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Critiques de Jean Hegland (1090)
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Rappelez-vous votre vie effrontée

Décidément, Shakespeare est une sorte de guest star de la rentrée littéraire, au moins trois romanciers en font un ingrédient central de leurs livres (Eric Pessan dont je n'ai pas encore lu Ma Tempête, Stéphanie Hochet dont j'ai adoré William et Jean Hegland ici). Shakespeare, John Hubbard Wilson, le héros de ce roman lui a même dédié son existence en tant que professeur de littérature dont la vocation est apparue à la lecture des pièces du dramaturge. A l'heure où Alzheimer restreint ses capacités cognitives au point de l'obliger à intégrer une résidence spécialisée, John semble vivre dans un monde où les frontières entre fiction et réalité deviennent de plus en plus poreuses. Au point de lui dicter des tirades de Shakespeare en réponse aux questions des aide-soignantes. Même le souvenir de sa fille avec laquelle il est brouillé depuis quelques années est difficile à retenir, les sensations peinent à prendre forme. Lorsque celle-ci vient lui rendre visite à l'incitation de sa belle-mère, leurs échanges sont rendus encore plus compliqués par la maladie. Pourtant Miranda voudrait dire à son père sur quel quiproquo et quel drame repose leur brouille, tenter une réconciliation. Mais comment rattraper cet esprit qui s'échappe ?



Sur le papier ce roman avait de bons arguments pour me plaire, pourtant cette lecture m'a laissé une impression mitigée et, malgré les quelques pages de postface de l'autrice qui explique son matériau et ses choix je n'ai pas été convaincue. Se glisser dans l'esprit en train de se dissoudre d'un vieil homme n'est pas facile et l'autrice en y mêlant l'empreinte indélébile des pièces de Shakespeare apprises par cœur par John ne s'est pas simplifié la tâche. Au départ j'ai trouvé ça intrigant mais le principe m'a assez vite lassée, d'abord parce que j'ai été débordée par ma méconnaissance de ces pièces - d'ailleurs je défie quiconque n'ayant pas fait de thèse sur le sujet de les connaître sur le bout des doigts - ensuite parce que cela devient vite redondant. Sans compter que cet homme a du mal à forcer la sympathie. A force de s'appesantir sur ce volet, elle néglige le personnage de Miranda qui m'est apparu à la toute fin extrêmement intéressant. A ce moment j'ai vraiment regretté que l'autrice ne joue pas plus sur le parallèle entre l'évolution des deux protagonistes plutôt que de régler celle de Miranda en quelques lignes à la fin. Ce déséquilibre m'a semblé rendre le roman pesant, trop cérébral, au détriment de l'émotion. C'est vraiment dommage.



Jean Hegland révèle avoir puisé dans son expérience personnelle avec des proches pour le personnage de John, ainsi que sa dette envers Shakespeare. Je regrette qu'elle n'ait pas réussi à me transmettre les sentiments qu'elle espérait diffuser. Sans doute d'autres y seront plus sensibles.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Dans la forêt

Si je devais résumer ce livre en 2-3 mots je dirais « violence et douceur ».

Violence de ce nouveau monde où tout s’est effondré que ces 2 adolescentes, devenues rapidement orphelines, doivent affronter dans leur maison au milieu de la forêt. On ne connaît pas l’origine de cette perte d’électricité (épidémie, guerre, …) et on les voit se raccrocher à cette vie d’avant, l’une à travers la danse et l’autre à travers les livres.

Douceur dans cet amour incroyable qu’elles partagent, dans ce retour à la nature et à l’essence de la vie.



J’ai vraiment été portée par ce huit-clos écrit très simplement et bien compliqué à partager dans ce qu’il apporte
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Dans la forêt

Ce livre a été très très difficile à noter. Il aurait mérité 4,5, vraiment, s'il n'y avait pas eu une scène qui a fait pencher la balance.

Il est impressionnant ce bouquin. Se fier à la couverture à été mon erreur. Je m'attendais à une fable sororal, un retour à la nature, la contemplation et la beauté sous un fond de poésie. Eh bien pas vraiment.

C'est un roman d'anticipation dramatique , très réaliste qui parle de la fin de notre civilisation et comment deux sœurs qui perdent leur parent vont survivre seules dans une maison en bordure de forêt. Survivre, vivre, être ébranlé par des dangers terrible. Le début est oppressant parce qu'il est trop proche de notre monde, une dystopie si réelle que ça intrigue, fascine mais qui m'a aussi un peu ébranlée.

Roman qui s'écrit comme un journal, sans le moindre chapitre mais qui nous atteint dans notre intime. C'est très bien écrit, un page turner qui nous pousse à savoir comment ça va finir. J'e n'ai pas appréciée le perso principale au départ- qui raconte l'histoire- mais ce personnage a su m'enchanter au fil des pages.

Il y a une telle transformation des personnages que c'est fascinant.

