sur la nature, qu’il n’y avait pas à proprement parler d’histoire. J’ai commencé à le relire et me suis arrêtée. Ma première impression reste : trop poétique du terroir à mon goût. Au vu du nombre de personnages, il faut de la concentration (compliqué pour moi à ce moment-là).

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Je chante et la montagne danse

~~~~ Avis lecture ~~~~



Vous aimez les plumes poétiques et la nature?

Alors lisez ce récit! 🤗



On y découvre l'histoire d'un village des Pyrénées catalanes 🌄 et de ses habitants par le biais de mythes et légendes.

Un récit polyphonique: les voix de l'homme, de la nature 🌩, des animaux🦌...c'est juste magnifique.

C'est la première fois que je lis une oeuvre avec un univers si singulier. Chaque page tournée est une ode à la nature, un passage du réel à l'imaginaire, du tragique au sublime!

En un mot un récit d'une extrême sensibilité que je vous invite à lire et surtout ...laissez-vous transporter 🥰.



Merci @insta_kube, @editionsduseuil pour ce service presse pour le book club Kube ❤️ et cette magnifique découverte grâce à vous.



Un grand merci à @irene.sola.saez pour ce roman d'une immense beauté et poésie 🙏.

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Je chante et la montagne danse

La patte poétique de l’auteure est totalement perceptible dans ce roman, qui à mes yeux tient davantage du texte hybride, qui s’inscrit entre poésie en fiction et poésie en prose.



Le fond du texte participe autant à la posture poétique de l’âme de ce roman : il a pour décor un village perdu des Pyrénées, à cheval entre l’Espagne et la France. Un coin de nature sauvage, à mi-chemin entre le paradis et l’enfer, peuplé de ses vivants, de ses morts, de ses créatures mythologiques. Évidemment, ce décor n’abrite pas que des histoires simples, des histoires heureuses, sereines et incolores, mais des vies secouées et torturées, parfois trop tôt abrégées, le mélange surprenant de ses habitants avec le souvenir de ceux qui ne sont plus. Sans oublier, cette nature qui évolue au sein, autour des aventures de ses humains. Celle-là même qui enveloppe chaque instant de vie de ces montagneux. Ces montagnes justement, c’est ce lieu disputé entre hommes, animaux, végétation, et esprits qui règnent en maître, qui décident et appliquent leur sentence impitoyablement, ils tuent, foudroient. Point de dieu foudroyant à la masculinité fièrement affichée, celle d’un Zeus grec ou d’un Jupiter, romain. Les dieux, les hommes ici ne maîtrisent plus rien, soin est laissé aux Dones d’aigua d’organiser le monde qui est le leur en réalité. Et ces sorcières, que l’on pend, ici comme ailleurs, empoisonneuse ou guérisseuse. Et cette Encantada, cette fée enjôleuse contribue à constituer encore un peu plus le folklore local.



Les Pyrénées ont leur propre mythologie, et je dois rendre grâce à Irene Solà de me l’avoir fait connaître. Sa présence drape le texte d’une aura presque éthérée lorsqu’elle-même esprits, vivants et entités animales, végétales ou minérales, ces montagnes représentent peut-être le plus imposant des personnages. L’écriture de l’auteure suit ce méli-mélo d’âmes en mouvement, s’entrechoquant parfois, cohabitant sûrement, en reproduisant le flot incontrôlé des pensées et des souvenirs de chaque entité qu’elle suit, femme, esprit, animal. Son écriture brute m’a demandé quelques pages pour m’habituer à sa cadence, car il faut décortiquer petit à petit tous les éléments de la narration dont elle nous abreuve en un seul et même flot, et surtout pouvoir distinguer ce qui relève de la réalité, ce qui relève du folklore, ce qui relève d’une réalité qui nous échappe.



