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Critiques de Jean-Patrick Manchette (429)
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Le petit bleu de la côte Ouest

J'aime assez les romans noirs, les "polars", et cela faisait un moment que je souhaitais rencontrer Jean-Patrick Manchette, notamment grâce aux lecteurs de Babelio.

Si chaque auteur a son style, je n'ai cependant pas souvent la sensation de lire quelque chose de "différent", je ne sais pas si cela tient au rythme ou au traitement des personnages, ou encore à la qualité du scénario, mais je dois dire que j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les aventures de Georges Gerfaut.

Cette histoire, elle est à la fois extraordinaire et cependant crédible, les réflexions et états d'âme de gerfaut sont basiques et complexes en même temps, ses réactions sont à la fois cohérentes et tantôt étonnantes, son regard d'ancien militant de gauche devenu "bourgeois" sur ces concitoyens est acéré et plutôt cynique.

Cette histoire a un côté déjanté, improbable et pourtant ça marche, cela fonctionne à merveille !

Si vous secouez le tout vous obtenez le "Petit bleu de la côte Ouest" et ma foi, c'est assez réussi dans son genre en plus d'être inattendu.

La psychologie de Gerfaut est difficile à appréhender, c'est le genre de type qui ferait les délices d'un apprenti psychologue, cela-dit, si un type normal est confronté à une tentative d'assassinat sur sa personne, il peut se passer beaucoup de choses dans sa tête, cela peut même se révéler extrêmement passionnant.

Tout commence par une bonne action, Gerfaut prend en charge un blessé sur la route et le dépose à l'hôpital, il repart la conscience tranquille avec le sentiment du devoir accomplit, il sera bien mal récompensé...

C'est assurément une belle rencontre, je compte lire ensuite "La position du tireur couché".
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Les yeux de la momie

"Je portais une balle de révolver dans la poche. Quelqu'un m'a lancé une Bible. La balle m'a sauvé la vie !"

(Woody Allen)



Rien à voir avec le livre de Jean-Patrick Manchette, mais on va parler de cinéma, et je me dis que dans un film, cette scène pourrait avoir beaucoup de charme !

Les chroniques de cinéma de Manchette sont parues dans Charlie Hebdo à peu près au moment où le magnétoscope commençait à être considéré par les cinéphiles comme une formidable innovation technologique. Je ne me souviens même pas où a fini le mien... Et il n'y a pas si longtemps que son successeur, le lecteur de DVD, a décidé que son temps est pareillement révolu, en refusant obstinément de continuer à lire quoi que ce soit. Paix à son âme ! Le coeur lourd, j'ai mis aussi dans un carton tous mes films B, collectionnés avec passion des années durant. L'indescriptible "Funny Man" (avec C. Lee !), pas mal de Draculas (en commençant par celui de Murnau qui ne s'appelle même pas Dracula mais Orlock, à l'ancienne manière allemande), "L'autre enfer" (possession diabolique au couvent !!), "La furie des vampires" germano-espagole (le comte Valdemar est à la fois un vampire et un loup-garou, ce qui vous fait deux monstres pour le prix d'un !), quelques Coscarelli, Argento et Tobe Hooper... J'ai versé une larme sur un truc au titre très prometteur d'"Asphyx", que je n'ai même jamais vu. Mais doit-on vraiment regretter, puisque de nos jours on peut facilement trouver un tas de merveilles similaires sur internet, comme par exemple ce chef d'oeuvre russe nommé "Chelovek-Amfibiya" ? Difficile à dire...



En tout cas, Manchette serait d'accord sur le fait que la télé ne remplacera jamais le grand écran et un confortable fauteuil rouge dans une salle obscure. Pendant les deux ans qu'il écrivait ses chroniques (1979 - 1981), il y avait passé du temps, et même s'il est absolument impossible de connaître ou de retenir tous les films dont il parle, cette intégrale restitue très bien l'esprit du cinéma en France à la fin des années 70.

Parfois on a l'impression qu'il a passé la séance à dormir, pour expédier ensuite le film en question par deux phrases assassines, et pour certains films c'est bien le cas. Mais plus on avance dans ses chroniques, plus on réalise que derrière sa plume souvent trempée dans du vitriol, son cynisme débonnaire et son je-m'en-foutisme apparent, il y a une véritable culture cinématographique. Une culture assez rare, même ! Et l'ensemble fait une bien divertissante lecture pour occuper ces soirées où il n'y a rien à la télé.



