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Critiques de Jean Molla (333)
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Sobibor

J'étais en quête de romans pour ados de 15,16 ans....Ma recherche est fructueuse avec "Sobibor" !

L'écriture fluide de Jean Molla nous mène dans l'enfer de l'anorexie et parallèlement, du camp d'exterminatin de Sobibor et des atrocités qui s'y sont passées. Il y a donc une histoire dans l'histoire : d'abord la fille de 17 ans raconte comment elle en est arrivée à ne plus manger, et puis à s'empiffrer (même de nourriture pour chats...) et puis à vomir...La description de son état physique également est particulièrement effroyable !

Et puis elle découvre un cahier secret, car dans sa famille, il y a un GRAND secret. Et là, cela va déclencher une crise encore plus grave. Car outre l'horreur du camp, elle se rend compte que cela touche sa famille.

Vraiment, je recommande ce roman à tous les profs, à tous les parents d'ados entre 15 et 17 ans, ils vont découvrir un univers complètement étranger à leurs préoccupations quotidiennes, et un autre qu'ils côtoient peut-être...

Dans tous les cas, pour eux, cela provoquera une fameuse prise de conscience !
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Sobibor

Je ne ferai pas un long commentaire car tout a été dit déjà !

Comment ne pas être terriblement ému(e) à la lecture de ce récit prenant , poignant , sensible qui questionne sur le poids des non- dits dans les familles, l'indifférence terrible, les faux - semblants et les MENSONGES !

Il aborde deux thématiques très différentes, l'une le devoir de mémoire, le silence, la deuxième guerre mondiale et des secrets de famille enfouis épouvantables, l'autre : l'anorexie et la boulimie, un problème douloureux , difficile , délicat , qui entraîne tant de dégâts chez les jeunes filles , très rarement abordé en littérature , une annihilation de son corps, une sorte de victoire absurde de pureté et de triomphe sur l'image de soi , ( on se trouve belle ) avec toutes les conséquences désastreuses sur la santé, (souvent les parents ne s'en rendent pas compte..du moins , au début )

C'est une oeuvre magnifique lue d'une traite : captivante , glaçante, exemplaire , que chacun devrait lire, à conseiller à des ados , peut- être mais pas avant 15_ 16 ans .......Et pour tous les âges, bien sûr .

Je croyais avoir lu pas mal de livres sur les camps d'extermination ........

Un Ouvrage que je ne connaissais pas ........dont le titre m'a interpellée à la médiathéque !
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Sobibor

Je vais me permettre une lecture psy. de ce livre avec la théorie de Serge Tisseron sur les secrets de famille :



La première génération est dans l'indicible , Jacques Desroches et Anna , Jean Lachaval et Mamouchka, auteur de crimes et complice. Ils ne disent rien de leur passé. En tout cas verbalement, mais ils expriment des choses, par la musique, par leurs expressions corporelles (en particulier Mamouchka qui montre de la douleur et se ferme aux questions), par le choix des prénoms, par les lapsus, les rêves...etc... le secret filtre, il suinte et se transmet.



La seconde génération est dans l'innommable, ils ne sont d'ailleurs pas nommés à aucun moment. Le père d'Emma, médecin, a un don exceptionnel pour ne jamais poser de question, aucune interrogation sur ce qui arrive à sa fille, sur un symptôme qu'il devrait pourtant au moins pouvoir définir, mais il y a là comme une zone vide, d'impossibilité à nommer. Et Emma pointe bien que le silence de sa mère est lié à l'attitude son père.



La troisième génération est dans l'impensable. Puisqu'elle ne peut pas penser, le symptôme s'installe et donne un sens à tous les éléments que malgré eux les grands parents et parents ont transmis de leur histoire.



Emma dit bien, et c'est important, que chaque histoire est singulière et qu'il ne s'agit de poser le postulat que tous les enfants anorexiques ont eu des grands parents bourreaux
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Sobibor

Au centre de cette histoire brûle un secret de famille. Un secret caché dans le journal d'un nazi ayant participé à l'oeuvre d'extermination du peuple juif au camp de Sobibor.



