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Critiques de Irene Solà (64)
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Je chante et la montagne danse

J'ai lu ce roman, plutôt ces fragments de vie, dans le cadre de masse critique de Babelio que je tiens à remercier ainsi que les éditions du Seuil pour cette belle découverte. 



Dans un village des Pyrénées espagnoles, c'est toute la montagne qui a son importance, elle conserve la mémoire qu'elle soit familiale ou collective et finit par rejoindre l'histoire du "pays" en se mêlant aux légendes, folklores et esprits du cru. Chaque élément vivant ou minéral y trouve sa place et a droit à la parole. 

On va à la rencontre d'une famille avec ses moments de bonheur mais aussi de souffrance.  Chaque chapitre de longueur différente sera donc une rencontre avec un personnage (être humain ou esprit, animal, objet de la nature...)et donne au lecteur le sentiment d'être un peu le trait d'union entre l'imaginaire et le réel, entre le temps passé et aujourd'hui.

Cette lecture aussi poétique, douce, soit elle, n'est pas toujours aisée car on ne sait pas toujours très bien où l'on se situe ni le lien entre les éléments précédemment lus. Il m'a fallu parfois revenir en arrière pour bien situer ce qui m'était raconté. Mais jamais je ne m'y suis ennuyée, j'ai pris du plaisir à naviguer entre différents mondes. 

Connaissant les Pyrénées et étant randonneuse, je me suis vraiment projetée dans cette "histoire" et je me suis attachée autant à cette famille qu'à ce village, comme si j'en faisais partie.

Il est à noter que par moment les énumérations longues comme un catalogue peuvent lasser mais c'est aussi ce qui fait le charme de ce livre, après on adhère ou pas.

Ce livre, qui a obtenu plusieurs prix littéraires et qui est traduit en de nombreuses langues, va rester à portée de relecture car je suis sûre que j'y trouverai sûrement autre chose en fonction de mon état d'esprit lors de la lecture et je pense qu'il y a encore beaucoup de choses sous-jacentes.
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Je chante et la montagne danse

Lorsque Babelio m’a proposé ce roman à lire lors d’une masse critique privilégiée, j’ai tout de suite été attirée par le titre, qui amène une belle touche de poésie. La couverture est elle aussi très jolie et ajoute une jolie touche poétique. Ma première impression me disait que cela allait être une lecture douce et agréable. Et c’est vraiment ce que j’ai ressenti tout le long du roman.



 



Il est très difficile de résumer ce roman. C’est une histoire qui se vit au gré des déambulations de l’autrice. Il se passe dans les montagnes des Pyrénées, dans un petit village perché en haut, très isolé. On suit une famille, dont le père meurt dans un accident terrible au début de l’histoire. La parole va être ensuite donnée à des proches, des amis, les enfants de cet homme…mais aussi d’autres personnages hors du commun. Vont alors prendre la parole un nuage, un ours, un chevreuil, un chien, des sorcières, un voyageur. Tout un monde hétéroclite, auquel on ne s’attend pas à rencontrer. La naissance des montagnes nous est expliquée, en image avec un court texte, j’ai trouve cela totalement magique. L’histoire des Pyrénées aussi nous est contée avec Pyrène, et aussi la vie de sorcières, les Dones d’aigua, les dames de l’eau. Ces légendes ramènent une touche de fantastique et de féérie à l’histoire générale et j’ai beaucoup aimé cette originalité.



 



Irène Solà raconte tout cela avec beaucoup de dynamisme. C’est écrit comme une sorte de dialogue entre les humains, le monde animal, végétal, minéral et même irréel. J’ai été surprise au début par cette originalité que j’ai ensuite beaucoup appréciée.  J’ai aimé écouter l’orage gronder, le champignon raconter sa pousse, le chevreuil sa naissance, son éducation. L’autrice l’amène avec tellement de naturel que rien ne choque et tout paraît normal dans la lecture. Je me suis attachée à la famille et aux habitants de ce village. Leur histoire est singulière, atypique, avec des bonheurs et des malheurs, des drames affreux, mais avec une résilience qui leur permet de se relever et de vivre au mieux.



