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Critiques de Jean Hegland (1084)
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Apaiser nos tempêtes

Une magnifique histoire sur la maternité.

J'ai bien aimé les parcours de ces deux femmes, la manière dont elles se trouvent et s'entraident, leur résilience aussi.



Par contre, je trouve le livre mal rythmé : si on avance, finalement, assez vite dans la chronologie de la vie des deux personnages dans la première partie, un événement marquant va considérablement ralentir ce rythme. Je comprends que l'auteur a voulu mettre en avant l'importance de cet événement et les conséquences sur l'un des personnages, mais tout de même, c'est trop long, trop lent. Cette partie-là du roman aurait pu être plus efficace.



Une lecture mitigée, donc.
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Dans la forêt

Un roman qui m'a marqué, ancré dans la vérité des relations aux autres et à notre environnement qui devient très limité quand l'énergie se fait rare.

On y redecouvre que chaque jour et chaque petite chose que l'on fait au quotidien peut être un événement.
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Apaiser nos tempêtes

Deux femmes. Deux destins.

Anna et cerise, leur point commun: être tombées enceintes accidentellement assez jeune. face à cette situation, deux possibilités deux choix. L'une mettra au monde son enfant, l'autre interrompra sa grossesse. A partir de ce point commun, leur avenir diverge et nous suivrons leur vie de femme, de mère, sur une vingtaine d'années.



C'est d'abord un récit ultra réaliste. Les règles, l'interruption de grossesse, l'accouchement, le deuil, l'éducation des enfants, les difficultés de couple… les sujets sont nombreux mais tout est tellement juste! Cette façon de décrire très concrètement et simplement le quotidien des femmes est encore rare dans les fictions. Jusqu'ici je ne l'avais ressenti que chez Alice Munro.



Jean Hegland a le don de nous transporter et de nous interroger.

J'ai retrouvé le puissant élan d'amour ressenti à la naissance de mes enfants, cet instinct viscéral et animal de protection, mais aussi les doutes, les questionnements, les peurs, les ambivalences, les frustrations et les émotions contraires liées à la maternité.



Elle va explorer, à travers ces deux personnages dont les origines et les bases familiales diffèrent, la façon dont la maternité nous affecte et l'ambivalence dans le rôle de mère. Elle explore la façon dont on se retrouve, après être passé par l'abandon de soi, à travers l'art d'Anna. On ressent toute l'importance de se retrouver justement, pour garder son équilibre.



C'est un roman qui se dévore, que j'ai trouvé bouleversant, sans jugement sur les choix et sans parti pris, et tellement juste. Il restera un de mes coups de cœur 2024.
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Dans la forêt

Lu en 2019. Un récit prégnant, palpitant et addictif, d'une portée intrinsèquement philosophique, servi par une plume à la fois lancinante et spirituelle.

Une fable moderne et visionnaire, qui nous renvoie indubitablement à notre humanité, nos contradictions et questionnements face à notre dépendance matérielle, notre espace vital, nos rapports sociaux et affectifs, notre capacité d'abandon, d'adaptation, de résistance et notre instinct de survie. (...)
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Dans la forêt

Magnifique roman. Il démarre doucement, intéressant mais rien de vraiment nouveau au début. Puis au fil des saisons, l'histoire s'installe et nous nous retrouvons envoûtés par le quotidien de ces deux jeunes soeurs qui se débattent pour survivre. L'histoire à la base fait écho au roman de Cormac McCarthy (La Route) dans le sens où les personnages principaux se retrouvent dans un environnement sans électricité, sans nourriture, sans essence. Tout est à réinventer, tout en se protégeant des éventuels ennemis ... Et à travers tout ça, retrouver le sens d'une vie en faisant des choix. Un quotidien près d'une forêt sans personne autour, vivre et survivre, vivre ses émotions et la prise de conscience de la fragilité des jours, des nuits et des êtres. Pour au final privilégier l'art de vivre dans la nature (ce qu'on appelle maintenant le bushcraft et qui fait de plus en plus d'adeptes).

