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Critiques de Jean-Philippe Baril Guérard (53)
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Les cicatrisés de Saint-Sauvignac

Ouvrage reçu lors du dernier Masse Critique littérature du mois de septembre, je tiens tout d'abord à remercier babelio ainsi les éditions Bouclard (avec une note manuscrite de l'éditeur s'excusant de l'envoi tardif de cet ouvrage). C'est vrai que celui-ci s'est fait attendre et je regrette presque de l'avoir lu aussi rapidement. S'agissant d'une toute nouvelle collection, ce dernier est le premier ouvrage qui la composera et je suis donc flattée d'avoir eu le privilège de le lire.



Ouvrage écrit à huit mains, le lecteur découvre dans chaque chapitre les quatre auteurs qui ont imaginé cette intrigue avec à chaque fois un personnage différent mais basé toujours sur la même histoire, il va de soi. Ainsi découpé en quatre grande partie comme les quatre saisons de l'année qui leur sont d'ailleurs attribuées.

L'histoire ? La construction d'un complexe aquatique avec une glissade extrêmement périlleuse, de quoi divertir, enfin, tous ces adolescents, qui s'ennuient dans cette ville imaginaire au Canada. Cette dernière est scindée en deux par la piste (track) d'un vieux chemin de fer assez mal famé. Sur les 128 adolescents de Saint-Sauvignac qui vont décider ce fameux jour de faire le grand plongeon, tous ressortiront mutilés à vie, en raison d'un stupide clou mal agencé. Dès lors, au lycée, il y aura désormais deux clan : ceux qui ont glissés (les désormais "cicatrisés" et les autres (les "intacts"). Tout le personnel de l'établissement (directrice, personnel enseignant et administratif) sont persuadés que cette expérience les marquera à vie et décide de les "chouchouter", à tord ou à raison d'ailleurs, à vous de voir !



Un ouvrage dans lequel j'ai eu beaucoup de mal à me plonger en raison du parler québécois (j'adore l'entendre parler mais le lire est encore autre chose) et des propos parfois assez virulents employés par les auteurs. C'est vrai que je suis très sensible sur certains sujets (ou peu trop d'ailleurs) et dès qu'il s'agit de sexe (en fin de compte, ici, il ne s'agit pratiquement que de cela puisque découverte de son propre corps mais aussi de celui des autres mis à "nu" ici mais qui se lit néanmoins assez vite et bien malgré tout ! Aussi, un avis vraiment mitigé pour cette lecture ! A vous de voir mais moi, à choisir de quel côté je fais pencher la balance, l'on va dire que je suis plus déçue qu'enthousiaste !
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Vous êtes animal

Imaginez un monde où Charles Darwin publie en 2023 son essai Sur l'origine des espèces, qui provoque un immense tollé médiatique. C'est le point de départ de cette pièce de théâtre de Jean-Philippe Baril-Guérard, lequel apparaît lui-même sur scène en tant qu'« intrépide documentariste » cherchant à démêler cette affaire. Mais plus la pièce avance et plus les faits s'embrouillent...



Ça tape là où ça fait mal et tout le monde en prend pour son grade (si vous connaissez déjà l'auteur et son ton cynique, ça ne vous surprendra pas). Ce qui apparaît d'abord comme un questionnement sur ce qu'on est prêt à faire pour défendre ses idées prend rapidement une tournure inattendue où « le vrai et le faux chantent en harmonie » et où le Jean-Philippe de scène finit par ne même plus être certain de la pertinence de sa démarche. Il faut dire que la pièce repose sur une ambiguïté fondamentale : dans l'univers monté par l'auteur, on n'a aucune idée si la théorie de Darwin est réellement pertinente ou complètement fantaisiste...



Cela fait longtemps que je n'ai pas lu de théâtre, en particulier du théâtre moderne, mais j'avoue que ça me rend curieuse d'en lire/voir plus souvent.
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Haute démolition

C'était la grande sortie littéraire d'il y a deux ans et je dois avouer que c'était effectivement très bon.