 



Le tout se passe dans un décor féerique, je ne connais pas les Pyrénées, mais la façon dont l’autrice les dépeint met de très belles images dans la tête et dans les yeux. L’autrice dépeint les paysages avec beaucoup de sensibilité, elle a mis beaucoup de poésie, et jamais le texte n’est alourdi. Chaque chapitre donne une voix à un personnage différent. Et on se rend compte que petit à petit, le puzzle se met en place et on a une vue d’ensemble à la fin qui est très belle. On se rend compte alors que tout se tient, que tout a un sens et sert l’histoire qui a commencé au début avec la mort tragique du père.



 



Le style de Irène Solà est très beau, sensible, à fleur de peau, très poétique. C’est un régal de lecture. Chaque mot, chaque phrase amène une dose de beauté, créant de superbes images, comme de la magie. Les mots se lient et se délient, formant des phrases qui résonnent dans notre esprit. Il y a même tout un chapitre composé de poèmes pour un ami de la famille et je les ai trouvés très beaux, laissant passer de beaux messages. Je vous laisse d’ailleurs des citations en fin de chronique pour vous montrer toute la beauté du texte. J’ai aussi appris plein de choses sur le folklore catalan, et j’ai beaucoup aimé.



Parfois, les phrases se suivent dans une longue série d’énumération, qui peuvent être parfois fastidieuses à lire, mais cela rajoute une particularité supplémentaire au livre. Je me suis habituée à cette narration et je l’ai même appréciée.

 



Il faut aussi souligner le très beau travail de traduction de Edmond Raillard qui a su retranscrire les émotions profondes, les images, qu’a voulu créer l’autrice avec la même sensibilité, et que ce soit avec le texte ou avec les poèmes.



 



Ce roman est une ode à la nature, à sa puissance, a sa force. J’ai voyagé avec cette histoire, j’ai été transportée dans un monde à la fois réel et imaginaire, je me suis régalée, j’ai relu certains passages plusieurs fois pour encore mieux m’imprégner de l’ambiance. La lecture est facile , fluide, j’ai passé un très bon moment. C’est un livre que je prendrai plaisir à relire, tout du moins certains passages. Ce livre apporte de la beauté dans la vie, c’est un beau voyage au travers les mots. L’autrice les a employés comme des ponts entre notre imaginaire et le sien, un moyen de nous emmener dans son monde et de nous éblouir.



 



Ce livre a obtenu quatre prix littéraires et traduit en dix-sept langues. Et ça se comprend aisément, ce roman le mérite amplement. Je suis très contente d’avoir fait cette belle découverte, je vais suivre Irène Solà, car j’aimerais beaucoup la lire à nouveau, m’imprégner à nouveau de sa magie. Je vous recommande ce roman, partez vous aussi dans ce magnifique voyage en Catalogne, dans ce village Pyrénéen, appréciez la poésie des mots de Irène Solà, et vibrez vous aussi, remplissez vous de toutes les émotions.



 



Il ne me reste plus qu’à remercier Irène Solà pour ce très beau moment de lecture. Et de remercier également les éditions du Seuil et Babelio de m’avoir permis de faire cette belle découverte que je n’aurais sans doute pas fait sans cette masse critique privilégiée.



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Je chante et la montagne danse

Un grand merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une masse critique privilégiée.



Que dire de ce roman ? Est-ce réellement un roman d'ailleurs ?

Il fait partie de ces livres inclassables, car à la fois entre roman court, poésie en prose, roman historique, fantastique.

On apprend dans sa biographie que l'auteure Irene Solà est écrivain, poète et artiste, ce qui explique que son livre soit également "touche-à-tout".



Dans les hauteurs pyrénéennes, un petit village vit au gré des saisons, de la nature environnante et de ses habitants.

L'originalité du récit est que différentes voix racontent, et racontent justement parfois leurs rencontres.

Ces voix sont humaines, mais également animales et végétales.

Des récits de drames familiaux, avec la guerre civile espagnole toujours dans les alentours.



Du coup, ma lecture a été comme ce livre : éparse au point de parfois me perdre dans les personnages et leurs liens de parenté (heureusement que j'avais pris des notes au fur et à mesure de la lecture)

Pourtant, la poésie et la nature omniprésentes ont été une bouffée d'air qui donne un atout à ce livre.

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Je chante et la montagne danse

Un peu déroutée

Je le pose

Il faut pourtant que je le lise, c'est l'engagement

Un livre contre un billet, bon ou mauvais.

Je le reprends

Pas à pas Irène Solà m'entraîne dans son univers.

Les Pyrénées se dressent devant mes yeux.

