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Critiques de Jean-Luc Fromental (356)
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Un autre regard sur Blake & Mortimer : L'Ar..

Le voilà, le Blake et Mortimer somptueusement illustré par Floc'h!

Voilà les deux immortels héros d'Edgard-Pierre Jacobs, aussi vrais que ceux de leur créateur, mais comme dégraissés de textes redondants.

Chaque grande case est un tableau,servi par une ligne claire, fermant des aplats de couleurs sans dégradés: un travai llèché, soigné, élégant et séduisant.

Le scénario des maîtres scénaristes Bocquet et Fromental est à la hauteur du graphisme: Clair, limpide mais passionnant.

Bien sûr, Olrik est de la partie, jouant un jeu sinistre et cynique dans un monde plus que jamais menacé par une nouvelle guerre mondiale.

Blake et Mortimer vont avoir fort à faire pour déjouer le projet funeste d'Olrik, doté d'un allié inattendu.

Voilà un album qui devrait passionner, sinon réconcilier, les nostalgiques de Jacobs et les lecteurs plus modernistes.

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Blake & Mortimer, tome 29 : Huit heures à Ber..

Enfin un Blake & Mortimer digne de ce nom… La suite des histoires de nos deux anglais sans la paternité d’Edgar Pierre Jacobs, aurait pu nous interroger voire même nous inquiéter depuis quelques années. C’était sans compter avec le tome 29 qui renoue complétement avec la tradition jacobsienne tant au niveau des dessins que du scénario. Les amoureux du détail graphique et des phylactères fournis en texte vont être servis.



Nous sommes pour le capitaine Blake en 1963 à Berlin au summum de la guerre froide. Pour notre ami le professeur Mortimer, nous nous retrouvons toujours à la même époque, mais dans l’Oural Soviétique. Nos deux héros, sous le crayon d’Antoine Aubin, n’ont pas perdu de leur superbe. Même si notre ami Blake est souvent en civil (Dans le secteur russe de Berlin, il vaut mieux passer inaperçu) les personnages sont parfaitement représentés et nous replonge sans effort dans les premiers albums de la série originale. On retrouve chez Antoine Aubin une précision des détails aussi bien dans la réalisation de ses véhicules que sur la qualité architecturale de ses bâtiments urbains. L’ensemble des planches rehaussé d’un coloriage d’époque, nous ramène aisément au bon vieux temps de la série.



Pour les textes, nous avons droit à un duo inédit de scénaristes avec José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental. Les puristes seront rassurés, le récitatif de Blake & Mortimer est bien présent. Nos auteurs nous abreuvent d’un récit dense dont l’intrigue fait appel au canon jacobsien du savant fou et du grand méchant (Olrick est de retour !!!). Tous les ingrédients sont ainsi réunis pour passer un bon moment de lecture. Avec un peu de science-fiction et beaucoup d’espionnage, l’histoire est palpitante avec une multitude de rebondissements. Enfin, la conclusion de ce 29eme opus en évitant l’éternel cliffhanger des précédents épisodes, ne laissera pas les fans sur leur faim avec une véritable fin.



Mon premier coup de cœur bédéesque de l’année2023 !!!





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Blake & Mortimer, tome 29 : Huit heures à Ber..

Les nouvelles aventures de Blake et Mortiner, dans l'après -Jacobs, comblent habilement les trous et lèvent le voile sur les espaces laissés vides entre des récits trop espacés... De plus en plus espacés par un créateur aussi minutieux que scrupuleux, victime de son souci du détail vraisemblable.

Voilà donc nos deux Anglais de légende, partis l'un en Union Soviétique et l'autre à Berlin, avec un scénario qui les feront se rejoindre... Non sans qu'ils retrouvent leur meilleur ennemi de toujours: Olrik, au mieux de sa néfaste forme!

Ces Huit heures à Berlin oscillent entre John Le Carré et Curt Siodmak, sur ce fond de Guerre froide et des putrides relents du nazisme et de la période stalinienne... Le lecteur est servi: C'est passionnant, captivant, avec une chute appropriée au célèbre Centaur Club.

Décidément, Blake et Mortimer restent immortels et incontournables dans le paysage d'une bande dessinée classique et inventive.
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Blake & Mortimer, tome 29 : Huit heures à Ber..

1963

Mortimer est appelé en Union soviétique, dans l'Oural où une de ses amies dirige une mission archéologique qui vient de découvrir 7 cercueils, pas vraiment anciens, contenant 7 cadavres écorchés du visage.

Parallèlement Blake se trouve à Berlin où un espion a été abattu en franchissant le mur et dont la dernière parole a été : doppelgänger = sosie.

Dans un cas comme dans l'autre un point commun : Julius Kranz spécialiste des manipulations sur le cerveau humain.



J'ai été le premier à toucher cet album qui venait tout juste d'arriver à la bibliothèque de mon village.

Jolie couverture avec, fait rare, Blake en civil.

Cet album est un bon cru, du moins à mon avis. On retrouve le style des aventures chères à Jacobs, un savant tordu et les deux amis enquêtant séparément, pour se retrouver dans le final. Ils bougent pas mal, ils font le coup de point, ils sont surpris, ils se retrouvent pour une fin du tonnerre dan le plus pure style de l'ambiance chère à John Le carré.

Et puis il y a Olrik qui informe qu'il va conquérir le monde comme le désire son maître, Basam Damdu, alors on est sauvés, il y aura une suite.

Les personnages sont parfaitement maitrisés, je revois une vignette où Blake, sortant de l'eau, a les cheveux défaits dessinée de belle façon tant et si bien que cela m'a fait tout drôle, peu habitué de le voir ainsi. Un Blake est toujours impeccable. Aubin est très bon dans son trait, il est très proche de Jacobs, d'ailleurs je n'ai pas vu de différence sauf une autre organisation des vignettes peut être.

