Jacqueline Wilson

Samedi, j'allais pouvoir échapper à toute l'histoire. Magda avait promis d'y aller avec Nadine. Tout était arrangé. Mais c'est alors que Mick a tout dérangé. Magda a partagé avec lui son feuilleté à la confiture au centre de loisirs -et maintenant, il lui mange dans le creux de la main.
-Il m'a demandé d'aller à son match de foot samedi, annonce-t-elle.
-Ouaouh ! Le rendez-vous du siècle, dis-je.

Je l'ai feuilleté rageusement, puis je suis tombée en arrêt sur une page. Il y avait la photo d'une petite fille qui devait avoir mon âge.

" Je me suis toujours sentie proche de John Lennon même s'il est mort avant que je sois née "
Jourdan Noa

Je n'arrête pas d'entendre ''Si seulement'', ''Si seulement'', ''Si seulement''. Je n'arrête pas de voir la pitié dans les yeux de Carl. Ca me donne envie de disparaître dans un trou de souris.

Voici un passage du livre que j'ai particulièrement aimé, qui vous donnera un avant goût et qui, pour moi, représente le mieux le message que l'auteur souhaite faire passer à ses lecteurs:
« Pour la première fois je me suis sentie vraiment contente de ne pas aller en pension. J'aurais eu trop peur.
Jade avait si peur qu'elle en était malade. Elle n'arrêtait pas de courir aux toilettes. Pendant qu'elle n'était pas là, j'ai ramassé sa vieille chemise de nuit sur son oreiller et je l'ai tenue contre moi, comme un bébé et son doudou.
Rose était penchée sur la valise de Jade mais elle s'est retournée à ce moment et elle m'a vue.
Elle n'a rien dit, mais elle s'est redressée et elle m'a prise dans ses bras et m'a serrée fort.
J'ai essayé de me dérober, mais elle m'a retenue. Bientôt je me suis aperçue que je lui rendais un peu son entreinte. »

Je sentais tous les os de ma colonne vertébrale s'entrechoquer les uns après les autres comme si j'étais tombée d'une hauteur vertigineuse.

- Où est-ce que vous avez trouvé ces livres cochons ?
- Ce ne sont pas des livres « cochons », mais des ouvrages érotiques de l'époque victorienne, ai-je expliqué avec une certaine arrogance, mais sans pouvoir m'empêcher de rougir.
[...]
- Ouais, et toi et moi, on sait très bien pourquoi. Tu es vraiment une drôle de fille, Prudence. Des trucs aussi chauds que ça te laissent de glace, et tu fais toute une histoire quand j'essaie juste de t'embrasser.

Miranda nous rejoint en se trémoussant, rit, parle et nous embrasse comme si on était tous ses plus vieux amis, même Paul - surtout Paul. Elle ne s'excuse pas d'être aussi en retard ; ça n'a pas l'air de la perturber le moins du monde. Elle laisse Carl lui payer son entrée au bowling comme si c'était son dû, sans même prendre la peine de le remercier. Elle ne m'accorde pas tellement d'attention à moi non plus. Elle ne fait que papoter avec Paul, qui hoche la tête, sourit et fait le beau d'une façon franchement pitoyable.

Je suis furieuse.Carl ne se gêne pas pour critiquer mes amies; il est grossier a propos de Miranda et il a été carrément cruel avec cette pauvre Lucy .Pourtant,il semble choqué que j'émmette la moindre petite critique au sujet de Paul.

Puis Jake part faire ses devoirs en trainant les pieds.Il passe la main dans mes cheveux bien coiffés et m'envoie des bruits de baiser idiots , tournant tout a la plaisanterie.

Saute sur toutes les occasions Emily, sinon la vie te passe sous le nez à toute vitesse avant que tu aies pu vivre vraiment.

Nous nous trouvions devant un grand bâtiment imposant, presque aussi vaste qu'un château. Il me rappelait vaguement quelque chose.
- C'est la maison de M. Buchanan ? ai-je demandé, dubitative.
- Doux Jésus, comment peux-tu être aussi stupide, mon enfant ? C'est la gare de Waterloo !

Loupiot, apercevant Micky allongé par terre et Mandy qui se débattait, cessa de saccager les journaux. Il grogna, les babines retroussées, les poils hérissés ; on aurait dit qu'il grossissait à vue d'œil. Le simple chiot sembla transformé en une énorme créature sauvage au regard fou.