Ce livre raconte la carrière d'un humoriste. Dans un party, avant qu'il ne soit une vedette, il flirte avec une femme qui prétend connaître l'avenir. Il lui demande donc ce qui l'attend. Le roman complet est donc cette histoire qu'elle lui raconte : la narration est donc au "Tu" et au futur.



Elle lui explique comment ils deviendront un couple, comment elle lâchera sa job pour aider sa carrière qui décollera. Puis elle le laissera, dans vraiment de raison. Il fera une dépression, tombera dans les dogues dans vraiment que ça se répercute sur sa célébrité. L'addiction, le narcissisme et les agressions sexuelles deviendront une part importante de sa vie.



Bref, un livre excellent, trash à souhait, et une critique décapante de l'industrie de l'humour.
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Haute démolition

En refermant ce livre, je me suis demandé si ce milieu de l’humour québécois ressemblait vraiment à cela; j’ai bien peur que oui, en partie du moins. Car, en suivant la carrière et la vie mouvementée de quelques humoristes issus d’une cohorte de L’École nationale de l’humour, le portrait qui se dégage n’est pas flatteur : mesquinerie entre collègues, abus généralisé d’alcool et de drogues, maraudage des gérants, pas de pitié pour les perdants à cette course au podium. Plusieurs y laisseront des plumes, certains leur carrière, certains leur santé mentale. Ce roman n’a rien de réjouissant, mais le rythme trépidant, l’intérêt créé envers les personnages principaux, la découverte de ce milieu particulier et les dialogues forts en font une lecture addictive; lu en une journée.



J’avais beaucoup aimé “Royal” du même auteur qui examinait, avec une loupe semblable, celle qui met tout à nu sans compromissions, une faculté de droit. On retrouve ici les qualités d’écriture qui façonnent un microcosme hallucinant d’authenticité. En plus, la narratrice, elle-même au cœur de l’action, écrit comme si elle prévoyait tout ce qui était pour arriver et s’adressait au protagoniste; déroutant et envoûtant à la fois. Et l’actualité qui s’invite dans les derniers milles. . . À la fin, je me suis demandé qui de Laurie ou Ralph avait finalement le destin le plus enviable. La question reste ouverte,
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Manuel de la vie sauvage

« C'est ce que vous devez apprendre de mon expérience. Autrement, comment allez-vous faire pour vivre ? »

Kevin Bédard, né à Thetford Mines d'une famille d'entrepreneurs, est le concepteur d'une application techno Hudlu, créée pour que les endeuillés reprennent contact avec leurs morts. Son expérience en affaires donne lieu à ce Manuel de la vie sauvage (pas celle de la nature, on le comprendra).

Dans une langue franglaise que parlent plusieurs geeks, Jean-Philippe Baril Guérard nous régale des vicissitudes inhérentes à la création d'une start-up au Québec, des compromis aux valeurs éthiques et divers dilemmes moraux rencontrés lorsqu'on opère une business.

Peuplé d'aphorismes réjouissants et de dialogues incisifs, ce manuel, dans la lignée de romans comme La Bête à sa mère de David Goudreault ou Un stagiaire presque parfait de Shane Kuhn, fait rigoler autant qu'il fait réfléchir. Bon coup pour cet auteur et bon coup pour ma liste d'écrivains québécois qui s'enrichit constamment!
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Royal

« On va pas se raconter d’histoires sur l’égalité des chances : t’es blanc, t’es beau, t’es en santé, t’as toujours mangé à ta faim, et t’as des capacités cognitives supérieures à la moyenne (…) »

Le narrateur s’apprête à entrer, avec une confiance gonflée à bloc, à la Faculté de Droit de l’Université de Montréal : un baccalauréat de trois années, une course au stage chez les plus réputés cabinets d’avocats et ultimement, l’admission au Barreau. Autour de lui gravitent sa copine Aurélie, étudiante en médecine, Papa et Maman, tous deux médecins et son ami d’enfance, Fred, en deuxième année de droit, généreux en conseils de tous genres.