C'est bavard comme d'habitude et la fin est formidable.

Un bon moment.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Un autre regard sur Blake & Mortimer : L'Ar..

Il vient d’arriver !! ( 27/10/23 )



Un très bel album et un très bel hommage à Edgar P. Jacobs! Une illustration magnifique avec des dessins de Floc’h, des cases plus grandes mais sur un plus grand nombre de pages (124). Très nostalgique aussi avec des cartes de New-York dès l’ouverture, une 1ére de couv mat sur carton épais, un dos arrondi à l’ancienne et qui tranche en rouge, bref un look très vintage, on s’y croirait! Seul un discret code barre en 4é de couverture nous rappelle le temps d’aujourd’hui…

Je ne raconte pas le pitch mais nous retrouverons Olrik le renégat, l’incantation « Par Horus Demeure » des aventures « Le Mystère de la Grande Pyramide », une clinique médicale, le siège des Nations Unies, et un prototype mystérieux! ( et un clin d’œil à Andy Warhol assez amusant !).

Du grand art!! By the Devil !
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Simenon : La neige était sale (BD)

Club N°56 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

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Alors, je n'ai pas lu le roman de Simenon, mais cet album me réconcilie avec le dessin que j'aimais tant de Yslaire.



Le récit est froid et noir et dur, la voix off est inscrite dans une typo mécanique un peu douteuse qui ne facilite pas la plongée dans l'histoire.



Globalement, un bon moment de lecture mais il faut s'accrocher car c'est bien Sambre, sombre je voulais dire...



Benoit

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L'histoire est assez classique même si prenante de bout en bout, Simenon oblige.



Le dessin est plutôt sympathique notamment cette approche presque monochrome qui renforce la tristesse de la période et de nos personnages, mais le format de la mise en page avec la voie du narrateur dans des rectangles et une typo laide dessert un peu.





C'est prenant, ça se lit d'un retrait, mais sans y revenir.



Greg

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Les personnages attachants de ce "feel good book" solaire et lumin...



Non je rigole, les éditeurs devraient ajouter un bandeau : "Vous qui ouvrez ce livre abandonnez tout espoir".



Clément

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Simenon, l'Ostrogoth

Club N°55 : BD non sélectionnée

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La rencontre de 2 classiques (Simenon et Loustal) auguraient d'un moment plaisant : on nous conte les débuts difficiles et le début de la gloire à travers quelques éléments biographiques avec beaucoup d'autres expurgés.



Bref, un conte plaisant hagiographique qui cache ou masque d'autres infos...



Benoit

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BD sur Simenon.



Pas inintéressant.



Nol

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Mémoires d'un 38

Le terme Calibre 38 signifie à l'origine 38 centième de pouce ou 0,38 pouces (soit 9,65 mm) qui est le diamètre de l'étui de la munition. C'est une des plus anciennes cartouches américaines à percussion centrale. Elle a été conçue en 1876 par la firme Smith & Wesson... Pouvant par exemple m’alimenter moi, le Colt Police Positive, petit frère de celui du célèbre gangster américain Alfonso Capone, nickelé avec des plaquettes de crosse en noyer et un canon de 4 pouces (10 cm).

Cette introduction technique, c’est ma carte de visite à moi, héro de cette BD. A l’instar de la célèbre winchester 73 cinématographique, je me promène d’un flic véreux à l’autre en passant par un pauvre jardinier portoricain et sa pute de fille, semant la mort sur mon sillage pour finir... C’est l’histoire en boucle des états unis d’Amérique...

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Os court !

A Ostendre, 1275 âmes et 270300 os..

comme à Posttsville (Texas)...

Une ville cimetière paisible

peuplée de tas d'os pénards

jusqu'à ce jour où

des cris d'outre-tombe

brisent le silence mortel :

A moelle ! os court !

hurlent plusieurs squelettos,

un horrible monstros

chipe nos os !

Le fameux Sherlos, la pipe au becos,

enquête parmi les tas d'os désossés

Ce coup-ci, notre detectivos

pourrait bien tomber sur un os

Allez savoir...



Jean Luc Frosmental et Joelle Joslivert

nous régalent de jeux d'osselets et de rimes

dans cette enquête à l'os prêt.

En plus d'être très rigol'os et bien dessin'os

Cette bande dessinée flipp'os propose

un grand poster d'un squelettos

accompagné des noms des principaux nonosses

Fallait os hé !

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Une romance anglaise

Aucune théorie du complot ne résiste au démontage d’un mécanisme si complexe.

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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre, revenant sur une histoire d’espionnage britannique ayant pris la forme d’un scandale politique au Royaume-Uni en 1963. Son édition originale date de 2022. Il a été réalisé par Jean-Luc Fromental pour le scénario et par Miles Hyman pour les dessins et les couleurs. Il compte quatre-vingt-dix-huit pages de bande dessinée. Il se termine avec un texte d’une page, rédigé par le scénariste en juillet 2022, intitulé L’écheveau de la reine. Dans cette postface, il évoque l’intérêt d’évoquer cette affaire à l’âge du conspirationnisme aigu, du fake et de la post-vérité, de la masse de documents de toute forme (un dédale d’où ne peut sortir aucune vérité incontestable), et du choix d’avoir écrit ce récit avec le point de vue de l’accusé.



