J'avais découvert et apprécié
Jean-Patrick Manchette avec "
Le petit bleu de la côte ouest", c'est donc tout naturellement que j'ai décidé de poursuivre avec son premier roman, écrit à quatre mains avec
Jean-Pierre Bastid.
Je dois pourtant avouer qu'avec ce titre à la "
San Antonio", qui fleure bon le roman de gare à deux balles, je n'étais pas trop emballé, on a parfois des a priori...
Pour commencer, j'ai aimé la préface, l'auteur par lui-même, sympa et instructif, d'ailleurs, je pourrais même me contenter de citer
Jean-Patrick Manchette en guise de billet :
"Eh bien, je dois dire que nous sommes arrivés à remplir 240 pages avec pour toute matière, à partir de la page 40, des gens qui rampent dans la pierraille et se canardent. Sur le plan du travail, c'était passionnant et hilarant".
Je vais quand même faire l'effort d'exprimer un ressenti, j'ai adoré !
Le tout m'a donné la sensation d'un vaudeville en plein air, humour et argot des années 70 en prime, sauf que là, on tire à balles réelles et que l'appât du gain peut mener aux pires extrémités.
Une histoire qui vaut avant tout par sa galerie de personnages pittoresques et assez caricaturaux ainsi que par un rythme endiablé avec des chapitres courts ou très courts, un roman chorale (très noir) dont l'action se déroule en 24 heures, avec une chronologie très rapprochée entre chaque chapitre.
Une lecture prenante de bout en bout, et un tout très cohérent, le style de
Jean-Patrick Manchette est décidément atypique. Je ne compte pas m'arrêter là !