L’écriture directe et sans fioritures donne le ton à ce roman psychologique dont le personnage principal est interpellé violemment par un « tu » presque accusateur tout le long du récit. L’anxiété à la performance peut dévorer celui ou celle qui en est atteint et l’auteur en démonte ici tous les ressorts vicieux.

Manuel de la vie sauvage, paru en 2018, adapté depuis en série télévisée fort bien réalisée par Christian Laurence, m’a paru plus abouti que Royal, paru en 2016, lequel ne bénéficie pas des pointes d’humour caustique du premier, d’où cette note de trois étoiles.

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Royal

Cynique et caustique cette image que nous présente l'auteur de la course aux stages que se livrent les étudiants en droit de l'université de Montréal. Mais malheureusement sans doute plus près de la vérité qu'on ne le souhaiterait. Aucune bassesse n'est interdite dans cette compétition, les drogues et l'alcool sont des béquilles quasi obligatoires car la pression , que mettent joyeusement les grandes firmes d'avocat, est immense. L'accès à ces stages relève du parcours du combattant, au détriment trop souvent de la santé mentale des étudiants.



Au-delà du propos, j'ai découvert un auteur à la plume incisive dans cette attaque vitriolique contre l'hypocrisie généralisée dans laquelle baigne tout ce beau monde, la supposé élite. La notion de justice est bien loin des préoccupations du système, celui-ci étant axé sur le fric, les apparences et le clinquant. On n'a qu'à voir le mépris affiché envers les étudiants qui visent une carrière dans le communautaire, le syndicalisme ou même les postes de procureurs de la Couronne pour saisir l'ampleur de la ségrégation en place. Bref une lecture décapante, dérangeante par certains aspects, servi par un style direct, agressif même; et ce n'est pas pour me déplaire !
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Haute démolition

Cru, contemporain et hyperréaliste. J'avais auparavant lu le percutant roman Royal, du même auteur. Cet auteur me fascine par l'originalité de son style d'écriture. Il utilise un narrateur qui nous tutoie, comme si nous étions directement concernés. Il brosse un portrait brut de la société d'aujourd'hui, en jetant une lumière crue sur la trivialité et la superficialité de notre monde. Il nous jette en plein visage la dure réalité. C'est presque brutal mais addictif tout à la fois. On veut connaître la suite et le dénouement. À tout prix. Chaque fois que je lis ses romans, il crée un profond malaise chez moi. Lecture simultanément pénible et nécessaire. L'auteur nous force à réfléchir et à s'introspecter, avec une maîtrise de haut niveau, afin que l'on puisse réussir à reconstruire après la démolition. Saisissant.
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Royal

Wow... j'ai adoré. Un roman écrit au tu qui m'a directement plongé comme protagoniste de l'histoire... Une forme de roman qui rappelle American Psycho... une plume légèrement violente et cynique à la façon dont Ellis pouvait dépeindre la société américaine. Sauf qu'avec Royal, c'est la société universitaire qui permet à l'auteur de faire ressortir les travers de la société compétitive et individualiste qui est la notre.
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Sports et divertissements

Comme toujours, en transe dans l’univers de Jean-Philippe Baril Guérard.



Irrévérencieuse, sauvage, libre et indomptable, une héroine asociale malheureusement trop lucide pour le bonheur, piégée dans un univers qui l’idolâtre et qu’elle méprise. Un monde qu’elle ne supporte que dans l’égarement et l’excès. Elle a tout et elle s’en fout, perdue dans son monde de superficialité, de névroses, de luxe et d’insignifiances, à travers d’autres gens tout aussi dépourvus de repères qu’elle. Cinglante comme un coup de fouet en plein visage. Récit d’une vie moderne dans toute sa gloire et sa déchéance.