Old Bailey à Londres, le 30 juillet 1963. Stephen Ward sort de la Cour centrale de la Couronne britannique, où il vient d’être entendu en tant qu’accusé. Les policiers lui forment une haie qui lui permet de passer au milieu des photographes et des journalistes qui le bombardent de questions. Christine et Mandy sont-elles des prostituées ? Où sont ses amis célèbres ? Qui a payé sa caution ? Est-il un agent de l’Est ? Quel verdict espère-t-il ? En son for intérieur, il se dit que C’est le moment de vérité. Après ces mois de harcèlement, de déballages de caniveau, de mensonges plantés comme des banderilles, le monstre qu’ils ont créé attend l’estocade. Plus de sanctuaire. L’arène réclame la mise à mort. Où sont-ils les puissants, les profiteurs, les petites filles perdues qui lui mangeaient dans la main ? Plus d’ami, plus d’allié. On ne veut plus le connaître. Si on se souvient de lui, c’est seulement dans la lumière poisseuse du scandale. Maintenant la foule l’insulte : Ordure ! Pervers ! Traître ! Maquereau ! Sale rouge !



Stephen Ward monte dans la voiture qui l’attend et il regagne son dernier refuge, à Chelsea. Derrière les stores vénitiens, dans son salon, il s’assoit devant son enregistreur à bande Grundig TK-14 pour dire tout ce qu’il sait. Sa vérité est la vérité, mais il semble qu’il soit désormais le seul au monde à pouvoir l’entendre. Ce qu’il fera ensuite, dieu seul le sait. C’est son procès qu’il recommence. Il sera son juge le plus sévère. Et s’il s’avère qu’au bout du compte il est coupable… Il jette un coup d’œil à une affiche de tauromachie décorant son mur, où le torero a donné le coup de grâce à l’animal dans le dos duquel sont fichées plusieurs banderilles. Où commencent les histoires ? Il faudrait reprendre du début, mais le temps lui est compté, demain la justice aura parlé, ce sera fini. Il choisit comme point de départ de ce jeu de dupes une fin de matinée de janvier 1961, alors qu’il se trouve au volant de sa voiture, dans les rues de Londres et que la radio diffuse le hit de Julie London, puis de Cliff Richard. Il pleut sur Londres, ce crachin qui a fait la réputation de sa ville. Devant le Garrick Club, le voiturier prend sa Jaguar en charge. Il y retrouve Colin Coote, rédacteur en chef du très conservateur Telegraph, qui lui présente le capitaine Evgueni Ivanov, attaché naval de l’ambassade d’U.R.S.S.



En fonction de sa familiarité avec l’affaire relatée, le lecteur peut découvrir cette bande dessinée sans en avoir aucune connaissance, ou en avoir déjà entendu parler. Dans le premier cas, il fait connaissance avec Stephen Ward, ostéopathe de personnalités politiques et de riches citoyens, accusé par la vindicte populaire d’être une ordure, un pervers, un traître, un maquereau et un sale rouge. Il comprend que cette affaire est racontée avec le point de vue de cet homme, en toute subjectivité. Le personnage est présent dans la plupart des scènes à l’exception d’une vingtaine de pages consacrées à d’autres personnages, en particulier à Christine Keeler, et lorsqu’il se retrouve en prison. Dans la postface, le scénariste explique que : Le choix fait ici est de laisser la parole à celui qui tint le premier rôle dans un scandale entré dans les annales sous le nom d’un autre, le seul paradoxalement à ne pas avoir eu le temps de coucher par écrit sa version des faits. Il ajoute que : Stephen Ward fut la victime expiatoire, le bouc émissaire dont la fin opportune permit de cautériser dans l’urgence un certain nombre de plaies inquiétantes pour l’élite du Royaume. Le lecteur a bien conscience dès le début de lire la version des faits de Stephen Ward, avec ce qu’elle comporte de subjectif, et étant relatée à la première personne celui-ci se voit comme un être humain normal, pas comme un ignoble coupable.



Après la scène d’introduction, le récit reprend un déroulé chronologique, et le lecteur bénéficie de la présentation de Stephen Ward que fait Colin Coote au bénéfice de Evgueni Ivanov : l’ostéopathe d’hommes politiques, portraitiste d’une grande finesse, bridgeur décent, et peut-être entremetteur. Dans le même temps, il ouvre grand les yeux pour regarder autour de lui, pouvant se projeter dans chaque lieu, et ressentir l’ambiance de l’époque. L’artiste réalise un impressionnant travail descriptif. Il se nourrit de photographies d’archives pour donner à voir chaque environnement, les tenues vestimentaires de rigueur ou à la mode. Au fil des séquences, le lecteur se retrouve ainsi aux côtés des personnages dans les rues de Londres avec des voitures d’époque (dont la Jaguar de Ward), à attendre sur un banc dans Hyde Park, dans le village de Wraysbury dans le Berkshire, à circuler le long de la Tamise, dans les jardins d’un cottage luxueux proche du château de Cliveden à Taplow dans le comté de Buckinghamshire, et au bord de sa piscine, dans le quartier pas très bien fréquenté de Soho, à l’entrée du Marquee Club. Il les accompagne également dans les intérieurs : le douillet appartement de Ward au 17 Wimpole Mews, la salle à manger du luxueux Garrick Club, le Murray’s Cabaret Club et son spectacle de danseuses, différents pubs chics, un autre club de Soho avec des chanteurs noirs, un véritable manoir, une chambre miteuse de Brentford, une salle de cinéma, la salle de rédaction du Sunday Pictorial, une cellule de prison, la chambre des Communes, une salle d’audience au tribunal, une chambre d’hôpital. Pour chaque endroit, le dessinateur prend le temps de représenter les détails des murs, des décorations, des meubles, des aménagements, avec un investissement remarquable.