L'époque de ces chroniques est une époque de survivants de la nouvelle vaque : Chabrol, Truffaut, Rohmer, Godard (qu'il n'aime vraiment pas !), Varda, Pialat... que des grands noms qu'on ne voit plus que dans "Le cinéma de minuit". Comme disait Coluche, "le cinéma français vit de ses comédies, et récompense ses drames". Manchette a toujours un petit mot gentil pour chacun, parfois même une analyse plus poussée, qui l'oblige ensuite à répondre au courrier de lecteurs indignés. Même cela a changé, de nos jours on peut s'indigner bien plus vite et gratuitement, tout en économisant un timbre. Mais c'est aussi une époque où les films esthétisants côtoient des westerns (encore de facture classique), des films d'horreur à petit budget et des films porno, tandis que de l'autre côté émergent les "jeunes réalisateurs prometteurs", comme Lucas, Spielberg ou Scott. Et Manchette vous parle aussi bien d'"Alien" que d'un affreux film gore de Lucio Fulci, de "Lolita" de Kubrick, d'"Elephant Man" de Lynch, ou des films de Hitchcock. Et de Kurosawa, très intéressant, j'ai failli oublier ! Lui, il n'oublie rien, même pas les fanzines et les publications artistiques consacrées au 7ème art.

C'est aussi une époque où on pouvait voir des reprises des films anciens (pour la plupart sous-titrés); où les petites salles organisaient des soirées thématiques et des cycles consacrés aux différents pays ou différents réalisateurs. A la fin des années 90, il en restait encore quelques unes à Paris, même si on ne lançait plus de riz pendant la projection de "Rocky Horror Picture Show", et on a soigné sa mise en allant voir "Easy Rider". Certaines de ces salles avaient à peine trente places, ce qui était pile-poil le nombre de personnes désireuses de voir les films de Théodore Dreyer. Je crois que ce ne serait plus rentable, mais j'espère me tromper.



Et pourquoi seulement 4/5 pour ce riche document écrit par la plume inimitable de Manchette ? Il y a d'abord la couverture, digne du pire film de Lucio Fulci : l'artiste numérique a transformé le visage de l'auteur de ces chroniques en surface ravagée par des strates géologiques, a rajouté de nombreux traits noirs évoquant des vers qui s'acharnent sur un cadavre, et a couronné le tout par des lèvres d'un improbable et effrayant carmin draculéen, et par la chevelure qui fait penser au pelage hirsute d'un loup-garou. Il faut dire que ça fait son petit effet, et j'étais assez soulagée de découvrir la véritable photo de Manchette sur le rabat. Puis, je suis vraiment déçue que Manchette n'éprouve aucune sensibilité envers les esthétisantes vapeurs verdâtres (parfois aussi jaunâtres ou rougeâtres) qui remplissent les films de Dario Argento. Il a utilisé de ces mots... ! Et pareil pour le "Le Choc des titans" de Desmond Davis, un film on ne peut plus formateur pour la jeunesse, car c'est la première fois de ma vie où j'ai vu à quoi ressemble un Kraken ! Mais sans rancune (et Manchette ne peut rien pour la couverture), c'est juste que le livre est très compact, et il vaut mieux doser la lecture, en dégustant une chronique par-ci, par-là.

Une bonne initiative de l'éditeur d'avoir rajouté un index de tous les films cités à la fin du livre.

(P.S. : Mille mercis à P. et à J. pour leurs efforts joints concernant l'envoi de cette divertissante et instructive lecture !:)
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Laissez bronzer les cadavres !

J'avais découvert et apprécié Jean-Patrick Manchette avec "Le petit bleu de la côte ouest", c'est donc tout naturellement que j'ai décidé de poursuivre avec son premier roman, écrit à quatre mains avec Jean-Pierre Bastid.

Je dois pourtant avouer qu'avec ce titre à la "San Antonio", qui fleure bon le roman de gare à deux balles, je n'étais pas trop emballé, on a parfois des a priori...

Pour commencer, j'ai aimé la préface, l'auteur par lui-même, sympa et instructif, d'ailleurs, je pourrais même me contenter de citer Jean-Patrick Manchette en guise de billet :

"Eh bien, je dois dire que nous sommes arrivés à remplir 240 pages avec pour toute matière, à partir de la page 40, des gens qui rampent dans la pierraille et se canardent. Sur le plan du travail, c'était passionnant et hilarant".

Je vais quand même faire l'effort d'exprimer un ressenti, j'ai adoré !

Le tout m'a donné la sensation d'un vaudeville en plein air, humour et argot des années 70 en prime, sauf que là, on tire à balles réelles et que l'appât du gain peut mener aux pires extrémités.

Une histoire qui vaut avant tout par sa galerie de personnages pittoresques et assez caricaturaux ainsi que par un rythme endiablé avec des chapitres courts ou très courts, un roman chorale (très noir) dont l'action se déroule en 24 heures, avec une chronologie très rapprochée entre chaque chapitre.

Une lecture prenante de bout en bout, et un tout très cohérent, le style de Jean-Patrick Manchette est décidément atypique. Je ne compte pas m'arrêter là !
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Le petit bleu de la côte Ouest

Ce Petit bleu de la côte Ouest, Manchette nous le sert saignant et cuit à point tour à tour!