Champignons, nuages, montagnes, villages et villageois, chevreuils, chien, ours retiennent désormais mon attention.

(J'abandonne Ulysse un moment pour finir le récit de la Catalane 😊).

Et alors ?

Assurément, un texte beau, fort et poétique, assez souvent. Un texte parfois naïf et maladroit aussi.

Un texte en tous cas que j'aurais eu tort de lire à la va-vite (au début, j'avoue, l'idée m'en ait venu).

Merci Babelio, merci aux Éditions du Seuil, sans vous je n'aurais jamais lu Irène Solà, et c'eut été un peu dommage.



Merci à Babelio et aux Éditions du Seuil

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Je chante et la montagne danse

Je remercie chaleureusement Babélio et les éditions du seuil pour ce roman. Toutefois si j’ai persévéré dans ce récit poétique, je n’ai personnellement pas pu en apprécier l’écriture, bien que je reconnaisse le talent d’Irène Sola qui ne fait aucun doute.



J’avoue humblement que cette littérature n’est pas pour moi. J’ai bien perçu le récit des éléments, nuages, chevreuils, personnages humains où créatures, vivants ou morts qui racontent la montagne, la guerre, la vie, l’amour, et je trouve dommage de n’avoir pas pu plonger tout mon être dans cette œuvre. Un prochain essai sera peut-être plus concluant, qui sait ?
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Je chante et la montagne danse

Livre très original, Irène Solà employant la prosopopée, cette figure de style qui consiste à donner la parole aux morts, aux éléments et aux animaux, pour nous dire la Catalogne.

Elle est nourrie comme l’excipit l’indique des légendes et du folklore du cru. A son tour, elle tisse une toile comme une fable qui nous invite à la suivre.

Le rythme est totalement envoutant dès l’incipit.

« Nous sommes arrivés avec nos panses gonflées. Douloureuses. Nos ventres noirs, chargés d’eau sombre et froide et d’éclairs et de coup de tonnerre. Nous venions de la mer et d’autres montagnes, et allez savoir de quels autres endroits, et allez savoir ce que nous avions vu. »

Chant polyphonique qui accompagne une marche contemplative pour une communion avec la nature.

Chant spirituel, hymne à la vie, ces multiples voix se font écho, suscitant des jeux de miroirs qui enrichissent et interrogent à l’infini.

Chant familial, la famille de Domènec sur plusieurs générations, nous dit l’humain qui doit œuvrer à la tolérance, la bienveillance, à l’équilibre au sein du vaste monde.

Chant historique, qui se répercute, comme l’écho dans la montagne.

Entre tous ces chants, un filin comme le souhait ardent de déchiffrer le monde par la poésie.

Des tensions avec beaucoup d’émotions mêlées, qui vous emportent.

Cette lecture a été accompagnée pour moi, par les chants qui s’élèvent lors de la transhumance, célébration de la ruralité festive.

Une lecture en immersion, une bulle bienvenue pour une autre dimension.

C’est une expérience qui sera forcément individuelle et intime car cette lecture fait appel à tous nos sens, une lecture épidermique.

Merci Babelio Masse critique privilégiée et aux éditions Seuil pour cette lecture en avant-première. En librairie le 13 mai.

Une mention spéciale au traducteur.

©Chantal Lafon


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Je chante et la montagne danse

Un livre atypique qui m'a dérouté dans les premiers chapitres mais qui m'a très vite conquise.

L'écriture est rythmée par des phrases courtes et des répétitions de mots qui donnent au texte un côté musical. J'ai aimé me laisser emporter et j'ai pris un grand plaisir à lire certains passages à voix haute pour m'imprégner de la musique.

🌲

Que dire de la poésie et de la beauté du texte ? L'histoire de ces hommes et de ces femmes, à la psychologie fouillée, liée aux croyances locales. Tous ces personnages aux destins intimement mêlés à celui de la Nature qui les entoure. Cette nature vénérable autant que redoutable mais qui, ici personnifiée, prend la parole (la puissance de l'orage, la fragilité du chevreuil...).

🌲

Merci à Kube étaux éditions du Seuil de m'avoir permis de d'écouter le chant hommage qu'Irène Solà rend à la Nature et aux femmes (Siò, Mia...) Et d'apprendre à danser au milieu de cette Nature aussi sauvage qu'accueillante.
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Je chante et la montagne danse

Je chante et la montagne danse est un très beau roman rural. La plume d'Irene Solà donne à voir, à respirer, à goûter, à entendre, à toucher. Une subtile et rare convocation sensuelle.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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Je chante et la montagne danse

Un grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour l’envoi de ce roman d’Irène Solá, traduit du catalan par Edmond Raillard, et mille pardons pour le retard avant le rendu de ma chronique.



