AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jacques Josse (45)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Terminus Rennes

Jacques Josse aurait travaillé dans un centre de tri postal,

à force de trier ses lettres ....il en a fait des mots, qu'il a déposé dans son livre,

Il aura parcouru les rues de Rennes, ses bars, ses trottoirs animés, il interpellera l'écrivain qui a bien voulu laisser une trace dans ses passages ou moins sages....

Aujourd'hui la gare de Rennes est en plein chamboulement, elle redore son blason, une rennais-sens de Vénus

tout le monde descend...Rennes, Rennes, deux minutes d'arrêt...ou peut être à vous aussi, votre Terminus.



petit recueil "poétique" qui se lit très bien, 58 pages à découvrir pourquoi pas en attendant le prochain train ....



Commenter  J’apprécie          542
Cloués au port

♫On croyait qu'une révolution arrivait

Cette année-là

C'était hier, mais aujourd'hui rien n'a changé

C'est le même métier qui ce soir recommence encore

C'était l'année soixante deux ♫

Cette année là - Claude François - 1976-

♫Que tout ceux qui sont dans la vibe

Lèvent le doigt

Que toutes celles qui sont dans la vibe

Lèvent le doigt

Que ceux qui sont assis se lèvent

Suivent le pas

Allez maintenant on y va....

Ces soirées là hum hum ♫

Yannick - 2000 -



C'est le Capitaine qui dégénère

62, c'est son année charnière

émoluments aux morts,

celle de son frêre

D'un bistrot des Cotes-d'Armor

harangues sur des mondes imaginaires

Cloués au Zinc, impossible de s'extraire.



♪Ces soirées là hum hum♪

demain départ route du Rhum

Josse sur Edmond de Rothschild, trimaran

Sébastien, et non Jacques ! c'est très marrant

Alors ce Capitaine en mal de traversée

Agrippe-le a ses haubans

lui qui révait encore de voyager

naseaux levés, crinière au vent....











Commenter  J’apprécie          450
Liscorno

Mille Mercis à Masse Critique et aux éditions Apogée...que je découvrais avec ce charmant petit volume de l'écrivain-poète breton, Jacques Josse...que je lisais, aussi pour la première fois… Des émotions « en escalier »…



Dans ma boite aux lettres , ce samedi 7 juin 2014… je reçois un très mince paquet qui provient d’Ile-et-Vilaine, et de Rennes, précisément, la terre de ma grand-mère maternelle…je partais à une invitation à dîner… et j’ai emporté sous le bras, mon « cadeau breton », que j’ai sur les deux chemins de l’aller et retour…dévoré



Je me suis laissé bercer par la magie des mots, des lieux et de la littérature… Jacques Josse mêle avec subtilité son amour de la poésie, de sa Bretagne, des figures paternelle, maternelle, amicales ou tout modestement tous les solitaires-poètes involontaires que l’auteur a croisés dans les bars bretons…

Ce texte très bref est aussi très intense, très resserré sur les souvenirs d’enfance, les premiers émois littéraires , plus particulièrement une passion de l’écrivain pour la « beat-génération »…Kerouac, Ginsberg…. Et des lignes bouleversantes sur son papa :



« Ses vrais voyages résidaient dans les livres qu’il dévorait le soir dans sa chambre à Bréhat. Tous évoquaient le travail, l’être confronté à la rudesse et à l’absurdité de la vie, sur terre ou sur mer, assouvissant, a minima, ces envies d’évasion qui le propulsaient vers l’aventure, les caps, les ports célèbres, (…) (p.48)

« Mon père, au même instant, dérivait sans doute lui aussi, guidé par quelque séquence inventée par l’un de ses écrivains préférés. Peut-être se remémorait-il, au bord d’un lointain cours d’eau, la mine défaite d’un homme égaré, tout droit sorti d’un roman de Steinbeck, dont il parlait si souvent, se familiarisant à ses côtés avec les us et les coutumes des habitants qui déambulaient dans –Tortillat Flat- ou – Rue de la sardine_... » (p.47)



Une promenade au pays des souvenirs , de l’enfance, des coups de cœur littéraires… qui ont construit l’auteur, comme la découverte flamboyante de Tristan Corbière…Sans omettre un auteur parmi mes préférés, Armand Robin.



Pour les amoureux de la Bretagne, du Grand large, de la Beat Generation, de la Littérature et de la poésie réunis… engouffrez-vous dans ce ravissant volume… aux couleurs de l’été…une couverture ravissante, avec une vignette ornée d’une meule de paille, un morceau de ciel… et la rêverie, la poésie en prime !!

Commenter  J’apprécie          451
Le veilleur de brumes

Par la force de son écriture, d'une précision rythmique et d'une puissance évocatrice sous haute tension, Jacques Josse distille les pans d'histoire et la solitude héraldique de la Bretagne rurale : dérives brumeuses, amertumes terrassantes, désespérances du fond des âmes et l'obsessionnelle omniprésence de la mort.