Le pape de néo-polar va faire vivre un enfer inoubliable à son héros des seventies: Georges Gerfaut, cadre aussi aisé que sans histoire. Enfin, sans histoire jusqu'à ce que Georges porte secours à un blessé...

Pour les deux tueurs chargés d'éliminer Gerfaut, cela ne va pas s'avérer être la routine espérée: Il est coriace, voire très coriace, le Georges!

Sur fond de remugles de dictature sud-américaine et de malodorantes magouilles, les 184 pages de cette Série Noire N°1714 sont l'assurance d'un bon moment de lecture hard-boiled en french touch! Un "circuit court" du polar à ne surtout pas dédaigner lorsqu'on le trouve dans l'une ou l'autre édition. Miam.

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Mourir d'aimer

Mourir d’aimer. D’abord un film sorti en 1971 avec Annie Girardot. Ensuite ce livre en 1972. Mais surtout une histoire vraie de Gabrielle Russier, morte d’avoir aimé un jeune lycéen mineur fin des années soixante.



Ce livre, paru en 1972 relate l’histoire de Danièle, 32 ans, prof et de Gérard, 17 ans, en plein bouillonnement sous mai 68.

Si on se replace à l’époque, on devine facilement l’émoi et le vent que cette histoire d’amour a provoqués autour d’elle. Aujourd’hui, on ne s’offusque plus d’aimer qui on veut quand on veut et comme on l’entend. Tout est permis ou presque et la liberté d’esprit a le vent en poupe.



J’aurai pu aimer cette histoire si les sentiments avaient été plus modernes et exacerbés. J’ai trouvé que cette histoire d’amour manquait cruellement de chaleur. Aucun détails, aucune description sentimentale, tout se passe en arrière plan au niveau de l’entourage de Gérard qui juge et fait tout son possible pour empêcher cette histoire. Ce qui amène les protagonistes à se cacher dans des cliniques psychiatriques, derrière les barreaux d’une prison ou dans une maison de retraite. La souffrance de Danièle se devine mais reste à mon sens bien trop distante et froide pour rentrer en empathie.



Mourir d’aimer, je l’imaginais dans sa forme figurée avec des cœurs qui battent fort, s’épuisent, saignent, pleurent alors que ce titre ne brille que dans sa forme littérale.
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Le petit bleu de la côte Ouest

Ce néo-polar est une petite pépite.Il nous dépeint la société des années 1970 avec en toile de fond une sombre histoire de course-poursuite. Le héros ne trouve d'ailleurs d'autre issue que de revenir à son point de départ, peut-être n'existe-t-il d'ailleurs pas d'autre alternative. Le plus de ce livre : ses références au jazz West Coast, et surtout le style inimitable de Manchette qui ne décrit que des faits. A vous lecteurs de comprendre ce qui n'est pas dit.
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Le petit bleu de la côte Ouest  (BD)

Il est cadre commercial. Il mène une vie tranquille et bien rangée, jusqu'à ce qu'il sauve la vie d'un accidenté de la route.

Entre deux tueurs à gage, le délitement de son couple et le poids de sa vie sans espoir, George Gerfaut est pris entre toutes les tenailles, notamment celles de la plume âpre de Manchette dont la rugosité narrative nous envoûte totalement, et le dessin de Tardi, dont la ligne rude offre un complément superbe à l’écriture.

Dans un noir et blanc classieux, sur fond d’une intrigue classique, les auteurs photographient le portrait d’une France en négatif, qui n’est pas si révolu que cela...Magistral !



Lu en novembre 2017.
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La position du tireur couché

Dix ans que vous faites le même métier ! Et vous voulez arrêter aujourd’hui !



Martin, je vais peut-être vous poser une question bête, mais ce n’est pas un peu difficile d’arrêter son job comme ça, du jour au lendemain, non ?



En fait, vous devez déménager aujourd’hui même! Sans avoir à faire les cartons…

Evidemment, c’est pratique sur le coup, mais je ne vous dis pas quand il faut tout racheter après. Pas grave, ha bon…



Vous allez perdre également votre petite copine Alex ! Et votre chat Soudan en prime… Ha, vous comptez récupérer une ancienne copine, Anne, que vous n’avez pas vue depuis dix ans… et qui est mariée.

Pourquoi pas ? C’est un challenge excitant ! Pas gagné d’avance mais excitant, c’est sûr…



Heureusement, vous avez mis un paquet de pognon à l’abri, bien au chaud chez un banquier qui fait fructifier théoriquement votre argent. Sauf que… C’est sûr, les gestionnaires de fortune, ils privilégient avant tout votre fortune et ensuite ils font ce qu’ils peuvent avec la gestion.