C'est beau, c'est un roman envahissant et touchant. Un joli moment passé en compagnie de ce livre.
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Rappelez-vous votre vie effrontée

Il a eu quatre épouses, une fille, et une Grande Passion : Shakespeare. Son maître absolu, le phare de sa vie.

Aujourd'hui il est vieux, sa hanche est douloureuse, son esprit s'embrume. Alors au fil des pages et des jours passés dans l'institut où Sally, son dernier amour, à dû se résoudre à le placer, John s'étiole.

John s'érode.

John s'efface.



Lui le grand spécialiste de l'oeuvre shakespearienne, lui qui jadis faisait autorité dans les colloques consacrés à l'immense dramaturge, lui l'intellectuel reconnu s'enfonce doucement dans un ailleurs cotonneux, un monde en suspens où peu à peu la raison se volatilise, où le temps se disloque.

Bientôt, seuls vont compter l'observation d'un arbre par la fenêtre, les répliques de théâtre qui très souvent émergent à la surface de sa mémoire défaillante ou encore les caresses de Sally, qui le visite aussi régulièrement que possible et qui assiste impuissante à son inéluctable amenuisement ("Je te jure qu'il y avait des moments où il était vraiment présent, où on avait l'air à deux doigts d'une connexion. Et puis, la minute suivante, plus rien de ce qu'il disait n'avait de sens. Pas comme s'il était dans le brouillard, mais comme s'il était lui-même un brouillard").



Tout ça est douloureux, très juste, très émouvant ; ça dit beaucoup sur l'horreur de ce mal (pour le premier intéressé évidemment, qui chaque jour voit sa vie s'effilocher en se demandant ce qu'il fait là, mais aussi et surtout pour ses proches...)

Bien sûr au début John enrage de voir ses facultés décroître ("Toute sa vie, il a été vif, intelligent, sagace, appliqué. Son esprit était un moteur, un faucon, une porte ouverte. Jamais jusqu'ici son cerveau ne lui avait fait faux bond"), mais à mesure que ses souvenirs s'évaporent, porté par les vers de Shakespeare et par l'amour de sa femme, il finit par accepter de s'abandonner au chaos.



Et comment n'être pas touché par le spectacle de cet homme qui se fane et qui un jour ne reconnait plus les visages mais "fouille les yeux, veut trouver du sens, veut comprendre" ? Et par celui de sa fille Miranda, avec qui il était brouillé de longue date mais qui semble enfin prête, dans ces ultimes moments, à s'engager sur le chemin de la réconciliation ?

Comment ne pas se laisser séduire, aussi, par l'écriture délicate de Jean Hegland et par le portrait sensible et pudique qu'elle dresse de ce docteur en littérature, transformé sous nos yeux en "roi Lear divaguant" ?



Comment n'être pas enfin un peu déboussolé par la construction atypique (mais brillante !) du roman, faite d'allers-retours incessants entre les époques, de citations extraites des pièces de Shakespeare et de références pointues à son oeuvre ?

Sans prévenir, souvent au sein d'un même paragraphe, l'auteur entremêle en effet des dialogues (parfois incohérents) entre le vieil homme et ses visiteurs, les poèmes qui l'obsèdent toujours, des scènes du quotidien dans l'établissement de santé et des souvenirs épars ou confus (la rencontre avec Sally, les disputes avec les précédentes épouses de John ou avec Miranda, une conférence désastreuse donnée à Londres, il y a longtemps, et qui sonna le glas de sa carrière...), au point qu'il faut par moment savoir lâcher prise.

Simplement se laisser porter par les bourrasques de sentiments, par le flux de pensées et de sensations, sans trop d'égards pour une chronologie en accordéon que Jean Hegland déforme à loisirs (exemple : "Un autre jour. Ou peut-être le même, en ce temps distors et rebelle. Ou un jour qu'il a déjà vécu, et dans lequel il retourne, puisque le temps a récemment mis au point un ingénieux tour de passe-passe par lequel il s'enroule désormais  sur lui-même, ou se dédouble, permettant à John de revivre certains moments, comme s'il ne les avait jamais quittés, tandis que le reste de sa vie demeure pour l'heure un territoire inexploré.")