Emma souffre d'anorexie mentale. On suit le déclenchement de ses crises et en parallèle le parcours qui la mène vers la découverte de l'horreur. « Est-ce qu'on peut savoir ce qu'on ignore ? » le corps d'Emma prouve que oui. Les mots tus creusent un vide et ce vide dénonce.



« Ce n'est pas ma fonction qui me dicte ce que je dois faire. » Ce sont les mots du directeur du supermarché où Emma vole des paquets de gâteaux. Alors que d'autres, pendant la Shoah, exerçaient leur fonction de SS, perdant toute humanité, étouffant leur conscience, en se laissant dicter leur conduite.



« Zakhor ! » : « Souviens-toi » en hébreu. Mot qu'un vieil homme juif prononce regardant le SS froid et implacable dans les yeux. Des mots qui se plantent dans le regard de l'homme à l'uniforme impeccable. Et des mots qui traversent les générations pour ne pas oublier.

Ne pas oublier comment on fabrique des monstres. Des monstres qui sont aussi capables d'aimer, de se fondre dans l'oubli, la négation. Si on oublie, les monstres reviennent.



Comme le dit Emma : « Mais la plupart du temps, mon esprit devient de glace et reste à la surface des mots. Je peux réciter mais je ne comprends rien. » Il faut continuer à en parler, même si les mots sont incapables de traduire dans toute leur noirceur les faits, pour que Sobibor, et tous les autres camps, existent encore dans les mémoires.



« Voici le jour en trop : le temps déborde »

Le passé déborde sur le présent, il nous fait mal, mais il raconte ce que nous sommes capables de faire, ce que nous devons éviter à l'avenir.



Un très bon roman sur la mémoire, le mensonge, le silence.

Le dossier à la fin du livre est intéressant.

J'aime particulièrement la planche de Tardi parue dans le quotidien Libération (27 janvier 2000), illustrant l'ouverture à Stockholm du forum international sur l'holocauste et la mémoire.

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Sobibor

Un livre touchant et très bouleversant! On part d'une adolescence anorexique vers les traumatismes plus profonds de la Shoah...
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Felicidad

Felicidad, ou un hommage assumé à Blade Runner.

En effet, les ressemblances sont beaucoup trop troublantes pour être un hasard, et beaucoup trop marquées pour n'en faire qu'une simple copie.

On y retrouve les même ingrédients :

- une enquête policière ayant pour cadre un futur où des êtres créés par des biologistes sont les nouveaux esclaves. Ces « parumains » vont rapidement faire preuve d'une véritable conscience,

- un flic désabusé qui va vite se détourner de son enquête,

- un univers régi par les castes...

- un monde où le bonheur « obligatoire » n'est qu'une façade,

Ça donne une œuvre peu originale, mais qui tient correctement la route. Un livre qui pourra convenir à un large public.
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Coupable idéal

Coupable idéal de Jean Molla, Rageot

Le jeune Mathieu est épileptique, et se sent souvent inférieur aux autres, il n'est donc pas étonné que son ami Henri soit sorti avec la fille de ses rêves et pas lui. Mathieu a tout de la victime, et quand le corps de M. Bédard dont le fils Quentin a disparu, est retrouvé assassiné, il a tout du coupable idéal! Ses empreintes sont partout sur les lieux du crime, il y était d'ailleurs, car son ami Henri lui avait donné rendez-vous devant la maison de Bédard. Or, quand son ami Henri est lui aussi découvert mort, la tête et les mains fracassées à coups de marteau, Mathieu ne sait plus s'il est sain d'esprit ou un fou dangereux qui ne contrôle pas ses actes.