Moi, est-ce que je peux vous aider ? Je peux tout juste vous donner quelques euros. Vous savez, les romans aux Editions Rivages, ça me coute une fortune !



Et votre ancien patron Cox ne veut pas que vous arrêtiez votre boulot? Vous allez donc devoir vous cacher… Monsieur Terrier ! (son nom est bien Martin Terrier, sans blague) Mais appelez la police !



Hum, votre métier était illégal ! Alliant précision, sang-froid et détermination... Et vous ne laissiez jamais de témoin qui pouvait vous identifier…



Gloups… Ecoutez. je pense qu'il faut se détendre un peu en buvant un coup. Vous savez, j’ai particulièrement aimé « Le petit bleu de la côte ouest » de Manchette où des tueurs, en maillot de bain rayé, essayaient de faire la peau à ce pauvre Georges Gerfaut. Bon, c'est sûr, il était plus une cible débout mais Georges s'en plutôt bien tiré en fin de compte. Vous pouvez faire de même !



Quoi, je dois tout de même vous donner mon avis sur « La position du tireur couché » ?



Bon, quitte à mourir, je préfère vous dire la vérité. Ce roman est un très bon cru mais reste un ton en dessous du petit bleu de Gerfaut. Dans les deux cas de figure, vous voulez tout plaquer comme « L’homme qui voulait vivre sa vie » de Kennedy, mais je préfère le fugueur amateur Gerfaut pisté par les tueurs fous au professionnel froid et intouchable que vous êtes. Mais je ne me suis pas ennuyé une seule minute avec vous, je vous assure !



Vous me laissez partir malgré tout ! Je ne vous fais pas la bise mais le cœur y est. Je vous promets de plus jamais fréquenter un bar cité dans les bouquins de Manchette.



Avant de se dire adieu, j'avais une dernière question à vous poser sur votre ancien métier. En football, on adore les brésiliens ou les argentins pour leur virtuosité. Dans votre milieu, on est plutôt fan des Colombiens, du Mexicains ou des Russes ?



Non, mais c'était une blague... Oui, de l'humour noir... Ecoutez Martin, c’était un plaisir de discuter avec… un tueur à gages…heureusement retraité. Portez-vous bien !
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Le petit bleu de la côte Ouest

Maçacestchouette, ce Manchette !



Oui, oui, vous allez me dire qu’on ne moque pas des grands noms, décédés qui plus est. Néanmoins, je me permets une petite entorse au règlement car j’ai vraiment été séduit par l’écriture de cet auteur français des années 70-80.

Auteur, que dis-je, écrivain, traducteur, notamment de Westlake, critique littéraire, journaliste, j’en passe et des meilleurs. Manchette est également un passionné de Jazz dont le titre « Un petit bleu sur la côte ouest » s’avère être un morceau de jazz dans le roman, peut-être inventé par l’auteur en référence au blues américain.



Mais, pour le moment, je cède la parole à Zazie qui se met dans la peau du héros du roman, Georges Gerfaut, cadre commercial, marié deux enfants, qui tourne en rond sur le périf’ parisien à 145 km/h pour échapper à sa propre existence :



♫ Je tourne en rond, je tourne en rond.

Je suis un homme plein d’ambition

Belle voiture et belle maison

Dans la chambre ou dans le salon

Moi je tourne en rond, je tourne en rond.

Je fais l’amour et la révolution

Je fais le tour de la question

J’avance, avance à reculons

Et je tourne en rond, je tourne en rond.♪



Et puis, un jour, quittant la région parisienne pour Troyes, Georges Gerfaut assiste incrédule à un accident de la route, poursuit son chemin ni vu ni connu et enfin, pris de remord, retourne sauver la personne blessée sur le bord de la route. Gerfaut dépose alors la victime aux urgences de l’hôpital de Troyes et quitte les lieux sans même communiquer son identité aux médecins… Hum, hum…



De retour en famille, Georges Gerfaut prépare déjà le voyage au bord de la mer en Charentes non loin de chez sa belle-mère qu’il … haït tant. Après les quelques heures de voiture et la visite de l’hideuse location retenue par la belle doche, rien de mieux que plonger une tête dans la mer ; oui l’océan atlantique pour les puristes.



Et devinez ce qu’il advint de notre homme :

a) Un requin, s’étant trompé de Réunion, tente de faire qu’une bouchée de Georges Gerfaut,

b) Deux tueurs musclés et beaux gosses en maillot de bain agrippent Georges Gerfaut et essaient en vain de le noyer,

c) Georges Gerfaut, se croyant sur le périf, fait des ronds dans l’eau à 145 km/h et déclenche une mini-tornade en bord de mer,

d) Tout simplement, Georges Gerfaut ne s’est pas suffisamment mouillé la nuque avant de rentrer dans l’eau et est foudroyé par une hydrocution.