Une poésie d'une beauté spectrale engluée dans la noirceur prégnante, réalité d'une Bretagne profonde.
Commenter  J’apprécie          340
Hameau mort

LE VILLAGE INTIME.



On entre toujours par la petite porte dans les textes rares de Jacques Josse. On y pénètre d'autant plus subrepticement qu'il faut montrer patte blanche éditoriale pour le découvrir, par hasard, par communauté d'êtres et de sensibilité, par amitié, enfin. Car loin de tout le foin médiatique et marchand qui s'est emparé, aussi, d'une part démesurée du monde des lettres - les belles comme les pires - Jacques Josse se préserve, années après année, d'une exposition qu'il semble se refuser, non par snobisme ou pas faiblesse, mais par fidélité à une certaine manière d'être au monde et aux autres : celle de la douceur profonde, de la beauté intrinsèque et cachée bien qu'en dehors de toute mode, de l'évitement des confusions ou de l'inutile bruit du monde. Inutile, donc, de le chercher chez les "grands" - ou supposés tels - éditeurs. Lui, c'est du côté d'Apogée, de La Digitale ou de Jacques Brémond qu'il faut aller le surprendre, l'entreprendre, le dé-couvrir. Ceux-là sont assez fous et raisonnables pour lui donner armes à s’ébattre (sans autres morts que ceux de l'amour, comme dans le présent texte).



Pour autant, Jacques Josse n'a de cesse de creuser son rugueux sillon - rugueux mais fraternel -, au fil de ses livres, au fil des pages, au fil des rencontres. Mais si les morts (re)surgissent plus vifs que les vivants, c'est pour mieux dire ce petit monde de presque rien où presque rien est tout, où l'on pourrait croire à la rémission du vide, où les défunts s'apprêtent à sourire tandis que les survivants n'ont de cesse de fumer leur existence, à moins qu'ils ne se contentent de l'avaler, bock après bock.



Que reste-t-il alors au poète ? «Il sourit. Imagine. Espère. Qui sait ?» énonce-t-il. Peut de choses. Tant de choses. Pour une question sans réponse : celle que l'on se pose sans doute tous, à l'heure des comptes. Pour autant, "il" trace sa route, le poète, de port en port, de village en hameau, de vagues en tombeau. Et si «la mer soupire à peine. [Qu']Elle ne froisse pas la nappe, c'est sans doute aussi elle, ce lien inexpugnable entre toutes ces misères célestes. À moins que ce ne soit l'alcool, les fumées bleues de cigarettes ou cette misère complice des «chairs blessées» qui font des hommes des épaves et des corps... Et si, comme le rappelle fort justement Jean-Pascal Bubost, «L’humilité est la force du poète Jacques Josse, son égard pour les déglingués, les abîmés, élabore, livre après livre, un memento mori d’une étrange douceur», il ne faut pas toutefois se résoudre tout à fait à l'oubli ni à la perte, à la déshérence ni à la facilité, ô non! car [il] Sait que désormais seul le chemin creux qui court en zigzag vers le bourg peut restituer la chute des corps frêles qui jadis calmaient leurs membres maladroits sur des lèvres d'eau, de mousse et de boue.» Et de nous accompagner en ce Hameau mort - au regard de qui ne sait -, bien plus animé (même une fin solitaire est agitation sourde) qu'il y paraît d'évidence. Et les évidences fades, Jacques Josse ne les apprécie guère, tandis qu'il fouille, livres après livres, pages après pages au plus près de nos angoisses intranquilles et communes. Sans bruit. Sans excès. Sans concession.
Commenter  J’apprécie          290
Les Lisières

« C’est à cette même heure " où la solitude prend l’eau " que Josse débute son hommage à Kerouac au cœur de Les Lisières. Le recueil, qui offre un éventail plus large du travail de l’auteur, débute par deux récits secs comme un coup de fusil. Puis s’ouvrent les hommages : Kerouac précède le philosophe Jules Lequier mort d’amour un siècle plus tôt, ressuscité par Jean Grenier et Louis Guilloux. Les pages qui disent cet homme sont d’une beauté noire. À elles seules, elles valent qu’on s’accoude au comptoir de Jacques Josse pour faire avec lui ces « rencontres amicales et houblonneuses » avec ceux-là même qui nous ont quittés. Et auxquels on boit, évidemment. »

......................................................................................................................................

" Raconter en quelques paragraphes, quelques séquences vives, animées, souvent situées dans le brouhaha des bars ou la lisière des villes, la rencontre des cassés de la vie, mais aussi des écrivains enchanteurs croisés au fil de nos périples ou de nos lectures, et leur rendre hommage. Saisir au vol, avec une écriture nette, sans fioritures ni emphase, avec des éclats de beauté touchant juste, condensant toute une vie en un éclair, en donnant à ces récits la force de ce qui sans cela serait relégué à la page des faits divers et conférer ainsi, à ces hommes, une présence toute fraternelle. "



Les Lisières, Jacques Josse, Apogée, 2008.

