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Citations de Jean Follain (170)


Jean Follain
La neige tombe sur la mer


La neige tombe sur la mer
durant que dorment lisses
les vierges nues.
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LES JARDINS

S’épuiser à chercher le secret de la mort fait fuir le temps entre les plates-bandes des jardins qui frémissent dans leurs fruits rouges et dans leurs fleurs.

L’on sent notre corps qui se ruine et pourtant sans trop de douleurs.

L’on se penche pour ramasser quelque monnaie qui n’a plus cours cependant que s’entendent au loin des cris de fierté ou d’amour.

Le bruit fin des râteaux s’accorde aux paysages traversés par les soupirs des arracheuses d’herbes folles.
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Poème


Amour ne brillant qu'un instant
Dans la forêt sans cerf et sans fleurs

Où la robe uniment se confond
Avec les amandiers

Tandis que les sangliers tristes
Ont l'œil de ces prisonniers
Privés de pâture céleste
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Jean Follain
LE CHANT DU DRAGON



Guêtres de cuir noir aux jambes fines
de ce garçon
ragoût amer
que laissèrent brûler, ô femme, vos mains blanches
et qu’il mange
avec une fourchette d’étain
au milieu des lueurs éternelles
et l’on voit remuer ses longs cils
l’on voit ses boutons blancs
lutter contre la nuit
puis l’on entend sa toux songeuse
qui se mêle aux abois
de grands chiens aux poils violacés
leurs gueules vers les étoiles.
C’est alors que dragon du convoi
il se lève et va vers les autres
assis sur les puits
et seul il entonne la romance qui monte
et fait sous le large ciel vert
trembler les rats dans leur royaume.
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Jean Follain
l’âme s’allège



l’âme s’allège et les aérostats
ramènent de la nuit du temps
la fière douceur de leur envol premier.
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Jean Follain
Abandonnés aux vautours



Abandonnés aux vautours
les cadavres de parsis
restent étendus
sur la Tour de Silence à Bombay
les femmes imposent à leurs ombres
des formes de guitare
entre les dalles l’herbe croit
dans l’angle sombre
quelqu’un attend
à la vaste lumière revoici les pierres blanches
le rayon de miel parfait.
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Jean Follain
La terre les porte



L’abrupt des consciences
tout le jeu des atomes
les yeux du pain
ceux de la pierre face au silence
l’étreinte des mains de chair et d’os
les aréoles de seins
d’une fille qui s’isole au bord de la mer
la terre les porte.
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Jean Follain
Les livres et l’Amour



Les livres dont s’emplit la chambre
comme des harpes éoliennes s’émeuvent
quand passe le vent venu des orangers
et la lettre sans la page incrustée
se retient
au blanc papier de lin
et la guerre au loin tonne
dans cet automne flamboyant
tuant la maîtresse avec l’amant
au bord d’un vieux rivage.
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Jean Follain
L’arc de triomphe


L’homme assis dans l’escalier
des heures durant
médite la beauté malheureuse
marches et rampe sont de chêne
à trous de vers et cire dure.
Il saisit la main dans les ombres calmées
d’une femme fragile.
Si par la lucarne le couple regardait
il verrait qu’entourent des champs arides
l’arc de triomphe romain
ce jour-là haut vestige,
à couleur du pain brûlé.
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Jean Follain
Sur l’étang du château…


Sur l’étang du château
reste une île
où se tiennent les vieux cygnes
elle n’est utile qu’à leur repos
nulle femme ne s’y cache plus
ni par amour ni par calcul
la pâquerette y sort de terre
et la lenteur s’y résume.
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Jean Follain
Ignorants…


On soutient
qu’il faut des années
pour épuiser la substance
d’une seule heure de la vie
cependant deux ignorants
se battent au couteau
au bord du précipice
en un coin du monde
à l’orée
d’une lande grise.
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Jean Follain
Bord d’âtre…


Les communs sans grand usage
subissent les pluies
une paysanne
a pour s’asseoir
un bord d’âtre noir
dans les remous de son haleine
tourne le soir
dans l’arbre creux le vent
pourquoi êtres et choses sont-ils
plutôt que rien
pense-t-elle.
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Jean Follain
L’Océan…


Pas un mot de vrai
dit l’homme venant de lire
le morceau de journal
ramassé à terre
vieux de trois jours
une grande femme
survient dans la ruelle
belle pense-t-il
jusqu’à éviter
ses larges yeux noirs
on entend l’océan
battant des rochers nus.
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Jean Follain
Les yeux ouverts…


Quand les filles mangent
Loin d’elles on pense
À leur fines fourrures cachées
Aux doigts joints vers un visage
À l’eau qui sur le corps
Ruisselle, glace
Aux douces mains opérant
Une besogne fangeuse
À des bêtes mourant
Avec la vue
De leurs yeux larges ouverts.
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Jean Follain
La femme cueille doucement…


La femme cueille doucement
le champignon dénommé marasme fraternel
un lézard gris vert
frôle une feuille immense à grosses nervures.
Près d’une masure
qu’entoure du blé noir
l’homme a pêché une brème carpée
il en est content, regarde l’horizon
le temps divisé par les horloges
qui sonnent l’une l’autre
va vers un avenir tenace.
Survient le sentiment du vide.
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L’ASIE

Par la fenêtre de l’école
on voyait la carte d’Asie
la Sibérie y était aussi chaude que l’Inde
les insectes y cheminaient
de l’Indus au fleuve Amour;
Au pied du mur
un homme mangeait sa soupe
que les fèves rendaient mauve
il était grave
et seul au monde.
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VISIONS


Par les villes des hommes
s’épient, se méconnaissent
des filles aux yeux lourds
pensent hâter leur fin.
Une image du dieu Jésus
chez un artisan orne
la cheminée démantelée
dans les prés tremblent
menthes, saponaires ;
sur un seuil usé
où la poussière s’apaise
sommeille ce vieillard
sans foi ni loi
qui fut jardinier
il y a beau temps.
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Jean Follain
Glace rouge
 
 
L’an mil huit cent douze en Russie
quand les soldats faisaient retraite
au milieu des cadavres
d’hommes et de chevaux
avait gelé le vin robuste
la hache du sapeur
dut alors partager
entre tous même moribonds
le bloc de glace rouge
à forme de futaille
qu’aucun musée
n’eût pu jamais garder.
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Jean Follain
Habitudes

Dans une vie difficile
elle enlevait au capitaine
ses épaulettes à torsades
pour le regarder dans les yeux
on entendait parfois sonner
le clairon d’un poste d’alarme
le vent emportait l’odeur fauve
mais le fourneau de fonte restait
entretenu comme un autel
il y tombait une larme.
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L’ASSIETTE



Quand tombe des mains de la servante
la pâle assiette ronde
de la couleur des nuées
il en faut ramasser les débris,
tandis que frémit le lustre
dans la salle à manger des maîtres
et que la vieille école ânonne
une mythologie incertaine
dont on entend
quand le vent cesse
nommer tous les faux dieux.
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