Un petit policier sympa, avec une intrigue simple qui plaira aux plus jeunes (j'avoue que moi j'avais trouvé la solution, enfin le meurtrier, même si je ne comprenais pas son mobile!). L'auteur fait de nombreuses références à des auteurs modernes et des thrillers d'aujourd'hui qu'il est agréable d'identifier.
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La revanche de l'ombre rouge

Quand je pense que j'ai failli ne pas l'acquérir...

Ç' eut été bien sot, convenons-en.

La revanche de l'ombre rouge (voyez le clin d'œil...) fait partie de ma toute dernière razzia à la librairie d'Émmaüs.

Le volume est joli et coloré, bien imprimé et la 4e de couv' m'a donnée, in-extremis, alors que je m' apprêtais à quitter, l'envie de compléter le sac déjà bien chargé.

Celui-là n'aura pas dormi dans un de ces piles à lire qui montent vers mes plafonds. Ah que non!

J'ai donc dégusté les huit friandises fantastiques de ce beau recueil, qui ont l'élégance et le bonheur de pouvoir se lire chacune d'une petite traite!

Et même si ces histoires ne sont pas pour de vrai, certaines d'entre-elles fichent quand même un peu les jetons (Et Horusfonck de se retrouver voici cinquante ans comme en train de lire certains maîtres de l'horreur...).

Certaine armoire n'ont pas finies de se refermer ni certain téléphone de terrifier!

Horusfonck des lectures diverses et variées, recommande donc!





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Sobibor

Un livre de plus sur les camps et l’horreur nazie ? Non, un livre nécessaire, une fois de plus. Un livre lu en parallèle de mon fiston qui, à son jeune âge (en classe de 3ème), en est encore à découvrir un passé qui lui semble invraisemblable.



Emma ne mange plus. Plongée dans l’enfer de l’anorexie, elle cherche des réponses à des questions qu’on refuse d’entendre. Fille unique d’un couple bourgeois avec qui elle entretient des relations distantes, elle trouve complicité et réconfort auprès de sa grand-mère, Mamouchka. Pourtant, elle sent de manière viscérale que cette dernière lui cache quelque chose, surtout depuis qu’elle l’a entendu prononcer dans son sommeil des noms de personnes inconnues et un autre, Sobibor. Le silence de sa grand-mère la ronge, encore plus lorsque cette dernière décède. Sobibor… Emma sait très bien ce que ce nom recouvre : un camp d’extermination en Pologne, aujourd’hui disparu. La découverte d’un journal intime caché dans les affaires de sa grand-mère va enfin lui apporter des réponses qui dépassent ce qu’elle aurait pu imaginer.



« Sobibor » : livre sur l’horreur nazie, sur les camps d’extermination, sur la Shoah. Mais aussi livre sur la mémoire, le mensonge, la lâcheté. Sur les secrets de famille qui vous bouffent la vie alors même que tapis et tus, on sent leur poids, omniprésent. Un silence trop épais et trop lourd à supporter, des questions qui restent sans réponse. C’est cela qui, au début, rend Emma malade. C’est la découverte de la vérité, ensuite, qui l’achève avant de la libérer.



Jean Molla, dans ce roman au succès critique et populaire, nous offre un récit très fort, abordant les pans obscurs de l’ère nazie. Dans ce livre destiné aux adolescents, tout est dit et bien dit. L’auteur réussit à mêler habilement l’histoire familiale d’Emma à la grande, passant en revue les principales étapes de l’extermination des Juifs à travers l'histoire de Jacques Desroches et du camp de Sobibor. Seul le personnage du directeur du supermarché m’a semblé être de trop, son rôle m’apparaissant totalement invraisemblable. Mais il y a cette phrase qu’il prononce : « Ce n’est pas ma fonction qui me dicte ce que je dois faire »… Et là, tout est clair. L’auteur permet au lecteur – et à Emma - de réfléchir à cette notion de responsabilité et renvoie les bourreaux face à leurs actes : tout le monde a le choix d’agir en son âme et conscience, quelle que soit sa fonction.



Un très beau roman, recommandé par le Ministère de l’Education nationale pour les classes de Troisième, à juste titre.

