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Citations de Jean Markale (301)


« La surface de la terre est vaste et beaucoup d’endroits en sont encore stériles. C’est là que tu dois aller. Ce sont ces terres incultes que tu dois féconder pour que mon œuvre soit complète. Et si cela ne suffit pas, fouille les entrailles de la glèbe : tu y trouveras des trésors et ce sera à toi de les exploiter. Et si cela ne suffit pas non plus, si toi et tes descendants manquez de matériaux pour construire le monde, consacre tous tes efforts à en découvrir d’autres. Et si toi et tes descendants venez à vous coucher sur le sol parce que vous êtes épuisés et que vous vous sentez impuissants à continuer l’œuvre que j’ai commencée, contemplez la nature avec ce qu’elle contient de mystères, de ressources cachées. Connais la force du vent, la puissance du feu, le déferlement des eaux, l’énergie profonde que recèle la pierre. Invente, invente des énergies qui t’aideront à triompher de ta faiblesse. Car, en te créant, je t’ai insufflé mon énergie. À toi de la mettre en pratique. »
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C’est pour contrer ce pessimisme farouche de l’évêque d’Hippone – un Berbère, on l’oublie trop souvent – que le moine breton Pélage, son contemporain, se mit à prêcher dans un sens tout à fait opposé, instaurant dans l’Église romaine une contestation théologique qui ne s’est jamais apaisée. En fait, la thèse de Pélage, qu’on appelle le pélagianisme, consistait essentiellement à nier la transmission du péché originel et à affirmer que l’ existant humain, créé libre par Dieu, était, grâce à son libre arbitre absolu, capable de se sauver ou de se damner sans intervention de la divinité ou de l’ ennemi , c’est - à - dire Satan. La querelle s’est étendue dans tout le monde chrétien mais, bien que rejeté et combattu, le pélagianisme n’a jamais été considéré comme une hérésie. Finalement, c’est la position de saint Augustin qui a pris le dessus, en particulier au moment de la Réforme, faisant du christianisme une religion tout entière bâtie sur la notion de « culpabilité » ce qui ne semble pas, à la lecture attentive des Évangiles, conforme à l’enseignement de Jésus.
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La tradition concernant Prométhée ouvre certes une voie vers l’espérance. Celle - ci deviendra, dans la doctrine chrétienne, une vertu théologale. Mais ce n’est pas le cas chez les Grecs de l’Antiquité où tout existant est voué à l’Enfer décrit par Dante, enfer à la porte duquel on peut lire cette phrase : « Vous qui franchissez ce seuil, abandonnez toute espérance. » L’espérance est un leurre, tel est le message qui demeure enfermé dans la boîte de Pandore. À moins que… D’où l’ambiguïté fondamentale du mythe de Prométhée.
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Le pivot de l’année religieuse et civile des Celtes peut être marqué par une ligne allant du 1er novembre au 1er mai (ou tout au moins à la pleine lune la plus proche de ces dates). Si Samain marque le déclin de l’été et l’entrée dans les « mois noirs » de l’hiver, la fête de Beltaine, aux alentours du 1er mai, marque la fin de l’hiver et l’entrée dans les « mois de lumière ». Beltaine est donc l’antithèse de Samain et permet de mieux comprendre son sens profond, c’est-à-dire son utilité et son fonctionnement.
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Les récits épiques et mythologiques irlandais fournissent d’abondants détails sur le déroulement de la fête de Samain, mais, trop souvent, ces détails sont présentés en désordre, – parfois hors de leur contexte – et même en contradiction.
Ainsi en est-il de la durée de la fête. En principe, il s’agit de la nuit de Samain, mais c’est une nuit symbolique que l’on retrouve évidemment dans la célébration d’Halloween, à partir du coucher du soleil, le 31 octobre. La durée réelle varie selon les textes. On dira ainsi « les trois jours de Samain », ou plutôt « les trois nuits de Samain », et l’on remarquera alors que ce décompte correspond étroitement à une brève indication recueillie sur le calendrier gaulois de Coligny, à savoir l’inscription – altérée, mais restituée, – Trinoux[tion] samon[i] sindiv[os], ce qui peut se traduire par « les trois nuits de Samonios commencent aujourd’hui ».