Bien entendu, je comprends parfaitement que vous hésitiez fortement entre toutes ces réponses tout à fait crédibles, hormis peut-être la b) j’en conviens.



Toujours est-il qu’après cet évènement, Georges Gerfaut ne peut plus tourner en rond et doit fuir pour de bon sa famille ! A vous de découvrir la cavale de notre cadre dynamique en lisant le roman…



Hep, hep… Je devance même vos interrogations les plus folles à propos de Georges.



Cherche-t-il à s’éloigner à jamais du requin mangeur d’hommes ? A-t-il une peur paranoïaque des tornades tempérées de France ? Georges évite-t-il tout contact avec à l’eau dorénavant ? Ou encore, mais assez peu probable, veut-il échapper à la mort certaine des deux tueurs à ses trousses qui auraient un contrat sur sa tête ?



Lisant habituellement plutôt des romans américains, j’ai été séduit par le style et la construction de ce livre de Jean-Pierre Manchette. La première partie, que j’ai relue après la fin du roman, est particulièrement intrigante et permet d’embrouiller avec finesse le lecteur. Manchette, tel le petit poucet avec ses blancs cailloux, laisse suffisamment tomber d’indices au passage pour nous plonger dans un brouillard de suppositions au sujet de Georges Gerfaut et de son entourage.



Jusqu’au bout, j’ai été happé par ce roman noir, assez court et rythmé, qui ne fait pas de sentiments et délivre une course-poursuite des plus enivrantes. Un très bon moment de lecture que je recommande chaudement, excepté pour ceux qui ont peur des requins, des tornades ou de l’eau bien entendu.



♫ « Pour ma peine, ma punition », ma prochaine cible sera ‘La position du tireur couché’ du même auteur. « Moi je tourne en rond, je tourne en rond » ♪

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Morgue pleine

En 1973, Jean-Patrick Manchette se décide à créer son détective privé à lui, à peu près au mitan de ses romans policiers. Pas qu'il en ait écrit tant que ça, d’ailleurs, car contrairement à ses modèles américains, il était tout sauf un stakhanoviste de la Remington.

Bref, l’ancien gendarme Eugène Tarpon, un nom le plus banalement con possible, apparaît dans son cinquième polar. Associé à une narration à la première personne, justifiant quelques épanchements introspectifs qui rompent avec le style factuellement clinique habituel.



L’exposition est désopilante. Manchette aligne les poncifs du genre (le privé au fond du trou) avec un bonheur teinté d'une ironie nihiliste réjouissante. À tel point que quand l'intrigue démarre, on regrette que ça ne dure pas plus longtemps.

Heureusement, l’humour ne disparaîtra pas totalement. Le poulet en chef s’appelle le commissaire Coquelet. Une bande de pieds nickelés gauchistes fait un passage… remarqué. La beauferie sous diverses formes s'en prend plein les quenottes. Les clichés du genre se font délicieusement allumer, notamment en les poussant à des extrêmes qui les rendent surréalistes (« l’homme qui pleure »).



Bref, Manchette s’amuse et nous amuse. Il se moque de tout, jusqu’à lui-même, par exemple en appelant les frères Grimm à la rescousse pour démolir une scène qui aurait pu être poignante. Ou en dézinguant joyeusement les tentatives d’explication psychanalytique des mobiles de l’assassin.

Et même si le titre est justifié par le nombre de cadavres, ça n’a finalement de noir que la couleur de la jaquette.
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Les yeux de la momie

« Naguère, le cinéma était fait par les riches, pour les pauvres. A présent, il est toujours fait par les riches, mais comme les pauvres restent devant leur télé, le cinéma est fait pour les cadres. »

Ça démarre fort, ces Yeux de la momie, chroniques hebdomadaires de cinéma parues dans Charlie Hebdo de 1979 à 1982. Et ça se lit dare-dare, avec beaucoup de plaisir.

Manchette a le sens du verbe et de la phrase qui fait mouche. Et il a une grande culture cinématographique, aime tous les cinémas, parle de nouveautés, de classiques qui ressortent sur les écrans, de fanzines, de magazines, de romans, avoue qu'il n'a pas revu certains films depuis longtemps.

Mais ce qui frappe, c'est sa grande liberté de ton, son je-m'en-foutisme de bon aloi, il assume ses propos, argumente ses critiques, et relaye parfois les quelques courriers de lecteurs fulminants qui lui sont adressés au journal. Et oui, c'était le temps du courrier des lecteurs et non des procureurs 2.0 rendant des verdicts sans argumenter ni confronter les points de vue.

Manchette s'intéresse à tout, aime Hitchcock, Gene Tierney, Ida Lupino, s'emmerde devant les films néoréalistes, déteste Godard…

Du coup, on a envie de revoir des tas de films, on note les titres de ceux que l'on ne connait, on se marre quand il lamine avec talent des auteurs (Semprun), ou des oeuvres que l'on aime (Le Tigre du Bengale et le Tombeau hindou), et on admire ses analyses (Hawks, Hitchcock par exemple, bigrement intéressant).



