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Critiques de Jean-Yves Loude (58)
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La chanson interdite du bagne de Tarrafal

Zé est un garçon de dix ans. Il vit avec son grand-père sur l'île de Santiago au Cap Vert. Ses parents ont quitté l'île, à cause et de sa pauvreté, et se sont installés à Lisbonne. Ils envoient à Zé un accordéon. Le garçon peut ainsi jouer avec son grand-père qui chante dès le lever du jour des airs traditionnels du Cap Vert. Mais sous la dictature de Salazar des chansons étaient interdites et le terrible bagne de Tarrafal, qui le jour sert désormais d'école, est hanté la nuit par le fantôme d'un ancien détenu. Zé rencontre une jeune fille de son âge très mystérieuse, laquelle lui demande de guérir son père, en jouant de la musique, et de l'accompagner, à minuit, dans la cour de l'ancien bagne... Un récit plein de sôdade.
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Planete Brasilia

Mesdames et Messieurs, bienvenue à bord du vol France-Brésil, destination exacte Brasilia. Embarquement immédiat.



Vous voulez du dépaysement ? Et bien voilà de quoi vous étonner et vous divertir grâce au voyage littéraire de Jean-Yves Loude.

J'ai toujours été fascinée par l'architecture, par les villes, bâtiments ou monuments sortis de l'imagination de ces créateurs visionnaires que sont les architectes. J'avais déjà eu l'occasion de visionner divers documentaires sur Oscar Niemeyer et son impact sur la capitale Brasilia. Cette ville sortie de nulle part, du cerrado brésilien (savane), par la volonté de son président Juscelino Kubitschek, et inaugurée le 21 avril 1960, pour désenclaver Rio et Sao Paulo, villes côtières concentrant presque toutes les institutions.

J'ai beaucoup apprécié le regard de l'auteur qui a su effacer le sentiment d'immensité et de dénuement que j'avais conservé de cette ville. J'ai aimé la balade dans cette ville inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco avec ses bâtiments gigantesques (la cathédrale, l'université publique...), son axe central immense qui démotive toute tentative de manifestation, les anecdotes liées à sa construction avec le dur labeur des candangos (ouvriers ou plutôt travailleurs de l'ombre rejetés à la périphérie de la ville une fois les chantiers finis) qui en trois ans ont érigé le rêve d'un homme.

J'ai été surprise d'apprendre que le nombre d'habitants voulu pour cette ville était à l'origine de 300 000 ? Etrange de vouloir circonscrire ainsi une ville. La population actuelle avoisine les deux millions que le « plan-pilote » initial n'a pas su contenir et bon nombre de villes satellites ont grandi alentour. Il existe bien un métro mais il est cher et peu utilisé. Brasilia est la ville des automobiles. Elles sont partout et se garer demande patience.

Et Brasilia c'est aussi la chaleur, la sécheresse, la soif étanchée par une bière glacée, la faim calmée par quantité de viandes grillées et présentées sur d'immenses broches. Brasilia c'est aussi la musique et c'est encore la religion, les religions, les croyances (avec la magnifique église de Don Bosco aux vitraux d'une infinité de bleus)...

« Moi qui n'ai ni pouvoir ni argent, ni relations, j'ai au moins le pouvoir de parler à Dieu et ça maintient mon espoir d'avoir un jour de l'argent et des relations. »



Voilà un aperçu de Brasilia. J'espère vous avoir donné envie d'en découvrir plus. Notez que ce voyage littéraire est agrémenté de photos. Photos dont je déplore le petit nombre. Heureusement Internet m'a bien aidée à explorer cette ville si jeune et peu commune. Il n'empêche, j'ai aimé ce voyage au coeur du Brésil et je remercie Babelio et les éditions Tertium pour m'avoir offert le billet.

Ce livre fait partie de la collection « Pays d'encre ». Un joli nom je trouve. Et cette collection permet à un écrivain de parler d'une terre, d'un pays, de partager avec lui sa vision ou son sentiment sur un voyage poétique, géographique, politique. Mission accomplie !

