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Citations de Jean-Louis Marteil (31)


Jérôme, pour sa part, questionnait en silence le Dieu des chrétiens, son Dieu, lui demandant comment il se faisait qu'Il eût été capable de mettre tant de beauté dans la nature et tant de laideur, parfois, au cœur des hommes. Et il n'était pas loin de penser que c'était impossible: le Dieu de l'Évangile, ce Dieu d'amour, Père de Jésus, ne pouvait point être à l'origine d'un mal quelconque , fût-il celui issu d'un esprit humain perverti ! Aux yeux de l'Église et de ses docteurs, de telles idées frisaient l'hérésie et sentaient bon le fagot, le maigre en était conscient et s'en révoltait. Rien, pourtant, ne l'empêcherait de continuer à méditer de la sorte, car il avait une confiance absolue en Dieu, qui perce mieux les pensées que n'importe lequel de ses imparfaits - et souvent douteux - représentants sur terre.

Puis il songea soudain que Bernard, avec sa croyance nouvelle en un pays merveilleux et idéal, était plus proche de l'essence profonde de la divinité qu'il ne l'avait jamais été lui-même. Le soleil vint réchauffer son visage et, pour un peu, il aurait proposé au géant de ne point retourner à l'abbaye et de l'accompagner dans sa quête, une quête vaine et vouée à l'échec - donc nécessaire et vitale, bien que très égoïste... Seul le sentiment sincère qu'il serait plus utile ailleurs, parmi ses frères désormais privés de relique, l'en empêcha.

" Nous sommes à nouveau réunis, nous trois", lâcha tout à coup Abdon. " Il me semble que c'est là l'essentiel."

Mentalement, Jérôme remercia Abdon. N'était-elle pas là, en effet, la quête, la seule quête qui valût la peine ? En se penchant en arrière, il regarda Bernard, afin de juger de sa réaction à cette si belle affirmation.

Hélas ! Malgré de louables efforts, le géant affichait toujours le regard impénétrable des baudets résolus à ne plus avancer, quoiqu'il pût leur arriver.

" Tu as raison", répondit alors Jérôme, en espérant que Bernard était assez présent pour entendre ses paroles, "car si nous avons couru si vite, ce n'est point pour reprendre un os, c'est pour retrouver un ami précieux." Il monta le ton: "Cet ami doit le savoir !

- Oh ! Il le sait", dit Abdon, entrant dans le jeu. " Il aurait couru de même pour nous..."

Bernard s'écarta légèrement, juste à ne plus toucher de l'épaule. Il avait très bien entendu. Il sentit revenir en lui l'envie de pleurer. De sa vie, il ne se souvenait pas d'avoir eu à affronter telle émotion.
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La cloche de l'église a sonné à Nüremberg, comme à Oradour-sur-Glane, ce jour livide du 15 septembre 1935. Quelle heure était-il, là-bas, quand il a lancé l'appel sauvage, le hurlement du sang et du sol, l'appel au meurtre, le premier appel qu'un monde aveugle et muet, un monde sourd qui ne savait pas lire, aurait dû percevoir néanmoins, surgi des limbes épais des territoires anciens, des territoires de glace où la mort est le but suprême ?
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"Celui-ci, qui était complètement idiot, n'était nullement responsable que l'on eût inventé l'écriture et le calcul. (...) Le troisième n'eut point été trop laid si une lame, passant par là, ne lui avait emporté une oreille. Il faut dire, à la décharge de la lame, que ses oreilles étaient assez écartés du crâne pour y donner prise(...). Depuis on l'appelait La Feuille."
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« Charognard : nom d’oiseau… ou pas. » (p. 6)
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« Il fallait qu’elle en sache plus, cette histoire idiote de mort assassiné défiait son intelligence, et par tous les saints, ce ne serait pas en vain ! »
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« Il fallait céder et s’humilier au risque de commettre des actes injustes, ou bien s’opposer à l’Église. » (p. 107)
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« Cruche (pauvre) : tant va à l’eau qu’à la fin… on est soulagé qu’elle se casse de là. » (p. 8)
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Avertissement de l’éditeur :

« Ce Dictionnaire indispensable est un petit cadeau destiné d’une part aux libraires et aux lecteurs familiers des romans historiques de Jean-Louis Marteil, d’autre part aux libraires et aux lecteurs non-familiers (mais forcément appelés à le devenir). Les premiers ne seront pas surpris par le ton décalé de ce dictionnaire et ils s’en amuseront sans doute beaucoup. Les seconds ne doivent pas s’inquiéter des mêmes causes, car elles produisent les mêmes effets : La chair de la Salamandre et L’assassinat du mort ne sont pas un catalogue d’insultes et de jurons médiévaux. Il s’agit bien de polars historiques très respectueux de la période évoquée, et ce Dictionnaire permet alors de deviner, voire de pressentir, l’esprit facétieux (pour le moins) qui a présidé à leur rédaction. » (p. 4)
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Soudain angoissé, il se demanda ce qui l'empêchait de parler : un reste de pudeur, sans doute, ou d'orgueil, de ces sentiments que l'on dit venus du cœur mais qui empêchent en réalité le cœur de parler.
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Ils n'avaient point à se parler: ils savaient tous deux qu'un jour prochain, sans doute, ils auraient à affronter un autre vent, venu également de cette direction...Mais ce vent-là serait de colère et de haine, il porterait l'acier et le feu, dévasterait tout sur son passage plus sûrement qu'une tempête et ferait planer des croix rouges couleur sang sur des terres de paix. Il leur sembla sentir déjà le souffle. Ils crurent en percevoir le sinistre grondement. Oui, un jour prochain, si rien ni personne ne savait l’empêcher, une vague redoutable descendrait la vallée du Rhône, chevalier du Nord bannières dressées comme un défi au soleil du Midi, suivis de l'armée de routiers, répugnant troupeau de chiens enragés, avides de carnages et de butin. Alors, pour lutter contre eux et contenir cette marée écœurante, il faudrait combattre et frapper sans quartier, frapper et encore frapper, sans répit, jusqu'à ce que la terre friable du Languedoc ait bu la dernière goutte de sang.
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