Bonne traduction, écriture assez fluide mais récit assez plat qui ne m'a pas tenu en haleine. J'ai abandonné.
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"Ma très chère grande sœur", c'est Bongsun qui vit dans la famille de la narratrice, Jjang-a, enfant précoce, dont le père est parti étudier aux Etats-Unis, laissant la mère élever seule ses trois enfants, dans un bidonville de Séoul dans les années 60. Le destin de Bongsun est tragique car elle est progressivement rejetée par la mère de Jjang-a lorsque son mari revient vivre dans sa famille. Il a désormais un très bon métier, les enfants vont faire leurs études dans d'excellentes écoles, ils habitent dans une maison luxueuse et roulent dans une belle voiture. La mère veut que Bongsun se marie, malheureusement le mari qu'une tante a trouvé pour Bongsun est en très mauvaise santé, et toute la vie de Bongsun, qui aura plusieurs enfants avec des pères différents, va basculer. Un roman poignant, avec de magnifiques passages sur l'enfance lorsque la petite Jjang-a découvre que Bongsun et une amie délurée font des tas de choses interdites en cachette et se met à y prendre part. Le plus dur, c'est que Jjong-a, qui a tant aimé sa "grande sœur", l'oubliera une fois devenue adulte. Bongsun traverse bien des épreuves en sachant garder de l'espoir et rester optimiste, ce qui contraste avec l'attitude de la mère de Jjong-a, constamment insatisfaite, toujours à se plaindre alors qu'elle a tout pour être heureuse. Un roman bouleversant, poignant, inoubliable.
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Ce roman sud coréen ne m'a pas emballé. Il est certes bien écrit, bien traduit, et facile à suivre. Hélas, les protagonistes versent trop dans le caricatural. La situation du condamné à mort en particulier me semble pour le moins tracée à trop gros trait, en particulier le fait qu'il ne soit pas coupable des faits qui lui sont reprochés. L'auteur balaye trop vite les possibles erreurs de la justice coréenne . Par ailleurs, le vague à l'âme de l'héroïne est parfois trop appuyé.
Il reste un roman agréable à lire, divertissant, honnête. Un double parcours et une certaine réflexion sur la vie, et le pardon.
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Amour, pardon et rédemption en Corée
Plongez-vous dans ce roman poignant qui ne vous laissera pas indifférent. Il nous narre l'histoire de Yujeong et Yunsu, ainsi que leur rencontre improbable. Ces deux jeunes gens, que tout semble à priori opposer, font peu à peu connaissance. Au fur et à mesure, ils se dévoilent l'un à l'autre et mettent à nu leurs blessures. Pourtant si différents, ils se font confiance. Pour la première fois de leur vie, ils osent exprimer leurs sentiments et les traumatismes qui les empêchent d'avancer, chose qu'ils n'avaient jamais réussi à faire auparavant auprès d'autres. Au fil de leurs rencontres libératrices, ils s'attachent l'un à l'autre et retrouvent à nouveau le goût de vivre pour Yujeong, qui à maintes fois avait tenté de se suicider, et le désir de rester en vie pour Yunsu, qui au départ était indifférent à sa condamnation à mort, puis par la suite attend avec crainte que la sentence soit exécutée.
Ce livre bouleversant met en avant des côtés plus sombres du comportement humain. Il nous dévoile comment peu à peu des drames se forment. Certaines personnes préfèrent fermer les yeux sur certains faits pour garder intactes les apparences, quitte à sacrifier le bonheur de leurs enfants.D'autres personnes commettent des meurtres, mais étant riches, peuvent se permettent d'avoir de bons avocats et rejettent la faute sur des complices. Il est également question de la légitimité de la peine de mort, sujet de nombreux débats.Ce roman nous interroge sur l'identité des criminels et sur l'impact que peuvent avoir leurs antécédents et les histoires qu'ils ont vécues durant leur jeunesse.