Ça aurait pu être une ode à la vie, un roman de survie qui pousse à explorer nos limites dans un développement psychologique très bien mené. Jusqu'à UNE scène qui m'a fait sortir du texte, littéralement. Le livre a prit une direction qui a été insupportable pour moi à lire.

Ce roman n'est pas absent de violence mais selon moi le texte a franchit une limite qui m'a fait lâcher le roman avant d'essayer de comprendre et de le reprendre. Dans la Forêt touche à des sujets intimes mais franchis une limite pour moi. La présence de cette scene reste incompréhensible, inutile aussi, à mes yeux, pour la suite de l'histoire.

Et c'est dommage parce que Dans la Forêt avait tous les critères pour m'emporter, parler de la nature, le retour à l'humilité d'une civilisation qui s'est perdue elle même...

Un roman éprouvant qui, excepté LA scène, est d'une justesse sans pareille. Ça valait le coup de lire jusqu'au bout mais ça m'est difficile de lui donner une note finalement....
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Dans la forêt

Je pense qu’un avis positif supplémentaire n’est pas nécessaire mais je dois dire que ce livre reste une pépite contemporaine. Peut-être un classique ?



Un récit à la fois prenant, qui explore les restes d’une humanité sous la déchéance de tout progrès et porté par deux jeunes soeurs aux aspirations différentes. C’est du pain béni d’avoir un texte pareil dans nos bibliothèques.



Je ne lirais pas forcément d'autres textes de l'autrice mais en tout cas son récit est nécessaire à notre époque, se démarquant pour son caractère pas si surréaliste que ça et pour sa facilité à s'identifier aux personnages.
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Rappelez-vous votre vie effrontée

Dans l'épilogue du roman, Jean Hegland confie s'être consolée de la mort de ses parents, tous deux universitaires, en pensant qu'ils sont morts en compagnie de William Shakespeare : son père d'un AVC avec les œuvres complètes sur les genoux, sa mère en récitant des vers de Hamlet alors qu'elle avait pourtant perdu la mémoire.

En puisant dans sa propre expérience, elle imagine la fin de vie d'un brillant spécialiste de Shakespeare qui a consacré toute son existence à l'étude de son œuvre.



Lorsque John Hubbard Wilson emménage dans la chambre verte d'une Ehpad, il a déjà perdu beaucoup de ses capacités et son épouse Sally l'apicultrice n'a pas d'autre solution que de le placer. Atteint par la maladie d'Alzheimer, il se retrouve parfois enveloppé par des souvenirs comme autant de perceptions d'un instant vécu qui parfois déclenchent la mémoire d'événements marquants.

" Mais au lieu de répliques et de phrases, lui viennent par association des températures, des poids , des textures, des sensations qui existent au-delà des mots."

Parfois le bruit d'une machine à écrire ou celui de la pluie traverse son esprit comme un fantôme qui s'évanouit, parfois l'éclat de rire d'une petite fille fait remonter à la surface le souvenir d'une enfant qu'il a aimée.

John a perdu tout contact avec Miranda, sa fille unique, à cause d'un mystérieux malentendu lorsqu'elle avait 16 ans, mais Sally décide de la prévenir afin qu'elle puisse revoir son père.



Jean Hegland dépeint magnifiquement comment la passion d'une vie peut interférer avec la vie elle-même. A chaque instant de sa vie, John pense Shakespeare, parle Shakespeare, se référe a Shakespeare.

Lorsqu'une résidente âgée fait irruption dans sa chambre, il la compare à " l'une des reines malmenées de Vie et mort du roi Jean", quand il déclare son amour à Sally il emprunte les serments de Roméo à Juliette.

Mais parfois, il peut laisser venir à lui les souvenirs et c'est ainsi que l'auteure construit son roman : lorsqu'un mot, une image enclenche la mémoire, elle semble se laisser glisser avec lui dans le passé.



On apprend ainsi que John a découvert l'auteur très jeune, comme une révélation qui a fait basculer sa vie. "Seul dans cette salle de classe pleine d'élèves, John reçoit ces vers comme un coup de pied dans le derrière, comme une vague magnifique et puissante qui l'aspire. Il ignorait qu'il existait des mots pour ce qu'il ressentait, il ne savait pas que quelqu'un avait ainsi pu dessiner les contours de sa tristesse, et moins encore que ce quelqu'un s'appelait William Shakespeare. "

A l'adolescence, alors qu'il travaille dans une station-service, il apprend Roméo et Juliette par cœur et, jusque dans la maladie, il est capable de réciter des tirades complètes qui s'intercalent dans les moments du quotidien.

Cette proximité avec une œuvre littéraire trouve écho dans une conviction humaniste qu'il s'efforce de transmettre à ses étudiants, la foi dans le pouvoir emancipateur de la littérature.

"L'humanisme (...) dont la valeur la plus fondamentale est la croyance que les êtres humains peuvent apprendre, grandir, changer, et que l'art- et la littérature - peut alimenter cette évolution."