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Sobibor

Sobibor a longtemps vécu une petite vie tranquille, posé sur une étagère de ma bibliothèque, et j’avais même fini par l’oublier. Comme je souhaitais rassembler tous les livres que je possède sur le thème de la Seconde Guerre Mondiale et, par la même occasion, compléter mes ressources, je suis retombée dessus et je me suis empressée de le lire. Sobibor mêle de manière assez surprenante, ou du moins inédite par l’entrée qu’il propose, la petite histoire – celle d’Emma qui souffre de troubles alimentaires – et la grande Histoire – celle de millions de Juifs assassinés. Alors qu’elle vient de perdre sa grand-mère, Emma déniche chez cette dernière un vieux carnet dissimulé sous une pile de linge. Ce carnet est en fait le journal intime d’un dénommé Jacques Desroches. Au fur et à mesure de sa lecture, Emma va découvrir l’horreur des camps et mettre au jour un secret familial qui va l’anéantir. Les allers-retours entre le présent et le passé sont très intéressants : on a, d’un côté, la parole émue et réfléchie d’une adolescente sur l’horreur que nous connaissons tous, et, de l’autre, la froideur stupéfiante et abjecte du récit de Jacques Desroches. J’ai personnellement été davantage happée par la lecture du journal – j’ai d’ailleurs réalisé que j’avais lu assez peu de choses sur le camp de Sobibor –, mais je trouve que l’ensemble est une réussite, à quelques détails près, notamment la fin qui m’a laissée perplexe mais qui invite incontestablement à la réflexion.


Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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Sobibor

De la folie intime à la folie à l'échelle humaine, il n'y a qu'un pas que Jean Molla franchit avec talent pour nous conter l'histoire d'Emma, souffrant d'anorexie. A force de ténacité, elle parviendra à faire émerger son identité de femme d'un embrouillamini familial des plus sombres.

Si c'est sa grand-mère qui détient la clef des nombreuses questions qu'elle se pose, c'est seule qu'Emma devra trouver les réponses au risque de chambouler la respectabilité de sa famille.



Encore un cas d'école, car outre l'aspect romanesque de ce roman joliment mené, on trouve là encore une excellente illustration de ce que vient colmater la pathologie mentale. Si elle s'ancre dans le présent, elle s'enracine toujours dans les générations précédentes et véhicule souvent ce qui ne peut se dire. Ici, elle s'attaque au corps et renvoie, comme un miroir, l'image de celui d'Emma, décharné, à ceux, squelettiques aussi, qui hantaient les camps nazis.



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Que justice soit faite

Un roman policier qui se lit très vite.

J'ai été attirée par le cadre de l'histoire. En effet, elle se déroule dans le collège de Mortagne. Le documentaliste, M Larreteau, s'aperçoit que des livres sont découpés au cutter. Certains livres se voient amputés de quelques mots. Blague de collégien? Vandalisme? ou quelque chose de plus grave?

M Larreteau s'ouvre de ce problème à l'inspecteur Campin. Mais peu de temps après il est retrouvé mort, un assassinat déguisé en suicide.

L'inspecteur Campin mène l'enquête mais aussi une collégienne, Julie, passionnée de romans policiers.
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Sobibor

Un livre poignant que l'on lit d'une traite. On pourrait penser "encore un livre sur les camps de plus!" ou bien " encore un livre sur l'anorexie de plus!" Mais Jean Molla marie avec brio les deux, il relie passé et présent avec pour trait d'union le mensonge.

Les mots sont parfois durs, toujours marquants. C'est un très bon roman, merci au CDI du collège et surtout aux élèves du café littéraire de me l'avoir fait découvrir !
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Sobibor



" Au coeur des êtres comme au coeur du temps humain, des secrets que l'on s'efforce d'escamoter. Des abîmes de noirceur. Ce livre pour essayer de les dissiper." Ainsi s'exprime l'auteur.



