Jayne Ann Krentz

Mais, au lieu d’une femme superbe dans une robe élégante, il se retrouva face à une silhouette habillée de la tête aux pieds comme un homme. Des yeux rieurs trouvèrent les siens dans la pénombre, le défiant ouvertement.

Il serait ridicule de perdre autant de temps et d’énergie à pendre des criminels si on devait les retrouver en pleine forme quelques jours plus tard, pour le simple plaisir de réaliser une expérience.
Cette perspective mit Victoria assez mal à l’aise : elle était beaucoup trop proche des cauchemars qui la hantaient, ces derniers temps.

Il savait désormais que le mariage n’était pas une affaire de sentiments, mais de devoir. Et l’accomplissement du devoir était quelque chose qu’il comprenait mieux que quiconque.

Elle était plus grande qu’il ne l’avait imaginée, bien plus grande que la plupart des femmes ici présentes. Mais lui-même était grand, et c’était agréable de trouver une femme qui pourrait facilement poser la tête sur son épaule.

Il est pourtant essentiel d’apprendre à endurer les tragédies auxquelles nous sommes confrontés. Cela forge le caractère. Et puis, nous ne devons jamais oublier les convenances, répondit Jessica. Quoi qu’il en soit, lady Nettleship, la tante, est une femme admirable qui dispose d’amitiés solides dans les meilleurs milieux, même si on ne peut nier qu’elle est parfois assez bizarre. Elle a ainsi permis, je le crains, à sa nièce de devenir un peu sauvage. Pourrez-vous tolérer les manières assez inhabituelles de Mlle Huntington ?

Toujours un sourire ou un mot gentil, toujours prête à danser avec les partenaires les plus timides, tout en se montrant très ferme envers ceux qui voudraient la séduire.

Je préfère une femme qui sait ce qu’elle veut plutôt qu’une gamine tout juste sortie de l’école. Et il est évident que Mlle Huntington sait ce qu’elle veut.

Il émanait d’elle un parfum de mystère qui attirait les hommes comme les fleurs attirent les abeilles, impression renforcée par sa grâce féline, ses cheveux de jais et ses yeux légèrement bridés. Ayant à peine dépassé la trentaine, elle était l’une des rares femmes présentes ce soir, avec Victoria, qui avaient défié la mode du moment en arborant des couleurs soutenues plutôt qu’un morne beige ou un pastel. Sa robe de soie vert émeraude étincelait littéralement sous la lumière des lustres.

Nous savons toutes les deux que les hommes de notre milieu n’accordent aucun intérêt aux femmes de mon âge, à moins d’y trouver un avantage pratique. Ma fortune est un avantage très pratique.

Selon certaines mauvaises langues, elle était juste un peu trop enrobée pour correspondre aux canons de la mode actuelle. Mais cette tendance à la rondeur ne semblait nullement décourager ses nombreux prétendants. Elle venait d’avoir vingt et un ans, et avait confié à Victoria qu’elle allait sans doute devoir accepter l’une des propositions qu’elle avait reçues cette saison.

Généralement, ces gens avaient tendance à se montrer extrêmement polis et gracieux, du moins au début. Elle planta ses yeux dans ceux de Stonevale, fascinée par la froideur et la dureté avec lesquelles il semblait attendre sa décision.

Inutile de nier que dès l’instant où il lui avait été présenté, moins d’une heure plus tôt, l’homme l’avait fasciné. L’attirance qu’elle éprouvait était profondément troublante. Mais, surtout, dangereuse.

Le fait qu’elle soit encore célibataire, malgré sa considérable fortune, était la preuve de son habileté à échapper aux opportunistes qui pullulaient en ce monde. Il y avait bien longtemps de cela, elle avait décidé de ne jamais devenir la victime de leurs charmes aussi enjôleurs que superficiels.

-- Comme les adeptes de Darwin aiment à le dire, nous descendons tous de gens qui ont fait ce qu’il fallait pour survivre.

Elle comprit soudain ce que l’Alice du pays de Merveilles avait ressenti de l’autre côté du miroir. Le monde lui apparaissait d’une façon toute différente depuis qu’elle avait rencontré la vraie passion dans les bras de Thomas Walker.

-- Je n’aime pas me presser, à moins d’avoir une bonne raison de le faire, et, d’après ma vieille expérience, c’est rarement le cas.

Un homme atteint d’une fascination morbide pour une femme qu’il croit douée de pouvoirs psychiques tue celui qui se met en travers de sa route, puis vole les secrets de sa victime, qu’il entreprend ensuite d’exploiter ? Mmm, c’est un peu tiré par les cheveux, mais oui, l’hypothèse est plausible, conclut Joshua après réflexion

La femme mystère que vous étiez ne pouvait que susciter les interrogations les plus folles. Avec votre costume, personne n’avait jamais vu votre visage.

J’ai pris l’argent, rien de plus. Certes, je me suis demandé pourquoi il gardait ces objets dans son sac, mais j’en ai conclu qu’il s’agissait de souvenirs personnels d’une grande importance à ses yeux. Le meurtrier de Roland a dû s’en emparer en découvrant le passage secret. Trouvez-le et vous aurez votre maître chanteur, monsieur Gage.

Ce ne sont pas vos talents sur scène du temps de votre collaboration avec le docteur Fleming qui m’intéressent. Vos performances devaient être excellentes, je n’en doute pas un seul instant. J’admire toujours la compétence et le talent, quels qu’ils soient.