L’artiste fait preuve d’une aussi grande implication pour mettre en scène les différents individus : entre rendu parfois quasi photographique et simplification, sur la base d’une direction d’acteurs naturaliste. Le lecteur prend son temps pour savourer les robes de ces dames et les costumes de ces messieurs, y compris les uniformes des bobbies et la robe du juge. Il ressent pleinement la puissance de séduction de Christine Keeler, de son amie Mandy et d’une ou deux autres jeunes femmes. Il est sous le charme de la distinction des hommes, un peu distants, très chics sans ostentation. Il voit la différence de manière de se tenir entre les citoyens de la haute, et les gens du peuple, en particulier des clubs cosmopolites fréquentés par Christine. Sous le vernis de la bonne éducation, il peut ressentir l’intensité du désir des hommes, il succombe au charme de ces demoiselles qui savent très bien à quel jeu elles jouent. Sans en avoir conscience, le lecteur absorbe de nombreuses informations par les dessins : ce que font les personnages bien sûr, mais aussi le milieu dans lequel ils évoluent, les personnes qu’ils croisent et leur milieu social, leurs logements et leurs voitures qui sont révélateurs sur leurs revenus ou leurs richesses.



S’il ne connaît rien à l’affaire Profumo, le lecteur la découvre par les yeux de Stephen Ward, ne mesurant pas toujours le caractère polémique de telle rencontre, des enjeux politiques ou sociaux. Il note quelques repères historiques comme la mention du débarquement de la baie des Cochons en 1961, la crise des missiles de Cuba du 14 au 28 octobre 1962, ou des repères culturels comme le film Vie privée (1962) réalisé par Louis Malle, avec Brigitte Bardot. La scène du procès lui permet de comprendre la perception que le public a pu avoir de cette affaire, du mode de vie de Stephen Ward et de Christine Keeler. S’il connaît déjà l’affaire Profumo, il en mesure mieux les enjeux et les paramètres, et il peut comparer ce qu’il lit aux souvenirs qu’il en a. Dans sa postface, le scénariste indique que : Les fins connaisseurs du dossier ne manqueront pas de relever les libertés que s’accorde ce livre avec certains faits ou chronologie d’une telle intrication que des milliers d’articles et des douzaines d’ouvrages plus ou moins fiables ne sont jamais parvenus à les mettre au clair. Jean-Luc Fromental explicite également l’intention de son projet : montrer à quel point cette affaire résulte d’un engrenage hallucinant de hasards, d’accidents, de maladresses, de rancœurs personnelles, de conflits d’intérêt, de raisons d’État, de voyeurisme et d’autres facteurs trop ténus et imprévisibles pour les identifier tous. Il permet d’illustrer que : Aucune théorie du complot ne résiste au démontage d’un mécanisme si complexe. Le lecteur prend fait et cause pour Stephen Ward puisque c’est sa version qu’il découvre, et que les mœurs ont évolué depuis rendant son comportement normal et acceptable. Il voit une classe sociale privilégiée utiliser les moyens à sa disposition pour parvenir à une résolution qui ne les accuse pas. Dans le même temps, les Swinging Sixties prennent leur essor, remettant quand même en cause leur privilège.



S’il ne dispose pas de connaissance préalable sur l’affaire Profumo, le lecteur s’interroge sur le caractère un peu racoleur de la couverture, sur le titre cryptique. Il découvre alors une narration visuelle très fournie, avec une mise en couleurs profonde et confortable, pour un récit en apparence feutré, et sans pitié dans le fond. S’il connaît déjà l’affaire, il se remémore les faits, et les considère sous l’angle du principal condamné, avec une perspective sociale qui s’en trouve accentuée. Il prend la mesure de l’imbroglio défiant l’entendement, fruit de circonstances arbitraires, mettant en lumière l’impossibilité pour des êtres humains à concevoir ou mettre en œuvre un enchevêtrement aussi complexe pour aboutir à cette configuration. Magistral.
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Simenon, l'Ostrogoth

Lorsque l'on évoque Georges Simenon, la première image qui me vient à l'esprit est celle de Maigret, son personnage emblématique joué par Bruno Cremer que je regardais régulièrement sur France 2 lorsque j'étais petite...



C'est donc avec une certaine nostalgie que j'ai sollicité "Simenon, l'Ostrogoth" auprès de la maison d'édition Dargaud sur Netgalley France pour en apprendre plus sur la vie de l'auteur avant qu'il ne connaisse le succès au début des années 1930 avec l'écriture de ces romans policiers qui l'ont rendu célèbre.



J'ai trouvé la lecture de cette bande dessinée très intéressante et instructive. Ayant du mal à me plonger dans les biographies, je me rends compte qu'avec le temps, je me tourne de plus en plus vers des albums pour découvrir l'histoire de certaines personnalités. Grâce à un travail conjoint réunissant Jean-Luc Fromental, José-Louis Bocquet et John Simenon, le fils de Georges Simenon, nous nous retrouvons plongés dans une Europe d'entre-deux-guerres où le couple Simenon quitte la Belgique pour la vie parisienne en quête d'une notoriété. De par leurs passions pour l'écriture et pour l'art, les deux jeunes gens rencontreront de nombreux artistes ou personnalités comme par exemple Colette ou Joséphine Baker que l'on retrouve dans cet album.



Concernant les illustrations, j'ai beaucoup aimé le coup de crayon de Loustal qui offre une autre dimension au récit et qui nous permet de mieux nous faire découvrir une époque.



Je tiens à remercier les Editions Dargaud et Netgalley France pour ce plongeon historique que j'ai apprécié. Si vous souhaitez en apprendre un peu plus sur Georges Simenon ou les personnalités qu'il a côtoyé, vous vous régalerez de découvrir les notices biographiques et autres annexes proposées à la fin du volume comme ce fut mon cas.
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Le coup de Prague

En tout écrivain, il y a un espion qui sommeille.