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Tanuk le maudit

Plongez avec l'auteur, qui connaît bien cette région du monde pour y avoir vécu deux ans, dans l'univers des montagnards kalash qui habitent à l'extrême Nord du Pakistan.



Fiction s'inspirant de ce peuple , l'histoire met en scène un jeune garçon, Tanuk, obligé de quitter son village , en raison du vol par son père d'une statue de la tribu, , c'est donc vu comme un sacrilège.



Tanuk, amoureux de Mikilili, se retrouve alors exclus, le coeur douloureux de ne plus la voir. Il connaîtra bien des aventures, s'alliera à une fée qui l'obligera en échange de son aide à ne plus penser à la fille qu'il aime. Et surtout il deviendra un chamane reconnu. Il pourra alors rejoindre les siens.



Mais retrouvera-t-il enfin Mikilili? Je n'en dis pas plus...



Ce roman de littérature jeunesse m'a plu, il mêle réalité d'un peuple méconnu et imaginaire, où les livres volent, où les fées sont jalouses, où les créatures des lacs gardent leur mystère. Je l'ai trouvé très bien écrit, poétique, imagé. Il montre avec finesse en particulier le sentiment de tristesse et d'abandon qui s'empare de Tanuk exilé: " Plus rien ne fleurissait dans son coeur déchiré par les épines du souvenir"... Les quelques illustrations en noir et blanc sont attractives.



Reste à savoir si mes élèves de 6ème l'apprécieront aussi. Seront-ils sensibles à une histoire très éloignée de leur environnement? Pour moi intéressante et dépaysante, mais à leurs yeux ? J'aurai bientôt la réponse...
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Rèm le rebelle

Reçu dans le cadre du dernier Masse Critique Jeunesse, je tiens tout d'abord, comme de coutume, à débuter cette critique en adressant mes remerciements à Babelio et aux éditions Tertium.



Rèm est un conducteur de train mais pas n'importe lequel : tout comme son père et le père de ce dernier avant lui, il conduit la draisine chargée de conduire les enfants du village à l'école. C'est le jour où son père a disparu dans la forêt (dans ce village, on ne parle pas de mort comme de beaucoup d'autres choses d'ailleurs) que Rèm, à peine adolescent a dû prendre la succession de son père. Pourquoi n'est-il que très peu apprécié dans son village ? Car, contrairement aux autres, Rèm est curieux, trop parfois diront certains. Il veut savoir ce qui se cache derrière ces montagnes, qui sont les fameux bûcherons qui viennent chaque semaine les ravitailler en nourriture, lui et les autres habitants bien qu'ils ne les voient jamais et enfin qui sont les gens du Centre. Pourquoi certains mots se sont-ils, au fil des générations, envolés de leur vocabulaire ? Bref, Rèm n'a qu'un seul mot à la bouche lui : pourquoi ? Cependant, il y a parfois certaines choses qu'il vaudrait parfois mieux ignorer et cela, Rèm va l'apprendre à ses dépens, accompagné de celui que l'on appelait Le Mouchard tout simplement parce qu'on ne lui connaît pas d'autre nom, de celle qui deviendra sa fiancée et d'une enfant du village. Comment prendront-ils ce qu'ils s'apprêtent à découvrir et leur oreilles sont-elles préparées à entendre pareille révélation ?



Vous le saurez en vous plongeant dans cette lecture déroutante mais qui prend tout son sens dans les dernières pages et là, le lecteur (enfant ou non) tombe de haut, moi la première...A découvrir !