Une réflexion poignante sur la fin de vie et sur la puissance salvatrice des liens intrafamiliaux, mais aussi sur l'Art et les traces indélébiles qu'il peut imprimer en nous.

Alors même si par moment, j'ai pensé faire mienne la réflexion de Miranda ("si un jour je me retrouve dans cet état, j'espère que je me souviendrai comment on appuie sur la détente"), je préfère me dire finalement que si un jour je me retrouve dans cet état, j'aurai une Sally et une Miranda à mes côtés...

Et quelques bons livres à ruminer dans ma tête !

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Dans la forêt

Spoilers.



ATTENTION : cette édition contient une scène faisant l'apologie d'une relation sexuelle incestueuse entre les deux soeurs comme acte de résilience après le viol que l'aînée a subi (p. 237).

Voir ma citation pour le passage exact.



Partant de là, bien que j'aie beaucoup apprécié ma lecture jusqu'à cette malheureuse scène, j'ai été dégoûtée et ai refermé définitivement ce livre. Évidemment, il est banni de mes étagères car pour moi il est impossible de mettre à disposition de mes collégiens (!) un tel livre, alors qu'il est recommandé pour des 3e. Une édition scolaire "abrégée" existe, c'est-à-dire censurée : apparemment, le passage incriminé n'y apparaît plus.

Néanmoins, je déconseille, ou seulement après lecture préalable pour un choix éclairé.
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Dans la forêt

Un roman envoûtant. Une atmosphère fascinante dans un monde qui s'écroule (plus d'électricité, plus de carburants, plus de nouvelles). Deux sœurs animées d'une farouche volonté de survivre dans une forêt inquiétante et pourtant nourricière. Le temps suspendu dans l'attente d'un retour à la normale qui devient de plus en plus illusoire au fur et à mesure que les jours défilent ...

Ce roman écrit il y a 22 ans est d'une modernité et d'une actualité criante dans le contexte actuel de la planète mise à mal par l'humanité inconsciente. C'est lent sans l'être, l'auteur installe son histoire et ses personnages, avec beaucoup de détails, de minutie. Nell qui raconte l'histoire, avec sa personnalité hors du commun, la profondeur de ses réflexions, sa maturité précoce, force l'admiration et l'empathie.

A la fois roman d'anticipation et d'initiation, roman de nature writing, c'est une histoire intense et d'une beauté inouïe qui questionne sur notre rapport à la nature, une histoire remplie d'espoir où les héroïnes vont réinventer leur vie à grands coups d'amour, de ténacité, de courage.

Je ne suis pas près d'oublier Nell et Eva ... A lire absolument, un indispensable !
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Apaiser nos tempêtes

Un roman autour du doute : est-on une bonne mère ? Un doute qui continue de hanter toutes celles qui le sont un jour. Quelle influence sur le développement des enfants ? C'est le thème principal de ce roman à travers la vie de deux jeunes filles qui deviennent mères et qui vivent des situations différentes, mais au final le doute est toujours le même.

Un beau roman, des personnages attachants, avec la question de l'avortement et le rôle des femmes dans l'avenir des futurs adultes, dans l'Amérique des années 2000, mais tellement d'actualité encore, même ici en France.
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Dans la forêt

Voilà aujourd'hui un roman d'anticipation que je voulais lire depuis longtemps, j'étais donc heureuse de le trouver en médiathèque. Paru en Amérique pour la première fois en 1996, il n'a été traduit en français qu'en 2017. Il faudra attendre l'année suivante pour qu'après la sortie du film éponyme (que je n'ai pas vu), on commence à parler de ce roman. Peut-être avez-vous vu le film ou lu le roman ?

