Citations de Jacqueline Remy (25)
J'aime les gens qui se battent, même contre l'évidence. (p.123)
-Le bonheur, c'est ce moment où l'on regarde intensément l'être aimé et où, on le pressent, chaque geste qui va être ébauché, chaque parole prononcée va susciter l'adhésion reconnaissante de l'autre, le soulagement et l'émerveillement de s'emboîter exactement à quelqu'un. (p.57)
Je ne vais pas me renier au moment où je vais mourir. Je suis tout ce que je possède. (p.11)
En réalité, la vie était un champ de bataille, mais Virginie avait raison. Il fallait faire comme si c'était un champ de roses. Enlever les épines une à une, en respirant très fort.
La vie n’est pas si compliquée, quand on la simplifie.
....Personne n'a besoin de moi. La plupart des gens, lorqu'ils de réveillent, savent que deux, trois, dix personnes les attendent, même pour de piètres raisons. Moi, quand j'ouvre les yeux le matin, personne ne m'attend. C'est simple de partir quand on n'a rien à quitter, aisé de fuir quand aucune maille ne vous retient. (p.59)
Tout en cherchant l'entrée du salon, il se demanda pourquoi il s'adonnait avec autant de persévérance à la mauvaise foi. Un effet de la testostérone, à en croire les magazines féminins que survolait Gabrielle et qu'il dévorait en douce, dans l'espoir insensé de comprendre enfin pourquoi il ne la comprenait pas.
Je ne suis pas un héros. Mon libre arbitre, dont je me gargarise depuis que j'ai pris la décision de ma vie-je veux parler de celle de ma mort- repose sur une facilité absolue que d'autres considéreraient comme une faille: personne n'a besoin de moi. La plupart des gens, lorsqu'ils se réveillent, savent que deux, trois, dix personnes les attendent, même pour de piètres raisons. Moi, quand j'ouvre les yeux le matin, personne ne m'attend. C'est simple de partir quand on n'a rien à quitter, aisé de fuir quand aucune maille ne vous retient. (p. 59)
J'étais ratatiné, à peu près aussi oppressé que si l'on m'avait demandé de passer dans le chas d'une aiguille. J'étais persuadé que je ne survivrais pas indemne à cette épreuve. Finalement, tu as percé le silence:
- Je voulais voir la tête du spermatozoïde.
C'était de bonne guerre. D'accord je n'avais laissé plus de souvenirs en toi qu'un spermatozoïde. Mais ta mère t'a-t-elle raconté dans quelles circonstances je suis parti ?
Elle n'avait rien contre les hommes. Bien au contraire. Elle adorait les prendre en elle et se laisser prendre. Elle aimait la géographie de leur corps, la brusquerie de leurs gestes, la maladresse de leurs déclarations. Elle goûtait le jeu de la séduction, ce délicat rapport de force, ce subtil déséquilibre qui tantôt les contraignait à se rater, tantôt les jetait l'un dans l'autre. Pas question d'aller plus loin.
On a le droit de changer d’avis.
- Un journal n'est pas un produit.
- C'est quoi, selon vous ?
- De la sueur, des rires, des cris, des larmes.
Je n’ai pas besoin de fric, mon père m’en donne. Mais j’ai besoin d’apprendre.
Je m'en vais pour éviter de peser, dans une société qui ne s'est pas préparée à jouer le nouvel équilibre des générations: moins d'enfants, davantage de vieux. C'est ma façon à moi d'être jeuniste. Plus altruiste qu'un lifting, non?
Ce terrorisme du jeunisme est vulgaire. On livre un culte aux jeunes parce qu'on les suppose efficaces. Je ne supporte plus ce cynisme social, cette volonté de puissance collective qui ressemble à un désespoir sec. (p.54)
Pourquoi respections nous hier la sagesse des anciens et raillons-nous aujourd'hui leur inutilité ? Comment gérer collectivement l'allongement du temps de la vie ? (p.62)
Tous les vieux ne sont pas pauvres, gentils, ou abandonnés par les leurs. J'en connais des larmoyants qui restent assis sur leur tas d'or en souhaitant la fin la plus sophistiquée à tous ceux qu'ils voient passer derrière leurs persiennes.(p.84)
Il n'y avait pas trente-six solutions pour éviter de penser. Dormir, mais il ne fallait pas y songer. Boire, mais elle ne s'adonnait pas à ce genre de sport en solo. Fumer un joint mais, après avoir failli y rester, elle avait juré de renoncer aux paradis artificiels, même les plus anodins. S'immerger dans un roman bien pâteux, mais elle n'était pas d'humeur. Restait le cinéma.
Au début, elle s'était laissé embrasser mollement, évitant sa bouche. Puis elle avait bataillé ferme pour entrer dans le vif du sujet. Il y avait quelque chose de cru, d'ardent, de triste dans sa façon de prendre le pouvoir. Elle ressemblait à une petite fille jouant à la poupée.
L’invention s’appuyait sur une analyse fouillée des sentiments ressentis par les auditeurs, classés selon une typologie très précise et le but recherché : convaincre, attendrir, émouvoir, impressionner, épater, rassurer, etc. Il suffisait de régler le modeleur de voix sur le registre recherché. L’appareil transformait le timbre, le rythme, le phrasé. À l’utilisateur, ensuite, de se réécouter et de travailler à imiter la voix sortant du modeleur, une voix artificielle ressemblant à la sienne à s’y méprendre.
En gros, les seniors sont des usurpateurs, qui mangent la laine sur le dos des autres générations, des baby-boomers égoïstes qui n’ont pas su préparer l’avenir et se gobergent de leurs grosses retraites tandis que les trentenaires bouffent dans les caniveaux.