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Planete Brasilia

Quand j’ai vu le titre de ce livre, j’ai automatiquement pensé à L’Homme de Rio, film de Philippe de Broca, avec Jean-Paul Belmondo, sorti en 1964. La course-poursuite dans les rues de la capitale brésilienne m’avait durablement marqué : ces rues gigantesques, cernées par de vastes étendues terreuses, sèches, désertiques ; ces immeubles en construction, vertigineux, dont certains aux formes originales. Depuis, j’ai toujours eu l’oreille sensible à chaque mention de cette ville. Aussi, ai-je été ravi d’être choisi lors de l’opération Masse critique Babelio de janvier pour recevoir cet ouvrage. Merci donc à ceux qui gèrent cette opération, ainsi qu’à l’éditeur de Tertium éditions qui a, en plus du livre, eu la gentillesse d’écrire un petit mot d’accompagnement.



Ce livre se présente comme une longue lettre adressé à Leuk. C’est en fait le surnom donné par l’auteur à sa femme, Viviane, dans ses autres récits. Lui-même, d’ailleurs, dans ces textes, se donne le surnom de Lion (en référence à une anecdote avec un vieil Africain). Dans Planète Brasília, l’auteur décrit son voyage dans la capitale du Brésil. C’est l’occasion de découvrir l’histoire de la ville, mais aussi son architecture et, par bribes, la vie de ses habitants.



Jean-Yves Loude sait y faire pour nous conduire sur ses pas. La promenade est agréable. Et cultivée, ce qui ne gâte rien. Il procède par petites touches, mais avec ordre. D’abord l’arrivée et les premières impressions : une ville qui correspond à ses attentes. Mais la sécheresse de l’air, tout de suite. La nécessité de boire beaucoup car nous sommes sur le site d’un ancien désert. Et l’air est sec, très sec. Puis le règne de la voiture. Brasília a été pensée vaste, si vaste que le moyen de transport est obligatoirement la voiture. Pas ou peu de passages protégés (ils sont récents). Et jusqu’à peu, pas de feu tricolore. D’où la mise en danger permanente si l’on veut traverser la moindre route (très large). D’où, aussi, un triste record de victimes de la route.



Et, surtout, l’espace : les emplacement sont préservés et bloqués. Pas question pour un entrepreneur de profiter du rachat d’une parcelle pour construire de hauts immeubles. Taille limitée ! Pas question non plus de remplacer un parc par des maisons ou des immeubles. L’espace nécessaire à la respiration doit être préservé. Et cela fait de Brasília une ville bien particulière. Avec d’immenses espaces « vides ». Avec des monuments mis en valeur par des places larges aux alentours. L’impression qui ressort de la lecture de ce livre, c’est une absence de piétons dans nombre d’endroits. Mais une foule agglutinée (en ces temps de Covid, cela fait presque rêver) dans les lieux de vie, de fête. Les bars, par exemple, que l’auteur fréquente avec délectation. Pour y profiter de la bière fraîche (et il donne fortement envie d’en ouvrir une, malgré le froid actuel). Mais, surtout, pour y découvrir ce qui manque quand on est un touriste pressé courant d’un musée à une cathédrale : la vraie vie du lieu et de ses habitants. Car chaque cité a ses habitudes, son rythme, son histoire.



Et ce dernier point est capital pour Brasília, qui est une ville récente. Rappelons que c’est une volonté du président Juscelino Kubitscheck de Oliveira (de 1956 à 1961) : il pensait que Rio n’était pas propice à être le centre de son immense pays. Il fallait un lieu plus représentatif, qui ne soit pas seulement un lieu de plaisir et de fête balnéaire. Il voulait une vitrine pour le monde, reprenant les éléments principaux du Brésil. Et, à en croire Jean-Yves Loude, malgré tous ses défauts, dont le traitement subi par les ouvriers qui l’ont construite, rejetés en périphérie et oubliés, Brasília est une réussite.



J’avais déjà très envie de visiter Brasília. Cet ouvrage m’a conforté dans ce désir. Vivement que la Covid nous laisse en paix (et que mon compte en banque me le permette).
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Prince des Fatras

A Cité-Soleil, bidonville de Port-au-Prince, six amis sont unis par la passion du foot, brisant ainsi les rivalités entre quartiers. Mais la réussite de l'un d'entre eux met à mal cette belle amitié. Le terrible tremblement de terre qui secoue Haïti change tout...