Miranda qui porte son héritage bien plus qu'elle ne le croit, envisage de mener une carrière dans les jeux vidéos. Si elle a déçu son père qui l'interroge régulièrement sur l'Université qu'elle a fréquentée, alors qu'elle n'a pas fait d'études, c'est sans doute en réaction contre ce père qui semblait placer sa carrière universitaire au-dessus de sa vie familiale.

Mais Jean Hegland nous montre que la transmission a fonctionné, que le père a laissé à sa fille le goût des histoires qui donnent du sens à l'existence.

Shakespeare, un game designer?

Même si les codes de la narration sont différents, Miranda est convaincue "qu'un art entièrement nouveau attendait d'émerger, un mix où l'on jouerait, où l'on se créerait un rôle et bâtirait des histoires qui auraient le potentiel de transformer- ou même de transcender- tout ça."

Par delà les générations, le pari sur l'intelligence de l'homme et sur sa capacité à changer le monde en inventant des histoires garde son efficacité.



Cette vision de la maladie est à la fois émouvante et réconfortante. Elle nous permet de mettre de côté la déchéance physique et intellectuelle pour saisir l'inepuisable soutien de la littérature. Comme elle serait douloureuse la solitude de celui qui oublie sans le refuge de ces vers qui consolent et qui peuvent même réparer des liens distendus.

Jean Hegland mêle ses mots à ceux de Shakespeare avec pertinence et subtilité. Tout sonne parfaitement juste, et l'on s'étonne qu'une écriture aussi limpide puisse aussi bien rendre compte de la confusion causée par la maladie.







Dans l'épilogue du roman, Jean Hegland confie s'être consolée de la mort de ses parents, tous deux universitaires, en pensant qu'ils sont morts en compagnie de William Shakespeare : son père d'un AVC avec les œuvres complètes sur les genoux, sa mère en récitant des vers de Hamlet alors qu'elle avait pourtant perdu la mémoire.

En puisant dans sa propre expérience, elle imagine la fin de vie d'un brillant spécialiste de Shakespeare qui a consacré toute son existence à l'étude de son œuvre.



Lorsque John Hubbard Wilson emménage dans la chambre verte d'une Ehpad, il a déjà perdu beaucoup de ses capacités et son épouse Sally l'apicultrice n'a pas d'autre solution que de le placer. Atteint par la maladie d'Alzheimer, il se retrouve parfois enveloppé par des souvenirs comme autant de perceptions d'un instant vécu qui parfois déclenchent la mémoire d'événements marquants.

" Mais au lieu de répliques et de phrases, lui viennent par association des températures, des poids , des textures, des sensations qui existent au-delà des mots."

Parfois le bruit d'une machine à écrire ou celui de la pluie traverse son esprit comme un fantôme qui s'évanouit, parfois l'éclat de rire d'une petite fille fait remonter à la surface le souvenir d'une enfant qu'il a aimée.

John a perdu tout contact avec Miranda, sa fille unique, à cause d'un mystérieux malentendu lorsqu'elle avait 16 ans, mais Sally décide de la prévenir afin qu'elle puisse revoir son père.



Jean Hegland dépeint magnifiquement comment la passion d'une vie peut interférer avec la vie elle-même. A chaque instant de sa vie, John pense Shakespeare, parle Shakespeare, se référe a Shakespeare.

Lorsqu'une résidente âgée fait irruption dans sa chambre, il la compare à " l'une des reines malmenées de Vie et mort du roi Jean", quand il déclare son amour à Sally il emprunte les serments de Roméo à Juliette.

Mais parfois, il peut laisser venir à lui les souvenirs et c'est ainsi que l'auteure construit son roman : lorsqu'un mot, une image enclenche la mémoire, elle semble se laisser glisser avec lui dans le passé.



On apprend ainsi que John a découvert l'auteur très jeune, comme une révélation qui a fait basculer sa vie. "Seul dans cette salle de classe pleine d'élèves, John reçoit ces vers comme un coup de pied dans le derrière, comme une vague magnifique et puissante qui l'aspire. Il ignorait qu'il existait des mots pour ce qu'il ressentait, il ne savait pas que quelqu'un avait ainsi pu dessiner les contours de sa tristesse, et moins encore que ce quelqu'un s'appelait William Shakespeare. "

A l'adolescence, alors qu'il travaille dans une station-service, il apprend Roméo et Juliette par cœur et, jusque dans la maladie, il est capable de réciter des tirades complètes qui s'intercalent dans les moments du quotidien.

Cette proximité avec une œuvre littéraire trouve écho dans une conviction humaniste qu'il s'efforce de transmettre à ses étudiants, la foi dans le pouvoir emancipateur de la littérature.

"L'humanisme (...) dont la valeur la plus fondamentale est la croyance que les êtres humains peuvent apprendre, grandir, changer, et que l'art- et la littérature - peut alimenter cette évolution."