Et puis, il y a une trame de fond, l’histoire d’une famille, Sió et Domènec, les enfants, Mia et Hilari , dont les hommes sont frappés par le destin, et en marge, les voisins, les amis et l’histoire par elle-même : la guerre civile a laissé ses stigmates à cette terre et ses esprits, le sol criblé de grenades, de balles, de pistolets, les montagnes portent encore les traces des guerres, mythologiques ou historiques. Rien ne s’oublie dans ces paysages où les montagnes retiennent précieusement dans le creux de leurs parois la mémoire des existences qui y sont passées, qui s’y sont éteintes, celle des animaux qui y naissent et meurent.



Ce roman a été écrit en catalan, cependant, on relèvera quelques passages, et même un chapitre en castillan : la traduction ne rend pas ce changement de langues, le lecteur français y perd forcément. Ce n’est pas toujours facile de suivre le fil narratif de ce roman qui ne cesse de célébrer la nature d’un bout à l’autre du récit, chaque étape du récit est accompagnée de digressions sur l’environnement proche, sur chaque détail du paysage, au moins aussi important que l’ensemble des protagonistes qui le peuple. Un texte qui n’est pas sans rappeler certains poètes français qui ont célébré à leur manière versifiée leur propre paysage et imaginaire poétique.














Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Je chante et la montagne danse

2ème Book Club Kube auquel je participe, et je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce roman atypique.. Mais, j'ai adoré.



J'ai lu ce livre comme une expérience. Il est différent de ce que l'on connaît et parfois déroutant. C'est à la fois poétique et cru, dur et doux. C'est un savant mélange de drames ordinaires et de légendes extraordinaires.



Il y a Mia, Hilari et Jaume. Mais il y a aussi les éclairs, la mort, la montagne, la vie, les enfants qui s'épanouissent et les épreuves qui séparent...



C'est une lecture qui joue sur nos perceptions, c'est une lecture qu'on voit, qu'on entend, qu'on sent. Bref, une histoire que l'on ressent. Et chaque chapitre nous offre un point de vue différent, tout en progressant dans le récit. C'est un roman choral qui donne la parole aux personnages mais également à la Nature, aux Animaux, aux Éléments, aux Sentiments...



C'est original, bien fait. On s'y perd et l'on y plonge et l'on y goutte et l'on en ressort, le coeur à l'envers. C'est moche. C'est beau. C'est le récit de la vie dans les Montagnes pyrénéennes, à la fois séduisante et affligeante. Où l'autrice nous emmène-t-elle ? Au fond, peu importe la fin, le plus important étant le chemin.



J'ai été charmée par ce voyage atypique qui me laisse un sentiment de mélancolie et je conseille à chacun de goutter à cette expérience littéraire particulière !



Challenge Multi-Défis 2022

Book Club Kube - Août 2022
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Je chante et la montagne danse

Un livre atypique qui m'a dérouté dans les premiers chapitres mais qui m'a très vite conquise.

L'écriture est rythmée par des phrases courtes et des répétitions de mots qui donnent au texte un côté musical. J'ai aimé me laisser emporter et j'ai pris un grand plaisir à lire certains passages à voix haute pour m'imprégner de la musique.

🌲

Que dire de la poésie et de la beauté du texte ? L'histoire de ces hommes et de ces femmes, à la psychologie fouillée, liée aux croyances locales. Tous ces personnages aux destins intimement mêlés à celui de la Nature qui les entoure. Cette nature vénérable autant que redoutable mais qui, ici personnifiée, prend la parole (la puissance de l'orage, la fragilité du chevreuil...).

🌲

Merci à Kube étaux éditions du Seuil de m'avoir permis de d'écouter le chant hommage qu'Irène Solà rend à la Nature et aux femmes (Siò, Mia...) Et d'apprendre à danser au milieu de cette Nature aussi sauvage qu'accueillante.
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Je chante et la montagne danse

La littérature catalane, je l'apprivoise depuis deux-trois ans, et apprivoise à travers elle, un pan de ma mémoire. Une mémoire tue, à peine chuchotée, évaporée. C'est pourquoi le livre "Je chante et la montagne danse" d'Irene Solà, traduit par Edmond Raillard, m'a tout de suite attirée.