Petit florilège, pour les nostalgiques des critiques qui ne riment ni avec copinage, ni avec publicité:

« Au temps où Costa-Gavras et Jorge Semprun, et Montand, ont entrepris de critiquer le stalinisme dans L'Aveu, ils ont choisi de porter à l'écran le témoignage d'un homme d'appareil maltraité par ses collègues, le témoignage d'un stalinien, le témoignage d'un menteur." (L'Aveu)

« A part ce que l'on savait déjà (Brooke Shields est mignonne, Nestor Almendros est un bon directeur de la photo), c'est bougrement vide et emmerdant, quelque part entre Walt Disney, Connaissance du monde et Paic Citron. » (Le Lagon bleu)

« Un lecteur, Alain Cangina de Cestas, s'insurge vivement (je veux dire qu'il me traite de con) parce que j'ai suggéré que Marguerite Duras ne sait pas écrire. Il tient qu'elle « a fait avancer la littérature comme personne ». Je suis en réalité, d'accord avec ce lecteur, et aussi avec le Roi Blanc de la Traversée du miroir; qui notait: « Il n'y a rien comme manger du houblon quand on s'évanouit. » Ce lecteur pense que je n'aime pas Hiroshima mon amour, j'étais au contraire impressionné de constater que c'est un film considérable, alors que son texte, sur le papier, est presque aussi ridicule que du Paul Eluard (ce qu'il y a de bien avec les grossières provocations, c'est qu'elles sont grossières). »



De plus, Les Yeux de la momie est doté d'une préface signée Gébé et surtout d'un Index de films et de noms cités.

Je remercie les Editions du Wombat et Babelio pour l'envoi de cet ouvrage reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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Le petit bleu de la côte Ouest

Georges prend la route, direction la West Coast. Saint-Georges-de-Didonne. La radio branchée fip 514, Dave Brubeck au piano. Les étoiles swinguent, la lune bleue est absente. C'est le noir, cool jazz blue moon. Cadre plus ou moins dynamique, Georges fonce à travers la nuit, le périphérique, l'A10. Et voilà, ce qui devait arriver arriva. Le saxophone de Paul Desmond entre en jeu, propre, net. Le grand jeu, cool... Ambiance western, entre deux morceaux west-coast. Mais Georges dans tout ça ? Oui on a essayé de le flinguer, façon tontons flingueurs, avec le silencieux qui fait tchouk ! Mais cadre chanceux, il s'en réchappe. Faut toujours se méfier d'un cadre. Il sombre dans la nuit, plaque tout, pour où ? On ne se remet jamais tout à fait d'une virée à Saint-George-de-Didonne.



Donc, Georges Gerfaut... il en est où le Georges ? Il s'est arrêter dans un troquet, fume des gitanes sans filtre, un Ricard peu d'eau au comptoir. Et puis après. Chut ! la chute est encore loin, d'autant plus que Gerry Mulligan entame son solo, au baryton. La nuit n'est pas finie. La nuit, fip 514 distille toujours ses airs mélancoliques au milieu de la nuit, du cool et du jazz pour cadres. C'était d'ailleurs un autre temps, un temps où les affiches de Gitanes s'affichaient sur les panneaux publicitaires des abribus, un temps ancien où les femmes, même jeunes, s'appelaient encore Eliane. Chauffe Gerry, chauffe. Ses mélopées réchaufferaient toutes les culottes des Eliane, même celles qui ont plus de trente ans. C'est la puissance de son gros saxo, elles fondent, elles mouillent, elles rougissent. Moi aussi, Dave Brubeck reprend le tempo. All the things you are.



Le petit bleu de la côte Ouest, c'est du cinéma, des seventies et du jazz. La nuit, la lune. Il swingue, Georges. Il flingue aussi. C'est aussi ça l'esprit West-Coast à Saint-Georges-de-Didonne.
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La position du tireur couché

Mon premier Manchette, certainement pas le dernier.



Martin Terrier possède un nom passe-partout, pratique pour un tueur de son acabit.

Blindé de chez blindé, faut dire que le business est non imposable, il décide, comme ça, tout de go, de quitter l'organisation puis de retrouver son amour de jeunesse à qui il avait demandé de l'attendre une paille, dix p'tites années.

Tendre naïveté, va.

Fort de sa détermination, c'est empli de confiance qu'il s'en alla proposer son nouveau projet de vie à ses employeurs.

Fonce, mon frêle ingénu, fonce.

Sans problème, s'entendit-il répondre, pour peu que tu remplisses un ultime contrat avant la quille.