Dans une Amérique post apocalyptique, quelque part en Caroline du Nord une famille vit isolée en plein cœur d'une forêt de sequoia. La mère ancienne danseuse et le père instituteur choisissent d'élever leurs filles sans les envoyer à l'école. Très vite, elles révèlent leur personnalité et se distinguent par leurs deux passions fort différentes : Eva, l'aînée, adore la danse comme sa mère et rêve d'intégrer de grandes écoles. Nell la plus jeune, préfère les études et les livres.

Mais la mère atteinte d'un cancer meurt laissant la famille profondément meurtrie et démunie. Quelques temps après, le père est victime d'un terrible accident et les abandonne à son tour.

Les filles quoique encore adolescentes ne sont pas totalement démunies face à la vie quotidienne. Depuis des mois déjà, la situation dans le pays s'était sérieusement détériorée et elle était devenue totalement désespérée peu de temps avant l'accident de leur père. A présent, l'essence et les vivres manquent, les maladies déciment la population qui n'arrive plus à se soigner, faute de médecins et de médicaments, il n'y a plus du tout d'électricité et tous trois avaient renoncé depuis longtemps à descendre en ville pour ne s'occuper que de leur vie quotidienne.

Pas d'électricité, donc impossible de danser en musique pour Eva qui voit peu à peu ses rêves de devenir un jour danseuse, s'éloigner de plus en plus, malgré ses entrainements quotidiens. Plus de médiathèque pour Nell, ni d'informatique, puisque tout est fermé à présent. Elle se rabat alors sur l'encyclopédie et les livres de sa mère. Elle sait qu'elle n'intègrera jamais l'université d'Harvard dont elle rêvait.

Ils étaient cependant très proches et n'ont survécu que grâce à leurs propres provisions et aux conserves élaborées durant l'été à partir de leur verger et de leur jardin potager. Les deux soeurs ne sont donc pas prises au dépourvu, mais elles ne devront à présent compter que sur elles-mêmes pour survivre...

Après le décès de leur père, alors qu'elles sont âgées de 17 et 18 ans, elles passent quelques semaines complètement perdues mais elle vont devoir très vite réagir, apprendre à se débrouiller toutes seules et à renoncer aux quelques personnes qu'elles ont pu côtoyer en soirée lors de leurs brèves apparitions dans la ville proche de Redwood City. Pourtant une rumeur les invite à partir vers l'est, là-bas la vie serait comme avant. Mais comment en être certaines...



Voilà un roman à la fois dystopique, d'initiation, d'aventure et une fable écologique qui nous interroge sur la société de consommation dans laquelle nous vivons où il suffit souvent de tendre la main pour avoir tout ce que l'on veut immédiatement ou presque. Il nous interroge sur notre dépendance à l'informatique et à l'électricité en général. Il est considéré comme un roman féministe et je l'avoue, je ne comprend pas vraiment pourquoi. Je pense que c'est peut-être parce qu'il est de bon ton de penser que seuls des hommes pourraient survivre dans des conditions de vie extrêmes telles qu'elles sont décrites dans ce roman. Or nos deux héroïnes sont des jeunes femmes.

L'auteur a beaucoup de finesse psychologique pour nous parler des relations intrafamiliales en milieu clos. Il est difficile pour les deux soeurs de se retrouver seules et de ne compter que sur elles-mêmes. Il y a des pages superbes sur leurs relations, leur capacité à s'aimer, à s'entraider, à se prouver que leur lien est le plus fort, même si des disputes et des incompréhensions les attendent.

La narration est présentée comme un faux journal intime écrit par Nell. C'est donc elle la plus jeune qui rend compte de leur histoire familiale au coeur de la forêt.

Bien entendu, vous vous en doutez, le thème central est la survie avec les moyens du bord et donc le roman nous questionne sur nos rapports avec la nature, ce que nous savons de son équilibre, de ses ressources, ce que nous ferions dans tel ou tel cas, si nous devions demain nous retrouver seuls sans lien avec la vie moderne.