Miranda qui porte son héritage bien plus qu'elle ne le croit, envisage de mener une carrière dans les jeux vidéos. Si elle a déçu son père qui l'interroge régulièrement sur l'Université qu'elle a fréquentée, alors qu'elle n'a pas fait d'études, c'est sans doute en réaction contre ce père qui semblait placer sa carrière universitaire au-dessus de sa vie familiale.

Mais Jean Hegland nous montre que la transmission a fonctionné, que le père a laissé à sa fille le goût des histoires qui donnent du sens à l'existence.

Shakespeare, un game designer?

Même si les codes de la narration sont différents, Miranda est convaincue "qu'un art entièrement nouveau attendait d'émerger, un mix où l'on jouerait, où l'on se créerait un rôle et bâtirait des histoires qui auraient le potentiel de transformer- ou même de transcender- tout ça."

Par delà les générations, le pari sur l'intelligence de l'homme et sur sa capacité à changer le monde en inventant des histoires garde son efficacité.



Cette vision de la maladie est à la fois émouvante et réconfortante. Elle nous permet de mettre de côté la déchéance physique et intellectuelle pour saisir l'inepuisable soutien de la littérature. Comme elle serait douloureuse la solitude de celui qui oublie sans le refuge de ces vers qui consolent et qui peuvent même réparer des liens distendus.

Jean Hegland mêle ses mots à ceux de Shakespeare avec pertinence et subtilité. Tout sonne parfaitement juste, et l'on s'étonne qu'une écriture aussi limpide puisse aussi bien rendre compte de la confusion causée par la maladie.







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Rappelez-vous votre vie effrontée

John Wilson est un professeur d'université américain spécialiste de Shakespeare. Agé de plus de soixante ans, sa mémoire défaille. Sa femme, Sally, et lui doivent faire face à la maladie d'Alzheimer. Sally prend la lourde décision de placer John dans un établissement spécialisé, elle ne peut plus le laisser seul. John est perdu, ne sait pas où il est, il se raccroche aux pièces et personnages de Shakespeare pour se raccrocher. Sally a également contacté Miranda, la fille que John a eu d'un précèdent mariage, et avec qui il est fâché depuis plusieurs années. Miranda va essayer de renouer avec son père pendant qu'il est encore temps....

J'ai trouvé ce roman très très intéressant. Je ne connaissais rien à Shakespeare et j'ai maintenant très envie de le lire. Et j'ai trouvé l'histoire très émouvante. De voir John, si perdu, si démuni, j'ai eu parfois envie de le serrer dans mes bras. Et que dire de Miranda, qui a du tant souffrir, mais qui essaie comme elle peut de renouer avec son père tant qu'il est encore temps. C'est mon troisième livre de cet auteur, dont j'avais adoré Apaiser nos tempêtes, encore bien plus que dans la forêt. Je trouve qu'elle a une manière tellement fine d'écrire les personnages.

Merci à Netgalley et Phébus pour cette lecture.
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Rappelez-vous votre vie effrontée

« Rappelez-vous votre vie effrontée » Jean Hegland (Phébus 370p)

Tricoter une histoire romanesque à partir de Shakespeare, de la maladie d’Alzheimer et des jeux vidéo était un pari a priori risqué. Jean Hegland se débrouille pourtant très bien sur ce terrain glissant.

John, vieux prof d’université retraité qui a passé sa vie à explorer et enseigner Shakespeare, qui mange, dort, rêve Shakespeare, glisse doucement dans la maladie d’Alzheimer, au point que Sally, sa quatrième et dernière épouse, belle et généreuse apicultrice, doit se résoudre à le placer en établissement gériatrique. C’est elle qui va convaincre Randi, la fille de John qu’il n’a pas vue depuis quinze ans, de renouer avec son père avant qu’il ne soit trop tard.

Randi, au grand dam de son paternel prétentieux et imbu de sa culture classique, n’est jamais allée à l’université. Elle travaille comme serveuse, mais souhaite, en pleine maturité, reprendre des études dans une université pour préparer une longue et exigeante formation de créateur de jeux vidéo. Le vieillard, quand quelques lambeaux de lucidité lui reviennent, la rejette. Derrière ces retrouvailles compliquées, se dévoile pas à pas un drame qui a conduit à la rupture violente entre ces deux-là.

Voilà pour la trame narrative, assez originale, et qui m’a bien tenu au long de ce roman, par ailleurs extrêmement bien documenté sur la démence sénile, et les attitudes et ravages qu’elle provoque chez le patient et son entourage. Pendant ma lecture, j’ai souvent pensé au film « The father » avec Anthony Hopkins, parce que c’est le point de vue de John lui-même qui sert de fil conducteur. Mais l’aspect le plus original tient surtout à la manière dont Shakespeare s’invite page après page, en doublure de John. Celui-ci n’arrive plus guère à s’exprimer autrement que par des citations extraites des pièces de l’auteur vénéré qu’il connait par cœur. Il y a par ailleurs beaucoup de flash-backs par lesquels on dénoue les fils de l’histoire, Shakespeare-John luttant par bribes pour retrouver des souvenirs morcelés. La construction est ainsi particulièrement réussie (j’ai regretté néanmoins qu’il n’y ait quasiment pas de chapitre, mais deux très longues parties qui ne permettent guère de souffler, et la toute fin est un peu poussive). Il y a de l’humour, de l’émotion, parfois ça prend aux tripes, mais je crois que les fins connaisseurs du théâtre élisabéthain (dont je ne suis pas) profiteront sans doute encore mieux de ce beau et curieux morceau de bravoure.