Un roman jeunesse qui permet de découvrir une histoire vraie, celle de ces Princes des Fatras, une bande de copains qui a réussi à mettre à place un projet solidaire pour faire face aux conséquences de cette catastrophe naturelle et ce, malgré les obstacles.

Même si j'ai regretté des longueurs dans la première partie consacrée au foot, j'ai été conquise par la suite du récit qui s'attache davantage aux relations entre les personnages, leurs évolutions et la mise en place difficile d'une action en faveur du tri des déchets accumulés suite au tremblement de terre.

J'ai aussi trouvé intéressant la petite partie documentaire en fin d'ouvrage qui permet d'ancrer cette histoire dans la réalité d'Haïti.

A découvrir à partir de 12/13 ans.
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Le chemin des vierges enceintes: Une autre ..

"Le chemin des vierges enceintes" est un récit de Jean-Yves Loude édité par les Editions Chandeigne en partenariat avec la Librairie Portugaise et Brésilienne.



Deux ethnologues, Jean-Yves Loude pour la partie rédaction et Viviane Lièvre, pour la partie photos, se sont lancés sur la trace des vierges enceintes.



La figure de Marie semble, dans le premier christianisme, issue de l'association du culte de la déesse mère Cybèle, (à laquelle était souvent attachée l'exigence de virginité issue des mentalités méditerranéennes), et de l'image de Marie, mère du Christ.



C'est en détrônant les grandes déesses mères Isis et Cybèle que se serait instauré le monothéisme en faveur d'un Dieu normalement asexué (le sexe étant une limitation), mais de fait exclusivement représenté par une figure masculine.



Nous serions ainsi progressivement passés d'un monde sur lequel régnaient à égalité des divinités masculines et féminines à un monde exclusivement masculin et patriarcal.



En 431, le concile d'Ephèse a défini le rôle de Marie, mère de Jésus et mère de Dieu (sans être pour autant son égale, on reconnaît bien la figure de Cybèle dé-légitimée).



À partir de cette époque s'est développé en Occident le culte marial qui n'était pas encore nécessairement associé à l'idée de virginité, voire pas du tout ( toutes les coutumes locales n'y accordant pas une égale importance et les mentalités populaires étant par ailleurs rétives à l'idée de virginité pour une mère).



Marie pouvait donc être représentée enceinte, et le fut très souvent notamment dans le Cantal (la quête des auteurs commence en effet à Puy-en-Velay), dans le sud de la France, en Espagne et surtout au Portugal.



Peu à peu le culte marial se renforça et les figures représentant des "vierges" allaitantes, enceintes ou couchées en gésine furent ôtées de la vue des fidèles, détruites ou cachées. A partir de la Renaissance, l'idée de la virginité de Marie s'imposa et la représentation d'une mère de Dieu non vierge fut tout bonnement interdite par une hiérarchie religieuse devenue toute-puissante.



Jean-Yves Loude et Viviane Lièvre se sont donc lancés à la recherche des statues et des tableaux qui furent épargnés dans cette "chasse aux sorcières". Leur périple les a menés, en 2020 après le confinement, de Saint-Flour, Brioude et Puy-en-Velay dans le Cantal, à Belpech, Prades, Cucugnan, Perpignan, Ceret (pour la France), puis dans de nombreuses villes de l'ouest de l'Espagne et du Portugal (La Curuna, Saint-Jacques-de-Compostelle, Chaves, Coimbra, Evora, Lisbonne, Porte Alegre... non limitatif)



Leur recherche s'appuie notamment, dans son souci de rendre aux femmes leur rôle historique, sur la redécouverte en 1945 à Nag Hamadi (Egypte) des Evangiles apocryphes de Thomas, Philippe et Marie-Madeleine, écrits au 2ème siècle et écartés au 4ème du canon chrétien.



Les évangiles apocryphes réhabilitent le rôle de Marie-Madeleine, qui n'était certainement pas une prostituée, comme l'ont affabulé les pères de l'Église, mais, selon les textes que nous avons à notre disposition, un témoin du Christ et une disciple à part entière.