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«Nos jours heureux» Gong Ji-young (356p, Picquier poche)
Séoul, il y a une vingtaine d'années. Yujeong, une jeune trentenaire égocentrique, excentrique et suicidaire, issue d'un milieu aisé, vaguement artiste et devenue universitaire de seconde zone grâce au piston familial, est amenée presque malgré elle, avec sa tante religieuse catholique, à visiter Yunsu, un jeune criminel condamné à mort, littéralement enchaîné jour et nuit dans sa prison. La rencontre improbable entre ces deux univers et ces deux personnes que tout apparemment sépare mais dont on devinera vite qu'ils ont vécu des drames qui se font écho, dans un établissement pénitentiaire dont l'atmosphère n'est que l'excroissance caricaturale et monstrueuse d'une société si rigide et violente est au centre de ce roman. C'est une interrogation sur la responsabilité, la culpabilité, la nature humaine, le pardon, l'humilité, la sincérité. Certes, il y a une dimension assez convenue au déroulement d'un scénario sans surprise. Et à mes yeux de vieil athée, le côté mélo-catho et la dimension de rédemption christique qui imprègnent le livre ne sont pas ses arguments les plus convaincants ; pas plus que l'allégorie de l'hymne national comme symbole douteux de lien réparateur qui transcende les différences et les postures. Mais si le récit n'a pas la puissance que dégagent « Les Misérables » ou « Le dernier jour d'un condamné », on pense néanmoins à Victor Hugo. Car le parcours de vie tragique depuis sa plus petite enfance et sans issue de l'assassin condamné, livré par bribes successives au fil des chapitres, rendu dans un réalisme d'une très grande dureté, ce qu'on devine peu à peu du drame de la jeune femme, la vie quotidienne dans l'antichambre de la mort, les aspects brutaux de la vie coréenne distillés ci et là, tout cela créée des nœuds tellement poignants à la lecture qu'on ne peut poser le roman qu'une fois terminé. Un livre saisissant, malgré ses limites.
PS : je ne peux m'empêcher de penser à un autre livre encore plus fort sur le même thème (la peine de mort), aux Etats-Unis cette fois : il s'agit de « En ce lieu enchanté », de Rene Denfeld (quelle proximité des titres !). A lire absolument.
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Je suis de plus en plus fan de l'écriture asiatique. Que de douceur et de délicatesse malgré un sujet difficile !
Même la mort qui plane tout au long du récit n'empêche pas à ce récit d'être une ode à la vie.
Comme le dit l'auteur, ce qui est commun à chaque être humain, c'est qu'il meurt un jour.
Les deux personnages principaux en sont conscients mais ils apprennent tout de même à profiter de chaque instant de vie. L'un est dans le couloir de la mort, l'autre essaye de sortir la tête de l'eau. Au contact l'un de l'autre, ils découvrent l'humanité mais surtout un sentiment nouveau pour eux...l'amour.
Je viens de refermer ce livre les larmes aux yeux. Quelle claque ! J'en suis retournée. j'aimerais vous partager chaque phrase de ce livre mais il sera plus simple pour vous de courir l'acheter.
Mon plus gros coup de coeur de cette année 2016!
(Merci à Camille, libraire à Rennes, via La Kube, pour cette intense découverte !)
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Yujeong est une jeune trentenaire d'une famille coréenne aisée, belle, intelligente, mais si peu sûre d'elle. Ayant attenté à sa vie une troisième fois, sa tante, soeur dans un couvent catholique lui propose afin de lui permettre d'échapper à un internement psychiatrique de l'accompagner lors de ses visites aux condamnés à mort de la prison de Séoul. Elle y rencontre Yunsu, reconnu coupable de viol et de meurtre; les premiers sentiments de rejet et de haine vont-ils évoluer?
Roman initiatique, où les valeurs d'Amour au sens catholique sont très présents sans être pesant, où les chapitres alternent entre le recit de ce que vit l'héroïne et les confessions du condamné. Intéressant pour cette vision de la culture coréenne, émouvant aussi par ce que les personnages vivent intérieurement.