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Apaiser nos tempêtes

Deux jeunes femmes, Anna et Cerise à la fin des années 70. L’une, a suivi un cursus universitaire en art à Washington. L’autre, en Californie, a arrêté le lycée et n’est pas diplômée.

L’histoire débute alors que toutes deux découvrent qu’elles sont enceintes. Anna, 22 ans, choisit d’interrompre la grossesse. Cerise, 16 ans, d’un milieu modeste, la poursuit.

Leurs histoires débutent lorsqu’enceintes toutes les deux l’une choisit d’avorter, l’autre de garder le bébé.



Cerise est encore presque une enfant quand elle donne naissance à Melody. Elle enchaîne les petits boulots et vit chichement.

Anna s’accomplit professionnellement et devient photographe. Les années passent. Anna décide de devenir mère. Elle a deux enfants et ressent « un accomplissement »…suivi d’une stérilité créatrice. l’art est-il incompatible avec la maternité ?

Cerise rencontre quelqu’un et a un second enfant mais a bien des difficultés avec Melody devenue adolescente.

Les deux femmes n’avaient rien en commun mais un drame va les rapprocher.



Mères malgré elles, mères consentantes, mères dépassées, mères paumées, tous les thèmes sont abordés dans une belle complexité et sans manichéisme. J’avais craint un moment, lors de l’IVG d’Anna, qu’un certain parti-pris soit de mise mais ce n’est pas le cas.

Jean Hegland trace une fois de plus le parcours de deux femmes, plaçant le thème de l’art ,qui lui est cher, au centre de son roman.

C’est un roman dense et poignant que je conseille, différent de « Dans la forêt ».
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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Rappelez-vous votre vie effrontée

C'est un avis écrit à chaud, 5min après la dernière page et les larmes qui ont suivi.



Rappelez-vous votre vie effrontée, par Jean Hegland, et qu'il va être dur d'en faire un avis construit ! L'intrigue tient en quelques lignes : un ancien professeur à l'université, John, atteint de la maladie d'Alzeimer, est placé en institut médical quand la maladie s'installe trop. John garde en flou dans sa mémoire le cuisant échec de la relation avec sa fille. Spécialisé dans la littérature de Shakespeare, celle ci accompagne tout l'ouvrage, qui s'appuie sur de nombreux parallèles et citations.



Le roman suit leur relation dans ses douleurs, ses lumières, ses souvenirs et ses regrets. Le style glisse, lentement, s'étoffe alors que les souvenirs s'étiolent, il accompagne la maladie de John et lui donne corps grâce aux mots de Shakespeare comme un médecin qui donnerait au texte une béquille, des images.



C'est un roman d'émotions brutes, où les couchers de soleil ont des teintes de contes de fées et où, sans repères, l'esprit se retient dans les Histoires de sa vie, celles qu'il a lues, celles qu'il a vécues. Le texte démarre lentement, puis s'envole littéralement quand approche l'inéluctable. Un grand livre sur la filiation, comme Jean Hegland les écrit si bien.



Plus que tout, le roman a bouleversé ma perception de la lecture. Les histoires que l'on lit et qu'on va oublier... quels textes vont rester ? Ce livre rappelle que la lecture est fondamentalement personnelle, quand bien même on peut, comme John, passer sa vie à l'enseigner : quand il ne restera que des sensations de ces lectures, les dernières debout seront celles que nous avons intimement laissé nous bouleverser.



Un grand livre d'art et d'amour.
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Apaiser nos tempêtes

Californie: Anna, étudiante, se retrouve enceinte alors qu'elle a tant à vivre, tant d'envies, tant à apprendre encore. Elle avorte, non sans exiger de voir l'embryon dont elle gardera l'image dans sa mémoire.

Etat de Washington: Cerise, lycéenne, vivant seule avec une mère abusive, tombe enceinte dès son premier rapport sexuel. Elle tombe aussitôt entre les mains d'opposants à l'avortement qui l'encouragent à garder le bébé, ce qu'elle fait avec le désir d'aimer et d'être aimé par ce petit être en devenir.

Les années passent, Anna devient photographe, se marie, s'installe dans la maison de sa grand-mère tant aimée, a une petite fille. Cerise élève seule sa fille, vit en osmose avec elle, se débrouille comme elle peut pour vivre décemment.