Seulement voilà, on est pas chez Darty, et son contrat de confiance allait très rapidement avoir des relents de piège à con.



Nerveux, épuré jusqu'à l'os, ce tireur couché fait mouche.

Fastoche, lorsque tout comme moi l'on représente idéalement le coeur de cible de ce genre littéraire.

Mêlant savamment ambiance arabica et amour déchu flirtant presque avec le vaudeville, Manchette déroule, sans fioritures, un scénario qui ne décrochera pas le César de l'originalité, certes, mais qui possède suffisamment d'atouts rédactionnels et de style pour contenter l'amateur de polar en mal de percussion.



Petit mais costaud !
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Fatale (BD)

Une partie de chasse qui tourne court pour Roucart. Mélanie Horst, qui devait pourtant avoir quitté la ville pour toujours, achève l'homme d'un coup de fusil. Personne n'aura rien vu... A la gare, la jeune femme monte dans le train de nuit en partance pour Bléville. Seule, dans son compartiment de luxe où se mêlent les odeurs de choucroute, de champagne et de billets sales, elle en profite pour se friser les cheveux et les teindre en blond. Au petit matin, sous le nom d'Aimée Joubert, elle prend une chambre à la Résidence des Goélands. Plongée dans son bain, elle étudie Bléville et ses habitants. Surtout les notables et les bourgeois. Auprès du notaire, elle se fait passer pour une jeune veuve à la recherche d'une propriété. Sous son charme, ce dernier l'invite à l'inauguration de la nouvelle halle aux poissons à laquelle seront présents tous les riches et notables de Bléville. Aimée fera ainsi connaissance avec toutes les personnes importantes et influentes de la ville... 



Adapté du roman éponyme de Jean-Patrick Manchette, publié en 1977, cet album nous plonge en plein coeur de Bléville, petite ville provinciale où notables, bourgeois et personnes influentes semblent avoir la mainmise sur les villageois. L'on fait ici connaissance avec celle qui se fait appeler Aimée Joubert, jeune femme au fort tempérament qui, après avoir assassiné un chasseur dans un autre village, parcourt Bléville avec un but bien précis pour elle mais bien flou pour le lecteur. Aux côtés des notaires, pharmacien, industriel ou médecin, elle tentera de se faire une place. Manchette nous dépeint une société bien amère et corrompue et des personnalités énigmatiques. Max Cabanes, au dessin, réussit parfaitement à nous immerger dans cette ambiance sombre et inquiétante, alternant les couleurs chaudes et froides. 

Une adaptation réussie...
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Fatale

C'est l'histoire d'une tueuse, Aimée, mais aussi d'une rencontre.



Une meurtrière complètement larguée que rien ne saurait émouvoir, n'était justement cette fameuse rencontre évoquée pas plus loin que deux lignes plus haut.



La fille possède de la ressource mais surtout beaucoup de vice.

Et pour percer dans ce métier, ça peut toujours aider.



Ambiance petite bourgade totalement corrompue par ses élites, comme il en existe beaucoup.

S'il est plutôt aisé de s'y faire un nom, il devient plus délicat de vouloir s'en extraire.



Court, pêchu, totalement transgressif, ce Fatale, version lutte des classes, nous prouve que les anges, même noirs et exterminateurs, possèdent et un sexe et une conscience.



En très peu de pages, Manchette aura su brosser le portrait d'une société gangrenée par l'argent et l'entre-soi.

Un microsystème pourri jusqu'à l'os appelé à disparaître par où il a pêché.



L'orgueil empoisonne les âmes dit-on, il attise également les rancoeurs.

Fatale en est la parfaite illustration.
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Ô dingos, ô châteaux !

C'est dingue, je me suis laissée embarquer dans cette histoire, violente et cinglée, avec cette équipe de fous furieux de tous bords. Ils sont tous malades, et pourtant il y a quelque chose qui supplante la folie ambiante. La volonté de réussir : tuer pour certains, sauver pour d'autres. C'est un livre très bizarre et qui emporte dès les premières lignes car les dialogues sont piquants. Tout est insensé, même les chaises si hautes qu'elles vous font paraître nabot… c'est dire si on en perd ses repères. D'ailleurs les vrais toqués ne sont-ils pas en liberté, autour de nous ? Mince, j'en suis..? sûrement.
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La position du tireur couché