La littérature catalane d'Irene Solà, c'est un chant de la nature, brut, premier ; c'est une plongée dans les entrailles de l'être humain, un séjour dans les cœurs avec des haltes dans les mémoires.



L'auteure écrit comme une conteuse. À travers ses mots, on sourit, on s'émerveille, on s'émeut, on s'effraie, et surtout, on voyage dans les contrées des Pyrénées, sur un plan à la fois physique et abstrait, pour un voyage entre les mondes réels et surnaturels. C'est ainsi que nous suivons sur quatre parties du récit, au gré des années, les destins croisés de nombreux personnages liés à la chaîne montagneuse des Pyrénées. Des hommes, des femmes, des animaux, des végétaux et autres éléments de la nature incarnent ce roman choral dans une prose poétique unique.



Une forme atypique également, nourrie de schémas, de poèmes, de légendes. Si la montagne danse, notre esprit l'accompagne et s'ouvre au rythme des mots. Car en plus d'une ôde à la nature, des sujets comme l'homosexualité ou l'attirance entre une femme plus âgée et un jeune homme sont abordés. Irene Solà chante la liberté de l'existence. Être, quelle que soit sa nature.
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Je chante et la montagne danse

Je chante et la montagne danse est un très beau roman rural. La plume d'Irene Solà donne à voir, à respirer, à goûter, à entendre, à toucher. Une subtile et rare convocation sensuelle.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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Je chante et la montagne danse

Grâce aux éditions Seuil, via net galley, j'ai eu le plaisir de lire Je chante et la montagne danse d’Irène Solà.

Je chante et la montagne danse nous emmène dans un village perché en haut des Pyrénées qui conserve la mémoire des drames familiaux, des persécutions guidées par l’ignorance, des exécutions sommaires de la guerre civile.

Les légendes et le folklore catalans se mêlent aux histoires bien réelles de ceux qui habitent ce lieu coupé du monde et protégé par ses montagnes.

Je chante et la montagne danse est un très joli roman grâce à une écriture très poétique.

Une écriture qui nous narre des histoires transmises de génération en génération.

Chacune des voix nous raconte les nuages, l'éclair qui foudroya un homme..

Des histoires qui sont bouleversantes, surprenantes et qui ne m'ont pas laissée indifférente.

C'est une jolie ode à la nature qui nous ensorcelle et nous entraîne dans les montagnes, vers un autre ailleurs..

J'ai beaucoup aimé ma lecture, j'ai laissé mon imagination s'envoler et j'ai rêvé le temps de ces quelques pages.

Je vous invite vous aussi à découvrir Je chante et la montagne danse que je note cinq étoiles.

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Je chante et la montagne danse

Un grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour l’envoi de ce roman d’Irène Solá, traduit du catalan par Edmond Raillard, et mille pardons pour le retard avant le rendu de ma chronique.



Une phrase titre qui avait tout pour me plaire et m’attirer : Je chante et la montagne danse…

C’est Hilari, l’un des personnages qui en donne l’origine à défaut de l’expliquer : en effet, c’est tout simplement le dernier vers d’un de ses poèmes qui allégorise sa symbiose avec la nature, la lune, la rivière, la pluie, le vent et la manière dont il se sent divin en montagne.

Hilari ne conserve pas de traces écrites de ses poèmes, il les compose et il les dit, puis les garde dans sa mémoire… « Mes poèmes, je ne les explique jamais ».



Ce roman est une polyphonie poétique et tragique, un huis-clos en pleine nature, dans un village isolé, perché tout en haut des Pyrénées. Irène Solá mêle les expressions à la première personne et les temporalités, les temps anciens où on brûlait les sorcières, la guerre civile espagnole en 1936-39, puis la Retirada et, enfin, de nos jours…

L’autrice nous parle de transmissions intergénérationnelles, de défunts qui reviennent hanter les vivants, d’accidents de chasse, de culpabilité, d’amour et d’amitié, de naissances… Elle convoque aussi le règne animal avec les points de vue de l’ours et du chevreuil, de la chienne… Même la montagne s’exprime à sa façon ainsi que les champignons et l’orage...