Commenter  J’apprécie          230
L'ultime parade de Bohumil Hrabal

« L'écrivain doit être, en premier lieu, lecteur de lui-même. L'écrivain doit se distraire en écrivant. Par ses textes il doit découvrir des choses qu'il ignore et non pas exprimer son moi exorbité. » dit Bohumil Hrabal à propos de sa vocation sans pouvoir nier cependant que c'était quand même son "moi", cette foule immense de sensations, de désirs, de plaisirs et de déceptions, qui était la source principale de son œuvre !



Christian Salmon, l’auteur de ce petit livre consacré à la vie de Bohumil Hrabal, est un écrivain et chercheur français contemporain. Il a été l'assistant de Milan Kundera, et a fondé en 1993 le Parlement international des écrivains et le Réseau des villes refuges pour accueillir les écrivains persécutés dans leur pays.

En février 1989, il avait fait parler Bohumil Hrabal devant la caméra d'« Océaniques ».

Les questions de Christian Salmon ont amené Hrabal à replonger dans son passé, à répertorier les thèmes majeurs qui avaient inspiré sa création littéraire, à réfléchir sur la vocation d'écrivain, à évoquer les personnes et les écrivains qui avaient joué des rôles importants dans sa vie et aussi à rendre hommage à la littérature et aux arts français.



Christian Salmon a eu l'heureuse idée de publier ces entretiens dans un livre qu’il a fait paraître en 1991 sous le titre « A bâtons rompus avec Bohumil Hrabal », aux éditions Criterion. Grâce à ce livre, nous, lecteurs français, nous pouvons nous plonger dans le passé de l'écrivain et savourer la fraîcheur de la pensée de celui qui est sans doute l'un des plus importants écrivains tchèques de la seconde moitié du XXe siècle.



Dès le début de l’entretien, Hrabal se livre de façon intime en parlant de son enfance : « Je voudrais vous faire une confidence : je suis un enfant illégitime. Un beau dimanche matin, ma mère a annoncé à ses parents, avec beaucoup de ménagements, qu’elle était enceinte et que son ami ne voulait pas l’épouser. Mon irascible grand-père nous a traînés dans la cour, ma mère et moi ; il a sorti son fusil et a crié en morave : « Mets-toi à genoux, que je te tue ! » Heureusement, ma grand-mère, qui avait le sens de l’à-propos, est sortie à ce moment-là dans la cour et a dit : « Venez manger, la soupe va refroidir. »

Anecdote savoureuse à souhait ! Pour moi, ça, c’est tout Hrabal !



Il se souvient d'avoir été un enfant timide et peureux, qui avait toujours le sentiment de se sentir de trop. Cette timidité et cette marginalité l'ont conduit d'abord à la solitude, ce qui a probablement éveillé aussi son intérêt pour la littérature.



C'est dans la brasserie de la ville de Nymburk, où son père était comptable et où il a passé plus de vingt-cinq ans, que Hrabal dit avoir fait son apprentissage de la vie. Il était un auditeur passif mais très attentif des histoires qu'on racontait dans la brasserie et notamment de celles de son oncle Pépine qu'il allait immortaliser dans ses livres." Mon véritable père, c'est mon oncle Pépine », « Il était tout le temps à nous raconter ses histoires. Il était obsédé ; il les reprenait sans cesse, et sans cesse nous nous tordions de rire. (...) Ceux qui ont eu la chance de connaître ma muse, mon oncle Pépine, peuvent parler de sa puissance de conteur et de la magie poétique qui assaillait les cafés et leurs belles jeunes filles quand l'oncle Pépine était là, ou quand il parlait, comme ne le font que les poètes ou les prophètes dans les rues, avec ses concitoyens. (...) J'ai commencé à écrire parce que m'est revenu en torrent tout ce que j'avais entendu à la brasserie, les histoires de l'oncle Pépine, qui m'étaient entrées dans le sang."

Lisez «Les souffrances du vieux Werther », et vous comprendrez combien il était attaché à cet oncle !



En fait, la carrière d’écrivain de Bohumil Hrabal a commencé tard, alors qu’il avait plus de quarante ans ! A vingt ans, il ne lisait que des romans policiers et ne s'imaginait pas un seul instant qu'il pourrait devenir un jour écrivain. Il lui aura fallu exercer de nombreux métiers et accumuler de nombreuses expériences pour qu’il les exploite dans ses œuvres.

Il explique que c’est son expérience de travail aux aciéries de Kladno où il était plongé dans une réalité crue et brutale qui l’a fait devenir réellement romancier. Avant cela, il n’avait écrit que des poèmes, étant sous l’influence de Baudelaire, Rimbaud, et des surréalistes, Nezval, Biebl, Seifert, Breton, Eluard… Les aciéries auront inspiré à Hrabal le livre intitulé « Jarmilka » qui était pour lui sa tentative de se mesurer à « Nadja » d'André Breton. En écrivant « Jarmilka », il a inventé un nouveau style qu'il a catalogué comme étant du « réalisme total ».