Page turner d’une efficacité imparable pour moi, cet auteur me fait un bien fou chaque fois, à mettre le monde sur papier comme je le vois par ma fenêtre.
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Haute démolition

L’humour comme façade, comme illusion, comme échappatoire, quand deep down, c’est gris, ça suinte, c’est glauque, quand ni les Olivier, ni la consécration des salles sold out suffisent pour fuir les maux, les cancans, les démons. « Haute démolition » de Jean-Philippe Baril Guérard, ou quand rires et délires baument la voie des rêves déchus du secondaire à la réalisation de soi; son épanouissement, sa destruction, sa rédemption.

NB Les prédispositions psychiques sont de mise (sont requises ?) pour en apprécier sa lecture.
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Haute démolition

C’est l’histoire de blessures dont on ne se remet pas, de la réalité sous le masque et du poids infini de ce dernier. Un roman que j’ai lu d’une couverture à l’autre sans pouvoir m’arrêter. Assurément dans mon top cinq de 2021. À lire! Je ne vois pas comment vous pourriez vous y ennuyer :)
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Royal

Pas toujours facile de trouver des romans québécois dans nos librairies ou bibliothèques, alors quand j'ai eu l'occasion de pouvoir écouter ce roman. Je m'y suis tentée et je ne suis pas trop une adepte des audio livres. Mais me voilà lancée et j'ai tout écoutée d'une traite avec ce roman trash.

Ces jours ci, nous fêtons déjà les 30 ans de American Psycho de Bret Easton Ellis, qui était un sacré roman.

Royal y fait penser d'ailleurs : ce texte nous raconte le difficile parcours universitaire du narrateur. Nous sommes à Montréal de nos jours et la bataille est rude, semée d'embûches pour les étudiants en droit. La narration du "tu" nous interpelle et cela convient très bien en audio livre. Nous suivons au plus prés les sentiments, ressentiments, impressions, dégoût du narrateur. Lu à plusieurs voix, nous sommes vraiment dans le texte, que ce soit sur les bancs des cours de droit (un peu hermétique ses analyses de jurisprudence), la description des étudiants (l'Italien, la provinciale sportive, la fille du syndicaliste), dans les soirées d'intégration (oh la bière coule à flots ainsi que certains produits illicites...), dans la chambre du "tu", ses relations avec son amoureuse, son cousin, associé dans un grand cabinet d'avocats.

Ce texte décrit surtout avec un réel cynisme la vie des étudiants, en droit, leur compétition entre eux, rivalités, leur recherche acharnée d'un bon stage pour ensuite rentrer dans un bon cabinet.

Il parle aussi très bien de ce climat de compétition acharné entre étudiants, du mal être de ces étudiants et des moyens qu'ils recherchent pour s'en sortir.. Un constat très cynique, humoristique de cet univers impitoyable des études mais aussi de la compétitions dans les cabinets d'avocat.

Un texte trash à la Bret Easton Ellis et j'ai bien aimé cette lecture audio, qui m'a facilité la lecture de certains termes très québécois, et j'ai enrichi mon vocabulaire un peu vert du français de nos cousins québécois.

Bref une sacrée expérience pour cette écoute d'un livre audio, et aussi aimé les consignes de mettre un casque avant la lecture de certaines scènes "coquines".

Ce texte est en libre accès sur le site de radio Canada, car il a eu le prix des collégiens 2018.
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Manuel de la vie sauvage

Il n'y a pas beaucoup de littérature comme ça au Québec. Jean-Philippe Baril Guérard nous fait le portrait assez saisissant de la fondation d'une start-up montréalaise et de ses jeunes et ambitieux fondateurs, au premier rang desquels se trouve Kevin, qui est dévoré par l'envie de "changer le monde pour le mieux".



