Citations de Jean-Philippe Depotte (124)
Il paraît que c’est écrit dans l’Archidoxe de Paracelse : les esprits d’un lieu peuvent s’allier aux démons de nos tréfonds !
- Un commissaire général de l’Exposition universelle, ça ne pouvait apprécier qu’un repas du XXe siècle : la soupe de l’avenir et ses saveurs audacieuses ! Elle rajouta une giclée de Ratacha. Et puis une autre, parce ce soir, il faudrait bien qu’il soit heureux, le père Picard !
- Drôle d’idée d’installer votre autel sous une icône de gourgandine, on dirait que vous l’avez dédié à sainte Syphilis.
- Il faut savoir que monsieur Picard, dans quelques semaines, organise un grand défilé au pavillon des textiles, sous la verrière de la France entière. Toutes les tendances, comme il faut dire. Y aura même des ringards spécialisés dans la bigoudène qui se déplaceront de Concarneau.
C'est le fantôme ! Le fantôme , je vous le dit ! Le terrible égrégore qui hante notre maison !
Je te présente notre saint autel ! triompha la Daronne. Et pas de commentaires, s'il te plaît. Je vois bien ton nez qui s'allonge. Alors garde tes blasphèmes pour un autre jour car, pour l'instant, on oublie la sombre époque des grands péchés ! Aujourd'hui, c'est décidé, j'accueille le Seigneur en ma maison.
- Le Seigneur ? Rue du Poil-au-con ? ( ... )
Eh bien oui, figure toi. C'est justement ça la rédemption !
À peine franchie la porte de la pension Robiquet, Marie-Antoinette perçut que quelque chose avait changé. Quelque chose dans la lumière, ou dans l'odeur qui flottait. Pourtant la Daronne n'avait pas bougé de son pupitre. Éternellement perchée sur son haut tabouret, comme une araignée à longues pattes, engourdie, l'abdomen distendu du festin de mille mouches .
Des yeux bridés. Quel esprit étriqué, quel colonialiste étroit avait inventé ce mot difforme, pour une telle grâce, pour un tel raffinement ?
Et je pensais que, décidément, la vie d'un homme ne pèse pas grand-chose. Seule importe la vie des idées. Les faits surviennent, les évènements se produisent, et puis l'instant d'après ils n'existent plus. Mais l'idée qui en reste, elle, est immortelle.
- Asseyez-vous, voulez-vous boire quelque chose ? Un verre d’eau sucrée ? J’ai une bouteille de kirsch, aussi.
- Non merci, je n’ai pas la gorge sèche. Et puis, je me suis juré de ne jamais boire dans ta grotte à pharmacie. Avec tous tes arsenics, une erreur est si vite arrivée !
La mort d’un homme lui confère une perfection dont nous devons nous réjouir.
Au Japon, on ne reçoit jamais rien sans donner en retour.
Ici [au Japon], tout passe en quinze jours, ou demeure pour l’éternité.
La beauté [...] ne réside que dans l’instant. Et puis, elle s’en va. Et puis elle subsiste dans le souvenir que l’on en a. Nul besoin de durer. Au contraire…
La valeur d’une offrande réside dans l’illusion de vie qu’elle apporte au défunt.
Ainsi en ce monde / au-dessus de l’enfer / on admire les fleurs
Au Japon, se demanda-t-il, à quoi ressemblerait le jour de la fin du monde ?
Un jour comme les autres où, en train de banlieue, on rentrerait se coucher
C’est le problème quand on n’a pas de dents. On se prend facilement vingt ans de plus !
Les Lumière après les Pathé, deux frères encore. A croire que dans le métier, les hommes d’affaires se vendent par deux. Mais les franchouillards, plus sympathiques, revendiquaient fièrement leurs origines de saltimbanques, enorgueillis d’avoir fait fortune dans l’amusement public.
Allez donc magouiller quand tout le monde vous regarde !