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Citations de Javier Cercas (532)


A première vue, Rodney avait l'air candide, indolent et anachronique
de ces hippies des années 1960
qui n'avaient pas voulu ou pu s'adapter au cynisme joyeux des années 1980,
comme si de gré ou de force
ils avaient été laissés sur le bas-côté de la route
pour ne pas perturber la marche triomphante de l'Histoire.
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Comme toutes les villes universitaires,
c'était un endroit aseptisé et trompeur,
un microclimat dénué de pauvres et de vieux où,
tous les ans, atterissait et d'où, tous les ans, décollait vers le monde réel
une population de jeunes gens de passage
en provenance des quatre coins du globe ;

ajoutée à l'évidence quelque peu angoissante que ni en ville
ni à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde
il n'y avait d'autre distraction que le travail,
cette circonstance favorisait au plus haut point la vie sociale,
et c'est un fait que, par contraste avec la quiétude studieuse
du reste de la semaine, Urbana devenait,
du vendredi après-midi au dimanche soir,
une fourmillière grouillante
dont personne ne voulait rater les soirées privées,
auxquelles d'ailleurs tout le monde semblait être invité.
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Nous étions brutalement ambitieux.
Nous aspirions à échouer.

Mais pas à échouer simplement ou n'importe comment :
nous aspirions à l'échec total, radical et absolu.

C'était notre manière d'aspirer au succès.
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C'était un petit gros d'une bonne cinquantaine d'années,
roux et habillé négligemment, avec un large visage de tortue triste,
mangé par des sourcils de scélérat
et des yeux moqueurs vaguement effrayants ;

il était aussi l'un des spécialistes européens les plus reconnus
du roman du XIXe siècle
et avait mené l'agitation universitaire contre franquisme
dans les années 1960 et 1970 ;

on disait
(même s'il était difficile de le déceler d'après l'orientation de ses cours
et la lecture de ses livres,
scrupuleusement exempts de tout contenu politique)
qu'il était resté communiste de coeur,
résigné et insoumis.
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A présent, je vis une fausse vie, une vie apocryphe, clandestine et invisible,
bien que plus réelle que si elle était vraie,
mais j'étais encore moi-même
quand j'ai fait la connaissance de Rodney Falk.
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Ce n’est pas le succès qui fait de nous un crétin ou un fils de pute. Mais il peut faire sortir le fils de pute ou le crétin qu’on porte en soi.
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Je veux dire que celui qui sait toujours où il va n’arrive jamais nulle part et qu’on sait seulement ce qu’on veut dire une fois qu’on l’a dit.
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Tous les bons récits sont des récits réels, du moins pour celui qui les lit, c’est la seule chose qui compte.
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Il te reste donc six mois, plus de temps qu'il n'en faut, pour préparer ou pour peaufiner quelque chose à partir de sur quoi tu travailles depuis tout ce temps: trois ans sans rien publier, c'est beaucoup. Et j'insiste: ce n'est pas une menace, Mario, je me contente de constater les faits...
Travaille, Marrio, prépare quelque chose., n'importe quoi, pour l'envoyer à une revue ou le présenter au congrès et on n'en parle plus. Prépare quelque chose, n'importe quoi, et vite: je t'avoue qu'il me sera difficile sinon d'intercéder en ta faveur devant le comité.
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Mario arriva aux Etats-Unis en août 1981. Il avait obtenu une bourse du gouvernement italien qui devait lui permettre de mener à bien un doctorat en linguistique à l'université du Texas, Austin.
Les premiers mois passés dans ce nouveau pays ne furent pas agréables, il ne voulut ou ne put pas se lier d'amitié avec quiconque, avec les Américains, jeunes pour la plupart, il lui fut difficile de dépasser les limites d'une simple relation intéressée; quant aux Européens avec lesquels il eut l'occasion d'entrer en contact, ils lui parurent tous anodins sans exception, dépourvus du moindre intérêt.
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J'aime beaucoup Javier Cercas, "les soldats de Salamine" est peut-être le plus beau livre que j'ai lu.
"Anatomie d'un instant" est un livre essentiel par son thème (la tentative de coup d'état aux Cortes en 1981), mais d'une lecture un peu aride.
Je n'en suis qu'à la première partie qui expose les racines du coup d'état (le"placenta" comme dit l'auteur) et je n'aime pas trop son procédé de répétition de certaines expressions marquantes mais qui finissent pas perdre de leur substance.
Je ne manquerai pas de vous tenir au courant de mes impressions par la suite !
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[...] je me suis demandé si c'était cela qu'on voyait en quittant la boue du sous-sol pour la clarté du grand jour, si le passé n'était pas un lieu sans cesse altéré par l'avenir et où rien de ce qui s'était déjà produit n'était irréversible, si ce qu'il y avait au bout du tunnel n'était pas la réplique de ce qu'il y avait avant d'y entrer, je me suis demandé si ce n'était pas cela la fin de tout, la fin du voyage, la fin du tunnel, la brèche dans la porte en pierre. Maintenant, ca y est, me suis-je dit, pris d'une étrange euphorie.
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