L’écriture est belle, évocatrice avec une intertextualité évidente empruntée au folklore et aux traditions de Catalogne. Le récit se prête naturellement à la lecture à haute voix…



Je ne saurais dire pourquoi j’ai mis tant de temps à lire ce roman, le commençant, le délaissant, le reprenant après les pauses, comme par obligation.

Question de moment, de disponibilité intellectuelle… Cela peut arriver quand la narration est trop esthétisée.


Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Je chante et la montagne danse

C'est ce genre de livre, étonnant, surprenant, qui a le don d'éveiller ma sensibilité poétique et de me faire aimer la vie plus intensément. le don de me faire écrire des vers tant l'émotion affleure, en vagues ondulantes, à fleur de peau. Oui, j'éprouve un énorme coup de coeur pour ce magnifique livre « Je chante et la montagne danse » d'Irène Solà. C'est exactement la poésie que j'aime, libre et contagieuse, à la fois originale et simple. Sandrine (@Hundreddreams) avait vu juste lorsqu'elle me disait que j'allais très certainement aimer cet écrit comme elle-même l'avait aimé, elle avait raison, et je l'en remercie infiniment.



C'est un roman mu par une poésie animiste. Une poésie qui honore aussi bien la vie que la mort, une poésie qui met à l'honneur la puissance de la nature, faune, flore, minéraux, nuages, tous les éléments ont la parole, expriment leur sensibilité et cela est tellement frais, tellement réjouissant, tellement rare. Vous entendrez la voix des éclairs, celle d'un chevreuil, celle des champignons, celle d'un chien, celle des montagnes. Voyez l'incipit qui immédiatement donne la parole aux éclairs et quelle parole, quelle puissance, quel début de roman…



« Nous sommes arrivés avec nos panses gonflés. Douloureuses. Nos ventres noirs, chargés d'eau sombre et froide et d'éclairs et de coups de tonnerre. Nous venions de la mer et d'autres montagnes, et allez savoir de quels autres endroits, et allez savoir ce que nous avions vu. Nous passions en raclant la pierre des sommets, comme du sel, pour que rien n'y pousse, pas même les mauvaises herbes. Nous choisissions la couleur des crêtes et des champs, et le scintillement des cours d'eau et des yeux qui regardent en l'air. Quand elles nous ont aperçus, les bêtes sauvages se sont tapies dans leurs tanières et ont tendu le cou et levé le museau, pour sentir l'odeur de terre mouillée qui s'approchait. Nous les avons tous enveloppés, comme une couverture. Les chênes, les buis, les bouleaux et les sapins. Chhhht. Et tous, ils se sont tus, parce que nous étions un toit sévère qui décidait de la tranquillité et de bonheur de garder l'esprit au sec ».



Ce côté animiste m'a beaucoup touchée, comme si nous même, lecteurs, ne sachions plus vraiment de quelle chair nous étions fait. Comme si cela faisait vibrer en nous une énergie venue de temps immémoriaux, comme si nous ne formions qu'un avec tous les éléments. Cette sensation d'union en un tout est une sensation, souvent ressentie en fulgurances éphémères que j'ai toujours eu du mal à exprimer et que Irène Solà magnifie…



Empilant des pierres

Je découvre le silence

Des temps primitifs

Le coeur battant à tout rompre

Mes seins comme des oiseaux



Une poésie animiste donc mais aussi régionaliste. Irène Solà chante une montagne, celle des Pyrénées, une région celle du pays basque. Traditions, mythes et légendes, mots basques nous sont offerts, expliqués. Comme ces figures mythologiques des Pyrénées, les dones d'aigua, femmes d'eau, ou les encantades, des guérisseuses, des sorcières, dont on entend la voix et même le rire, présence discrète tout au long du livre.