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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Sa parution initiale date de 2017. Il a été réalisé par Jean-Luc Fromental pour le scénario et par Miles Hyman pour les dessins et les couleurs. Il comprend quatre-vingt-douze pages de bande dessinée. Il se termine avec un dossier de onze pages intitulé Dossier Greene, écrit par le scénariste, structuré en plusieurs parties : Graham Green l’ennemi intérieur, Elizabeth Montagu l’honorable rebelle, Le troisième homme, Quatre dans une Jeep.



Au début de l’année 1948, Elizabeth Montagu arrive en voiture à l’aéroport de Vienne. Elle n’était plus une gamine quand tout ceci est arrivé, mais elle avait gardé le romantisme, l’esprit d’aventure de la débutante que la guerre avait détournée d’un avenir doré écrit d’avance. Un peu actrice, un peu espionne, elle avait mis, depuis le retour de la paix, ses talents au service de la London Films, la compagnie de Sir Alexander Korda. Hiver 1948. Le plus froid de l’après-guerre. Un front sibérien ensevelissait Vienne sous un tombeau de glace. Sir Alex l’avait chargée d’accueillir G. à son arrivée de Londres. Son rôle était de le guider dans la capitale sous occupation des Quatre Puissances et de l’assister dans ses recherches pour l’écriture du film que Korda, Carol Reed et lui projetaient d’y tourner. G. et elle s’étaient croisés aux studios de Shepperton. Grande admiratrice de son œuvre, elle se réjouissait de ma mission. Une chose l’avait troublée. Dans un câble expédié de Brighton le jeudi précédent, G. annonçait un contretemps et lui demandait de télégraphier à sa femme : Bien arrivé – baisers – Graham. Il n’en fallait pas plus pour enflammer l’imagination d’une jeune femme romanesque. En l’attendant, ce soir glacial de février, elle se demande ce qu’il avait pu faire de son week-end volé.



Dans l’aéroport, Elizabeth Montagu fait un grand geste de la main en direction de Graham Green pour attirer son attention. Il vient vers elle, lui serre la main, en s’excusant de l’avoir obligée à braver le blizzard. Un photographe aux lunettes de myope s’est approché, et prend rapidement un cliché de l’écrivain, puis il leur tourne brusquement le dos et s’en va sans mot dire. Au retour de Wien-Schwehat, le silence de Green emplit l’habitacle de la voiture et Montagu n’ose pas proférer un son. Le spectacle des ruines accapare l’écrivain. Elle sait qu’il avait vécu le Blitz, dont les hasards de la guerre l’avaient protégé. Peut-être compare-t-il les blessures de Londres à celles infligées par l’ennemi. Elle lui avait déniché une chambre à l’hôtel Sacher, un exploit dans cette ville pleine de snobs en uniforme. Ils pénètrent dans le hall de l’hôtel, et un groom prend le sac de voyage de Green pour le porter et l’amener jusqu’à sa chambre. Elle lui demande comment il trouve la chambre. Elle lui semble un peu fraîche, mais il sort une bouteille scotch de son sac : le réconfort du pèlerin. Ils trinquent, en oubliant les officiels qui attendaient Greene au Blaue Bar. Ceux-ci échangent entre eux, se demandant ce que Greene vient faire à Vienne.



En fonction de sa familiarité avec l’écrivain Graham Greene (1904-1991), son histoire personnelle, son œuvre, le lecteur peut aborder cette bande dessinée avec différents niveaux de lecture. Le premier niveau correspond à un roman d’espionnage au début de la guerre froide, une opposition entre les pays du bloc de l’Ouest et ceux de l’Est, incarnée par les États-Unis d’un côté et l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) de l’autre côté. Un écrivain est en repérage à Vienne afin de trouver des idées réalistes pour son scénario, en particulier l’activité criminelle à laquelle doit se livrer un personnage, et des lieux remarquables pour l’action, comme une discussion à haut risque et une course-poursuite. Le lecteur n’a pas accès en direct aux pensées de l’écrivain ; il se retrouve à supputer à partir des observations que fait Elizabeth Montagu, et des suppositions qu’elle-même fait. Il se retrouve à participer à cette dimension ludique, échafaudant hypothèses. Le scénariste dose admirablement bien ses ingrédients : de temps à autre, le lecteur sent qu’il perd pied faute de l’apparition d’un nouvel intrigant dans l’histoire ; tout de suite après les commentaires de Montagu ou les remarques sporadiques de Greene ou d’un autre interlocuteur viennent lui apporter une information qui lui permet de reprendre le fil de l’intrigue.



La narration visuelle s’avère douce à l’œil : des contours discrètement arrondis, peu de traits secs, aucun cassant. Des couleurs elles aussi douces et souvent chaudes, un éclairage sans agressivité avec de temps à autre comme l’impression d’un projecteur bien orienté sur un visage par exemple, évoquant une mise en lumière telle qu’elle peut se pratiquer au cinéma. Pour un peu, un feuilletage rapide donne l’impression de dessins tout public, desquels toute agressivité a été gommée, jusqu’à aboutir à une apparence inoffensive. Pour autant, dès la première page, le lecteur ressent bien une représentation de la réalité très adulte. En l’occurrence, l’artiste fait œuvre d’une reconstitution historique très minutieuse, descriptive et dense. Sur ce premier dessine en pleine page, c’est le bon modèle d’avion, de voiture, de camion, d’uniforme militaire. La simplicité de la forme des deux bâtiments correspond pour autant à leur forme globale. Avec la troisième planche, le lecteur peut prendre la mesure de l’investissement de l’artiste dans la description des lieux : il ne manque par un montant, un chambranle, un luminaire aux pièces de l’aéroport. Il en va de même pour la chambre de Greene à Vienne, les mansardes sous les combles à Prague, les murs avec boiserie des cafés de Vienne, les tentures du club l’Oriental toujours à Vienne, les décorations sculptées des balcons de l’opéra Theater an des Wien, les cordages et décors dans les coulisses dudit opéra, les piliers et l’architecture intérieure de l’église Saint-Nicolas de Prague (Malá Strana), etc.