On peut dire que tous ces entretiens sont marqués par l'admiration de Bohumil Hrabal pour la culture française. Il dit, par exemple, avoir particulièrement aimé Manet, « peintre qui n'avait besoin ni de symboles ni d'allégories pour peindre ce qu'il voyait. »

Il déclare que la petite héroïne de "Zazie dans le métro" de Queneau relève de sa poétique. "Zazie est une enfant terrible et elle évolue dans le même milieu que mes héros."

Il admire le talent de Louis Ferdinand Céline : "J'admire la spontanéité de ses récits, cette barbarie - Céline ne fait pas de distinction entre les choses qui se disent et celles qui ne se disent pas - et sa profonde expérience sociale auprès des gens du quart monde, me fascine." Et Hrabal va encore plus loin en constatant que c'étaient les artistes français qui guidaient ses pas dans le monde des arts.



Quatre textes inédits de Hrabal complètent ce petit livre : « Comment je suis devenu chef de station », « Jeu de la vérité », « Un jour », et « Noël à Nymburk ».



Un petit ouvrage par son nombre de pages, mais au contenu riche qui permet d’approfondir sa connaissance de la personnalité aux multiples facettes de Bohumil Hrabal.

Un ouvrage que je conseillerais donc davantage à ceux qui ont déjà lu quelques-uns de ses livres. 4/5

Commenter  J’apprécie          134
Marco Pantani a débranché la prise

Oyez ! Oyez ! Lisez la complainte du cycliste maudit au tatouage de diable, aux jambes de feu (des pattes, oui, mais des Pantani) qu'on appelait le pirate !



C'est une bien triste histoire dont la morale est que quand un héros en manque, ça finit pas toujours au mieux ! Pourtant ça partait tout ce qu'il y a de bien. Son nombre de victoires, sa gloire montaient en flèche au même rythme qu'il grimpait également en flèche et en danseuse les pentes les plus raides de tous les cols des environs à des allures même pas décrites dans le manuel. Et à force d'atteindre tous les sommets, ceux du cyclisme, des Alpes, de la vitesse à vélo en montée, de la gloire, du dopage et de la drogue, il s'est approché un peu trop vite de celui de la roche Tarpéienne (*). Et malgré son habitude des descentes à vélo et aux enfers, il y a perdu les pédales, puis la vie.



Je vous l'ai fait courte car le livre est tout petit avec peu de pages, écrites que dans un carré en plein milieu, et avec de tout petits chapitres de rarement plus d'une page. Bref, Jacques Josse, c'est pas Alain Decaux. Et c'est ce qui explique aussi que la vie de Marco Pantani n'est présentée que d'assez loin et de manière superficielle, même si nous avons malgré tout l'impression de le suivre au plus près comme avec une caméra qui le filmerait quasiment sous le nez. La narration de cette vie a probablement été reprise de ce que la presse disait de lui. Car notre pirate en danseuse ne s'épanchait pas beaucoup, semble-t-il. Solitaire sur le vélo, solitaire dans la vie. Donc, vous ne trouverez pas de scoops, sauf ceux, maintenant éculés, des Voici & co de l'époque.



Mais pour être franc, ce n'est pas grave. Car, ce petit livre est malgré tout très sympathique. Il est d'abord beau et original, avec une belle jaquette et une belle présentation sobre, innovante et chic. Et il est évidemment jaune ! Mais surtout, l'écriture est belle, notamment grâce à une justesse des mots et des expressions qui évitent toute fioriture et digression, et qui donnent une synthèse toute poétique aux phrases. Et surtout aussi, l'histoire est quasiment haletante ; ce qui n'est pas mal vus la taille du livre et l'absence de suspense à propos de cette existence et du dénouement de celle-ci. On imagine que le choix des épisodes de la vie de notre cycliste n'est pas étranger à cela. Car l'auteur arrive à nous le rendre sympathique, sans particulièrement faire preuve d'empathie, mais en insistant sur l'humanité du héros. Et au final, on est tout triste de cette fin et du gâchis de cette vie. :-(







(*) roche romaine fréquentée par tous les fumeurs de shit du Capitole dont un grand nombre, après moult pétards, a fini en bas plus rapidement que prévu et dans un sale état. D'où le nom. D'où l'expression connue.
Commenter  J’apprécie          110
Liscorno

Liscorno est le village breton où est situé la maison familiale de l’auteur. Dans ce petit livre de 92 pages, l’auteur décrit les lectures qui l’ont marqué pendant sa jeunesse et qui ont forgé l’homme qu’il est aujourd’hui. Il parle de ses lectures d’enfance et d’adolescence. Chaque retrace une rencontre importante : Corbière, Verhaeren, Kérouac, Kaufman, Snyder, London, Carver, Celan, Genet, Martin, Robin, Ginsberg, Hrabal, Michaux… En tissant des liens étroits entre les escapades qu'il réalise alors grâce aux livres et ce qu'il percoit, au même moment, de la vie alentour, il dessine les contours d'une géographie intime et mentale qui dépasse frontières et limites de territoires. Peu à peu le hameau breton isolé s'ouvre au monde.

Livre poétique, imprégné par l’imaginaire de la mer et des voyages, au travers de personnages rencontrés, des rêveries du narrateur, des histoires de bistrot, et surtout des livres.

