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Critiques de Jacques Rougerie (6)
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Paris libre 1871

"La Commune est la base de tout Etat politique.



Elle doit être autonome, c'est à dire se gouverner elle-même suivant son génie particulier, ses traditions, ses besoins ; exister comme personne morale, conservant son entière liberté, son caractère propre, sa souveraineté complète, comme l'individu au milieu de la cité."





Après avoir rappelé les grands principes de la Commune, l'auteur nous propose une vision plutôt politique de cette période. Il utilise pour cela essentiellement des articles de journaux, des proclamations , des discours, des lettres et témoignages des principaux acteurs de cette " Révolution".



Il évoque brièvement les principaux évènements, la guerre de 1870, la chute de Napoléon III et la naissance de cette Commune, en réaction à la fois au siège de Paris par les prussiens et à l'armistice signée par l'Assemblée Nationale qui était surtout monarchiste et soupçonnée de livrer la France à la Prusse, plutôt que de voir un gouvernement "Rouge" prendre le pouvoir.



Jacques Rougerie insiste beaucoup plus sur le fait que les principaux protagonistes de ce mouvement ont d'abord essayé d'accéder au pouvoir par la voie des urnes et que ce sont des évènements exceptionnels qui aboutiront à cette insurrection.



L'auteur nous propose le portrait de quelques uns des "Communeux " comme il les appelle ainsi que celui de la société parisienne et du petit peuple souvent miséreux des faubourgs.



C'est donc une vision originale que nous donne à voir Jacques Rougerie qui s'attarde peu sur les grands évènements mais plus sur les hommes et les principes qui firent cette Commune de Paris.

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La Commune de 1871

Je connais mal l'histoire de la France (et du monde aussi d'ailleurs) du 19ème siècle, dont je sais pourtant qu'elle est une étape très riche de notre histoire, tant dans l'évolution des idées que dans les événements, avec notamment l'avènement de l'ère industrielle, la révolution de 1848 et l'éphémère deuxième république , l'avènement de la 3 ème république, celui de l'école laïque ouverte à toutes et tous, et aussi cet épisode de la Commune, entouré de beaucoup de légende.



C'est suite à la critique remarquable faite par mon ami babeliote Fred (Hulot) du livre de Lissaragay « Histoire de la Commune de 1871 », que j'ai voulu commencer ma « mise à jour ». Mais j'aurais du prendre au sérieux le conseil fait dans cette critique, à savoir qu'il était judicieux de connaître l'essentiel des événements car, je cite, «l'auteur évoque beaucoup d'événements évidents pour lui, sans toujours les remettre dans leur contexte ». Et effectivement un peu perdu après la lecture d'une cinquantaine de pages du texte passionné de Lissaragay, je me suis rendu compte que ce conseil était avisé, et qu'il me fallait un préalable pour aborder ce livre d'un des témoins des événements de la Commune.



Ce long préambule pour introduire mon avis sur ce « Que sais-je » de Jacques Rougerie, l'éminent spécialiste de la Commune qui est décédé cette année.

Un petit opus d'une grande clarté, très éclairant.



L'auteur y raconte et analyse avec beaucoup d'acuité et de finesse le déroulé des événements depuis la chute du deuxième Empire, rapidement écrasé par l'Allemagne de Bismarck, jusqu'à la répression sanglante et inhumaine de la Commune de Paris par l'Armée française et à l'initiative d'Adolphe (encore un Adolphe!) Thiers.



Ce qui est passionnant et déchirant à la fois, c'est de voir que les participants de la Commune de Paris, qui, avec courage, n'avaient pas accepté la défaite, et rejeté hors des murs, à Versailles, les politiques qui avaient capitulé et accepté toutes les conditions infâmes du gouvernement allemand, en ont payé en retour, et de façon injuste, le prix fort.



Mais aussi, on y apprend, par delà l'idée à première vue utopique d'une France gérée comme une sorte de Fédération de Communes, la notion encore bien actuelle et toujours pas aboutie d'ailleurs, de décentralisation des pouvoirs! Et il y a toutes ces initiatives mises en oeuvre qui seront reprises plus tard voire bien plus tard, ou restent toujours d'actualité, par exemple l'organisation du mouvement ouvrier, la mise en place d'une Ecole laïque, la séparation de l'Eglise et du pouvoir politique, la question de l'égalité homme-femme, etc….Et le développement d'une presse populaire dont il ne reste malheureusement pas grand chose actuellement.