Quelle ambiance, quelle putain d'ambiance ! Comment vous la rendre ? Associez des riffs de jazz, le goût suave d'un verre de J&B, la gueule mi-ange, mi-brute d'Alain Delon, la tension d'un film de Melville et vous obtiendrez quelque chose d'approchant. J'ai été emporté par le flow du style de Manchette. le récit tout en action est décrit par des phrases courtes et rythmées. Ici, pas de place pour la psychologie. Les états d'âme des personnages sont indiqués par de menus signes : une mâchoire crispée, des poings serrés, une roseur sur les joues, une immobilité inquiétante. Comme dans ses romans précédents, Manchette précise les marques des voitures, des armes, des cigarettes et des alcools. Pour introduire un personnage, il écrit par exemple : « un type lisait le Monde diplomatique dans une 404 (…)» Il glisse des références au cinéma et à la musique, évoque Régis Debray. Mais il est surtout question de politique, de complot d'État, de relations internationales et de terrorisme. La violence est omniprésente et souvent spectaculaire : « le crâne de Dubofsky, fendu, troué et mis en morceaux comme une coquille d'oeuf dur, heurtait le trottoir avec un bruit grumeleux.» Même l'amour revêt une certaine forme de bestialité, on saisit sa proie plus qu'on ne la séduit. Ah oui, j'ai oublié de vous donner le synopsis : Martin Terrier souhaite mettre un terme à sa carrière de tueur à gages. Il part récupérer Anne, son amour de jeunesse à qui il a demandé de l'attendre dix ans. Grâce à son pécule, il projette de se retirer avec elle dans un endroit calme, sans conflit, au climat doux. Mais très vite, cela va s'annoncer plus compliqué que prévu. Alors qu'il s'engage sur l'autoroute, il s'aperçoit qu'il est suivi.. La suite est une longue fuite en avant...





Un roman culte que j'ai pu déguster dans une version audio : la voix grave d'Éric Elmosnino et les extraits de jazz et d'opéra ont sublimé le texte.
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Fatale

Je découvre Manchette avec ce livre. Je ne suis pas du tout un habitué des polars et cette Fatale lecture me le fait presque regretter. Mais davantage que les polars c'est peut-être l'auteur que j'apprécie.



D'abord pour cette écriture sèche, qui a sa rythmique propre, implacable. Et puis pour l'homme qu'il fut, ou que je devine qu'il fut, un rebelle, un anarchiste ? Certes, l'époque a changé, mais le constat n'est-il pas le même ? La petite société bourgeoise de Bléville, ici décrite, avec ses notables propres sur eux en apparence, mais dont les placards regorgent de cadavres en tout genre, a-t-elle disparue ? Ou bien ne sont-ce que l'activité portuaire et les usines des bourgeois petits qui s'en sont allées ?



Au milieu de ce cloaque parfumé à la bonne conscience, seuls les fous (le baron Jules) et les criminels sans scrupules (Aimée) sont lucides, pendant que dorment les faubourgs ouvriers. Des motivations de cette femme Fatale, on ne saura (presque) rien car Manchette n'ausculte pas l'âme. Ils posent les actes, les donne à voir et puis basta. Au passage il nous livre un peu (beaucoup) de lui...Et ça devait être noir là-dedans. Mais humain, finalement...
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Chroniques

Dans ses chroniques de Charlie, Manchette, le pape du néo-polar te retrace par tranche la petite histoire du roman noir ; te livre ses coups de coeurs et ses coups de gueules.

Ce qui est chouette avec Manchette, c'est qu'il te donne envie de lire ou relire les classiques comme Hammet, Chandler, McBain, McCoy, Charles Williams, Jim Thompson, Burnett, Goodis, Himes, Irish etc...mais aussi des contemporains tout aussi bons comme John Trinian ,P.J. Wofson, Frank Gruber, Stephen Geller, Jonathan Latimer, Peter Loughran, Westlake, Robin Cook II, James Ellroy et naturlich le französich Pierre Siniac l'inclassable ; qu'il te conseille aussi si tu es piqué toute la collection Carré noir, plus spécialement les numéros 240 à 340.

De quoi te plains-tu ? Tu vois qu'on a du pain noir sur la planche... moi, j'en perds pas une miette du super...Manchette !
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Le petit bleu de la côte Ouest

Georges Gerfaut balade habituellement son mal de vivre la nuit à cent quarante-cinq à l'heure sur le périphérique, bercé par le jazz que diffuse son lecteur de cassette. Un jour, cet homme ordinaire (il est cadre commercial, marié et père de famille), après avoir hésité, secourt un automobiliste victime d'une course-poursuite sur la route de Troyes, puis s'en retourne chez lui. Pas pour continuer une vie banale comme il s'y attend car désormais deux tueurs sont à ses trousses…



Avec une économie de mots et d'effets, Jean-Patrick Manchette crée une remarquable version française des romans noirs américains, violence et critique sociale sur fond de jazz sont les ingrédients de ce petit bleu de la côte ouest, un héros improbable capable de sauver sa peau, mais pas son âme.



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Un coup de Manchette

"Le terrorisme gauchiste et le terrorisme étatique, quoique leurs mobiles soient incomparables, sont les deux mâchoires du même piège à cons" affirme avec sagacité un personnage de ce roman au titre nihiliste....

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