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Yujeong est une jeune fille qui n’ a plus goût à grand chose, elle a grandit dans une famille privilégié de Séoul, rejeté par sa mère, violenté par un homme de la famille mais protégé, choyé et aimé par ses frères et sa tante.
Lorsque nous la rencontrons elle est hospitalisée après une énième tentative de suicide. C’est alors que sa tante, religieuse, lui propose un marché l’accompagner pendant un mois à dans les visites qu ‘elle rend aux condamnés à mort à la Maison d’Arrêt de Séoul.
Commence alors les histoires croisées de cette jeune femme et la vie d’ un homme en l’ attente de l’exécution de son jugement, les certitudes des deux vacillent et chacun de son côté et sa façon retrouve un goût à la vie.
C’est un très beau roman bouleversant écrit avec finesse et beaucoup de justesse, un équilibre difficile tant les sujets abordés sont sensibles.
C’est un roman plein de questionnement, sur la vie, le sens qu’ on lui donne, le jugement que l’ on porte sur les personnes et sur leurs actes mais aussi et surtout sur la société coréenne et ses inégalités.
Une lecture qui m’ aura beaucoup marqué et une auteur que je vais suivre très attentivement.
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Une vraie claque. Je n’ai pas pu lâcher le livre de la première à la dernière page, mon cœur balançant sans cesse entre dégoût des actes dénoncés et du silence les entourant, compassion et tristesse pour les jeunes malentendants abusés et respect immense pour les personnes qui ont découvert et lutté contre cette abominable situation. J’étais presque à deux doigts de postuler dans une agence pour les droits humains après ma lecture..!
Pari réussi pour cette autrice engagée qui a écrit pour remettre en lumière ce que beaucoup voulaient passer sous silence, et dénoncer les arrangements inadmissibles qui profitent toujours aux bourreaux et n’aident en rien les victimes. Véritable coup de tonnerre dans la société coréenne, ce livre a contribué au vote d’une nouvelle loi en Corée qui durcit les peines pour les auteurs d'agressions sexuelles sur les mineurs et les handicapés.
Le film tiré du livre est sur Netflix si ça vous intéresse.
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Gong Ji-Young a été une découverte pour moi cette année, d'abord avec "l'échelle de Jacob", ensuite avec "ma très chère grande soeur".
"Nos jours heureux" m'a fait penser à plusieurs reprises à "l'échelle de Jacob" du fait de l'insistante présence de la religion catholique. Dans les deux livres, en plus des personnages principaux, se détachent deux personnages solaires: Frère Jean pour l'échelle de Jacob", et Sœur Monica dans "nos jours heureux". Leur personnalité joue un grand rôle dans l'éveil du héros / de l'héroïne à la compassion et à son pouvoir de rédemption; sans que ce ne soit jamais asséné lourdement comme une morale. D'ailleurs ces deux personnages solaires pourraient tout aussi bien être bouddhistes...
Voilà une belle façon d'entrer profondément dans le cœur du peuple coréen, tout en abordant avec humilité certaines questions universelles, comme l'abolition de la peine de mort.
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Une lecture très dure, mais qui en vaut le coup.
J'ai beaucoup aimé ce livre, qui est poignant, touchant, révoltant. L'on suit l'histoire de Inho, nouveau professeur dans une école accueillant des enfants sourds, et qui découvre que ces mêmes enfants sont victimes de violences sexuelles de la part des membres de l'administration.
A travers ce livre, on découvre sa volonté d'y remédier, de faire entendre la voix de ces enfants que l'on n'écoute pas, sous prétexte qu'ils sont différents. Mais c'est aussi un livre qui nous fait nous apitoyer sur ce monde, qui ne punit pas ou peu ceux qui le méritent.
J'avoue avoir été quelque peu désorientée par la fin de l'histoire, que j'ai trouvé assez précipitée et brutale.
Pour autant, elle a du sens et n'est pas mauvaise, au contraire, j'aurais cependant préféré quelque chose de moins expéditif.
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J'ai terminé ce livre il y un jour lorsque je rédige cette critique et je ne suis pas sûre d'autre tout à fait capable de rendre justice à la myriade d'émotion que m'a fait ressentir cette lecture.