Et puis, on y apprend que c'est bien difficile, la démocratie participative, et que la Commune de Paris sera tiraillée entre une volonté de démocratie au plus près des gens et une nécessité, pour des raisons d'efficacité, de confier le pouvoir à quelques représentants. Et que son fonctionnement politique sera loin d'être optimal, et notamment sa difficulté de dialoguer avec les «Versaillais » qui sera une des causes de sa perte.



Et enfin, parmi d'autres choses, j'y ai découvert aussi que cette idée de gestion indépendante d'une Commune sera aussi essayée avec certes moins de succès, à Lyon, Marseille, et d'autres grandes villes. Et que le Paris de la Commune était dans une atmosphère de paix quand lui est tombé dessus une Armée sans pitié.



Et le livre donne aussi une foule d'informations sur la typologie des Communards, leur appartenance politique, le rôle des anarchistes, des communistes, etc.. On y apprend la répartition des origines sociales, des métiers, du monde ouvrier de cette époque, et on découvre qu'il y avait une grande diversité sociale dans ce monde des Communards.



J'ai beaucoup aimé la Conclusion du livre à la fois très nuancée, critique à l'égard de ceux qui ont voulu la « récupérer », notamment les marxistes et les communistes, mais aussi éclairante sur le fait que la Commune porte en elle les réformes sociales à venir, « forme enfin trouvée qui transcende classes et groupes, réconcilie le Peuple avec lui-même, bourgeois nantis et misérables ». En 2022, message toujours d'actualité, on pourrait y ajouter: ..et immigrés et minorités.
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Eugène Varlin

Illustre inconnu, Eugène Varlin était jeune, ouvrier, avide d'apprendre, organisateur formidable, fondateur de plusieurs coopératives d'achat, membre et cofondateur de la Première Internationale, acteur crucial de la Commune mort exécuté par les Versaillais.



Jacques Rougerie nous plonge avec lui dans son temps où s'élaborent les outils de l'émancipation ouvrière
Lien : https://www.facebook.com/Edi..
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Paris insurgé : La Commune de 1871

J'avais besoin d'une remise à niveau sur ce sujet, la Commune de Paris. Je trouve malheureusement le texte trop inaccessible : trop précis et trop brouillon à la fois.

J'aurais eu besoin de qqch sur l'origine et les conséquences davantage que sur les faits décrits presque heure par heure. Disons que le livre ne correspondait pas à mes besoins sur le sujet précis. Sinon comme pour tous les recueils de cette collection la richesse des docs, images... est impressionnante !
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Paris insurgé : La Commune de 1871

Ce livre a été écrit par un spécialiste de la commune. L'auteur retrace avec clarté dans un volume très bien présenté et parfaitement illustré les deux mois de la Commune de Paris, expérience révolutionnaire originale qui s'est achevée dans le sang de la répression de la semaine sanglante à la fin mai 1871.

Pour les personnes intéressées le site communards1871 de l'université de Bourgogne donne beaucoup d'informations sur les insurgés emprisonnés (presque 900 pour le seul département de la Creuse, ouvriers migrants pour la plupart).

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Paris insurgé : La Commune de 1871

J’ai lu cet ouvrage dans le cadre d’un exposé sur la Commune de Paris, en à peine 2 jours. Trois remarques seulement.



Tout d’abord, il faut saluer la qualité de la collection « Découvertes Gallimard » : le livre est très beau, le papier épais, et surtout il y a un nombre incalculable d’illustrations, de photographies, de documents, de portraits etc… Ces éléments visuels sont d’une grande aide pour se plonger tout entier dans la période historique étudiée.



Ensuite, le texte en lui-même est bien rédigée, compréhensible, les éléments rapportés sont pertinents, les anecdotes fascinantes. J’ai vraiment été passionné par cette « aventure humaine », selon les mots d’Henri Guillemin, que fut la Commune de Paris.



J’émettrai cependant dans mon dernier point une petite réserve : il m’a semblé qu’il manquait beaucoup d’éléments contextuels et historiques. L’auteur se concentre sur les soixante douze jours de la Commune, mais ne mentionne que très peu ses antécédents (règne de Napoléon III, la guerre franco-prussienne…) et choisit d’entamer son récit le jour du 18 mars 1871. Ensuite, il y a un nombre assez dérisoire de pages expliquant l’influence de la Commune dans la postérité et le récit national équivoque qu’on en fit plus tard. Typiquement, il n’y a aucune mention de la construction du Sacré Cœur dans le livre.



En conclusion, l’ouvrage de Rougerie reste un très bel objet, et un formidable moyen de se plonger dans cette période extraordinaire.

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