Une poésie pastorale qui donne envie de déambuler sur ces montagnes tant la nature y est belle.



Une poésie enfin d'une sensualité renversante, voire d'un érotisme électrisant. L'auteure parle du désir féminin, de l'orgasme, des odeurs. Les reniflances du désir, cette vie sous la peau, où je veux me perdre, toutes narines ouvertes, dans l'entrelacs fibreux qui embaument le cœur.



« Mon corps, c'est un bon corps. Un corps qui apprend rapidement. Un corps qui s'habitue tout de suite et qui sait trouver son chemin. Et il savait tirer profit des élans brusques, fermer les yeux, se concentrer et attraper le plaisir comme ça, comme il venait, petit et maigre, comme un filet d'eau qui s'écoule par un trou, et le battre et le battre encore pour le faire grandir, et en faire un ruisseau. Et comme je m'appliquais à garder le plaisir comme un silence. A serrer les dents bien fort quand la vesse-de-loup éclatait à l'intérieur de moi. A le faire grandir et éclater avant que Domènec en finisse. Et si je l'aimais déjà avant, après le plaisir, entre les draps, une fois qu'il s'était endormi, moi, toute seule avec cette chaleur entre les jambes, avec la tête qui me tournait, avec cette respiration si tranquille, si chaude à côté de moi, je l'aimais encore plus. Je m'accrochais à lui comme à un arbre, comme un bébé s'accroche au sein de sa mère ».



Ce désir primaire, puissant, assumé, qui arrive à contaminer chaque élément sur lequel porte notre regard.



Jupe éclaboussée

par des gouttes de rosée

au bord de la rive

les fleurs sauvages choquées

dodelinent de la tête



Avec tout ça, je ne vous ai pas parlé de l'histoire du livre. L'histoire n'est qu'un prétexte, seul a compté pour moi ce que je vous ai dit précédemment. Très brièvement, c'est la touchante histoire d'une poignée de gens d'un village du pays basque sur quelques décennies, des gens frappés par le destin, par le bonheur et le malheur, par le désir. Qu'importe. Juste remercier sincèrement Irène Solà pour ce livre lu d'une traite, hypnotisée. Un livre magique.



Je bois la verdeur

de tes beaux yeux pleins d'ivresse

livre aux rives rousses -

ils enivrent mes iris

pour y broder des fougères



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Je chante et la montagne danse

J'ai lu ce roman, plutôt ces fragments de vie, dans le cadre de masse critique de Babelio que je tiens à remercier ainsi que les éditions du Seuil pour cette belle découverte. 



Dans un village des Pyrénées espagnoles, c'est toute la montagne qui a son importance, elle conserve la mémoire qu'elle soit familiale ou collective et finit par rejoindre l'histoire du "pays" en se mêlant aux légendes, folklores et esprits du cru. Chaque élément vivant ou minéral y trouve sa place et a droit à la parole. 

On va à la rencontre d'une famille avec ses moments de bonheur mais aussi de souffrance.  Chaque chapitre de longueur différente sera donc une rencontre avec un personnage (être humain ou esprit, animal, objet de la nature...)et donne au lecteur le sentiment d'être un peu le trait d'union entre l'imaginaire et le réel, entre le temps passé et aujourd'hui.

Cette lecture aussi poétique, douce, soit elle, n'est pas toujours aisée car on ne sait pas toujours très bien où l'on se situe ni le lien entre les éléments précédemment lus. Il m'a fallu parfois revenir en arrière pour bien situer ce qui m'était raconté. Mais jamais je ne m'y suis ennuyée, j'ai pris du plaisir à naviguer entre différents mondes. 

Connaissant les Pyrénées et étant randonneuse, je me suis vraiment projetée dans cette "histoire" et je me suis attachée autant à cette famille qu'à ce village, comme si j'en faisais partie.

