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Citations de Jean Follain (170)


Jean Follain
Ciseleuses de raisins…


On entend marcher sur les chemins.
À chaque grappe
les ciseleuses de raisins
enlèvent les grains abîmés
tressaillantes aux appels
corps inquiet
un jour elles mettent au monde.
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Jean Follain
L’ennui...


Des usines où l’ennui sévit
sortent des ouvriers
qui portent ses couleurs
nul d’entre eux n’a fait le tour du monde
pas plus que la fille qui ramène
le lait glacé et le pain blême
et quand tout le monde est rentré
pour tromper l’attente éternelle
elle chante seule
le chant nuptial
qui vit dans sa rose poitrine.
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Ode à l’école du soir


Employés et manouvriers
s’en vont à l’école du soir
quand la peau des femmes est plus douce
et que les enfants translucides
tracent les dernières marelles
aux carrefours couleur de rose
et par-delà la ville s’étendent
des archipels de villages
remplis aussi d’écoles du soir ;
au haut d’un arbre l’idéal
chante par la voix d’un oiseau,
lentement les rivières coulent,
un fantassin sur un pont d’or
baise aux joues la servante blanche,
douceurs de vivre, ô serpents
emmêlés dans la pourpre vaine,
de lourds passés meurent au ciel ;
qu’Eve à jamais rendit amère
la lourde beauté du feuillage,
mais l’Ecole du soir dans ses bras
de République fortunée
recueille les grands apprentis sages.
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Jean Follain
LA PROCESSION



Des bottines blanches
des solennels gants glacés
on garde l’étreinte
sur l’étroit balcon
où l’on se tient
quand passent les trompettes
d’une procession masquant magnifiquement l’avenir.
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L’ANECDOTE

L’unique peintre de ce bourg
repeignait la boutique austère
et fredonnait
quand de la gare s’en revenaient
les deux uniques voyageuses
indifférentes à cet amour
que mettait partout le printemps
mais il est des chants qui poursuivent
et que nous ramène une brise.
O monde je ne puis te construire
sans ce peintre
et sans ces deux femmes.
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Une petite demoiselle en deuil, Mlle Le Cossec, très blonde, professe, notamment, les mathématiques, en classe de mathématiques élémentaires. Gracieuse, elle conserve, malgré sa fragilité, une autorité incontestable. On voit briller ses gants de peau noire dans les sombres escaliers de la rue du Château où sa chevelure, apportant une provocation de tendresse, fait songer à ses fiançailles futures dont on parle quelquefois. Elle a comme élèves les plus grands dont quelques-uns peuvent être bientôt appelés pour la guerre. Mlle Le Cossec fait l'admiration de beaucoup ; au milieu de ces voix de collégiens qui muent, sa douce voix, quand on l'entend sur quelque palier où le vent d'hiver ébranle une vitre à demi brisée, se fait plus pénétrante. Des classes se situent jusque dans les greniers du vieil immeuble ; c'est effectivement sous les combles qu'elle enseigne devant les quatre ou cinq grands subitement sages, déférents presque avec elle. On ne sait rien de sa vie, mais on devine que de tous les professeurs femmes d'alors, elle reste la plus grave, la plus femme.
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LE SOMMEIL


Un livre de ses mains tombe
quand le fermier s’endort
couché dans des draps vastes
des femmes dans son rêve décolletées
et jalouses
luttent pour leur bonheur
au milieu d’un jardin
où sur l’eau d’un bassin
l’image d’un mur tressaille
et celle des torses
soulevés par une respiration
qui semble à la mesure
de la silencieuse beauté.
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