Le lecteur ouvre également grand les yeux lors des séquences en extérieur : les ruines de bâtiments bombardés à Vienne, une allée du cimetière Zentralfriedhof où reposent Beethoven et Salieri, une collision évitée de peu entre un tramway et une voiture, une course-poursuite à pied dans des ruelles pavées de nuit, une descente dans les larges égouts de la ville, un petit tour dans la grande roue du Prater, les rues de Prague envahies par la foule, la vue de la mer depuis Anacapri, le Capitol de Washington le temps d’une case… D’un côté, ces environnements correspondent aux repérages de localisations pour tournage ; de l’autre côté, Graham Green et Elizabeth Montagu (1909-2002) s’y déplacent ou les traversent pour se rendre à leurs rendez-vous, de manière tout à fait organique. Ils séjournent à Vienne, à cette époque, elle servant de guide en fonction des endroits qu’elle connaît, lui ajoutant quelques destinations en fonction de ses contacts. Ces déplacements et ces lieux engendrent une dynamique dans la narration. Il s’agit bien d’un récit d’espionnage, dont les deux principaux protagonistes ne sont pas armés, ne servent pas d’armes. Ils se retrouvent à deux reprises mêlés à une agression physique, dont un meurtre, pour autant ce n’est pas un récit d’action, plutôt une enquête dans laquelle le rôle et les motivations de l’écrivain sont à découvrir. D’ailleurs celui-ci fait observer à Montagu que : En tout écrivain, il y a un espion qui sommeille.



Le récit sera plus parlant pour un lecteur ayant une idée même vague de la carrière de Graham Greene, et ayant déjà entendu parler, ou vu, le film Le troisième homme réalisé par Carol Reed sur un scénario de Graham Greene, tourné en 1948 à Vienne, sorti en 1949. La bande dessinée se lit alors aussi bien comme un hommage à l’auteur, qu’au film. Le lecteur retrouve des éléments biographiques de sa vie, comme sa liaison avec Catherine Walston (1916–1978) ou son véritable passé d’espion au service du MI6 pendant la seconde guerre mondiale, et sa relation avec Kim Philby (1912-1988, Harold Adrian Russell Philby), officier du renseignement britannique. Il relève également les éléments du repérage de Greene à Vienne qui seront intégrés dans son scénario et figureront dans le film Le troisième homme, comme la grande roue ou les égouts de Vienne. Le scénariste se montre fin connaisseur de la vie et du film : dans le dossier en fin d’ouvrage, il fait référence à deux biographies de l’auteur, celle officielle établie par Norman Sherry avec l’aide de Greene, celle officieuse de Michael Shelden jetant un regard derrière la légende. En s’appuyant sur le premier niveau de lecture (une intrigue d’espionnage) et le second (la biographie et les repérages du film), les auteurs développent un troisième niveau de lecture : une analyse sur l’intention du scénario du film, s’avérant des plus convaincantes.



Une très belle couverture attire l’œil du lecteur, par son élégance, et sa composition en plusieurs plans appelant différentes interprétations. Les auteurs retracent un moment très précis dans la vie du romancier Graham Greene : son exploration de Vienne en 1948 pour nourrir le scénario du film Le troisième Homme (1949). La narration visuelle séduit le lecteur par son élégance sophistiquée et la rare consistance de sa reconstitution historique. L’intrigue s’avère tout aussi sophistiquée, mêlant espionnage, découverte de différentes facettes de Vienne, et intention plus ou moins consciente de l’auteur. Élégant.
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Un autre regard sur Blake & Mortimer : L'Ar..

Quelle déception !

Je n'ai rien contre Floc'h, dont les Bd excellemment british m'ont toujours plu.

Mais sa présence dans un Blake et Mortimer est une hérésie.

Car foin de E.P. Jacobs. Nul respect du à l'auteur. On assiste (écœuré en ce qui me concerne) à une recréation du mythe Blake et Mortimer version Floc'h : dessins imparfaits, lorsqu'ils étaient soignés avec Jacobs, textes limités (l'omniprésence du texte dans Blake et Mortimer fait partie du style Jacobs, que cela plaise ou non), dessins et vignettes énormes.

A tel point que Mme X, que nous appellerons Astrid, passant par là, m'a sorti : "C'est une BD pour malvoyants ?"

C'est pas faux...



L'histoire est quelconque. Mais ce que Floc'h en a fait n'a rien à voir avec Blake et Mortimer.

Quand on pense que ce type a osé dire en interview que tous ses prédécesseurs au dessin étaient des incapables sans personnalité. Coucouche pépère : il serait peut être temps d'avoir un peu de modestie.
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Blake & Mortimer, tome 29 : Huit heures à Ber..

J'ai un faible pour les personnages de Blake et Mortimer, et comme j'ai eu l'occasion de pouvoir lire ce nouvel album, je m'y suis plongé immédiatement, une fois n'est pas coutume.



De l'intrigue je ne dirai pas grand-chose sinon qu'elle se déroule largement dans le Berlin des années 1960.