J'ai pensé à Balzac en lisant ce roman. C'est osé comme comparaison, mais l'auteur s'attaque à des thèmes que prisait Balzac : l'arrogance et le cynisme absolu des gens d'affaires, la mise à mort des perdants et le peu de place laissé aux sentiments, dans la vie comme dans les affaires.
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Royal

Chaque fois que je plongeais dans Royal, j'aurais pu lire pendant des heures. La prose de Baril Guérard, très crue, est dotée d'un rythme extraordinaire. Pourtant, certains chapitres très émouvants m'arrêtaient dans ma lecture, car ils suscitaient de profondes réflexions sur la vie, la mort, et tout ce qui s'y rattache. D'autres passages continuaient à me hanter des jours après les avoir lus. D'après moi, c'est le regard extérieur que le personnage porte sur lui-même (le livre est écrit au « tu ») qui rend possible au lecteur cette introspection. Ce point de vue particulier témoigne d'un jeune homme qui ne vit que pour les apparences, donc qui n'arrive pas à ressentir quoi que ce soit au « je ».



Ce qui m'a le plus captivé, dans ce roman, c'est l'évolution psychologique du personnage principal, qui est au cœur du récit. Il passe à travers différents états de détresse : son anxiété de performance cause une dépression nerveuse, qui se transforme en crise existentielle, puis en détachement émotionnel; ensuite, il se défoule par un contrôle sexuel absolu. À la fin, il y a un semblant de retour à la normale, mais teinté d'une apathie résiduelle.



En somme, je suis heureux d'avoir lu ce roman angoissant et poignant alors que je me prépare à entrer à l'université. Je conseillerais Royal à toute personne qui se trouve à une étape semblable de sa vie.
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Les cicatrisés de Saint-Sauvignac - Histoires..

Bienvenue dans la petite ville de Saint-Sauvignac au Québec, une bourgade fictive où les journées monotones se succèdent. Hormis la plantureuse poitrine de la belle Chelsea, les distractions sont plutôt rares. Jusqu'à ce que le journal local annonce la construction d'un nouveau complexe aquatique afin de revitaliser le quartier de l'autre côté du chemin de fer. Les enfants n'ont alors qu'une hâte : descendre la « Calabrese », une glissade d'eau à pic renommée.



Mais, le jour de l'ouverture du parc aquatique, un clou mal positionné, transperçant le plastique turquoise, est à l'origine d'un drame blessant 118 enfants. À la suite de cet incident, tout dérape et l'existence de ces cicatrisés en est bouleversée.



Quatre saisons composent ce court roman surprenant, chacune d'elle ayant été écrite par un auteur différent. Quatre voix, quatre élèves de Saint-Sauvignac présents lors de l'accident prennent tour à tour la parole. Des protagonistes marginaux que j'ai trouvé attachants, même l'égocentrique Cédrik, pour lequel j'ai éprouvé un pincement au cœur lorsque j'ai découvert le sort qui lui était réservé.



Dès les premières lignes, le ton est donné. La prose est crue, drôle, et le ton décalé. 



Une intrigue déjantée où les adultes en prennent pour leur grade et dans laquelle les cicatrisés sont victimes de discrimination. Une mise à l'écart qui leur portera préjudice mais sera aussi source de bénéfices.



En dépit des huit mains qui composent ce récit, l'ensemble garde une unité et les mots québécois qui parsèment ce texte ne gênent aucunement la compréhension de cette histoire singulière qui se dévore.



Les quatre romanciers dépeignent l'adolescence et son rapport à la sexualité avec justesse tout en y ajoutant une dose d'absurde absolument jouissive. Et derrière ces lignes légères, on décèle quelque chose de plus profond, de touchant.



Un texte québécois savoureux et loufoque qui sort, pour notre plus grand plaisir, des sentiers battus et nous procure une expérience de lecture follement divertissante.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Haute démolition

Les côtés sombres du milieu de l'humour au Québec mélangés à une histoire d'amour douloureuse, des problèmes de santé mentale, de la toxicomanie et des dénonciations d'inconduites à caractère sexuel. J'ai adoré ! La narration au "tu" m'a tenue en haleine, lisant avec une sorte de sentiment d'urgence et en me permettant encore plus de me mettre à la place du personnage principal. Je ferme le livre en imaginant la suite, et dans ce cas-ci, c'est parfait ainsi.
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Haute démolition

Après la lecture de Royal, que j'avais adoré, mes attentes étaient élevées envers Haute démolition.



