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Citations de Jean-Luc Bizien (253)


Ce soir, je sors. J’ai mis mon blouson, et mes bottes. Jeff Healey s’époumone dans mon Walkman. Ce soir, c’est la fête. La culasse de mon flingue laisse entendre un claquement parfait. J’ai des chargeurs plein les poches. Ma dague. Mes fioles. Le matériel de base – loin des gadgets qu’utilisent certains de mes confrères. J’aime sentir la proie.
Lui laisser croire qu’elle a une chance.
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"–Il était chiite, je te dis.
-Et alors ?
– Et alors, je l’ai fumé."
Il me laisse perplexe une seconde et rajoute :
– J’adore fumer du chiite. »
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Il était le chasseur, lancé sur les traces de fauves en liberté. Il traquerait sans relâche les prédateurs et les empêcherait de nuire à tout jamais. Il se muerait une fois encore en tueur implacable. Il savait la Bête présente en lui.
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Avec Le Guen, on ne plaisantait ni avec la littérature, ni avec le rock. Dernier vestige témoin de la vie d'avant la police : une guitare électrique trônait sur son pied, au milieu de la pièce. Une vieille Stratocaster Fender, qui n'avait jamais quitté le Breton depuis qu'il l'avait achetée, à peine sorti de l'adolescence.
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Le tueur en série, c'est la tarte à la crème des écrivains et des scénaristes de cinéma en mal d'originalité. Si on en croisait moitié moins que ce qu'ils inventent, la terreur régnerait en France. On ne ferait pas un pas dans la rue sans en côtoyer un.
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Elle s'imagina le bébé dans un bras, une arme automatique à la main, fièrement juchée au sommet d'une pyramide de cadavres monstrueux. C'était tellement grotesque qu'elle partie à rire. Puis elle redevint grave, en même temps que la question s'imposait à elle : jusqu'où était-on prêt à aller pour ceux que l'on aime ? Elle formula la réponse dans un murmure, sans même en avoir conscience.
- Jusqu'au bout.
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Torres était calme à nouveau. Il écarta la bretelle de sa robe et lui effleura l’épaule gauche. Ses doigts passèrent lentement sur le tatouage de la jeune femme.
— Tu portes la marque du clan, murmura-t-il. Tu as choisi, tu savais les conséquences. Ne l’oublie jamais.
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l était établi que les approvisionnements en drogue, après l’arrestation d’El Chapo, l’ancien baron incontesté, étaient devenus hasardeux. Et puis un nouveau chef avait été élu, à Little Italy – un dénommé Pesci avait pris les commandes et s’était empressé, en bonne petite frappe sortie des bas-fonds, de vouloir remettre la main sur ce juteux trafic. Il avait délégué l’un de ses lieutenants, avec pour mission d’entrer en contact avec le gang de Torres, dit Santa Sangre. Le Mexicain était redoutable : il menait ses troupes sans pitié ni remords et entendait régner sans partage de l’autre côté de la frontière. Jusque-là, le FBI n’avait pas de quoi agir… mais l’homme s’enhardissait et il avait commis sa première erreur : il en était venu à établir des bases aux USA, comme cet avant-poste, en Arizona.
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Le spectacle méritait bien qu’on lui consacre quelques instants.
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Le maître des lieux était entré en toute discrétion.
L’un de ses nombreux hommes de main était venu le prévenir dans son bureau du retour de sa compagne. L’homme était un soldat redoutable, qui n’en menait pourtant pas large devant son employeur. Quand ce dernier avait relevé un regard noir vers lui pour demander d’où elle arrivait, le tueur avait bredouillé un vague « d’après l’état de la voiture, elle est allée faire un tour dans le désert », avant de se raidir devant la mine furieuse de Torres.
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Nero avait acquiescé en silence.
La menace était claire : en cas de réussite, il intégrerait définitivement les rangs de ceux avec lesquels il faudrait compter à l’avenir. En cas d’échec, en revanche… mais mieux valait ne pas y songer.
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Il n’y avait plus de temps à perdre. Il devrait encore effectuer tout un parcours pour rejoindre le bosquet, trouver des repères, prendre ses marques… Il faudrait s’assurer de n’être vu par personne – et surtout pas par Dewey ! Car Dewey ne lui pardonnerait pas, et ses réactions pouvaient être violentes.
Très violentes.
Dewey était comme ça, depuis toujours.