Les années passent encore, et les liens fragiles tissés dans chacune des deux familles se déchirent, les vies d'Anna et de Cerise tournent au drame brutalement. L'amour maternel ne suffit pas...

Commence alors un nouveau chapitre sublime d'errance, de véritable descente en enfer hypnotique, un peu comme ce qui arrive à Travis dans Paris, Texas, de Wim Wenders.



Un roman sur la maternité touchant d'une grande finesse pyschologique, même si un peu long peut-être et qui laisse beaucoup de questions en suspens. Spoiler: il vaut mieux aimer les enfants pour lire ce livre!

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Rappelez-vous votre vie effrontée

Un ancien universitaire est placé dans une maison médicalisée car il commence à perdre la tête.

Lui reviennent par bribes des épisodes de sa vie.

Mais surtout (pour notre plus grand bonheur!) des citations et des extraits de pièces et d’épisodes de la vie de Shakespeare, dont il était un éminent spécialiste.



Passionnant, sensible, intelligent et délicat !

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Dans la forêt

(N'étant pas une grande fan du genre post apocalyptique, je ne dispose pas vraiment d'élément de comparaison, et pour cela, mon avis est peut être trop "tranché".)



Je me suis beaucoup, beaucoup ennuyée lors de cette lecture.

Je l'ai tout de même terminée, espérant un quelconque rebondissement, mais celui ci n'est pas venu à mon grand désespoir.



On suit le quotidien de deux sœurs, qui vivent de manière autonome dans une maison au cœur de la forêt, dans une société ( un monde? ) qui s'est manifestement effondrée.







Ensuite, les préoccupations de ces deux femmes ne m'ont absolument pas intéressées.

J'ai déploré tout le long du livre leur manque de curiosité envers leur environnement, envers ce qu'il se passe a l'extérieur, leur manque de réflexion et de profondeur.

Les choix qu'elles font sont également un grand mystère pour moi, je ne les ai jamais compris.







J'ai eu l'impression que ces femmes, cultivaient leur malheur, et pour cela, je n'ai pas eu une once d'empathie à leur encontre.



Je ne comprends pas pourquoi ce livre est aussi bien réputé, je suis passé complétement à côté. C'est même une de mes pires lectures.



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Rappelez-vous votre vie effrontée

Que reste-t-il lorsque la maladie grignote la mémoire, jour après jour ?

Pour John, ancien professeur de littérature, c’est l’œuvre de Shakespeare qui occupe ses pensées, lui faisant confondre les personnages romanesques avec sa fille, son épouse où les soignant de l’Ehpad où il a été admis.

Avant qu’il ne soit trop tard, l’épouse de John tente de le rapprocher de sa fille unique dont il s’était éloigné depuis trop longtemps.



J’ai adoré ce roman plein de sensibilité, Jean Hegland réussit à entrer dans la tête d’un homme dont la mémoire s’effiloche. Elle le fait magnifiquement, avec pudeur et délicatesse.

J’ai aimé cette phrase : « Je me dis souvent que son cerveau est comme un collier cassé, certaines perles sont perdues à jamais, mais le reste est juste éparpillé. »



Qu’il est beau de lire ainsi la passion d’un homme avec ce récit de vie qui emporte fort et loin, à la fois dans l’intimité du personnage et son obstination pour une œuvre littéraire !

Je remercie vivement les Editions Phébus et NetGalley pour leur confiance.

#Rappelezvousvotrevieeffrontée #NetGalleyFrance



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Rappelez-vous votre vie effrontée

Ça y est, la voilà ma pépite de la rentrée littéraire, le voilà le roman que je vai vouloir faire lire à tout le monde ! Jean Hegland est l’autrice d’une de mes plus belles lectures : le sublime « Dans la forêt ». Elle nous propose ici un texte très différent mais empreint de la même sensibilité et de la même finesse.



John Wilson est professeur de littérature, spécialisé dans l’œuvre de Shakespeare. Il s’apprête à prendre sa retraite auprès de sa quatrième femme Sally, la meilleurs de toutes. Mais Alzheimer vient ternir ses vieux jours et met en difficulté l’esprit brillant qu’il a toujours été. Alors que la maladie gagne du terrain, sa fille Miranda tente de renouer avec lui et les souvenirs anciens remontent. Alors que sa mémoire se noie, les mots de Shakespeare l’habitent toujours.



Suivant les flux et les reflux de la mémoire de John, le fils de sa vie se délie. Ses mariages ratés, ses échecs comme ses gloires se mêlent au passage des pièces de Shakespeare qu’il aime tant. Il cherche dans les personnages du dramaturge des échos à sa propre vie, il tente de comprendre l’amour à la lumière des vers qu’il connaît par cœur. L’autrice parle de l’importance de la littérature pour vivre, de ce qu’elle apporte à nos existences. Elle décrit de manière particulièrement émouvante les émotions ressenties face à une œuvre qui nous emporte. Rarement, j’avais rarement lu une description aussi juste de ce que peut produire la rencontre avec l’art.