Le graphisme est entièrement conforme aux albums originaux (je suppose que les auteurs appelés à travailler sur ces albums obéissent à une charte graphique particulièrement précise). Ce qui me plaît plutôt : la ligne claire c'est vraiment ce que je préfère en BD.



Au fond qu'importe que le scénario ne soit guère original, les personnages attendus : c'est tout de même très réussi !
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Simenon, l'Ostrogoth

Je l'avoue, je n'ai jamais lu Simenon.

Eh oui, ça existe...

Par contre, je connais Maigret, via le cinéma et Jean Gabin.

Pas totalement inculte quand même.

J'ai donc découvert avec plaisir les débuts de cet auteur prolifique, son entourage familial, amical, professionnel et...amoureux.

Cela m'a intéressée. Mais ai-je envie de lire Simenon maintenant ?

Ben non, pas plus qu'avant.
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Un autre regard sur Blake & Mortimer : L'Ar..

Ce n’est pas un bande dessinée de la Série “Les aventures de Blake et Mortimer” mais elle fait partie d’une série parallèle qui porte bien son nom : “Un autre regard sur Blake & Mortimer”. Après la version de François Schuiten, voici donc celle de Jean-Claude Floc'h.

Jean-Luc Fromental et José-Louis Bocquet se mettent donc au service de Jean-Claude Floc'h pour lui proposer un scénario sur mesure. Ce dernier n’a jamais caché qu’il préférait Hergé à Edgar P. Jacobs, et “Les bijoux de la Castafiore” représente pour lui la quintessence de la bande dessinée classique.



Donc dans cette épisode, il y a quelques différences stylistiques majeures : Les vignettes sont en grand format avec un trait assez épais, loin de la minutie et le détail de la série principale. Les couleurs sont en aplats cernés, et là, on se rapproche plus des vieux Tintin. Le papier est épais et texturé, consistant au toucher, les couleurs saturées, elles s’imposent. Les représentations architecturales sont très documentées et précises. La narration est aussi assez différente, il y a assez peu de didascalies alors que dans la série originale, elles sont au contraire omniprésentes et même redondantes. L’action reste longtemps en retrait, le scénario est assez classique dans sa construction et dans la thématique. Les différences sautent aux yeux, mais cette histoire reste tout de même très respectueuse de l'œuvre d'Edgar P. Jacobs.



L’action est située après “La Marque Jaune”, ça se passe à New-York, ça c’est nouveau par contre, et nos deux héros vont devoir déjouer un complot qui vise à mettre à mal la paix dans le monde, et bien-sûr, Olrik est impliqué dans l’affaire.



Le déroulement favorise les interactions entre les personnages, qui se croisent, se trompent, tergiversent, foncent, l’action véritable n'apparaîtra qu’à la toute fin, comme nécessaire parce que c’est une histoire de Blake et Mortimer, et comme superflue parce que l’intérêt se situe ailleurs, comme dans “Les bijoux de la Castafiore”, cela devient un jeu théâtral, à coup d’apparences, de mensonges, de rôles préparés à l’avance, un jeu du chat et de la souris savamment orchestré, comme une partie d’échecs ou comme dans “L’Art de la guerre” de Sun Tzu. À noter que le personnage de Francis Blake, souvent simple faire-valoir de Mortimer dans la série prend ici une autre place, il est un peu plus cynique et amer, il apporte quelques jugements péremptoires, une variation sur le personnage qui met un peu de piment à l’histoire, sans pour autant le dénaturer.



On a donc là un épisode de Blake et Mortimer qui pourrait parfaitement s’intégrer dans la série classique, assez élégant et racé, revendiquant clairement son appartenance à la “Ligne claire”, à la mise en scène théâtrale chère à Jean-Claude Floc'h, construit comme un jeu de piste ou une intrigue de cosy-mystery, et j’ai aimé…

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Blake & Mortimer, tome 29 : Huit heures à Ber..

Un nouveau trio d’auteurs pour cette série mythique : Antoine Aubin au dessin, qui s’y est déjà collé (tome 20 le deuxième partie de La Malédiction des Trente Deniers, et tome 22, L’onde Septimus), mais sa production est assez discrète, et au scénario, un duo improbable, José-Louis Bocquet que je connais principalement pour ses biographies avec Catel est associé à Jean-Luc Fromental dont j’apprécie surtout ses collaboration en albums pour enfants avec Joëlle Jolivet, on est loin du registre de la science-fiction ou de l’espionnage de notre célèbre duo britannique.





Le dessin est très fidèle à Edgar P. Jacobs, Antoine Aubin s’en rapproche encore plus, on retrouve quelques caractéristiques incontournable de la série originale, l’ambiance début des années 60, les représentations rigoureuses des villes, ici, Berlin tout particulièrement. Son trait est toujours un peu raide, mais moins que dans dans l’Onde Septimus. La colorisation rétro de Laurence Croix est très soignée. Les didascalies font aussi partie des caractéristiques de la série, souvent redondantes avec l'image, elles sont ici toujours aussi nombreuses, mais ne dérapent jamais vers le superflus. Je fais partie des fans de l’époque du vivant de son créateur, j’avais lu toute la série d’Edgar P. Jacobs dans les années 1970. et je ne conçoit pas un Blake et Mortimer sans cette prose insistante, je dois même avouer que quand elle est faite dans le style d’origine, je trouve ça assez jouissif : dans un Blake et Mortimer, il faut de la surcharge de texte !