Une phrase titre qui avait tout pour me plaire et m’attirer : Je chante et la montagne danse…

C’est Hilari, l’un des personnages qui en donne l’origine à défaut de l’expliquer : en effet, c’est tout simplement le dernier vers d’un de ses poèmes qui allégorise sa symbiose avec la nature, la lune, la rivière, la pluie, le vent et la manière dont il se sent divin en montagne.

Hilari ne conserve pas de traces écrites de ses poèmes, il les compose et il les dit, puis les garde dans sa mémoire… « Mes poèmes, je ne les explique jamais ».



Ce roman est une polyphonie poétique et tragique, un huis-clos en pleine nature, dans un village isolé, perché tout en haut des Pyrénées. Irène Solá mêle les expressions à la première personne et les temporalités, les temps anciens où on brûlait les sorcières, la guerre civile espagnole en 1936-39, puis la Retirada et, enfin, de nos jours…

L’autrice nous parle de transmissions intergénérationnelles, de défunts qui reviennent hanter les vivants, d’accidents de chasse, de culpabilité, d’amour et d’amitié, de naissances… Elle convoque aussi le règne animal avec les points de vue de l’ours et du chevreuil, de la chienne… Même la montagne s’exprime à sa façon ainsi que les champignons et l’orage...



L’écriture est belle, évocatrice avec une intertextualité évidente empruntée au folklore et aux traditions de Catalogne. Le récit se prête naturellement à la lecture à haute voix…



Je ne saurais dire pourquoi j’ai mis tant de temps à lire ce roman, le commençant, le délaissant, le reprenant après les pauses, comme par obligation.

Question de moment, de disponibilité intellectuelle… Cela peut arriver quand la narration est trop esthétisée.


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Je chante et la montagne danse

La couverture est belle, suggérant presque un roman feel good. La quatrième évoque la nature et une écriture poétique...

On entre dans le roman et tout de suite , on est un peu décontenancé ...Qui parle? ... Ah c'est un orage... Original... On lit. Un homme meurt foudroyé...dans une certaine indifférence. Ensuite, le chapitre suivant, c'est une femme, qui évoque son passé de sorcière... Puis, voici l'histoire de la veuve du berger foudroyé du premier chapitre. D'autres voix vont se succéder, toutes décrivant un même lieu perdu dans quelques montagnes catalanes.

Ca peut faire rêver, mais tout le monde ne pourra pas être conquis. Le roman résiste avec une écriture très particulière, un mélange de style parlé, de naïveté, de naturalisme donnant à l'ensemble un côté à la fois froid et un poil fantastique.

On entre dans cet univers ou on reste sur le bord du chemin. Je fais partie de ceux que le texte à rebuté très vite ...je ne dois pas aimer les phrases commençant par " Et" , qui en amène généralement toute une volée d'autres. Je pense qu'au concours du plus de "et" dans un roman, Irène Solà est championne du monde. On pourrait sans doute s'habituer mais, en plus de sauter facilement du coq à l'âne, elle a également quelques obsessions. On fait beaucoup pipi et caca, occupations certes très naturelles mais ici assez redondantes.

Je l'avoue, j'ai craqué avant la fin. Je me suis enfui de cette région pas si poétique ni bucolique, l'ennui mêlé à l'agacement ayant triomphé de ma patience...



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Je chante et la montagne danse

Près de la frontière avec la France, dans les Pyrénées, cela fait huit ans que Sio vit seule avec ses deux enfants Hilari et Mia et le vieux Ton, depuis qu’un éclair a atteint la tête de Domenec le paysan poète, son mari, son homme. Ici c’est la nature qui commande, on apprend à faire venir les bébés en aidant les vaches à vêler. Les enfants devenus grands, fatigués d’être tenus en laisse, quittent le village assoiffés de liberté et qui, un jour, vingt ans plus tard, reviennent s’installer dans la montagne.