C’est aussi un roman sur la fin de vie, sur la perte progressive de ses capacités. Jean Hegland décrit merveilleusement bien les remous de la mémoire, la cruauté que cela peut avoir pour le malade comme pour ses proches. A travers la déchéance physique c’est la question du sens que l’on donne à sa vie qui est soulevée.



L’autrice interroge aussi les liens d’amour et ce qu’ils ont de profondément destructeurs parfois. La relation de John et de Miranda est faite de déceptions et de silences, elle se flétrit par les lâchetés et les mots qui n’ont pas été dits. Elle est à la fois magnifique et terrible car elle nous rappelle la difficulté constante que l’on à pour parler vraiment avec ceux que nous aimons. J’ai trouvé, dans la manière dont Jean Hegland brosse ses personnages, un peu de Joyce Carol Oates. Il y a la même finesse d’analyse, le même souci d’aller croquer les imperceptibles mouvements de l’âme qui révèlent tant de choses.
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Dans la forêt





❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️



DANS LA FORET DE JEAN HEGLAND





c'est à mon avis un chef d’œuvre !

Je me pose la question ! et si cela nous arrive?

imaginez votre maison ou plus rien autour existe !vous avez 17 ans et votre soeur à 18 ans !

c'est le cas de Nell et Eva,isolée dans une forêt.

Plus de parents,éloignées des autres, si l’on vous arrache une à une toutes les choses auxquelles vous tenez,

Ce que l'on a connu n'existe plus, l'électricité, l'essence, enfin toutes les modernités net, ordi et autres ont disparus ,

vivant sur les réserves de la maison,réapprenant à vivre dans la nature qui elle n'a pas changé,

pleine de dangers et de ressources à la fois. Comment nous ferions ?



C'est une question sur laquelle devront se pencher Nell et Eva, les deux héroïnes de ce fabuleux roman.

C'est sauvage ,dur, troublant parfois mais toujours juste et percutant.

Troublant car il ya des scènes, bizarres à mon sens ,mais qu'importe ,ce qui reste aux deux héroines se sont les relations humaines; et les obis , qu'elles pratiquent,

la danse classique pour Eva et pour Nell l'écriture ,l'étude la littérature.

Jean Hegland,nous livre un texte empli d'une énergie brute, sensuelle, qui se passe dans les grandes forêts de Séquoias ou la vie naturelle et réelle existait il y a longtemps.

On a tendance à croire que l'autrice ,veut dénoncer ,nos modes de vies actuelles ? oui ! assurément

La surproduction , nos consommations le dérèglement climatique ETC... on en parle chaque jours.

Mais elle veux nous amenner en priorité, a voir de qu'elle manière, et de qu'elle façon on peut changer cela.

Elle l'a fait au travers une histoire pleine d'espoir sur ces deux jeunes filles .

Voila la trame de cette belle oeuvre .

Une écriture ,puissante , beauté des paysages , poèsie aussi ,une force de vivre face à la peur la violence et la mort.

l’histoire s'accélère au fur et à mesure des pages ;on sent que quelque chose va arriver mais quoi ?

Vous le saurez après l'avoir lu.

Un roman de toute beauté,que vous allez lire très bientôt,je l'espère pour vous car il ne faut pas passer à coté de cette, littérature ou l'humanité se manifeste

à fleur de peau.

Bonne lecture !mes amis,ayez dans la poche toujours un briquet,un opinel , un sac ou il y aura dedans des allumettes, des jumelles, et des bricoles pour quelques jours , une loupe importante la loupe ,car avec le soleil on fait du feu !!

Un livre aussi ; "dans la forêt"

Tchao ,tchao

Fabiolino ,le provencal italien .
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Rappelez-vous votre vie effrontée

« Rappelez-vous votre vie effrontée imagine la fin de vie d’un homme peu à peu emporté par Alzheimer. Pour y faire face, il va se raccrocher à son immense connaissance de Shakespeare, qu’il enseignait, tout en tentant de se réconcilier avec sa fille, perdue de vue depuis des années. Malgré quelques longueurs dans les évocations de l’œuvre de Shakespeare, le livre constitue une belle déclaration d’amour envers lui. Mais surtout, Jo Hegland parvient à magnifiquement nous immerger dans la tête de cet homme à la mémoire en morceaux. On arrive ainsi très bien à imaginer ce qu’il ressent mais également ce que peuvent vivre ses proches. Le tout est très émouvant, déstabilisant par moments et constitue une vraie expérience de lecture !
Lien : https://mangeursdelivres.fr/
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Dans la forêt

Eva mange de la compote.

Nelle mange des pommes.

Eva va chercher du bois.

Nelle allume le feu.

Eva danse.

Nelle lit.

Eva mange de la compote.

Et ainsi de suite pendant 300 pages...