Le déplacement des auteurs est indiqué sur une carte placée en début d'ouvrage, et il est possible de voir les photos des monuments et des objets religieux grâce au QR-code (www.le-chemin-des-vierges-enceintes.org).



Des sculptures de ces petites jeunes filles enceintes figurent également dans la partie centrale de l'ouvrage et ont l'aspect touchant et naïf de l'art populaire du Moyen-Âge.



Ce livre constitue une formidable ouverture sur l'évolution de la pensée et des représentations religieuses dans la lignée de Jean-Yves Leloup, écrivain, philosophe, théologien et prêtre orthodoxe français contemporain.



Il est en effet nécessaire de restituer au féminin sa place dans le monde des croyances et dans l'histoire des religions : la limitation des pratiques cultuelles et des mentalités à un univers exclusivement masculin introduit un déséquilibre de nature ontologique en réduisant, décentrant et délégitimant le principe féminin et donc en altérant la nature humaine et en faussant son rapport à la spiritualité ; ce déséquilibre est rendu plus visible et inacceptable encore du fait de l'évolution des sociétés.



Pour devenir véritablement humain, l'Homme doit se réconcilier avec la dualité en lui qui en fait un être soumis à la naissance et à la mort. La sexualité est là pour le lui rappeler et son appartenance à un sexe porte en creux son appartenance à l'autre.
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Prince des Fatras

Un roman sur Haïti de Jean-Yves Loudes, auteur et ethnologue.



Le livre est assez épais, ce n'est pas pour de trop jeunes lecteurs. Le vocabulaire est assez précis mais pas toujours évident.



J'ai eu un peu de peine à entrer dans l'histoire, cela démarre lentement, l'auteur met en place les personnages et leur réalité. L'histoire se passe à Cité-Soleil, le bidonville du bas de Port-au-Prince.

Ensuite le récit monte en puissance et s'emballe.

J'ai lu la suite d'une traite, je voulais connaître la suite du parcours de ces 5 protagonistes à travers leur vie quotidienne, leur projet de foot, le projet de solidarité de ramassage des déchets...



J'ai beaucoup aimé retrouver tout au long du texte des mots en créoles, des expressions haïtiennes. L'auteur les traduit et les introduit de manière très simple dans le récit afin de ne pas alourdir l'histoire...



Un court documentaire et quelques explications à la fin de l'histoire attestent que cette histoire a un très gros fond de réalité et met en lumière un projet qui s'est vraiment monté.



A lire pour ceux qui aiment Haïti ou tout simplement pour découvrir ;-)









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La clé des langues. La fièvre du voyage

Un livre sur le voyage à travers les langues. Un livre qui donne envie de communiquer et redonne sa place aux mots car méfiance les mots peuvent être manipulés, détournés comme ils peuvent réinventés une langue, l'exemple du créole au Cap-Vert "des mots portugais et un mode de penser africain".

Une approche de la pluralité linguistique pour mieux se comprendre, pour dépasser les préjugés, pour s'enrichir des diversités culturelles.

Que j'ai aimé ce voyage au travers des mots, du temps, de l'Histoire, tout comme les rencontres humaines et pour vous donner envie de partir tout le livre est parsemé de portraits de femmes et d'hommes des pays parcourus.

Ce récit a été mionté en spectacle par la compagnie de théâtre des arTpenteurs.

Merci à Tertium Editions pour cette très belle, magnifique découverte et la gentillesse d'accompagner le livre d'un mot écrit sur une carte postale.

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Planete Brasilia

Je sors un peu de ma zone de confort avec "Planète Brasilia" de Jean-Yves Loude, mais c’est un voyage que j’ai apprécié de faire.

Le Brésil est un endroit qui m’a toujours fascinée, et je suis très heureuse d’avoir pu en découvrir une certaine facette grâce à ce livre.