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Timmy laissa son regard dériver au loin. On ne pouvait pas distinguer, trop loin sur sa droite et nimbée dans un halo de pollution, la masse grouillante de Tijuana. Tijuana, le paradis des touristes, le Mexique de cartes postales et de cinéma… À l’opposé, sur sa gauche, Juarez étendait son ombre. Bien visible, provocante. Timmy hocha la tête. Juarez était aux mains du Diable, pour sûr ! Il fallait être Mex, pour survivre dans ce bled envahi de trafiquants, ou dans les déserts qui le cernaient.
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À tout moment du jour ou de la nuit, les bolides lancés sur la route soulevaient des panaches ocres, semblables aux voiles de fumée des antiques trains à vapeur. En partie masqués par cette brume de poussière, ils espéraient échapper aux prédateurs, nombreux et redoutables.
Car la guerre faisait rage, dans cette partie du désert.
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Une seule route traversait cette partie du désert.
C’était un lacet poussiéreux, un chemin incertain creusé de profonds nids-de-poule. Le tracé était vicieux, et ses pièges si nombreux que seuls l’empruntaient des véhicules adaptés. Des pick-up aux roues surélevées ou de monstrueux SUV aux suspensions spécialement renforcées s’y aventuraient à vive allure, laissant dans leur sillage des tornades de poussière. Les pilotes menaient leurs bolides à des vitesses folles, supportant les violents soubresauts dus à l’utilisation de pneus increvables et défiant les engins blindés des forces gouvernementales qui effectuaient leurs rondes.
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La réponse était toujours la même : une touche subtile de fermeté, que l’on alternait avec quelques promesses d’accéder aux demandes des salariés… et une bonne louche de langue de bois. Ensuite, il suffisait de maintenir l’équilibre du mélange et de prendre son temps. La foule était ainsi faite qu’elle finissait toujours par se lasser. C’était dans sa nature. Les élites étaient constituées d’individus animés par une volonté de fer, qui ne lâchaient jamais leurs proies avant d’avoir obtenu ce qu’ils convoitaient. Les autres, tous les autres, ceux qui ne possédaient ni l’envie, ni les moyens d’obtenir le fruit de leurs désirs, étaient nés pour servir. Il n’y avait rien de bien sorcier, rien à comprendre : il fallait l’accepter, un point c’est tout.
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Depuis la terrasse de ce domaine, Régine Sauvage avait vue sur le jardin des Tuileries et le musée d’Orsay. Un panorama rare, qu’ils étaient nombreux à lui envier. Le point de vue si particulier offrait un merveilleux spectacle, éblouissant en toutes saisons. De là où elle se trouvait, elle pouvait jouir deux fois par jour de ce saisissant tableau : l’espace d’un instant, les toits de Paris s’embrasaient. Que le soleil se lève ou qu’il se couche, la lumière rasante allumait des myriades d’étoiles, elle répandait d’innombrables copeaux dorés au sommet des bâtisses. C’était comme une coulée de larmes incandescentes, une vague de feu liquide qui s’étalait sur la capitale. La Seine elle-même se parait de joyaux à cet instant. Les crêtes des vaguelettes plissant sa surface accrochaient des scintillements éblouissants.
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Il avait enfilé sa veste, car le chauffage avait été coupé automatiquement à vingt et une heures – quand on confiait la gestion des locaux à des sociétés privées, il fallait s’attendre à ce type de désagréments. Sans doute un « responsable » était-il persuadé que les fonctionnaires de police suivaient des horaires précis et que les truands observaient de leur côté un couvre-feu tacite pour leur permettre de se reposer.
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Nous ne sommes pas là pour nous substituer à la justice. Nous sommes payés pour la faire appliquer.
Le Guen eut un rire aigre.
— Vous confondez une fois de plus la loi et la justice.
— Et vous, commandant, vous jouez encore les donneurs de leçons. Je ne suis plus un gamin depuis longtemps, je peux penser par moi-même. Sans l’aide d’aucun tuteur.
— C’est bien d’être confit de certitudes, souffla Le Guen. Jusqu’au jour où on prend conscience de faire fausse route. Vous savez quoi ? On en reparle dans dix ans.
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— Depuis quand on s’occupe de ce type de cas à la Crim ? C’est nouveau ? Une nouvelle directive qui m’aurait échappé ?
— Arrête tes conneries, grinça Mesnard. Le P-DG de sa boîte est apparemment franc-mac, il a passé un coup de fil au bureau du maire en réclamant sa peau. Tu connais la musique : le réseau s’est mis en branle, et on nous a refilé le bébé en exigeant des résultats.
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