Je commencerai par dire qu'étant une immense fan de la Corée du Sud (j'y ai vécu un an.), ça faisait des années que ce roman avait sa place dans ma wishlist. Le temps passant et les nombreuses autres sorties livresques se succédant, je n'ai jamais pris le temps de le chercher (ou commander). Et puis, il y a un mois, il était là sur un présentoir et je n'ai pas hésité une seconde avant de l'ajouter à ma pile à lire ! Je regrette aujourd'hui de ne pas m'y être penché plus tôt.
Je n'arrive pas encore à savoir si je parle de coup de cœur, mais ce qui est sûr, c'est que je peux parler d'une véritable livre coup de poing.
Ce roman traite avec justesse d'un grand nombre de thèmes (parfois polémiques): mal de vivre et suicide, vie et mort, injustice, peine de mort, religion, poids du passé.
J'ai été émue, j'ai souffert, je me suis insurgée, j'ai pleuré avec les personnages et j'ai réfléchi... Beaucoup réfléchi. Ce roman m'a fait revoir certaines positions ou, inversement, ma conforté dans des idées et croyances que j'avais. Je pense qu'il va encore me faire réfléchir un petit bout de temps.
La construction de l'histoire et des personnages est maîtrisée, et participe à l'effet "coup de poing" de ce roman. J'ai adoré mépriser les deux (anti) héros quand ils se méprisaient eux-mêmes. J'ai adoré le voir grandir et s'apprivoiser (eux-mêmes et mutuellement.) parce qu'ils m'ont fait grandir en me forçant à me questionner sur des sujets encore tabous à notre époque.
Je pourrais parler des heures de ce roman. Je vais m'arrêter là et juste vous conseiller de tout mon être de découvrir "Nos jours heureux"
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Roman bouleversant et révoltant. Il m’a beaucoup touché. Les conditions des enfants handicapés, ne pouvant se défendre, dans un lieu initialement prévu pour leur bien être est si bien décrit que j’ai eue l’impression d’être témoin du combat qu’ils mènent.
Le fait que ce roman soit tiré d,événements réels est horrible et rend vraiment compte de la cruauté de l’espèce humaine, parfois bien pire que des bêtes. Il rend compte de l’absurdité du monde, de la non représentation des personnes handicapées et je trouve que cela peut nous ouvrir sur la réalité.
J’ai beaucoup aimé l’évolution du personnage de Inho, arrivé dans cette ville à contre cœur, qui finit par se livrer corps et âme dans cette bataille pour les droits de ses élèves. Cependant, j’ai moins aimé sa décision finale.
[/masquer]La fin est plutôt tragique mais rend hélas compte de l’absurdité de la justice : les bourreaux peuvent s’en sortir avec de l’argent et de la popularité.
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J’ai beaucoup aimé ce livre. On y découvre par les yeux d’une enfant de 4-5 ans une société coréenne de l’époque ou des jeunes filles sont recueillies par des familles et en devient leur bonnes. Bongsun, l’une d’entre elles, prends soin de Jjang-A comme une grande sœur attentionnée qui ferait beaucoup pour elle.
Le lien qui évolue entre les deux est bouleversant. L’évocation des difficultés et épreuves de la vie, les différences de classe sociales et les changements dus à l’âge nous permettent de nous identifier et offrent un témoignage poignant.
Le fait de voir tout ça des yeux d’une enfant me permet de prendre cette histoire encore plus à cœur.
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Un roman très dur dont on ne sort pas indemne. Il pourrait presque être lu d'une traite tellement l'histoire est prenante, j'ai pourtant dû m'arrêter à plusieurs reprises car il me serrait trop le cœur.
La seule chose qui m'a un peu gênée est un épisode au début du livre où le narrateur évoque son passé. On comprend pourquoi bien plus tard, cependant je reste sur mon impression que ce passage était maladroit, mais pour tout le reste du roman le ton est si juste qu'on ne peut rester indifférent face à ce terrible récit.
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