Irène Solà nous offre avec « Je chante et la montagne danse » sans aucun doute un des plus beaux romans de ce début d’année. Elle nous conte la vie d’un village de montagne, des gens rudes, solidaires, leurs peines, les drames, les fêtes, les légendes. Une vie minuscule comme un petit caillou, une vie qui tient dans la poche. Ce sont les voix de la nature qui nous raconte cette terre : l’orage, les champignons le chevreuil, la chienne fidèle et l’ours omniprésent. Il y a des sorcières, filles de l’eau, des géants et la guerre civile espagnole en toile de fond. Des personnages taillés dans les rochers, Oriol, Jaume, Sio, Mia, Cristina, Prin, Neus, des noms qui chantent dans nos oreilles et Hilari, qui compose des poèmes qu’il ne met jamais sur le papier pour ne pas les tuer, il les garde dans sa mémoire comme dans une commode bien rangée. La construction au fil des saisons, l’écriture limpide comme une source, poétique et sensuelle, tout est magnifique dans ce roman. Que la montagne est belle, sous la plume d’Irène Solà !



Merci infiniment aux Éditions du Seuil et à Babelio de m’avoir offert ce moment magique.





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Je chante et la montagne danse

Difficile de raconter ce roman car il n’y a pas d’intrigue, pas de début pas de fin.

Dès les premiers lignes , j'ai été perturbée par la narration. La nature est narrateur, personnage principal. Les hommes sont des éléments secondaires.

Seulement une unité de lieu : un petit village haut perché dans les Pyrénées espagnoles.



Ce lieu a gardé en mémoire les drames, les persécutions, les souffrances de tous ceux qui ont vécu là ou y sont passés un jour.



Chaque chapitre est un tableau différent donnant la parole aux éléments de la nature, aux animaux, aux femmes pendues pour sorcellerie, à ceux qui ont emprunté ces sentiers pour fuir la guerre civile, à la mort et à l’amour perdu.



Les légendes et le folklore catalan s’invitent aussi dans les vies des villageois.



Je conseille cet ouvrage a tous ceux qui veulent se laisser emporter par une bouffée de poésie
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Je chante et la montagne danse

Tout d’abord un grand merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour l’envoi de ce livre dans le cadre d’une opération privilège.




J’abandonne très rarement un livre mais cela vient de m’arriver par deux fois. Peut-être par lassitude d’un certain nombrilisme associé à une très certaine vacuité (pour moi en tout cas). Le précédant étant « Bouche cousue » de Mazarine Mitterand-Pingeot.



Poésie dit-on ici, langue limpide ?



Ennui surtout, paradoxes ensuite pour ce Domenec qui fait l’ouverte "foudroyante" du roman, blond poète et rural qui couche sans la moindre délicatesse avec son épousée lors de leur nuit de noces.

« Et moi, j’étais comme tu beurre, quand je pouvais, quand je n’étais pas terrifiée par ses mains comme des griffes dans l’obscurité, par ses halètements de bête, moi j’étais comme du beurre parce que Domenec, il aimait bien le beurre. » !!

Epousée qui aime les blonds poètes mais qui torgnole à tour de bras ses enfants en les trainant par les oreilles !

Beauté de la langue où l’on traduit l’action par : "je vais leur mettre un taquet" ! Expression probablement d’origine normande en plein pays catalan !



Répétitions, naïvetés, poncifs et autres puérilités ont eu raison de mon désir d’aller plus loin.
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Je chante et la montagne danse

« Je chante et la montagne danse » est un roman original, déconcertant, composé de nouvelles aux fortes tonalités poétiques. Livre aux facettes multiples, il compose un patchwork coloré, miroir du monde pyrénéen où le minéral, le végétal, les mondes animal et humain interviennent à égalité de traitement. Irène Solà invite à l'exploration de la montagne pyrénéenne, un espace vivant, soumis aux dures lois de la vie et de la mort. La langue traduit les chemins pentus, le climat rugueux, les relations conflictuelles : le style est direct, les phrases courtes, le vocabulaire et la syntaxe expriment les sensations fortes et fugaces. Pas de circonvolutions et d'analyse intellectuelle ici, l'efficacité est de montrer le réel. le réel et le magique, l'inexpliqué créateur de contes et de mythes, de ceux qui traduisent la pérennité des vécus et la tradition orale. le merveilleux et le tragique se mêlent au quotidien des habitants ; les « dones d'aigua », les nymphes des torrents volent le linge… La nature est féroce (Domènec a été frappé par la foudre..). La vie est précaire, l'histoire est prégnante (les avions italiens ont tué et mutilé pendant la guerre civile). Mais la poésie chante les beautés de la nature, de la pluie, des fruits sauvages, des animaux… Les nouvelles anthropomorphisent le chevreuil, l'ours, la chienne … La nature est une, chaque composante parle et réveille les sens. Plusieurs prix littéraires ont récompensé cet ouvrage au titre enchanteur et à la couverture évocatrice. Une mention particulière est à attribuer au traducteur Edmond Raillard qui restitue l'émotion et la poésie. Un livre original, sensible. Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour cette découverte.