Une ode à la forêt sans beaucoup d'intérêt sur fond de fin du monde sans que les raisons soient expliquées.
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Rappelez-vous votre vie effrontée

Coup de Coeur de cette rentrée littéraire 2023 !



Un roman émouvant d'une poésie merveilleuse sur la transmission et le sens que l'on donne à sa vie...

Un très bel hommage à William Shakespeare et à la littérature qui accompagne l'existence, tel un soutien indéfectible : "C'est l'art qui aide les humains à endurer - et parfois transcender - leur souffrance"



John Hubbard Wilson, professeur de littérature, l'a toujours dit à ses étudiants dans son cours sur Shakespeare : « Nous allons tous mourir. C’est ce qui se passe pendant que nous vivons qui doit compter – ce que nous apprenons, ce que nous savons, ce que nous finissons par comprendre avant de disparaître. »



Au crépuscule de sa vie, John, atteint de la maladie d’Alzheimer, qui grignote peu à peu sa mémoire, renoue avec sa fille, Miranda, qu'il n'a pas vue depuis dix ans. Leur relation gâchée, suite à un malentendu, rencontre alors une ultime chance d’être réparée. Et si, pour John, oublier permettait de mieux pardonner à sa fille ?



J'ai vraiment beaucoup aimé la prose poétique de l'autrice américaine Jean Hegland et je tiens aussi à saluer le talent de sa traductrice, Nathalie Bru, pour la finesse et la justesse de son travail. Je remercie les @editionsphebus et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman bouleversant.



Perdu dans ses pensées, John s'ennuie, emprisonné dans la maison de retraite où sa femme apicultrice, Sally, a été contrainte de la placer. Comme moyen d'évasion, John remonte chaque jour le fil de sa vie, alternant entre présent et passé : ses quatre mariages ; sa relation conflictuelle avec sa fille, Miranda ; sa vie professionnelle et ce discours raté à cause d'elle... Cette introspection va lui révéler son attitude quelque peu égoïste envers sa fille, ce qui va lui permettre de lui pardonner à la fin du roman.



Dans cet imbroglio de pensées, qui m'a fait un peu pensé à ce jeu des "cadavres exquis", John cite des vers du grand Will à partir d'un mot anodin qui déclenche ses divagations, de manière à la fois amusante et émouvante.

Incarnant, tour à tour, le Roi Lear, Hamlet ou Roméo en revisitant certaines scènes qu'il connaissait par cœur, John nous entraine dans son univers poétique pour fuir la triste réalité qui le fait souffrir.



Je recommande ce roman bouleversant, mais aussi plein d'humour, à toutes celles et ceux qui veulent (re)découvrir les pièces de théâtre de Shakespeare car, en tournant la dernière page, ce roman vous donnera envie de les (re)lire. En cela, Jean Hegland réussit parfaitement à transmettre sa passion pour le grand Will ! Mission de transmission accomplie !

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Rappelez-vous votre vie effrontée

John Wilson, éminent professeur spécialiste de Shakespeare, est au crépuscule de sa vie, atteint d'Alzheimer. Alors que ses souvenirs se mélangent au présent, sa fille Miranda essaye de renouer avec lui.



Après avoir adoré Apaiser nos tempêtes, c'est sans hésiter (et sans regarder le résumé) que j'ai attaqué ce roman. J'ai vu quelques critiques disant que c'était parfois difficile à suivre, surtout le début avec les pensées de John qui se suivent de façon décousues, mais personnellement je n'ai eu aucune difficulté à suivre (même en lisant parfois à peine 5 minutes d'affilées). C'est assez fluide et très vite lu.

Les deux côtés de l'intrigue (l'origine de la brouille entre John et sa fille) et les pièces de Shakespeare se mélangent bien et si forcément on perd une partie du sel à la traduction, c'est malgré tout vraiment sympa de découvrir cet auteur de cette manière.



En somme, un bon roman qui plonge encore une fois dans l'âme humaine avec beaucoup de réalisme, mais aussi de tendresse, et dans un style vraiment différent des 2 autres romans que j'ai lu de cette auteure !



Vous avez lu Dans la forêt et Apaiser nos tempêtes ? Vous comptez lire celui-ci ?
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Rappelez-vous votre vie effrontée

Un livre qui nous donne envie de nous plonger dans l’œuvre de Shakespeare.



C'est l'histoire d'un homme et de sa fille, dont on suit les pensées tout au long du roman ; le père, atteint par la maladie d'Alzheimer, se perd dans la confusion et tente d'éloigner le mal qui le ronge en se remémorant son parcours universitaire de spécialiste du grand dramaturge ; sa fille, qui s'était éloignée de leur relation pleine de conflits, essaie maintenant de rattraper le temps perdu, mais souffre de la distance avec son père qui ne la reconnaît plus.



C'est une histoire de dernière chance, une invitation à passer du temps avec celles et ceux qui nous sont proches avant qu'il ne soit trop tard, une leçon de vie distillée dans le récit et au travers des tirades de Shakespeare.
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