Ce n'est pas un livre de plus sur l'horreur de la Shoah. C'est le regard d'une jeune fille d'aujourd'hui, elle-même en souffrance, sur le passé familial, qui lui est révélé par l'intermédiaire d'un vieux journal intime, découvert dans les affaires de ses grands-parents.



C'est à travers elle, le devoir de mémoire, la nécessité de ne pas oublier tous ces cadavres, Sobibor, oui, un si joli nom , un village polonais, mais celui en fait d'un camp d'extermination. Dont il n'y a plus aucune trace. Comme si ce lieu de mort n'avait jamais existé.



C'est l'anorexie, qui mime le dégoût, le rejet des comportements familiaux horribles, incompréhensibles, c'est le vomissement de toute ce poids des secrets, la volonté de s'alléger, de crier, de se libérer. Emma est forte malgré sa fragile apparence. J'ai été en complète empathie avec elle.



Je compte faire lire ce roman à ma classe de troisième. C'est un texte dur mais nécessaire, qui , j'espère, saura les toucher, les faire réagir. Qui les bouleversera. Comme moi.
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La fille aux semelles de plomb

Il ne reste plus que 3 semaines avant la rentrée scolaire...il est temps que je « fasse mon marché ».

Quelle laide expression, n’est-ce pas, pour qualifier le choix d’univers susceptibles de faire vibrer, rêver, réfléchir mes futurs élèves de 15,16 ans !

Mais c’est vrai que le temps presse, et je me suis juré d’ajouter encore quelques romans à ma liste déjà bien fournie.



Jean Molla ? Pourquoi pas ! J’avais lu « Sobibor » qui m’avait beaucoup plu, et même davantage.

« La fille aux semelles de plomb » ? Eh bien non !

Non ! C’est décidé, c’est catégorique.

Je sors de cette lecture nauséeuse, engluée dans un ennui profond et énervée, ce qui est paradoxal, non ?

En effet, l’héroïne m’horripile au plus haut point : c’est une jeune fille de 17 ans TRES belle qui, selon la formule consacrée, a tout pour être heureuse (famille aimante, intelligence) mais qui, comme tous les gens très beaux, n’arrête pas de se regarder le nombril... Elle se soupèse, se tâte, se dit qu’elle n’est pas heureuse, qu’elle est incapable d’aimer. Elle ment continuellement à son entourage pour s’inventer une vie plus spéciale. Elle ment particulièrement à ceux qu’elle croit aimer.

Elle a juste une passion : le théâtre et tout ce qui concerne l’écriture. Ce qui donne lieu à de belles réflexions quelquefois, je l’accorde.

Et puis une relation spéciale se crée avec son professeur de français...Spéciale, oui, j’ai déjà employé ce mot, car cette fille est différente, plus compliquée qu’une élève habituelle, plus tourmentée et beaucoup plus égocentrique.



Même le style de Jean Molla ne m’a pas fait décoller, c’est dire...Je l’ai trouvé plat, sans fioritures, sirupeux même !



Je termine quand même par un joli passage, un des seuls qui m’ait un peu réveillée, quoiqu’il soit typique des réflexions entendues à l’adolescence :

« Peut-on admettre que la vie soit immense et qu’on ne puisse en grignoter que quelques misérables miettes ? Peut-on fonder son existence sur le renoncement ? A quel âge est-ce que l’on cesse de se révolter ? A quel âge est-ce que l’on déchausse les semelles de vent pour enfiler les semelles de plomb ? »

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Felicidad

Ce roman entre polar et science-fiction montre l'être humain dans quelques-uns de ses pires excès et donne une idée de notre société telle qu'elle pourrait être dans quelques siècles.

Certes, l'idée de départ n'est finalement pas d'une grande originalité, avec la création de "parumains", qui ne sont rien de moins que des clones, et qui se révoltent contre leur condition d'esclaves.

On déplore aussi le point de vue un peu trop détaché du narrateur ; en effet on a du mal à s'attacher au héros, sur la personnalité duquel, mis à part tout ce qui est lié à son métier d'enquêteur, on sait finalement peu de chose.