Mais, dans certains récits, il est également fait mention des trois jours avant Samain et des trois jours après Samain, ce qui revient à dire que cette fête dure sept jours.
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Au vu des observations qui ont été faites à ce sujet, on peut ainsi exposer les caractéristiques qui résument le rôle et l’impact de cette fête de Samain :
— Fête présidée par le roi et le druide.
— Présence obligatoire de tous les membres de la collectivité, toutes classes
confondues.
— Assemblée politique législative.
— Renouvellement des pouvoirs du roi.
— Assemblée juridique (résolution des conflits internes).
— Mise à jour de la mémoire collective (établissement des Annales).
— Renouvellement ou création de contrats économiques.
— Répartition des biens communautaires.
— Festin avec excès de nourritures et de boissons pour atteindre l’ivresse
sacrée.
— Musiques, chants et jeux rituels (sacrifices réels ou par substitution, feu
nouveau).
— Suspension symbolique du Temps.
— Contact intime avec l’Autre Monde.
Il s’agit donc d’une fête totale, au cours de laquelle, l’élément religieux imprègne toutes les manifestations, même celles qui paraissent les plus profanes.
Car tout débouche paradoxalement sur la vision du monde invisible. En quelque sorte, c’est néantiser la mort, même si habituellement, il y a une séparation entre les défunts et les vivants. Durant le temps de Samain, les humains voient les défunts, ceux-ci perdant provisoirement leur don d’invisibilité. On retrouvera ces
croyances à propos de la Toussaint chrétienne et des rites carnavalesques d’Halloween, mais quelque peu déviées par la lente évolution de la spiritualité aux premiers temps de la christianisation des peuples celtes.
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Le Druidisme s'est dilué dans le christianisme des premiers âges.
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L'attitude individuelle n'y a aucun sens si elle n'est pas intégrée à l'activité du groupe.
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Les dieux ne meurent jamais. Ils se transforment.
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déranger saunière était un prêtre inspiré
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la est le vrai secret
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En effet, le mot Halloween, incontestablement anglo-saxon, provient d’une contraction, sans doute populaire de All-(saints)-even, ce qui signifie littéralement « veille de tous les saints », avec un glissement de sens : « soirée sainte » ou « soirée sacrée ». La référence est on ne peut plus chrétienne. Et on ne peut plus explicite…
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Halloween est-elle une fête profane ou une fête religieuse ? La question se pose actuellement dans le cadre d’une société laïque qui part du principe que la vie quotidienne, et par conséquent civile et civique, et la vie spirituelle, autrement dit l’appartenance à telle religion ou à tel courant de pensée, n’ont aucun point commun puisque le citoyen est libre de penser ce qu’il veut. Ce principe est celui de la tolérance, mais d’une tolérance mal comprise. Car dans toutes les anciennes sociétés, la vie spirituelle n’était en rien séparée de la vie matérielle. Aussi n’y avait-il aucune distinction entre le sacré et le profane – deux termes qui n’avaient aucun sens – et l’on doit bien admettre qu’Halloween est une fête à la fois sacrée et profane.
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De plus, si les druides ne sont pas, au témoignage de César, soumis au service militaire, rien ne leur interdit de faire la guerre, à condition que ce soit de leur plein gré. Le druide éduen Diviciacos, partisan convaincu de l’alliance avec Rome, ne s’en prive pas. Le druide épique des Ulates, Cathbad, père du roi Conchobar, est présenté comme étant à la fois druide et guerrier. Il épouse d’ailleurs une femme-guerrière. Quant au druide mythique Mog Ruith, héros du Siège de Druim Damhgaire, même si ses combats sont magiques, il n’en mène pas moins une guerre acharnée contre les druides de ses ennemis.