L’intrigue fait appel à une petite part de science-fiction, avec un énième savant fou (j’adore les savants fous !) et beaucoup d’espionnage, faisant référence à l’épisode “La Machination Voronov”. Cet épisode est ancré dans l’histoire, avec certains évènements de l’époque, et cet aspect est vraiment bien exploité, avec un final à la hauteur des ambitions. Le rythme et l’action sont maîtrisés, du mouvement, des énigmes, avec deux lignes en parallèle, Mortimer d’un côté, Blake de l’autre. C’est un récit à la James Bond, mais qui n’écarte pas pour autant l’ambiance des Blake et Mortimer. Je trouve cet épisode réussi, distrayant bien mené, malgré quelques actions un peu trop rapide et trop faciles, en voici quelques uns qui m’ont un peu déçu : Ça aurait mérité quelques pages de plus.





Ce n’est sans doute pas le meilleur épisode de la série, mais je ne vais pas faire la fine bouche, cette lecture m’a donné du plaisir, j’apprécie de retrouver encore ce duo de personnages incontournables, dans un genre et un style que j’affectionne, et je ne vois pas ce qui pourrait affecter ma fidélité, je n’ai jamais été vraiment déçu.

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Une romance anglaise

Très rarement déçu par les romans graphiques Aire Libre, Une romance anglaise ne déroge pas à la règle. Quel savoureux cocktail d’espionnage, d’aventure, de thriller, de politique et disons-le de cul. DSK, Berlusconi et d’autres sont loin d’être les premiers, ici dans l’Angleterre du début des années 60, en pleine guerre froide, un scandale sexuel va voir se mêler une jeune mannequin qui sera à la fois maîtresse du ministre de la Défense et d’un attaché de l’ambassade de Russie. Comme si cela n’était pas assez, d’autres amants, viennent s’ajouter à l’équation.

Le nombre important de protagonistes demande un effort pour entrer dans le complexe récit mais une fois accroché, impossible de reposer cet ouvrage tant le scénario nous aspire.

Graphiquement, le travail est globalement réussi avec une bonne note pour les élégantes couleurs, néanmoins nuancée par des visages de personnages pas toujours réussis.
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Simenon, l'Ostrogoth

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Simenon, l'Ostrogoth de Jean-Luc Fromental, Jose-Louis Bocquet et John Simenon,

Le 24 mars 1923, Régine Renchon et Georges Simenon sont déclarés mari et femme, d'abord par le curé de l'église Sainte-Véronique puis par l'échevin communiste de la bonne ville de Liège.

Ces deux fringants jeunes gens – elle peintre déjà exposée, lui journaliste en herbe et aspirant romancier – ne vont pas s'attarder dans leur Belgique natale.

Les voici à Paris où, dans l'effervescence des très swing Années folles, ils se livrent corps et âme à l'esprit du temps et à la conquête de la gloire.

Tandis que Régine se déploie sur tous les fronts, celui de son art comme celui du soutien à la carrière de son époux, Georges devient en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire une véritable "machine à écrire", produisant à la chaîne des petits romans populaires pour financer la grande vie et les fêtes étincelantes qui attirent, dans leur appartement de la place des Vosges, le Tout-Paris bambocheur de l'époque..

Simenon, l'Ostrogoth est une bande dessinée qui nous fait découvrir Georges Simenon, avant puis aux débuts de la création de Maigret.

Je connais mal cet auteur, sa vie, son œuvre, même si enfant j'ai été bercé aux épisodes de Maigret à la télé car ma grand-mère adorait cette série.

Maigret oui il m'est connu mais pas Simenon, réellement.

Il est intéressant de découvrir le couple qu'il formait avec Régine, leur vie un peu dissolue.

J'ai aimé suivre ce couple lors de leur quotidien à cette époque, il y a cent ans. Une époque très différente de la notre, et pourtant c'est un ouvrage très moderne. Notamment dans la façon de penser des différents protagonistes. Ils avaient une liberté que nous n'avons plus.

J'ignorais que Georges Simenon avait écrit de nombreux textes sous des pseudonymes et qu'il écrivait autant. Quel rythme effréné pour gagner quelques sous !

On assiste à la naissance de Maigret, aux touts débuts du personnage sur les étals. Cela m'a beaucoup plu.

Par contre, je n'ai pas toujours accroché aux traits et à la colorisation, mais ça c'est très personnel comme ressenti :)

Simenon, l'Ostrogoth est une bonne bande dessinée, que je vous recommande et note quatre étoiles.

Encore une bonne idée de cadeau avec Noël qui approche.
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De l'autre côté de la frontière

Je me rends compte que j'ai totalement oublié de chroniquer la bande dessinée : De l'autre côté de la frontière de Jean-Luc Fromental et Philippe Berthet, découverte via net galley grâce aux éditions Dargaud.

Auteur de romans policiers, François Combe se rend en compagnie de Kay, sa secrétaire, au Cielito Lindo, établissement des quartiers chauds de Nogales, la ville frontière entre le Mexique et les USA, afin de s’y « documenter » auprès de Raquel, une jeune prostituée.

Ils tombent sur Jed Peterson, un ami du romancier, qui se montre très intéressé par la jeune fille.

La même nuit, cette dernière est sauvagement assassinée. Qui a tué ?

De l'autre côté de la frontière est librement inspiré du séjour que l’écrivain Georges Simenon effectua en 1948 dans la Santa Cruz Valley.

Cette bande dessinée m'a captivé. J'ai aimé les traits des dessins, certaines scènes sont vraiment fortes et criantes de vérité.

Les personnages sont très intéressants, ils ont une personnalité qui ne laisse pas indifférente et ils m'ont captivé.

L'histoire est très bien ficelée, l'atmosphère est angoissante à souhait.

Quand au dénouement, je vous avoue que je ne m'attendait pas du tout à ça !

Vous l'aurez compris, j'ai apprécié ma lecture et c'est avec plaisir que je mets cinq étoiles à cette très bonne BD policière, que je vous recommande.
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