L’auteur nous présente sa vision de la ville, Brasilia, lors d’un voyage. Découvrir une ville parsemée de voitures, avec son architecture, sa nourriture, sa musique, ses habitants, la sécheresse et la boisson…

C’est un livre particulier pour une ville – et un pays – particulier. Immense, mais avec des espaces vides. Avec beaucoup de personnes, mais avec parfois une absence.

Cette vision de la capitale du Brésil est très intéressante, et je dois dire que malgré tout ce qu’on peut entendre de « négatif » sur ce pays, j’ai très envie d’aller y faire une (grande) visite !
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Les poissons viennent de la forêt

Moi, Kéta, je suis mort.

Et, depuis que je suis mort, je suis devenu bavard. Croyez-moi, j'ai tout le loisir de contempler et de commenter l'agitation de mes descendants. Ça m'occupe, ça m'amuse, même si personne ne réplique à mes critiques ou ne répond à mes questions. Parfois, je me permets d'envahir l'esprit d'un vivant, d'influencer ses rêves, de lui suggérer des actions. Il m'arrive de me glisser dans les corps de danseurs ou de malades, de les mettre en transe, de les posséder et de m'exprimer par leurs bouches et leurs gestes. Mais je n'abuse pas de ce pouvoir que nous, les défunts, nous conservons après avoir rendu notre chair à la terre..."



Keta est mort depuis longtemps, et , depuis le royaume des défunts, il observe son peuple, les Angolares, un peuple méconnu du Sao Tome. Keta les scrute car il a pris une grave décision, il va se réincarner mais pour cela il doit se choisir un père. Son choix se porte sur Mé N'gopa, le prince des pêcheurs, mais c'est surtout sa prestation dans le Danço Congo, danse traditionnelle, qui l'a convaincu.



La suite de ma chronique sur le blog : lien ci-dessous
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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Clara au pays des mots perdus

Une adolescente décide de sacrifier ses vacances pour rester auprès de son grand père, dans une unité de soins pour malades atteints de la maladie d'Alzheimer. Beaucoup de tendresse, une écriture qui donne au tableau des couleurs plus roses que nature, mais une initiation à l'intercompréhension et à la tolérance. Ajoutez à cela un mystère résolu, celui de la disparition de la grand mère (peu crédible) et un amour qui commence, entre Clara et un jeune Afghan. Un peu démago, comme souvent la littératrue junior, mais agréable à lire et utile, par l'ouverture sur cette terrible maladie.
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Les derniers Kalash de l'Himalaya

J'ai pu voir l'exposition au musée confluence à Lyon cet hiver, ce qui m'a donné envie d'emprunter cette BD à la bibliothèque.



Le livre raconte les séjours de Viviane, Hervé et Jean Yves dans les vallées Kalash, près de la frontière entre Afghanistan et Iran, et nous présente en particulier les fêtes rituelles autour de l'hiver dans ces villages.

Cette bande dessinée a la particularité d'alterner image classique avec bulles et d'autres cases avec des photographies de leur séjour.

J'ai passé un bon moment, je recommande le livre, et l'exposition aussi pour qui s'intéresse aux fêtes et rites traditionnels
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Cap-Vert, notes atlantiques

Livre qui est un bel accompagnateur pour un voyage au Cap-vert. Jean-Yves Loude y passe 10 semaines fin 1995, il honore la demande d'un ami cap-verdien, installé comme graveur à Lyon. Ce dernier lui a remis dix gravures sous forme de cartes, chacune représente une des îles. Loude lors de son voyage cherche à en percer le mystère, et de ramener à son ami une nouvelle pour chaque île. Le lecteur part ainsi sur les traces de l'histoire de la population capverdienne, découvre des légendes, se familiarise avec les variantes de la musique capverdienne, visualise les paysages. En fonction de ses propres déplacements ou de sa curiosité, il est possible de lire le chapitre consacré à chaque île indépendamment des autres.
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Planete Brasilia

Courte promenade architecturale qui nous transporte à Brasilia. La spontanéité de l'écriture, le témoignage documenté et sensible ainsi que les belles illustrations font de cette lecture un moment délicieux.
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La clé des langues. La fièvre du voyage

Masse Critique Mars 2017.