Cependant, le récit est bien mis en place, on apprécie notamment la façon dont l'histoire et les sentiments du héros se mêlent à son enquête, faisant de celle-ci une sorte de quête personnelle, et l'épilogue qui apporte l'espoir tout en restant crédible dans le contexte de l'histoire.

Finalement, le récit est court, mais complet, avec un environnement, à la fois proche et différent du notre, bien mis en place, et des personnages aux caractères définis, qui ont tous quelque chose à apporter à l'évolution de l'histoire. En outre, le concept du Bonheur est subtilement décortiqué tout au long du récit, au fil des reflexion du héros au sujet d'une "société parfaite" et des moyens déployés par les politiciens pour controler les Citoyens (surveillance permanente, propagande,...), ce qui donne matière à reflechir, même dans le contexte de notre société actuelle.



De plus, la société "parfaite" qui nous est présentée dans ce roman semble pleine de failles, avec une classe d'humains privilégiés, des parumains soumis, mais en plus des humains "enclavés" vivant dans la débauche et la misère, considéré comme indigne du droit au bonheur obligatoire. Cela pose la question de l'égalité; certes, les citoyens considèrent que les parumains n'ont pas de sentiments, mais ils ne ressentent que de l'indifférence, voir du mépris à l'égard des humains défavorisés, bien que ce ne soit pas le sujet principal du roman.



En conclusion, ce roman donne matière à reflechir dans beaucoup de domaines, à travers une enquête prenante et bien racontée, mais les émotions sont présentes et la révélation finale apporte la réponse à une question qui se pose tout le long du livre.

Comme le dit l'auteur, «Felicidad n'est en définitive que le miroir déformant de notre société. Il ne reste à espérer que ce que j'y décris restera de l'ordre de la fiction»
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La revanche de l'ombre rouge

Première LC de l’année scolaire avec ma fille de 13 ans (et RosenDero pour m’encourager ^_^ ). Je dois avouer qu’à première vue la liste fournie par son professeur ne m’avait pas du tout emballée… Finalement, ce recueil de 8 nouvelles fantastiques m’a agréablement surprise.



J’ai trouvé les deux premières nouvelles sympathiques (« Le portable noir » et « Un talent diabolique! ») mais sans plus.



« La revanche de l’ombre rouge » m’a beaucoup plu : et si vous étiez le héros d’un livre, oseriez-vous remettre votre vie entre les mains d’un écrivain ? Tant que ce n’est pas George R. R. Martin, ma foi, pourquoi pas ? Quoi que…



« Le centre aéré » m’a un peu fait flipper. A raconter aux enfants avant de les envoyer en colonie de vacances.



« Un amour immortel » était une très bonne histoire, je pense que c’est celle que j’ai préféré. Un veuf éploré évoque un démon pour négocier une heure avec son épouse adorée. Il ne demande pas n’importe laquelle mais celle qui précède son horrible meurtre resté inexpliqué alors qu’il était à l’étranger.



« Léa » est une histoire de vampire un peu dans la même veine que les deux premières.



« Rien de pire que les histoires dont on connaît déjà la fin » avait bien commencé mais j’ai été un peu déçue par la chute.



Gardons le meilleur pour la fin avec « L’armoire ». Ce n’est pas la nouvelle que j’ai préféré mais celle qui selon ma fille fait « flipper sa race ». Un couple achète une armoire pour mettre dans la chambre de leur fils… et comme de bien entendu, l’armoire est maléfique.



Dans l’ensemble ce n’était pas mal du tout et j’ai trouvé ma fille bien enthousiaste. C’est l’âge où on joue à se faire peur… c’est drôle il paraît. Du coup je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander avant de dormir si elle avait bien fermé son armoire… (avec l’expression et la voix de circonstance bien sûr). Oui oui, je sais, je suis une méchante maman.