J'ai retrouvé dans ce livre le même ton, le même langage actuel, le même style satirique que j'avais tant aimé.



Baril Guérard a le don de bien nous immerger dans la partie du monde qu'il veut nous faire découvrir. Dans ce cas-ci, c'est le monde de l'humour québécois, qui est une industrie énorme vu le nombre et les qualité de nos humoristes. Il nous permet de nous imaginer la petite hors-scène de ces artistes.



Le choix narratif est un peu surprenant au début mais cette particularité ajoute à l'expérience littéraire. Le roman est à la deuxième personne du singulier puisque c'est un personnage secondaire qui agit comme narratrice. En plus, le roman est souvent écrit au futur. On peut trouver le choix spécial mais comme lecteur, je crois qu'on doit faire confiance à l'auteur et lorsqu'on le fait, on apprécie le choix qu'il a fait. C'est différent mais ce n'en est pas moins agréable à lire, au contraire, un peu de fraîcheur fait toujours du bien.



En plus de rejoindre les amateurs de bonne littérature, je pense que ce livre peut rejoindre une génération qui semble moins lire que la génération précédente de par son sujet et son langage. Espérons qu'ils se prêteront au jeu et qu'ils prendrons goût à cet art.
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Royal

Ouf! Quel roman coup de poing! Une très dure réalité universitaire, voire sociétale, nous est ici présentée sans aucun fard. L'anxiété de performance dénuée trop souvent de sens de notre système capitaliste est mise à nu, côtoyant le vide de la dépression et du désespoir.



Ce fut d'autant plus ardu pour moi de lire ce roman que ma fille vient de terminer son baccalauréat en droit et de faire son examen du Barreau. À chaque chapitre, je prenais conscience de ce que ma fille avait pu vivre comme stress ou être témoin de choses pénibles et aliénantes. Ça faisait mal à mon coeur de mère. J'ai failli tout arrêter au tiers du livre tellement je me sentais mal. Puis, je me suis parlée et je me suis intimée de regarder cette réalité en face.



À partir de là, je ne pouvais plus m'arrêter de tourner les pages jusqu'à la fin. J'ai été littéralement happée par le style direct de l'auteur qui utilise la narration au tu dès les premières lignes, comme s'il s'adressait directement à nous, comme si nous étions LE personnage principal. L'écriture est dynamique, crue, fluide et très contemporaine. Les chapitres sont courts, alternant de façon très talentueuse et équilibrée les narrations et les dialogues. Tous les subterfuges sont utilisés, comme dans le domaine du droit, pour forcer le lecteur à voir la réalité trop souvent cachée de la dépression chez les jeunes universitaires de notre société, qui les force à performer à outrance pour tenter tant bien que mal de se tailler une place dans une vie trop souvent insensée. Pari réussi de l'auteur dans mon cas: j'étais complètement K.O. en terminant son roman!
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Les cicatrisés de Saint-Sauvignac - Histoires..

De ta Mère se targue de proposer des textes novateurs dans des formes littéraires qui sortent des modèles traditionnels et, visiblement, les Cicatrisés font honneur à cette mission. On a ici affaire à un roman à huit mains, soit un auteur différent pour chacun des quatre chapitres. Quatre voix, mais un seul récit qui possède une belle unité de ton malgré la polyphonie des plumes. Chaque chapitre marque en fait le passage d’une saison dans la vie des écoliers du village de Saint-Sauvignac. Le rêve commun de ces enfants – pouvoir occuper tout leur été à dévaler la fameuse « Calabraise » – tourne au cauchemar lorsqu’on découvre, trop tard, que la glissade fétiche du nouveau parc aquatique municipal est défectueuse. Après avoir refermé ce livre, l’idée que vous vous faites d’un simple clou, et de la menace qu’il peut représenter, ne sera plus la même, j’en fais le pari! Parodie sur la ségrégation et sur le sentiment de culpabilité sociale, les Cicatrisés nous présentent aussi les petits combats d’une enfance hors norme, dans un monde où les adultes rivalisent de sottises et d’idioties.
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