Commenter  J’apprécie          100
Marco Pantani a débranché la prise

Victoires et défaites du « Pirate » de la route.

Le Tour 2015 est mort. Vive le Tour. Les flonflons de la fête se sont tus, les maillots rangés au fond des armoires et les noms des vainqueurs oubliés pour la plupart ! Maillot vert, maillot à pois, maillot blanc ne resteront pas dans la mémoire collective, seul le nom du maillot jaune, celui du grand vainqueur est pour un temps encore familier ! Mais une ombre tenace plane désormais sur cet évènement planétaire, et nous n’y avons pas échappé cette année : le dopage !

Jacques Josse nous raconte ici l’histoire d’un champion hors-normes, certainement l’un des plus grands grimpeurs du Tour, l’italien Pantani. Ses démarrages furent aussi fulgurants que sa carrière marquée, hélas, par de nombreuses et très graves chutes. Mais aussi par des périodes de suspensions pour dopage dont il fut blanchi bien après, le privant par exemple d’une victoire quasi assurée dans le Giro de 1999 !

Sa descente aux enfers commença ce jour-là.

4 juin 1994, Marco Pantani fête sa première victoire sur le Giro (Tour d’Italie).

4 février 2004, Marco Pantani est découvert sans vie dans un hôtel de

Rimini.

Mais entre ces deux dates, une des plus belles carrières de coureur cycliste va s’écrire ! Avec des victoires dans le Tour de France et dans celui d’Italie ! Une des plus douloureuses aussi !

Je vous parle d’un temps où les coureurs cyclistes ne ressemblaient pas à des espèces de robots casqués et affublés de lunettes noires plus grandes les unes que les autres. Je comprends pourtant les mesures de sécurité prises à la mort de Fabio Casartelli.

Pantani avait un bandana sur la tête, parfois une barbiche teinte en blond, bref un personnage marqué par la malchance, comme des chutes provoquées par un chauffard ou une autre collective qui se termina pour lui à l’hôpital, chute causée par un … chat sauvage ! Ou alors cette collision avec une Jeep dans une descente de Milan-Turin en octobre 1995.

Un champion très attachant que l’auteur nous décrit en homme fragile plein de panache dans sa carrière de coureur mais qui connut, hélas, une mort tragique (œdème cérébral et pulmonaire) d’un homme accro à la cocaïne dans une chambre d’hôtel ! Il avait 34 ans et un mois !

Par ce livre, Jacques nous fait rajeunir de plusieurs années et cela fait du bien. Je ne suis pas naïf, mais malgré tous les bruits qui courent (parfois plus vite que les coureurs), j’aime le spectacle de cette grand-messe du vélo qui fait encore vibrer des millions de gens sur la route ou devant leurs écrans de télévision.

Il me semble que Pantani a subi les foudres des autorités du cyclisme qui ont fait preuve d’une beaucoup plus grande mansuétude à l’égard de Lance Armstrong par exemple !
Lien : http://eireann561.canalblog...
Commenter  J’apprécie          50
Le manège des oubliés

Vingt-sept nouvelles pour dire en beauté, en poésie et en mélancolie étrangement zen les fins de parcours de vies éternellement cabossées, mais pas pour autant négligeables.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/12/15/note-de-lecture-le-manege-des-oublies-jacques-josse/



Vingt-sept nouvelles de Jacques Josse, publiées chez Quidam en octobre 2021. Vingt-sept fragments de vies éventuellement minuscules, cabossées assurément, et bien malchanceuses pour nombre d’entre elles, au sens de B.S. Johnson.



On adore chez le Briochin depuis longtemps devenu Rennais cette faculté rare à transformer la miette songeuse, que d’aucuns jugeraient souvent sombre voire cruelle, en étincelle poétique inattendue, comme au détour d’un chemin creux ou d’un quai peu fréquenté.



Son court roman « Cloués au port » (2011), par exemple, comme, d’une manière plus intime encore, son « Débarqué » (2018), déployaient au plus près une nostalgie à la fois zen et fiévreuse, dont la mer, réelle, analogique ou métaphorique, constituait le carburant premier. En résonance permanente avec Joseph Conrad et Nikos Kavvadias, avec Francisco Coloane et avec John Steinbeck, avec Pierre Mac Orlan et avec Stéphane Le Carre (celui de « Cavale blanche » comme celui de « À pleines dents la poussière »), avec Carlos Liscano et avec Gilles Marchand, ou encore avec Sébastien Ménard et avec Carl Watson, les nouvelles du « Manège des oubliés », sous leurs faux airs de contes d’hiver et de ritournelles terminales, composent un subtil hommage à des vivants et à des morts, à des connus et à des inconnus, à des humains réels et à des humains fictifs, qui tous partagent, sous les formes les plus variées, une souveraine fragilité.