Personne en effet n'a montré aux filles comment survivre, quelles plantes consommer, lesquelles sont toxiques, lesquelles soignent, comment chasser pour manger et il leur faudra bien faire leurs propres expériences à ce sujet.

C'est un excellent roman très prenant que j'ai beaucoup aimé et qui nous tient en haleine jusqu'au bout...même si la plupart des événements font froid dans le dos tant ils paraissent probables, ce n'est ni un livre pessimiste, ni un livre triste.

Une belle lecture à découvrir !
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Rappelez-vous votre vie effrontée

Jean Hegland nous entraîne dans ce qui reste du mécanisme de pensée d’un professeur de littérature atteint d’Alzheimer à la fin de sa vie. Sujet qui peut paraître triste et « plombant » mais Jean Hegland dont on comprend en lisant la postface qu’elle a été confronté à cette maladie, l’aborde avec délicatesse et le lecteur est vite charmé par l’écriture. Au fil des pages on découvre ce qui a été la vie de cet homme et on comprend petit à petit l’origine de la rupture de la relation avec sa fille . L’enseignant ayant été un spécialiste reconnu de l’œuvre de Shakespeare, elle est ce qui reste au fin fonds de sa mémoire et représente une grande partie du fil conducteur du livre mais ce n’est pas rebutant même pour ceux, qui comme moi, ne connaisse rien à cet auteur. Les dernières lignes du livre sont très émouvantes et emportent tout . Troisième roman magnifique de cette auteure que je place tout en haut de mes préférées .

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Apaiser nos tempêtes

Un livre axé sur la condition féminine en général et la maternité en particulier, tel que le détaille l'auteure dans une préface passionnante.



Le roman suit le destin de deux jeunes filles, sur 25 ans.

Rencontres masculines, contraception, avortement, grossesses, accouchements, nourrissons...

Doutes solitaires, peurs refoulées, chagrins enfouis et regrets fantomatiques.



L'écriture est un peu irrégulière, fluide, parfois maladroite mais jalonnée de pépites d'une grande intensité (soirée d'Anna et sa grand-mère sur la véranda), et donne un sentiment de réelle sincérité.

Certes, le roman pourrait facilement prêter le flanc à la critique mais personnellement, il m'a embarqué.
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Dans la forêt

Quand l’électricité est coupée, qu’aucune information ne circule, deux jeunes femmes se retrouvent isolées dans leur maison située en pleine nature.

Comment survivre dans ces conditions ?

C’est là tout l’enjeu de ce roman bouleversant, dans lequel Nell, écrit son quotidien, ses pensées, ses peurs, ses espoirs dans un carnet offert par sa sœur.



La plume descriptive, poétique est pleine de sensibilité et de pudeur. L’autrice développe magnifiquement la relation entre Nell et Eva, entre Nell et la forêt, entre Nell et la vie.

A l’aide de flashbacks, nous découvrons les évènements qui ont conduit à cette situation difficile. Ayant uniquement le point de vue de Nell, les détails sont sommaires sur le contexte lié à l’effondrement mais au final, ce n’est pas l’intérêt du roman.



En effet, la place de cette nature tantôt sauvage, effrayante, nourricière et salvatrice est centrale.



Nell m’a beaucoup touché mais étant la narratrice, nous sommes en empathie avec elle, et par opposition, Eva m’a semblé souvent antipathique mais là encore nous la découvrons à travers les yeux de sa sœur et comme dans toute fratrie, les dissensions sont présentes.

Si un passage choc m’a interpellé car je n’ai pas compris son intérêt, l’ensemble du récit m’a totalement emporté et j’ai vibré à l’unisson avec ces deux sœurs qui vont devoir faire preuve d’une grande résilience et une forte adaptabilité pour (sur)vivre.



𝐄𝐧 𝐁𝐫𝐞𝐟 :



Des thèmes puissants, des personnages forts, un contexte glaçant, ce huis-clos tragique est bouleversant à plus d’un titre.

Une fable survivaliste marquante
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Rappelez-vous votre vie effrontée

Une pure merveille de roman, magnifiquement écrit, qui l'a énormément touchée.