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Je chante et la montagne danse

Lu il y a dix jours et dans des conditions pas vraiment idéales. Trop attendu pour écrire quelque chose dessus. Le problème est que je ne m’en souviens plus vraiment. De beaux passages sur la nature, qu’il n’y avait pas à proprement parler d’histoire. J’ai commencé à le relire et me suis arrêtée. Ma première impression reste : trop poétique du terroir à mon goût. Au vu du nombre de personnages, il faut de la concentration (compliqué pour moi à ce moment-là).

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Je chante et la montagne danse

Il en est des livres comme des êtres. Certains échappent à toute tentative de mise en catégorie, et celui-ci en est le parfait exemple. Pour cette même raison il est particulièrement clivant. Certains vont l’adorer et d’autres le détester, voire l’abandonner.

Pour ma part, je me range dans la première catégorie.

Quel livre insolite, mais aussi ô combien il est poétique! Un roman choral original puisqu’il donne la parole à tour à tour aux habitants d’un petit village des Pyrénées catalanes, aux animaux, et même aux éléments et aux esprits. C’est l’histoire d’une famille, de ses drames, de ses peines, vue au travers de plusieurs prismes, mais c’est aussi un récit tressé de contes, de fables et de légendes. C’est la description d’une vie simple, mais rude, d’une vie connectée à la terre et faite de sacrifices. Une ode à la nature enfin, mais surtout une ode aux Pyrénées, ces montagnes « fichtrement belles. A en faire mal aux yeux », un territoire préservé, qui se mérite, un territoire de passage aussi, témoin privilégié de l’exode des républicains qui a laissé des cicatrices indélébiles dans les cœurs de bien des espagnols. Je le referme éblouie par la plume de cette auteur, par l’audace de sa construction, par la beauté de ses phrases. Une auteur que j’aurai plaisir à suivre, une douce découverte.
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Je chante et la montagne danse

Le moins que l'on puisse dire est que ce récit, dès son commencement, est extrêmement déconcertant. De quoi nous parle l'auteure? Chaque chapitre est indépendant du précédent, et son narrateur est à chaque fois nouveau. Pire(?), ce narrateur peut être un homme ou une femme bien vivante - ça, c'est normal -, mais pourquoi pas aussi une personne défunte, ou même un animal, ou encore un personnage surnaturel...

Là, on se perd un peu quand même. Ou plutôt, beaucoup.

S'ajoute à ces étrangetés une chronologie sans repères et désordonnée - selon une habitude un peu trop courante par les temps qui courent -.

Puisque nous ne comprenons pas, alors que nous nous attendons normalement à trouver un sens à un livre, et si possible, non caché sous une série d'énigmes décourageantes, pourquoi s'attacher à ce livre?

Nous sommes perdus, mais l'auteure, non. Elle finira par réconcilier différentes pièces de son puzzle, rendant de la cohérence à l'ensemble. La construction du drame, la composition des familles et des liens de l'amour apparaîtront au fur et à mesure où nous approcherons de la fin; fin qui vient d'ailleurs rapidement car ce livre n'a qu'à peine deux cents pages.

Il y a aussi l'écriture. La base fut le catalan. D'où une traduction. On imagine l'ampleur et la complexité de la tâche, car cette écriture est poétique, imagée, et riche. Cette nature, ces Pyrénées, leurs forêts, leurs sources et leurs villages nous sautent aux yeux et nous communiquent une envie de nature et de naturel. Pour en savourer les parfums, il serait probablement intéressant d'en faire une deuxième lecture.

Ce livre ne se raconte pas, il ne se décrit pas. Nous ne pouvons qu'inviter le lecteur à le prendre en mains, et il se fera son idée. C'est une expérience à tenter.



