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Citations de Jean Follain (170)


Le voyageur rencontrera
ce soulier dans l'herbe,
tout blanchi comme un os.
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LES HANGARS DE LA PLAINE



Des corbeaux attendent pâture
au-dessus de la plaine
ombres et reflets
sur les toits se défont.
Ici même il y a des années
avec circonspection
deux mains prodiguaient l’amour
à l’homme noueux dont la vie a passé.
Les grands hangars
ne recueillent plus rien
que bois mort, poussière,
parfois un oiseau sanglant
à plumage bleu.
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Il arrive que pour soi
l'on prononce quelques mots
seul sur cette étrange terre
alors la fleurette blanche
le caillou semblable à tous ceux du passé
la brindille de chaume
se trouvent réunis
au pied de la barrière
que l'on ouvre avec lenteur
pour rentrer dans la maison d'argile
tandis que chaises, table, armoire
s'embrasent d'un soleil de gloire.
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Les livres dont s'emplit la chambre comme
des harpes éoliennes s'émeuvent quand
passe le vent venu des orangers
et la lettre dans la page incrustée
se retient
au blanc papier de lin
et la guerre au loin tonne
dans cet automne flamboyant
tuant la maîtresse avec l'amant
au bord d'un vieux rivage.
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FOURMIS NOIRES


Les mains aux poches il regarde
le monde des fourmis noires
leur sang couleur de laque
leurs aiguillons
leurs larves blanches
frémissantes aux vibrations
d'une cloche
son violon de jeune homme dort dans un coffre
et la nuit va semer ses étoiles
sur la carte céleste.

p.142
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L'EMPAILLEUR D'OISEAUX

L’empailleur s’était assis
devant les gorges roses
les ailes vertes ou mauves
de ses passereaux
rêvant à son amante
au corps si différent
parfois si près aussi
de celui des oiseaux
qu’il lui paraissait
très étrange
dans ses courbes et ses volumes
dans ses couleurs et ses parures
et dans ses ombres.

p.27
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AUX CHOSES LENTES

Blasons, prenons le temps de vous bien déchiffrer
prenons le temps de tout compter
et de lire l'écriture fine
que modela la belle inconnue
un jour qu'elle était pâle et nue.
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La joie parfois
De s’approcher
Du silence qui a la teneur
D’un corps de jeune fille.
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Cultivateurs et petits fonctionnaires des campagnes se laissaient vivre dans l’enveloppement du paysage. Ils s’appuyaient souvent sur les murs, leur pouce épousant machinalement un petit creux dans le ciment durci. Autour de leurs pieds des fourmis gravitaient qu’ils n’écrasaient pas, qu’ils ne pensaient point à écraser.
Dans les chemins, le long des champs, à proximité des fontaines, l’on rencontrait des femmes allant, la tête baissée sous des voiles noirs, gardant au doigt une mince bague d’or. Douleur, pudeur, léger luxe de l’or et, aux cieux, le nuage qui passe.

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LA BRODEUSE D’ABEILLES
  
  
  
  
Dans ses bras on eût connu
le goût d’être et de durer
elle brodait seule
les abeilles au manteau du Sacre
malgré les épingles piquées
à son noir corsage ajusté
elle demeurait
au cœur d’une beauté formelle
plus intense
les yeux fermés
après qu’on l’avait regardée
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L’ENFANT DE L’AMOUR
  
  
  
  
Par la fenêtre donnant sur le labour
on voit briller des ustensiles
de cuivre ardent,
le fagot du bûcher
garde l’infime débris
d’une plume de fauvette
hommes et femmes s’en sont allés
resté seul l’enfant de l’amour
au fichu lié sur sa maigre poitrine
voit dans la bille d’agate
s’enlacer les couleurs.
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LE PAYSAGE
  
  
  
  
Cet homme à l’habit sombre
porte aux pieds des bottines hâves
où montent des insectes fins
les moellons de la maison
sont par le dur ciment liés
il grandit le hêtre rouge
le paysage est celui
où se déroulera
une bataille d’étrangers
dont l’air charriera les bruits
dans cette campagne altérée
où tremblent à peine les cimes.
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HORS DURÉE
  
  
  
  
Sains et saufs les poissons
oubliés
sont dans l’étang morne
couverts de nuances
les chiens regardent
en témoins de l’homme ;
les frissons du chêne creux
le cri d’un oiseau lointain
sont perçus du cavalier qui rentre
d’une guerre de trente ans.
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LA MÉMOIRE
  
  
  
  
Le narrateur poursuit dans la grande cuisine
où son récit s’allonge
le vent court et la nuit
vient réduire en ses ombres
le gâteau démembré.
Heures inoubliables au pays de mémoire
confitures écarlates que mangeaient les enfants
et tout près des tombeaux
dans le cimetière aux herbes hautes.
O souvenirs en nous vivants
pendant que se fait l’irrigation du sang
en des corps radieux
sous les corsages de misère.
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L’ENFANT AU TAMBOUR
  
  
  
  
Ce tambour que bat dans un glauque jardin
et par jeu patient
l’enfant près de la mort
avec sa tête longue
est dans la nuit qui tombe
un sourd appel aux dieux.
Que la guerre est falote
à voir cet enfant
dans un jardin d’Europe !
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LA MATIÈRE
  
  
  
  
Sur la matière
plane un rêve
mais esclave
chez un maître infâme
le vase de verre
porte une rose sombre l’or rutile
et le fer rouge
fait hurler la beauté
fragile et nue
dans la nuit de l’être.
Réduites aux choses
des fourrures mortes
pendent au mur blême.
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L'écolier qui balayait la classe
à tour de rôle était choisi
alors il restait seul
dans la crayeuse poussière
près d'une carte du monde
que la nuit refroidissait
quelquefois il s'arrêtait, s'asseyait
posant son coude sur la table aux entailles
inscrit dans l’ordre universel.
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Les yeux enlevés des orbites
et remplacés par des pierres précieuses
courent aveugles les chevaux du radjab
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Vie

Il nait un enfant
dans un grand paysage
un demi-siècle âpres
il n'est qu'un soldat mort
et c'était là cet homme
que l'on vit apparaitre
et puis poser par terre
tout un lourd sac de pommes
dont deux ou trois roulèrent
bruit parmi ceux d'un monde
où l'oiseau chantait
sur la pierre du seuil
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Jean Follain

LE CRI
  
  
  
  
Dans la cité fortifiée
des quartiers s’abîment
un homme s’arrête étonné
d’une voix qui mue
une à une à l’asile
il faut laver les folles
une restant belle s’y prête
malgré des larmes silencieuses.
Des chiens s’acharnent
autour d’os à lambeaux
quelqu’un vainement crie : assez.
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