Merci à babelio et aux éditions Tertium.

Un hymne à l'amour des uns envers les autres, une poésie sur le voyage et les rencontres.

Superbes portraits photographiques d'hommes et de femmes accompagnent ces magnifiques voyages accomplis par Jean-Yves Louda et son épouse Viviane, qui est d'ailleurs la photographe de tous ces portraits ethniques.

Un livre qui surpasse les préjugés des diversités culturelles dans le monde sous forme de beaux textes quasi poétiques.

Un livre qui se lit très rapidement (pour les adultes) et fort enrichissant qui donneront peut-être la bosse du voyage aux adolescents qui se laisseront bercer par ces textes.

Photographies, couverture du livre superbes.

J'ai passé deux heures d'évasion aux quatre coins de la planète. Merci !
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Le port

Djibril est Guinéen. Djibril est le fils d'un ancien tirailleur sénégalais abandonné par le pays pour lequel il a combattu. Djibril rêve du Port. Le Port c'est le Nord, le Port c'est l'Europe. Djibril collectionne les vignettes contenues dans les boîtes de lait "Petit nid d'oiseau" qui représentent cette Europe rêvée, cet endroit où tout est possible, où tout est plus facile, où tout est bleu, cette Europe qui avait colonisé son pays et qui l'a jeté, comme elle jette tout ce dont elle ne veut plus.







Djibril est prêt à tout abandonner pour réaliser ce rêve. Il est prêt à abandonner la terre qui l'a vu naître, cette terre aride, stérile qui l'a façonné. Il est prêt à laisser Assa cette femme exclue car jugée stérile par son mari, cette femme à l'image de la terre de son pays, répudiée, jugée comme une sorcière "dévoreuse d'enfants". Il viendra la chercher quand il aura réussi.





"Fait-il jour ou nuit ? Le froid congèle chaque minute qui passe. Mes pensées se figent une à une. Ma tête s'alourdit. J'ai peur du sommeil. Il est le meilleur allié du serpent. Je lutte. Je ne veux pour rien au monde perdre conscience. Les grands magasins du Port ont ils déjà ouvert leurs portes? Je tenterai, demain, d'être le premier à entrer et à dire merci."









Jean-Yves Loude porte la voix de Djibril, il exprime son rêve désespéré, son désir d'un ailleurs où la vie serait plus facile. Il le fait avec émotion, avec une poésie toute africaine. Il est le chantre de tous ses candidats au voyage clandestin, de ces enfants perdus, ceux que l'on retrouve au large de Lampedusa, ou transis de froid cachés dans les trains d'atterrissage des avions. Le port est un livre fort, un livre à la beauté tragique. Un livre où la superbe plume de Jean-Yves Loude se marie avec les illustrations de Nemo. Un bel objet où l'on retrouve les vignettes collectionnées par Djibril glissées dans la reliure, indépendantes. Le port est un court roman, un petit livre par la taille mais un grand livre par l'émotion et la poésie désespérée qui s'en dégagent. Un livre qui porte la voix de tout ces êtres que l'on entend pas, que l'on écoute pas. Merci pour ce grand moment de leture.



Jean-Yves Loude et le guitariste Bruno-Michel Abati ont fait de ce livre une lecture-concert où les extraits du roman et les morceaux de guitare classique se succèdent. Une heure d'émotion pure. S'ils passent près de chez vous n'hésitez pas.
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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Coup de théâtre à São Tomé : Carnet d'enquête aux îles ..

Encore une belle découverte lors de mon tour du monde littéraire, ce bouquin m’a beaucoup plu surtout grâce à son aspect us et coutumes qu’il décrit avec précision. Les traditions comme les rangs sociaux font parti intégrante du livre, le seul point faible que je lui trouve est l’écriture parfois trop sérieuse, j’aurais aimé que ce soit un peu plus léger. Quoi qu’il en soit, je ne vais pas faire la fine bouche, j’ai aimé ce livre et c’est le principal.