Le travail sur la mémoire, les relations père-fille, la prégnance de Shakespeare tout au long du roman, tout est bien mené, intelligement amené, et tellement beau !

C'est un livre "plein de bruit et de fureur", sur un père qui en veut à sa fille, une fille qui pardonne à son père. Jean Hegland est probablement l'autrice américaine contemporaine que je préfère.
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Dans la forêt

Nelle et Eva, dix-sept et dix-huit ans vivent depuis leur tendre enfance dans la maison familiale au cœur de la forêt aux Etats-Unis. Quand la civilisation occidentale s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles se retrouvent seules, sans autre choix que de survivre. Ce roman d’anticipation et d’apprentissage est incroyablement original et traite de façon audacieuse sans grandiloquence d’une certaine « fin du monde ».
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Dans la forêt

Un roman marquant dans lequel deux soeurs, Nell et Eva vont devoir apprendre à survivre dans un monde sans téléphone, sans électricité, sans provisions. Coupées du monde, elles apprennent au fil des jours la valeur de chaque objet et les difficultés de la vie en autarcie.
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Dans la forêt

Je ne partage pas l'avis dominant sur ce livre qui ne m'a pas emballé et dont la lecture m'a à vrai dire beaucoup ennuyé.

L'écriture est fluide et rapide, un bon "page turner" que je comparerai à Sukkwan Island de David Vann.

Les deux personnages de Eva et Nell m'ont paru totalement froide, robotique ne m'inspirant aucune émotion n'y empathie. La succession d'évènements est linaire sans créer de suspense ou d'enjeux à l'histoire.

Le bon côté, comme souvent avec Gallmeister, est la nature omniprésente.

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Dans la forêt

Le premier sentiment qui m’a frappé au fils des pages est la férocité. Un récit intransigeant, froid où la moindre émotion est cadenassée et lorsqu’elles s’échappent, c’est l’explosion assurée. Une immersion qui a des airs de fin de monde, Jean Hegland ancre dans cette fiction qui ressemble, à s’y méprendre, à une prémonition. Plus de courant, d’essence, la fermeture des écoles, des magasins, les maladies, retour à la sauvagerie et à la débrouillardise. Pourtant, au cœur de la forêt, la famille de Nell et Eva s’organise. Loin de tout, l’isolement forcé a des allures de paradis. La rudesse de la déchéance s’estompe face à celle de la nature. Les mois s’étiolent et les tragédies frappent. Nell et Eva sont désormais seules. L’une rêve de ballet et l’autre de grandes études. Mais leur garde-manger se rappelle à leurs bons souvenirs et leur rythme de vie sera bouleversé.





Ici, rien n’est d’idyllique. La vie agreste leur demande une certaine rigueur, réflexion, endurance et ingéniosité. Elles s’adaptent, innovent. Elles résistent. Elles écoutent la forêt, la regardent avec un nouveau regard et vivent en communion totale. Une osmose aussi magnifique que terrifiante, car l’erreur ne pardonne pas. Les rêves s’envolent pour s’ancrer dans un quotidien où la brise, l’éclat de l’eau, les nuages, un rayon de soleil, le craquement d’un arbre deviennent une réalité salvatrice et bienfaitrice.





Le récit déstructuré apporte ce sentiment de recul et de peur. Il est bien difficile de ressentir une certaine compassion envers les personnages. Une barrière invisible culpabilisante jette ce froid polaire. Aucune chaleur ressentie comme le feu ténu qui réchauffe les murs, les mains et les cœurs de Nell et d’Eva. La nature s’invite dans chaque interstice. D’abord silencieuse, timide, effacée, elle s’ouvre telle une corolle pour transmettre la vie, la ressource, la chaleur. Elle accueille sans jugement et donne en retour. C’est une explosion. Les descriptions sont omniprésentes offrant une visualité enchanteresse. Il y a ce quelque chose de beau, de merveilleux et d’unique. Tout se joue dans le frémissement d’une feuille, le jeu de lumières, l’attention mutuelle. Et c’est ici que réside la beauté du roman. Dans cette puissance de la plus petite particule, dans cet espoir du changement, dans l’abnégation et dans l’abandon. Une beauté sauvage où le monde se redessine selon une autre perspective.