Il est à noter que par moment les énumérations longues comme un catalogue peuvent lasser mais c'est aussi ce qui fait le charme de ce livre, après on adhère ou pas.

Ce livre, qui a obtenu plusieurs prix littéraires et qui est traduit en de nombreuses langues, va rester à portée de relecture car je suis sûre que j'y trouverai sûrement autre chose en fonction de mon état d'esprit lors de la lecture et je pense qu'il y a encore beaucoup de choses sous-jacentes.
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Je chante et la montagne danse

Voilà un bien étrange roman qui semble ne pas vraiment en être un. Il s’agit plutôt d’une alternance de nouvelles avec des histoires qui s’entremêlent. Un ouvrage assez déroutant et qui sort du commun.



L’auteure catalane nous offre ici son premier roman. Avec une écriture emplie de poésie, elle dépeint à merveille la nature et les sentiments humains. La plume est néanmoins déroutante car spéciale et ne m’a personnellement pas totalement convaincue.



Un village perdu dans les Pyrénées, point central du roman, regorge d’histoires à raconter. On y découvre la vie de différents protagonistes ainsi que les drames qu’ils ont vécus. L’amitié, l’amour et la mort se côtoient pour donner des histoires uniques et fortes en émotion. La nature a également toute sa place. La voix est donnée à la montagne, aux éléments, aux animaux… Se mêlent également à tout cela des légendes catalanes ancrées dans le réel.



J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette lecture. Je me suis sentie perdue entre les nombreux personnages, l’alternance des chapitres sans vraiment de lien et une chronologie plutôt erratique. L’écriture n’a pas non plus contribué à mon plaisir de lecture. En effet, je n’ai pas été sensible à ce côté poétique et très contemporain.



Concernant les personnages, j'ai été un peu déçue par leur nombre qui ne permet pas de s’attacher pleinement à eux. On passe de l’un à l’autre, sans vraiment s’attarder sur un en particulier. De fait, je n’ai pas spécialement eu d’attachement, bien que leur histoire personnelle m'intéressait énormément. J’aurais tellement aimé plus de profondeur pour chacun d’entre eux car il y avait beaucoup de potentiel.



Une lecture qui me sort de ma zone de confort mais qui n’était au final pas vraiment faite pour moi. Pour l’apprécier à sa juste valeur, je pense qu’il faut être sensible aux plumes poétiques et au nature writing. Il vous plaira peut-être plus qu’à moi si vous aimez ces deux aspects.
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Je chante et la montagne danse

Lorsque Babelio m’a proposé ce roman à lire lors d’une masse critique privilégiée, j’ai tout de suite été attirée par le titre, qui amène une belle touche de poésie. La couverture est elle aussi très jolie et ajoute une jolie touche poétique. Ma première impression me disait que cela allait être une lecture douce et agréable. Et c’est vraiment ce que j’ai ressenti tout le long du roman.



 



Il est très difficile de résumer ce roman. C’est une histoire qui se vit au gré des déambulations de l’autrice. Il se passe dans les montagnes des Pyrénées, dans un petit village perché en haut, très isolé. On suit une famille, dont le père meurt dans un accident terrible au début de l’histoire. La parole va être ensuite donnée à des proches, des amis, les enfants de cet homme…mais aussi d’autres personnages hors du commun. Vont alors prendre la parole un nuage, un ours, un chevreuil, un chien, des sorcières, un voyageur. Tout un monde hétéroclite, auquel on ne s’attend pas à rencontrer. La naissance des montagnes nous est expliquée, en image avec un court texte, j’ai trouve cela totalement magique. L’histoire des Pyrénées aussi nous est contée avec Pyrène, et aussi la vie de sorcières, les Dones d’aigua, les dames de l’eau. Ces légendes ramènent une touche de fantastique et de féérie à l’histoire générale et j’ai beaucoup aimé cette originalité.



