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Critiques de JoAnne Tompkins (71)
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Ce qui vient après

Que peut-il advenir après un drame qui a coûté la vie à deux adolescents ? Quand l’un a tué l’autre avant de se suicider ? Et que leurs parents restent voisins sans plus désormais supporter de se croiser ? Ancienne médiatrice de justice, JoAnne Tompkins évoque la résilience et la rédemption après l’irréparable, dans un premier roman juste et délicat, tendu comme un thriller.





Mis à part le lecteur, qui lui aura accès, avant qu’il ne le détruise et par brefs chapitres intercalés tout au long du roman, au journal tenu par Jonah entre son crime et son suicide, personne ne saura jamais ce qui aura bien pu passer par la tête du lycéen, pour que lui, si effacé et à la dévotion de Daniel, son charismatique ami de toujours, s’acharne ainsi au couteau sur le jeune homme, abandonne son corps pour participer aux infructueuses battues pour le retrouver, et mette finalement fin à ses jours en se dénonçant sans plus d’explication. C’est donc tenu en haleine par le récit par Jonah des événements et de ce qui, en une longue et silencieuse maturation, les a précédés, que l’on assiste en parallèle au malheur, torturé de questions sans réponse, des parents des deux garçons. A vrai dire, des éléments de réponse, ils en ont malgré tout dont ils peuvent se douter, puisqu’eux savent bien, au fond, ce qui couvait de violence sous les apparences ordinaires de leur vie de famille.





Mais voilà qu’au beau milieu de ce champ de ruines surgit un personnage qui pourrait bien bouleverser ce qui semblait déjà scellé sous la dalle du chagrin et de l’hostilité muette. Evangeline a à peine seize ans, elle est enceinte, sans famille ni domicile. Lorsqu’elle frappe à la porte du quaker Isaac Balch, seul avec son deuil et son chien depuis la mort de son fils Daniel, elle et le futur bébé pourraient bien finir par combler le vide à leur manière, voire même briser la rancune qui a grandi entre lui et sa voisine, Lorrie, mère de Jonah. A moins que de nouvelles révélations ne viennent à nouveau tout compromettre quand il s’avère qu’Evangeline avait un peu plus que croisé les deux garçons peu avant le drame…





JoAnne Tompkins a trouvé le ton juste pour construire sans pathos ni sentimentalisme une histoire à la fois captivante et intelligente sur la solitude d’êtres enfermés dans leur incommunicabilité, entre jalousie et rancoeur, frustrations, remords et regrets, mais trouvant néanmoins suffisamment de bienveillance autour d’eux pour accéder au pardon et à la rédemption. Pas un des protagonistes à ne cacher quelque secrète ambivalence, les plus solaires gardant leur part d’ombre et les plus sombres leur lot d’humanité. Est-ce l’expérience de l’auteur dans la justice ? Dans son récit, le mal est une tumeur proprioceptive, une attaque de circonstances propres à vous faire perdre l’équilibre, mais, comme l'exprime Jonah, ce n’est pas parce la gravité vous fait tomber par terre qu’il faut en déduire que vous êtes la gravité – et donc le mal – incarnée. De l’ensemble sourd au final une lumière doucement réconfortante, discrètement alimentée par la touchante et fragile part d’âme de chacun, y compris celle de l‘affreux mais irrésistible Rufus, curieux croisement de labrador et de pitbull, et personnage à part entière du roman.





C’est ainsi que de la noirceur de ce sordide fait divers, JoAnne Tompkins réussit à extraire une histoire par contraste d’autant plus lumineuse, attachante et addictive. Ce qui vient après ? N’est-ce pas la bienveillance, indispensable terreau de résilience ? Un premier roman diablement bien campé, dénotant chez l’auteur une impressionnante acuité d’observation.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Ce qui vient après

À Port Furlong, une semaine après sa rentrée au lycée, Daniel ne rentre pas de son entraînement de football. Malgré de nombreuses recherches, l'adolescent reste introuvable. Une semaine plus tard, son meilleur ami, Jonah, se suicide, confessant, dans sa lettre d'adieu, le meurtre et le lieu où retrouver son corps. Depuis, Isaac, le père de Daniel, peine à surmonter sa douleur et n'ose croiser le regard de sa voisine, Lorrie, la maman de Jonah. Heureusement que ses Amis de l'église quaker le soutiennent, de même que Peter, son meilleur ami et le principal du lycée dans lequel il enseigne. Mais comment expliquer, comprendre un tel drame ? Comment ces deux meilleurs amis depuis l'enfance en sont-ils arrivés là ?