Lu dans le cadre du challenge #annéeauvert de @daphnebouquine. (Thème du mois de janvier : arbre).
Lien : https://desmotspourtoujours...
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Dans la forêt

Un roman d'apprentissage survivaliste dans toute sa splendeur.



Dans la forêt, c'est une histoire profondément poignante, émouvante où se mêle un quotidien nourri de choses simples, où la moindre ressource est un trésor, comme autant de drames qu'on ne voit pas venir. La cohabitation des deux sœurs fusionnelles n'est pas toujours simple, mais elles ont dans leur différence, leurs désaccords, un courage qui les animent.



De nombreuses épreuves très dures traversent leurs vies. Malgré tout, il y a comme une certaine force dans l'espoir d'un avenir meilleur et leur lien, aussi réaliste, complexe, et fluctuant que la vie, nous transporte.

Surprise parfois par la tournure du récit, j'ai été effrayé, perturbé autant qu'enthousiaste et émerveillé. C'est un mélange de sentiments fort, apaisé par des périodes plus calmes et contemplative..



Passé le premier quart du livre, qui renvoie souvent au passé, on se retrouve plongé véritablement dans le présent avec les deux soeurs , et c'est là que la tension monte, qu'on est pris intensément par le récit qu'on a du mal à lâcher. Les pages se tournent comme par besoin, par survie. À la fois exalté et troublé.



Il ressort de cette forêt, de ce monde, autant de danger que d'émerveillement, de richesse.



L'histoire :

Deux sœurs qui tentent de survivre seules dans leur maison en forêt après l'effondrement de la civilisation. Tout semble avoir commencé par des coupures d'électricité, jusqu'à que la pénurie s'étende aux restes : essence, nourritures. Tout a fermé. Guerres, épidémies.. Rien n'est vraiment certains de l'étendue du chaos, il subsiste alors un climat post apocalyptique.

Isolées, les jeunes femmes n'ont pas abandonné leurs rêves. Eva passe son temps à danser au seul rythme du métronome. Nell s'enrichit de la lecture de l'encyclopédie et se met à écrire sur leur quotidien, et les souvenirs de ce qui est arrivé pour qu'elles se retrouvent orphelines dans un monde en grand bouleversement.


Lien : https://afleurdemotsfrance.c..
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Dans la forêt

Un livre dans ma PAL depuis Noël 2023. Trop de livres, pas assez de temps…



Je l’ai pris après avoir fini Le masseur mystique V.S Naïpaul qui m’horripilait avec sa misogynie. Et également parce que faisant partie de Babelyon, notre prochaine rencontre a pour sujet la forêt.



C’est un livre qui a cartonné.



Ecrit avant la pandémie, il résonne d’autant plus après.



2 jeunes femmes se retrouvent orphelines et seules dans la maison familiale, au fin fond d’une forêt californienne. Les raisons de la fin du monde tel qu’elles le connaissaient (notre monde actuel), ne sont pas connues. Il est question de troubles, de guerres, d’effondrements, de contagions, de rumeurs, …



Peu importe finalement car ce qui compte c’est la route… Mauvais jeu de mots car à la différence de McCarthy, ces femmes ne vont pas partir ou du moins pas sur la route, elles font quand même un voyage. Mais un voyage initiatique. Elles se découvrent elles-mêmes ainsi que la forêt qui les entoure.



Finalement pour que ce bon roman soit un grand roman, il aurait fallu que la forêt devienne un vrai personnage… ce qui n’est pas le cas ici. Même si l’autrice a essayé. Mais c’est son premier roman donc elle a encore le temps.



C’est un roman dérangeant et parfois violent. Mais moins désespérant que celui de McCarthy.



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