Les LC mère-fille c'est quand même amusant ^_^







Challenge défis de l’imaginaire (SFFF) (77)
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La revanche de l'ombre rouge

J'ai bien aimé ce petit recueil de nouvelles fantastiques / horreur que je n'aurai jamais lu sans une lecture commune avec Fifrildi :)

En tout, 8 histoires, totalement prenantes et aux chutes souvent inattendues (surtout quand on met ce recueil en contexte et que l'on sait qu'il s'agit d'un ouvrage estampillé jeunesse ou tout au moins souvent destiné à être lu par de jeunes lecteurs).

J'ai trouvé l'horreur du fantastique assez cruelle et ironique, bien loin des happy ends souvent réservés aux enfants.

Comme chez les maîtres du fantastique, on retrouve des entités non humaines et malveillantes, des objets (livres ou même téléphones portables) maudits, du désespoir et de la folie ... D'ailleurs, "Un amour immortel" ou "l'armoire" sont assez dérangeantes, même pour un adulte ^^

Bonne pioche, un peu rassise sur la forme, mais fonctionnant sur le fond !

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Sobibor

Peut-on aimer quelqu'un, et à plus forte raison une personne de sa famille, malgré ce qu'il est ? C'est la question clé contenue dans ce roman intense de 200 pages et à laquelle le personnage principal va chercher une réponse, SA réponse.



Emma Lachenal, 18 ans, va mal depuis le décès de sa grand-mère qu'elle aimait tant : elle est devenue anorexique et sa maigreur est effrayante, elle n'est plus scolarisée, ne parle plus à ses parents, vole dans les magasins et fait une tentative de suicide. Elle cherche à comprendre qui était sa grand-mère et le passé mystérieux enfoui de celle-ci. Quand Emma trouve un journal intime dans les affaires de sa Mamouchka, elle ne peut pas supporter d'avoir vécu dans l'ignorance et le mensonge et décide d'aller demander des comptes à son grand-père.



Je sors de cette lecture sous le choc, ce roman est vraiment très fort et ne m'a pas du tout laissée indifférente. Je lis volontiers des livres sur ce thème de la Seconde Guerre Mondiale mais celui-ci est vraiment à placer en haut de la pile !

J'ai vraiment été touchée par la lecture du journal intime de Jacques Desroches contenu dans ce roman où il décrit son engagement et son rôle dans le camp d'extermination de Sobibor avec détails. Les scènes décrites glacent le sang, même si par ailleurs on a pu lire des scènes similaires dans d'autres œuvres. L'antisémitisme ici prôné par Desroches fait vraiment horreur et ses tentatives de justification paraissent monstrueuses.

Le retournement de situation à la fin du roman m'a totalement surprise, je ne m'y attendais pas du tout et c'est très bien trouvé de la part de Jean Molla. Cela explique beaucoup d'éléments qui se trouvent éclairés sous un jour nouveau et dramatique.

Je relirai ce roman avec plaisir car il est vraiment réussi et bouleversant. Je pense qu'il peut être lu par un lectorat adolescent ou d'adultes.
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Sobibor

Sobibor est le nom terrifiant d'un secret de famille, ce qu'on appelle la transmission par la psychogénéanalogie, ou comment dans le silence se transmet l'histoire cachée sur les descendants. Alors ils souffrent sans savoir pourquoi. Mais savent, au fond, que quelque chose est là, leur échappe.



C'est ce que vit cette adolescente au travers de l'anorexie. Le symbole est évident : le corps souffrant et décharné de l'anorexique rappelle celui des déportés des camps de concentration et d'extermination...

C'est le corps qui parle avant que des mots puissent se dire.



J'ai aimé cette histoire même si son côté un peu scolaire et pédagogique me fait dire qu'elle se destine peut être davantage à des ados et trouverait certainement un intérêt à être analysée à l'école.



Ce livre m'a vraiment fait penser à "L'origine de la violence" qui en reprend les composants. Une bonne lecture.
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