 



Irène Solà raconte tout cela avec beaucoup de dynamisme. C’est écrit comme une sorte de dialogue entre les humains, le monde animal, végétal, minéral et même irréel. J’ai été surprise au début par cette originalité que j’ai ensuite beaucoup appréciée.  J’ai aimé écouter l’orage gronder, le champignon raconter sa pousse, le chevreuil sa naissance, son éducation. L’autrice l’amène avec tellement de naturel que rien ne choque et tout paraît normal dans la lecture. Je me suis attachée à la famille et aux habitants de ce village. Leur histoire est singulière, atypique, avec des bonheurs et des malheurs, des drames affreux, mais avec une résilience qui leur permet de se relever et de vivre au mieux.



 



Le tout se passe dans un décor féerique, je ne connais pas les Pyrénées, mais la façon dont l’autrice les dépeint met de très belles images dans la tête et dans les yeux. L’autrice dépeint les paysages avec beaucoup de sensibilité, elle a mis beaucoup de poésie, et jamais le texte n’est alourdi. Chaque chapitre donne une voix à un personnage différent. Et on se rend compte que petit à petit, le puzzle se met en place et on a une vue d’ensemble à la fin qui est très belle. On se rend compte alors que tout se tient, que tout a un sens et sert l’histoire qui a commencé au début avec la mort tragique du père.



 



Le style de Irène Solà est très beau, sensible, à fleur de peau, très poétique. C’est un régal de lecture. Chaque mot, chaque phrase amène une dose de beauté, créant de superbes images, comme de la magie. Les mots se lient et se délient, formant des phrases qui résonnent dans notre esprit. Il y a même tout un chapitre composé de poèmes pour un ami de la famille et je les ai trouvés très beaux, laissant passer de beaux messages. Je vous laisse d’ailleurs des citations en fin de chronique pour vous montrer toute la beauté du texte. J’ai aussi appris plein de choses sur le folklore catalan, et j’ai beaucoup aimé.



Parfois, les phrases se suivent dans une longue série d’énumération, qui peuvent être parfois fastidieuses à lire, mais cela rajoute une particularité supplémentaire au livre. Je me suis habituée à cette narration et je l’ai même appréciée.

 



Il faut aussi souligner le très beau travail de traduction de Edmond Raillard qui a su retranscrire les émotions profondes, les images, qu’a voulu créer l’autrice avec la même sensibilité, et que ce soit avec le texte ou avec les poèmes.



 



Ce roman est une ode à la nature, à sa puissance, a sa force. J’ai voyagé avec cette histoire, j’ai été transportée dans un monde à la fois réel et imaginaire, je me suis régalée, j’ai relu certains passages plusieurs fois pour encore mieux m’imprégner de l’ambiance. La lecture est facile , fluide, j’ai passé un très bon moment. C’est un livre que je prendrai plaisir à relire, tout du moins certains passages. Ce livre apporte de la beauté dans la vie, c’est un beau voyage au travers les mots. L’autrice les a employés comme des ponts entre notre imaginaire et le sien, un moyen de nous emmener dans son monde et de nous éblouir.



 



Ce livre a obtenu quatre prix littéraires et traduit en dix-sept langues. Et ça se comprend aisément, ce roman le mérite amplement. Je suis très contente d’avoir fait cette belle découverte, je vais suivre Irène Solà, car j’aimerais beaucoup la lire à nouveau, m’imprégner à nouveau de sa magie. Je vous recommande ce roman, partez vous aussi dans ce magnifique voyage en Catalogne, dans ce village Pyrénéen, appréciez la poésie des mots de Irène Solà, et vibrez vous aussi, remplissez vous de toutes les émotions.



 



Il ne me reste plus qu’à remercier Irène Solà pour ce très beau moment de lecture. Et de remercier également les éditions du Seuil et Babelio de m’avoir permis de faire cette belle découverte que je n’aurais sans doute pas fait sans cette masse critique privilégiée.



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