[Remerciement au Editions du Seuil et à l'équipe de Babelio pour l'envoi de ce livre - dont il faut dire en plus que son aspect et son toucher sont très agréables -. Cela aussi est important].
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Je chante et la montagne danse

La patte poétique de l’auteure est totalement perceptible dans ce roman, qui à mes yeux tient davantage du texte hybride, qui s’inscrit entre poésie en fiction et poésie en prose.



Le fond du texte participe autant à la posture poétique de l’âme de ce roman : il a pour décor un village perdu des Pyrénées, à cheval entre l’Espagne et la France. Un coin de nature sauvage, à mi-chemin entre le paradis et l’enfer, peuplé de ses vivants, de ses morts, de ses créatures mythologiques. Évidemment, ce décor n’abrite pas que des histoires simples, des histoires heureuses, sereines et incolores, mais des vies secouées et torturées, parfois trop tôt abrégées, le mélange surprenant de ses habitants avec le souvenir de ceux qui ne sont plus. Sans oublier, cette nature qui évolue au sein, autour des aventures de ses humains. Celle-là même qui enveloppe chaque instant de vie de ces montagneux. Ces montagnes justement, c’est ce lieu disputé entre hommes, animaux, végétation, et esprits qui règnent en maître, qui décident et appliquent leur sentence impitoyablement, ils tuent, foudroient. Point de dieu foudroyant à la masculinité fièrement affichée, celle d’un Zeus grec ou d’un Jupiter, romain. Les dieux, les hommes ici ne maîtrisent plus rien, soin est laissé aux Dones d’aigua d’organiser le monde qui est le leur en réalité. Et ces sorcières, que l’on pend, ici comme ailleurs, empoisonneuse ou guérisseuse. Et cette Encantada, cette fée enjôleuse contribue à constituer encore un peu plus le folklore local.



Les Pyrénées ont leur propre mythologie, et je dois rendre grâce à Irene Solà de me l’avoir fait connaître. Sa présence drape le texte d’une aura presque éthérée lorsqu’elle-même esprits, vivants et entités animales, végétales ou minérales, ces montagnes représentent peut-être le plus imposant des personnages. L’écriture de l’auteure suit ce méli-mélo d’âmes en mouvement, s’entrechoquant parfois, cohabitant sûrement, en reproduisant le flot incontrôlé des pensées et des souvenirs de chaque entité qu’elle suit, femme, esprit, animal. Son écriture brute m’a demandé quelques pages pour m’habituer à sa cadence, car il faut décortiquer petit à petit tous les éléments de la narration dont elle nous abreuve en un seul et même flot, et surtout pouvoir distinguer ce qui relève de la réalité, ce qui relève du folklore, ce qui relève d’une réalité qui nous échappe.



Et puis, il y a une trame de fond, l’histoire d’une famille, Sió et Domènec, les enfants, Mia et Hilari , dont les hommes sont frappés par le destin, et en marge, les voisins, les amis et l’histoire par elle-même : la guerre civile a laissé ses stigmates à cette terre et ses esprits, le sol criblé de grenades, de balles, de pistolets, les montagnes portent encore les traces des guerres, mythologiques ou historiques. Rien ne s’oublie dans ces paysages où les montagnes retiennent précieusement dans le creux de leurs parois la mémoire des existences qui y sont passées, qui s’y sont éteintes, celle des animaux qui y naissent et meurent.



Ce roman a été écrit en catalan, cependant, on relèvera quelques passages, et même un chapitre en castillan : la traduction ne rend pas ce changement de langues, le lecteur français y perd forcément. Ce n’est pas toujours facile de suivre le fil narratif de ce roman qui ne cesse de célébrer la nature d’un bout à l’autre du récit, chaque étape du récit est accompagnée de digressions sur l’environnement proche, sur chaque détail du paysage, au moins aussi important que l’ensemble des protagonistes qui le peuple. Un texte qui n’est pas sans rappeler certains poètes français qui ont célébré à leur manière versifiée leur propre paysage et imaginaire poétique.














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Je chante et la montagne danse

Je vais commencer par le plus facile : remercier Nicolasbabelio et les éditions du Seuil pour l'envoi de ce roman en MC privilégiée. Sur la foi du résumé, j'ai pensé que le texte s'apparenterait à certaines œuvres en vers libres que j'ai apprécié par le passé, notamment dans la littérature classée "jeune adulte".

Mais en l'occurrence ce fut sans doute une erreur de ma part d'accepter cette généreuse proposition, j'aurais été plus avisée de laisser un autre lecteur en profiter. Je n'ai malheureusement pas su apprécier l'écriture et l'originalité d'Irene Solà, jeune auteure catalane qui écrit dans sa langue d'origine.