Le livre parle des îles de São tomé-et-Principe, perdues au milieu du monde où vivent d’anciens esclaves, des affranchis, des pêcheurs et tout un tas de petites gens qui vivent plus ou moins en harmonie, le tout sous une légende qui raconte que Charlemagne y aurait vécu une retraite. C’est surtout cette légende qui m’a intéressé car sinon il n’y a pas vraiment d’intrigue, le livre est très descriptif, un récit de voyage en fait.

Le rythme est lent, avec des longueurs mais c’est pour mieux mettre en avant les paysages et traditions donc je reste plutôt mitigé sur ce point.

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Tournoi dans l'Himalaya

Tournoi dans l'Himalaya est un livre décrivant le parcours d'un jeune adolescent basculant rapidement dans le monde des adultes suite à un enchaînement d’événements inattendus.

Ce qui pourrait sembler assez classique au niveau de l'histoire trouve tout son intérêt dans le cadre du récit : un village du fin fond du Karakoram (la partie Ouest de l'Himalaya) au Pakistan, où une lutte ancestrale oppose 2 villages dans des matchs de polo.



Le récit est bien amené, avec un enchaînement des chapitres rapides où l'on se prend rapidement à l'histoire. Celle-ci est souvent prévisible, on est bien dans un livre jeunesse, mais avec plein de sensibilité. Le héros est touchant, avec un profond respect pour ses aînés et un lien fraternel très important avec sa soeur. Le contexte est bien posé, et on apprend de très nombreuses choses sur la vie difficile de ces contrées, le sport polo qui m'était totalement inconnu, et l'importance de la musique pour ce peuple. La virtuosité des musiciens est assez incroyable. La religion musulmane tient aussi une place importante, mais plus du point de vue des traditions que du point de vue strictement religieux.



Les montagnes sont là, omniprésentes et imposantes. Le récit se déroule proche des plus hauts sommets du massif, Nanga Parbat (un sommet de plus de 8.000 mètre) et Rakaposhi sont plusieurs fois cités. Ces majestées de neige rythment les habitudes et les échanges qui se font en passant par des hauts cols. Elles véhiculent aussi tout un tas de légendes qui viennent perturber notre héros comme d'autres personnages du roman.



En conclusion, on tient ici un très bon roman pour que les enfants (plutôt ado) découvrent une autre facette de la vie sur terre. Le récit appelle au voyage, à la découverte des lieux reculés, à un peu de méditation sur cette vie plus lente que celle des occidentaux, plus dure aussi. Une lecture de 1h30 pour les enfants, très agréable. J'ai pris beaucoup de plaisir aussi à lire ce livre. Merci à l'éditeur et à Babelio pour cette nouvelle Masse Critique.
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Clara au pays des mots perdus

L'été qui s'annonce pour Clara n'est pas ordinaire. Elle a refusé le mois de vacances familiales en Tunisie pour pouvoir s'occuper de son grand-père, qui vient d'être admis aux Myosotis, un centre d'accueil pour personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, cette terrible maladie de l'oubli. Tous les jours, elle se rend au centre pour rassurer par sa présence ce grand-père qu'elle aime tant et qui, parfois, ne la reconnaît plus. Dépassant tristesse et désarroi, Clara fait tout pour transformer ces instants pénibles en moments de partage, qui la mèneront à la découverte du secret de son grand-père.



L'avis d'Alice, 11 ans : J'ai aimé le lien qui unit Clara à son grand-père. C'est très intéressant, car on voit la dureté de la maladie. Mais, malgré elle, Clara découvrira le secret de ses origines. Ce livre est touchant.



L'avis de la rédaction : Le récit est classique, mais dessine le portrait fin et sensible d’une adolescente, accompagné d'une belle réflexion sur la maladie et les réactions qu'elle provoque chez les proches.
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