Un peu comme si Jacques Brel et Arno Hintjens, qui hantent tous deux ces pages de plus d’une manière, avaient fui les néons de la ville flamande pour arpenter et chanter une certaine rocaille bretonne (mais pas uniquement), « Le manège des oubliés » nous entraîne aussi plus qu’incidemment dans certains épisodes historiques inattendus et révélateurs, tels le souvenir d’un ouvrier révolté de la pêche hauturière en 1903 (« Tombe de François Labia »), celui du poète et druide Auguste Boncors (« Boncors est mort »), ou encore celui de la poétesse Danielle Collobert (« Au Old Navy »). Concluant son recueil avec l’emblématique « En mauvaise posture », Jacques Josse nous offre ici vingt-sept incursions décisives, cruelles et tendres, feutrées ou tonitruantes, dans un ailleurs quotidien où l’ironie du sort et la vision crépusculaire s’allient en permanence à un sens toujours paradoxal de la beauté si peu ordinaire.
Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          40
Le manège des oubliés

Des vies saisies au seuil de la disparition, dans leur défi et banalité, dans la beauté d'un oubli un instant repoussé. 27 courts récits, autant d'existences, de ressemblance d'apparence pour mieux souligner la profonde dissemblance de nos vies derrière leurs communes souffrances. Avec Le manège des oubliés, Jacques Josse recueille humble, avec la délicatesse de l'empathie, la vie. Et la mer, le bistro, jamais loin.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          40
Le manège des oubliés

Jacques Josse aime l'humanité. Tous ses ouvrages disent son empathie envers les faibles, les laissés pour compte, les invisibles. Son dernier ouvrage à paraître en octobre 2021 voit défiler un manège d'oubliés, qui passent les uns après les autres dans la lumière de ses pages.



Car c'est bien là la tâche que s'assigne Jacques Josse, la commémoration des petites gens, des gens de peu, des oubliés. Et par son écriture à l'encre mélancolique, son style si littéraire, faits de textes courts, cette célébration n'en est que plus émouvante. On y sent la douceur de l'auteur dans ses descriptions. On y aperçoit le travail d'écoute et d'observation d'avant l'écrire du poète. La matière-émotion y est pétrie avec le talent d'un artisan de la littérature, bien loin du marketing.



Ce recueil de courts récits s'ouvre sur un Tristan Corbière, vieillissant seul dans la mélancolie d'une vie à réparer. Un Corbière anonyme, oublié, maudit dira Verlaine. Mais le propos de Josse n'est pas de nommer ces personnages cabossés, mal lotis, mal considérés, mal aimés. Auteurs célèbres et petites gens anonymes sont ici réunis. Ils sont poivrots, barbus, rougeauds, écorchés, décharnés, fatigués, précaires, suicidaires, silencieux, traumatisés, handicapés, clochards. Ils souffrent, fatiguent, ressassent, boivent, rêvent, écrivent et rêvent encore. Ils nous font réfléchir, questionnent notre vision de l'autre, notre capacité à entrer en contact avec eux.



Ils ont le regard perdu, pourtant si vif que les passants détournent le leur. Ils sont des lambeaux de cette humanité que peu de personnes acceptent de regarder en face. Jacques Josse continue de vouloir leur rendre justice, en pointant un peu de lumière sur leur existence.



Il y en a tout de même quelques uns qui sont nommés. François Labia, dejà commémoré par Jacques Josse dans un précédant ouvrage intitulé Comptoir des ombres, jeune terre-neuva-martyr, qui aura eu toute sa vie brisée par la méchanceté humaine. Auguste Boncors, poéte fantasque originaire de Rostrenen. Et puis Danielle Collobert, la merveilleuse étoile filante de la poésie contemporaine.



N'hésitez pas à ouvrir ce livre pour respirer un souffle d'humanisme qui ne passe pas souvent à la télévision mais qui illumine cet ouvrage. Et si ce souffle était là plus grande richesse à protéger?

Commenter  J’apprécie          40
Liscorno

Ce livre a été lu dans le cadre du Masse Critique de mai 2014, et je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Apogée. J'ajouterai une bonne dose d'admiration pour l'écrivain-poète breton, Jacques Josse dont j'ignorais l'existence avant de le lire.



Liscorno est un village. Et les premières lignes décrivant l'arrivée du camion de déménagement sont un réel plaisir. Un village d'adoption que Jacque Josse nous (ra)conte par le biais de ses lectures d'adolescent. London, Kerouac, Gonsberg, Hrabal... et bien d'autres. Et Jacques Josse en parle si bien que je les ai ajoutés, presque tous, à ma liste d'auteurs à lire.



Le procédé d'écriture est déroutant. On passe d'un auteur à l'autre. Sans transition. On se trouve donc davantage dans une succession de textes, liés entre eux de manière assez lâche, que dans un récit homogène. Sorte de roman à nouvelles. Néanmoins, on progresse dans l'adolescence de l'auteur. Et on progresse dans l'évocation de Liscorno et de la Bretagne, à travers les parallélismes avec les univers des auteurs évoqués. Qui aurait parié sur une telle ressemblance entre les routards de Kerouac et les marins bretons... Et pourtant !