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En fait, les innombrables statues de saints et les diverses figurations humaines qu'on découvre sur les chapiteaux, les bas-reliefs et les vitraux peuvent être considérées par ceux qui n'en connaissent ni l'origine, ni la signification, ni la fonction rituelle, comme des objets relevant d'un culte de forces surnaturelles représentées sous forme de dieux ou de déesses à visage humain. Autrement dit, en s'appuyant sur l'apparence, on peut sincèrement se persuader qu'une religion qui accueille dans ses sanctuaires une quantité invraisemblable de figurations humaines est une religion polythéiste, c'est-à-dire basée sur la croyance que l'univers est régi par de multiples divinités qui, les récits mythologiques en font foi, se livrent parfois à des luttes acharnées et sanglantes pour assurer leur domination au détriment des autres.
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Mais il ne faut pas s’arrêter à ce constat décevant pour les tenants de la chose écrite. Jules César est le premier à avoir non pas expliqué cet interdit, mais à l’avoir justifié sans le dire expressément. Quand il parle des druides, il affirme que ceux-ci enseignent les jeunes gens au milieu des forêts pendant une vingtaine d’années au cours desquelles les élèves doivent apprendre par coeur des milliers de vers. Et bien peu de ces élèves sont capables d’aller jusqu’au bout de ces études entièrement orales. La sélection des nouveaux druides (ou tout au moins des bardes et des autres membres de la classe druidique) se fait d’elle-même par élimination de ceux qui n’ont pas eu la volonté, le courage et aussi le talent, d’engranger ces connaissances pendant vingt ans.
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Cependant, au XIe siècle de notre ère, apparaît une réalité aveuglante,
tellement aveuglante que personne ne l’avait encore vue, à savoir l’existence de la femme à côté d’un être masculin. On dira que ce n’est pas nouveau, et que l’humanité en a eu conscience depuis l’aube des temps. C’est sûr. Mais ce qui est inédit, c’est que cela se passe dans une société chrétienne essentiellement bâtie pour des mâles, par des mâles, une société qui n’admet les femmes que pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire des êtres inférieurs. Le message de saint Paul, déformé par les Pères de l’Église, a été reçu, et il a été appliqué. Au début du XIe siècle, plus que jamais, la femme est la servante de l’homme en ce sens qu’elle aide l’homme à parvenir à la plénitude.
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La réflexion est importante dans la mesure où le phénomène nouveau de l’amour courtois ne peut que refléter ces tendances profondes. Il ne s’agit pas de satellisation, le terme connotant une conception d’un centre idéal, ou plutôt idéologique, autour duquel tournent des forces douées d’une certaine autonomie.
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Ce qui est très remarquable dans le bâtiment primitif de la Bastille, ce sont les mesures de sécurité : car la rue Saint-Antoine débouche directement au milieu de la forteresse. Il faut d’abord franchir une poterne extérieure, puis passer un pont sur le fossé intérieur. On pénètre alors dans la citadelle elle-même par une redoutable porte entre les deux donjons du centre. On traverse la grande cour et l’on sort par une étroite voie entre les deux tours du sud-est, on longe les deux donjons qui font face au faubourg et l’on traverse les fossés de la ville sur un pont levis. Il est donc impossible de sortir de Paris, ou d’y entrer, en échappant à une quelconque surveillance.
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Dans l’imagination populaire, qui, dans ce cas, a tendance à se confondre avec la propagande patriotique héritée de la soi-disant Révolution de 1789, la Bastille est liée intimement aux derniers rois Bourbons, à Louis XIV, Louis XV et au pauvre Louis XVI qui paya de sa vie l’incurie de ses prédécesseurs. Ce n’est pas l’époux timoré de Marie-Antoinette d’Autriche qu’on a conduit à l’échafaud, sur la place qui allait ironiquement devenir « la Concorde », mais réellement le « fils de saint Louis », avec tout ce que cela comportait d’insupportable pour la classe bourgeoise de l’époque, détentrice des moyens de production, des finances et par conséquent du pouvoir de décision.
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