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3.92/5 (sur 25 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : La Tronche , 1958
Biographie :

Jean-Michel Béquié est né en 1958 à La Tronche, Isère et vit dans le Vaucluse.
"Je suis né le 13 septembre 1958 à La Tronche, en Isère. Une partie de ma famille (maternelle) s'était retrouvée près de Grenoble après avoir quitté l'Algérie en 1956. Nouvel exil pour des gens qui venaient de Corse et, trois siècles plus tôt, avaient fui le Péloponnèse.
Quant à ma grand-mère paternelle, veuve après la guerre de 1914, elle était ouvrière dans une manufacture de tabac à Toulouse.
Souvenirs de glissades, de jeux dans la neige, de luge, accroché à mon père ou à mon grand-père. Trop froid, trop blanc.
Parfum de thym, d'olivier, de pierre sèche, on pousse plus au sud.
Enfance à Bonnieux puis à Cavaillon ; vie adulte à l'Isle-sur-Sorgue. Du nord-est au nord du Luberon. Trente-cinq kilomètres pour trente-cinq ans : pas un grand voyageur. Mais je ne désespère pas d'habiter un jour plus au sud (Ah, Cucuron !).
Enseignant en maternelle, trois enfants ; quoi d'autre ? Le désir d'écrire des romans - ou des textes qui y ressemblent -, à mon rythme. Apprendre, comprendre (et ne pas juger, ajoutait Simenon). Avancer à pas de fourmi ; chanter parfois néanmoins, et l'hiver et l'été."
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Source : http://auteurs.arald.org/
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Jean Michel Bequié : Charles


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Chaque souvenir qui me ramène à la maladie conserve sa douloureuse acuité. Mais d'autres me restent de ces derniers mois avec Charles qui, tout diminué qu'il fût, m'apportent encore du bonheur. Toutes les semaines qe nous passâmes ensemble chez nous conjuguèrent la souffrance et l'émerveillement. Je me souviens des couleurs, du grain et de la douceur de la peau, des intonations exactes des rires et de la voix. De crainte de voir un jour cela disparaître, j'ai fixé ardemment dans ma mémoire beaucoup de ces moments. Mais la puissance de l'oubli est terrifiante. Comme un torrent il emporte avec lui notre passé vers de rapides qui l'engloutissent et le broient. On n'a guère le temps de sauver que quelques objets, sans faire le tri, de les traîner sur la berge à l'abri. Ce qui est épargné est intact, ou presque, et, si l'image jaunit, elle conserve toute sa netteté. Mais l'ampleur de ce qui a disparu est si énorme qu'il n'est pas possible d'en faire le compte. Au bas de la chute, les eaux bouillonnent et grondent, avant de s'apaiser définitivement. [...] Si l'on retourne les yeux vers la lagune, les ténèbres arrêtent le regard à la surface de l'eau tandis qu'au loin les échos de la chute continuent de marteler notre échec.
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Ce sont des chevaux dans le désert, des oiseaux dans les sous-bois, les feuilles des fougères dans le vent. Des bruits épars, des voix qui s'élèvent, des fleurs qui se fanent. Les souvenirs s'estompent et les couleurs s'effacent, dans le cadre de bois verni le gris se mêle au rose comme si du cœur même de ce qui fut naissait le tropisme de l'oubli.
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Avec l'âge, ma pensée refuse les lignes droites. J'ai de plus en plus de mal à la mener d'un point à un autre. Je la perds au détour d'un mot, je la retrouve parfois plus loin.
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Frédéric parle, me donne des nouvelles de ses enfants – mes petits-enfants – mais cela l'ennuie, il le fait pour meubler le silence, atteindre l'heure à laquelle il a décidé de partir. Je le regarde extraire une cigarette de son paquet. Ses mains sont à l'image de ce qu'il est devenu ; on y trouve la fermeté sans la brutalité. La gentillesse également. Plus que de la fermeté il montre principalement de l'assurance, cette assurance dont il témoigne maintenant pour allumer sa cigarette : le briquet bien au creux de la main, le pouce soulevant le capuchon avant de tourner la molette. Frédéric est de ces hommes, dont je ne fais pas partie, qui correspondent bien à l'image que les enfants se font des adultes. [...] Je sens chez Gabrielle, derrière le mur qu'elle m'oppose, plus d'incertitude, et c'est ce qui me touche encore en elle.
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– Tu me trouves dure parce que je ne me prête pas à ton jeu. Ne comprends-tu pas que, si les couleurs se sont ternies, comme tu aimes à le dire, c'est que tes yeux sont fatigués ? Le voile ne recouvre pas les choses mais ton propre regard.

Je n'ai jamais parlé de la couleur des choses et sa phrase me blesse. Ou alors suis-je sénile au point de penser tout haut, de parler en dormant ? Gabrielle trouve toujours précisément la faille et coupe court à toute possibilité de justification.
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Je vous ai connus mes ancêtres mais, par le creuset d’enfants uniques répétés, je suis le dernier à vous porter en moi, je sais les lieux où vous avez vécu, ce que vous preniez au petit-déjeuner, quelles émissions vous aimiez regarder le soir à la télévision en mangeant un peu de compote de pommes préparée la veille, le parfum de l’après-rasage, celui des Craven A, le cendrier sur pied à côté du fauteuil, les aiguilles et la pelote de laine sur la table à côté des lunettes, tant de pull-over, d’écharpes, ne prends pas froid, comme dans la chanson, ces décisions, On va changer de maison, Lulu, la barque s’éloigne du Coudoulet en direction de l’île du Rouveau, le sac écru en toile de jute, l’odeur d’essence, le moteur qui cette fois accepte de démarrer, il me semble que, autant que ma vie, ce sont ces images qu’il me navre de savoir condamnées. À quoi bon toute cette agitation s’il n’en reste rien, pas même une empreinte dans la glaise. On vit et puis… Les vagues le soir effacent le château patiemment construit, débordent les illusoires fortifications, recouvrent les tours, mais au matin, hardi petit, seau, pelles et râteaux, on s’y remet, plus beau encore que celui de la veille, avec une tour nouvelle pour la princesse. 
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Aujourd’hui il le regrette. Pas seulement, comme c’est banal, arrivé à son âge, parce qu’il mesure à côté de quoi il est passé, les vies qu’il ne connaîtra pas, les identités qu’il aurait pu habiter, mais surtout car plus de trente années de son existence lui semblent une illusion, un rêve qui s’effiloche, dont, au fil du temps, subsiste de moins en moins de réalité. Son enfance, son adolescence retrouvent une puissance, une présence inattendues, elles sont là, à portée de main, il pourrait les toucher, elles sont hier, il pourrait se réveiller et elles seraient aujourd’hui, et il est là. Entre les deux, un grand vide, des années englouties comme si elles n’avaient été qu’un film dont il n’était pas acteur mais spectateur.
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Je ne sais même pas si mon cancer aura le temps d'être mortel. [...] Pour moi, le cancer arrive presque comme pour se moquer, prouver qu'il pouvait survenir, mais à son heure, comme, à la roulette, le numéro qui sort enfin, mais trop tard.
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Dans cinquante, cent ans nous serons tous morts, que vaudront nos griefs, nos rancœurs, nos amours même, vous m’oublierez et c’est tant mieux, mais pourquoi, alors que l’existence est si brève, si fragile, dépensons-nous tant d’énergie à nous combattre les uns les autres, nous blesser.
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