Je me suis très vite perdue, tant dans la chronologie que dans la succession des narrateurs aussi nombreux qu'insolites, parfois. Jugez plutôt : outre les villageois du hameau pyrénéen où se déroule "l'action", vont s'exprimer tour à tour des nuages, un orage, des trompettes de la mort (les champignons), un chevreuil, la montagne... Sans oublier des créatures mi-fées mi-sorcières (les dones d'aigua), des fantômes, une chienne, etc.

Il y a quand même une trame, une histoire familiale qui court sur plusieurs générations et qui est narrée sans la moindre chronologie, ce qui ne m'a pas aidée à m'y retrouver.

Je ne m'aventurerai pas à résumer, d'autres lecteurs se sont manifestement sentis plus à l'aise que moi pour le faire. Pour ma part j'ai lu par épisodes, en intercalant d'autres romans pour me distraire un peu, parce qu'il faut bien avouer que cette lecture a été éprouvante pour moi. je me suis forcée à terminer, parce que c'est l'engagement qu'on prend en acceptant une offre de M.C., c'est donc la moindre des choses que de le respecter.

Curieusement j'ai plus apprécié la dernière partie, sans doute parce qu'elle est plus explicite, j'ai compris de quoi il retournait. Il était temps !

Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné sur moi ? J'ai un peu de mal à l'expliquer, parce qu'en général cela ne me dérange pas d'expérimenter des lectures "différentes", de sortir de mes petites habitudes. Mais là j'ai vraiment été trop désorientée, je n'ai adhéré ni à la narration avec tous ces interlocuteurs successifs, ni à l'écriture que je n'ai pas trouvée particulièrement poétique, plutôt décousue, comme si on avait ouvert une vanne et laissé couler des mots. Et l'histoire de ces personnes ne m'a pas passionnée, j'en suis navrée.

Il y a quand même quelques beaux passages sur la nature pyrénéenne, et de rares éléments intéressants sur l'exode des victimes de la guerre civile espagnole. Ce qui justifie ma note. Mais ces passages sont trop noyés au milieu du reste, et pas assez développés, du moins en ce qui concerne l'Histoire avec un grand H.

J'ai toujours du mal à écrire un retour aussi peu enthousiaste, mais ce serait manquer de franchise que de prétendre avoir apprécié ma lecture. Ce genre de roman n'est tout simplement fait pour moi, ou inversement si vous préférez !

Ne vous fiez pas à mon seul avis, d'autres sont très enthousiastes, je vous invite à les découvrir également et à laisser sa chance à cette jeune romancière.
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Je chante et la montagne danse

Je remercie chaleureusement les Editions du Seuil et la Masse Critique privilégiée BABELIO pour l’envoi de ce livre.



Ça fait deux jours que j’ai terminé le roman (si on peut appeler ce récit un roman) et je repousse sans cesse la rédaction de ce retour, j’ai l’impression de ne rien avoir à dire. Difficile à expliquer ce que je ressens.



Je suis passée par plusieurs phases pendant ma lecture (qui a duré une éternité). Le premier chapitre m’a paru normal puis qu’on nous annonçait des drames familiaux (l’éclair en est un) et je suis entrée tout de suite dans l’histoire avec beaucoup de plaisir. Le deuxième chapitre m’a fait déchanter avec les dones d’aigua, en français « les dames de l’eau », chapitre qui n’avait rien à voir avec le précédent, ce qui m’a beaucoup déçue. Et ce fut ainsi tout au long de ma lecture.

Tantôt impressionnée, tantôt déçue par la succession de chapitres à mon sens un peu décousue.

Certes ce livre est écrit avec beaucoup de poésie, mais ça ne suffit pas pour en faire un chef-d’œuvre. C’est un texte qui ne respecte en rien les règles de l’écriture.

En conclusion : Je n’ai pas adhéré à ce livre, le méli-mélo des chapitres, les paragraphes beaucoup trop longs, les nombreuses répétitions de la même phrase, et les phrases ne comportant qu’un seul mot m’ont particulièrement dérangée. Je suis désolée de faire partie de la minorité des lecteurs insatisfaits mais peut-être est-ce moi qui ai mal reçu le message que voulait faire passer Irene Solà. C’est pour cela que je fais court.

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