Jacques Josse, pour évoquer chaque auteur marquant de son adolescence, utilise le cadre et le vocabulaire de ces auteurs. Chaque chapitre est donc un véritable microcosme qui représente tout autant l'auteur que Jacque Josse (et son univers).



Le tour de force est là. Une écriture poétique, intense et fraîche. Alors, comme une autre critique le mentionne... on ne peut que se laisser bercer et emporter par la magie des mots. Et par l'économie des mots. Les mots justes, pour rendre compte d'émotions justes.



Emotions. Le mot es lancé. C'est bien le coeur du livre. Montrer que nous sommes le produit de nos lectures. Mais qu'elles ne sont pas dues au hasard non plus.



J'ai aimé. C'est sûr. Mais... même si l'auteur boucle le récit et clôt le livre en décrivant son départ de Liscorno, écrin de lectures et de poésie, de rencontres essentielles et vraies, on sent bien qu'il m'a manqué un petit quelque chose. Un récit. Une continuité, un supplément de tension, d'intrigue...
Commenter  J’apprécie          40
Trop épris de solitude

Jacques Josse, tel un arpenteur des solitudes, portraitiste des invisibles, nous propose dans son dernier ouvrage publié aux éditions Le Realgar, une galerie de portraits à peine ébauchés et si justes à la fois, d'inconnus invisibles et d'écrivains, tous lézardés de multiples fêlures. Des corps tordus, maltraités, des pauvres carcasses aux souvenirs écorchés, à l'avenir ébréché et au ciel toujours trop bas. Célibataires endurcis, lit froid, vie rêche,



Des solitudes à parler avec son chien, à enlacer le tronc des pommiers, à attendre des réponses de quelques fantômes, à interroger les étoiles et insulter des tombes, à appeler le répondeur d'une amie décédée, à "longer une route aux fossés emplis des larmes des hommes".



Quelques portraits de présences fragiles dans des lieux improbables, les bars déserts, les zones, ZI ZUP, les parkings, les non-lieux plus ou moins désaffectés, les campagnes reculées, les bois sombres.



Tous ces humains si mal en point, en déséquilibre de mélancolie dans notre pays à peine en meilleure santé mentale, si invisibles que seuls les poètes comme Jacques Josse et les associations humanitaires continuent de voir. Quand le poétique rejoint le politique.







Commenter  J’apprécie          30
Postier posté

Ce "postier posté" est le journal d'un jeune Breton monté à Paris pour travailler aux PTT pour trier les gros sacs de courriers, cartes postales, cartes de voeux, faire-parts, factures, journaux et revues, livres que la France d'avant les courriels se plaisait à envoyer et à recevoir. Ces petites mains occupées à dispatcher le tout par code postal dans des casiers, Jacques Josse en a fait partie, au tournant de la modernisation, prélude aux hangars des multinationales de la logistique rognant sans vergogne sur le droit du travail. Le mal était déjà en germe quand la machine a remplacé les hommes.



Mais au-delà de ce poste de postier, c'est comme une porte que Jacques Josse entrouvrait à cette époque. A dévorer les poèmes de Franck Venaille et Jacques Reda, ces deux poètes des lieux, il approfondit son regard et ouvre la porte qui libérait le poète qui était en lui.



Cet ouvrage est un vrai livre d'artistes au pluriel, avec les pastels de Georges Le Bayon, l'astuce de l'éditeur Yves Prié qui a inséré un courrier de Jules Mougin, l'autre "facteur-poète", dans cet ouvrage et le travail impeccable de l'imprimeur.



Tel un Proust prolétaire, Jacques Josse aime à détailler en de longues phrases, sans aucune lourdeur, les descriptions de lieux, de personnages. Il y ajoute des références littéraires non pas pour étaler ses connaissances (ce n'est pas du tout le style de l'homme) mais pour préciser ses émotions et ses souvenirs. Comme par exemple quand il lit Franck Venaille : "Ses poèmes parviennent à ouvrir les rideaux métalliques de la grande nuit postale et permettent à un vent rehaussé par la rage, la force, l'écume dentelée, les cris rauques, le vacarme, le haut voltage, le flux soutenu des vagues à l'œuvre dans les creux rincés et râpeux de la mer du Nord de s'engouffrer dans les goulottes pour venir me balancer quelques baffes salées en pleine figure. Cela me revigore, donne du punch, du sens, du nerf aux heures monotones de l'avant-jour."



Jacques Josse, un homme de l'être.









Commenter  J’apprécie          31
L'ultime parade de Bohumil Hrabal

Petit opuscule d'une soixantaine de pages, l'auteur choisit au travers de celui-ci une approche biographique pour déclarer sa flamme à l'auteur tchèque.

En décrivant l'amour de celui-ci pour son pays, pour Prague pour la culture, et son amour pour autrui Jacques Josse humanise un monstre littéraire, le plus illustre avec Kafka dans la ville aux mille clochers.

En nous narrant le quotidien, les habitudes les rituels et sa confrontation au Régime pour clore sur sa triste mort, Josse pleure un ami, pleure un génie, fête l'oeuvre passée à la postérité "Une trop bruyante solitude". C'est émouvant, c'est touchant, c'est joli.



Rien que pour ca cela mérite d'être lu.
Commenter  J’apprécie          30
Marco Pantani a débranché la prise

A réserver aux amoureux du vélo .Si cette condition est remplie vous aurez du plaisir à lire ce livre fait de chapitres courts et nerveux traduisant bien l'ascension mais surtout aussi la descente aux enfers de Pantani .Et pendant ce temps la le mutant (Armstrong ) enchaînait les victoires ...
Commenter  J’apprécie          30
Cloués au port

L’océan hurlé, en souvenir et en littérature, à la face d’un monde qui abandonne.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/03/22/note-de-lecture-cloues-au-port-jacques-josse/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          30
Liscorno

Une éducation littéraire.

Je rencontre parfois Jacques Josse dans les salons littéraires des environs. Au fil de ces retrouvailles, nous nous sommes découverts certains points communs, le lieu de naissance très proche l'un de l'autre, et un goût commun pour la littérature de la "Beat Generation", Jack Kerouac en particulier.

La plupart des romans de Jacques Josse se déroule dans le Goëlo entre Paimpol, Brehec, Plouha et les environs.

Liscorno, village des Côtes d'Armor, se situe à l'intérieur des terres près de Lanvollon, donc pas très loin de mes origines paternelles.

Une enfance bretonne et littéraire, je pense qu'il y a pire dans la vie. Surtout quand la dite littérature est en plus un plaisir !

Les premières pages concernent l'arrivée au cœur de l'été 1958 du très jeune Jacques dans le village de Liscorno. Début d'une vie et d'une aventure.

La vie, ce sera plus tard dans le bistrot du bourg, les premières bières.

La lecture, ce sont les premiers invités prestigieux dans ce que l'auteur nomme

"sa mansarde" en commençant par Tristan Corbière, qui, paraît-il, n'en est jamais ressorti ! Poète de la mer et de la mort que l'on retrouve dans l'imaginaire breton. Il sera suivi de nombreux autres poètes dits "maudits", Rimbaud, Baudelaire et Verlaine, la fine fleur des écrivains vagabonds.

Puis vient Kerouac, l'Amérique et les grands espaces découverts entre les les pages de ce livre culte qu'est "Sur la route", puis la découverte de ses compagnons de combats contre "l'establishment américain", Allen Ginsberg et William Burroughs, l'écriture contre la culture établie.

Je découvre dans ce livre des noms qui me sont inconnus, Lew Welch, (mort, mais dont on n'a jamais retrouvé le corps) Yves Martin ou Paul Celan, tous poètes que je vais essayer de lire.

La littérature d'outre-atlantique, Steinbeck, et les premières traductions de Raymond Carver entre autres, puis Brautigan, Bukowski et John Fante qui nourrissent l'imagination et la connaissance du Nouveau Monde.

Le temps des mobylettes (chose que l'on trouve encore parmi les personnes âgées) pour les transports de tous les jours. Les clients du café qui prennent un taxi pour Paimpol le samedi soir pour aller s’étourdir en ville ! Maintenant cela peut paraître étrange !

Le père qui, comme beaucoup dans la région, voulait être marin, mais sa santé ne lui permit pas, regrets éternels ? Un grand lecteur aussi, la pêche en rivière comme distraction, mais qui partait travailler à Brehat pour la semaine : mobylette pour Paimpol, la pointe de l'Arcouest, puis le bateau pour un travail d'électricien.

Les habitants du bourg, personnages pittoresques et parfois pathétiques, avec le bar comme deuxième domicile. Ropert et ses chevaux vite rebaptisés en poésie.

Le "Pélican" ou "Le Grand Cassé", quarante cinq ans, grand consommateur de vin rouge avec qui l'auteur lia connaissance en pissant ensemble. Il "partit des poumons" comme beaucoup à l'époque. Sa mère était surnommée par les voisins "Littérature" et lui était un lettré solitaire.

Gens de modeste condition qui peuplaient les bourgs bretons et animaient les bistrots de l'époque.

Un grand bol de nostalgie pleine de promesses, avec cette question, notre enfance ou notre environnement conditionnent-ils nos goûts littéraires ? Je répondrais oui, mais seulement dans une certaine mesure !

Une autre remarque me vient à l'esprit, pourquoi avons-nous en Bretagne gardé une certaine fidélité aux œuvres de Jack Kerouac ? La liste des écrivains parlant de celui-ci serait trop longue à dresser ici !

Un livre relativement court, moins de cents pages, très bien écrit....héritage de tous les grands écrivains cités ? Très certainement. Toutes nos routes nous ont menés à la littérature en prenant parfois des chemins détournés.

Une belle cure de jouvence.
Lien : http://eireann561.canalblog...
Commenter  J’apprécie          35




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacques Josse (64)Voir plus

Quiz Voir plus

Katherine Giebel ou Barbara Abel

Je sais pas ?

Karine Giebel
Barbara Abel

10 questions
12 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}