Ce jour-là, Evangeline, 16 ans, peine à comprendre comment sa mère a pu l'abandonner, sans même un mot. Dorénavant livrée à elle-même, esseulée, vivant de petits larcins, elle quitte le mobile home dans lequel elle vivait, un nouvel avis d'expulsion du shérif la confortant dans son choix, et décide de se réfugier dans le jardin d'Isaac. Maintenant que des semaines se sont écoulées depuis que les deux garçons ont été retrouvés et certainement enterrés, elle espère trouver un semblant de sérénité, même si elle est certaine qu'il en soit peu probable pour le père de Daniel...



Un adolescent qui tue son meilleur ami avant de se suicider... Comment se reconstruire après un tel drame ? Que n'a pas t-on pas vu ? Pas compris ? Comment lui donner un sens ? Isaac, en plein deuil, va voir l'arrivée inattendue d'Evangeline dans son jardin, comme un signe. Ce qu'il ignore, alors qu'il l'installe aussitôt chez elle, est que l'adolescente est enceinte et qu'elle a croisé Daniel et Jonah quelques jours avant le drame. Cette ado désœuvrée et sans repère pourrait-elle avoir un lien avec ce meurtre atroce ? Daniel était-il aussi gentil, dévoué, enjoué et bon camarade comme son père le supposait ? Autant de questions auxquelles les voix d'Isaac, Lorie et Evangeline, trois âmes blessées et meurtries, vont, au fil des pages, tenter de répondre. En filigrane, celle de Jonah, le jour de sa mort, prenant le lecteur à partie, qui essaie d'expliquer et de comprendre son geste et redessine le portrait de son ami. Des personnages à qui JoAnne Tompkins donne, peu à peu, corps et vie malgré le deuil, les regrets, les remords, la rancœur, la jalousie, l'amertume. Au contact des uns et des autres, les sentiments de pardon et de résilience vont éclore. Un roman touchant, sensible, empreint d'espoir en l'humain et en la vie. Ce qui vient après un sombre drame n'en est que plus lumineux...

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Ce qui vient après

« Soudain, disparues. Cette vacuité bénie, cette plénitude écrasante, disparues. Retour à une seconde. Et la suivante. Nous réapparûmes : Un chien. Une fille. Un homme. Tous endeuillés. »



Un magnifique premier roman sur la foi, le pardon, le deuil.

Ce qui vient après, c’est la rencontre de 3 solitudes blessées : Isaac, dont le fils adolescent Daniel a été assassiné par Jonah, son meilleur ami ; Lorrie, la mère de Jonah ; et Evangeline, 16 ans, enceinte, abandonnée par sa mère, qui a croisé la route des 2 garçons quelques jours avant leur mort.

Ce qui vient après, c’est l’adolescence dans tous ses états, ce sont les familles que l’on se choisit, ce qu’il y a au plus profond de soi.

A la manière des règles d’usage de Joyce Maynard, c’est un livre délicat, lumineux, profondément humain, absolument bouleversant. Et un très beau coup de coeur ♥️
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Ce qui vient après

A Port Furlong, nous pourrions nous croire loin de toute civilisation dans une forêt ou un désert mais les évènements tragiques de ce roman se déroulent bien dans un lieu densément habité dans l’Etat de Washington où dominent encore quelques vieilles demeures victoriennes bâties par les anciens colons.



Dans ce qui vient après, l’atmosphère est très particulière, un peu de présence fantomatique, un peu de fantastique dans la maison Quaker, une sorte de refuge près du cœur sauvage de la forêt qui bat à nos oreilles, tout proche.



Isaac et Lorrie proches voisins mais désormais ennemis ont perdu chacun un fils adolescent de 16 ans, Daniel pour Isaac et Jonah pour Lorrie dont le meurtre et le suicide sont inextricablement liés.

L’arrivée d’Evangeline, une adolescente enceinte traumatisée à vif par l’abandon de sa mère « elle avait passé des années à tordre les faits de sa vie pour leur donner de nouvelles formes qui lui causeraient moins de souffrance. » et qui prétend avoir connu les 2 garçons va provoquer une foudre émotionnelle chez le père et la mère qui s’étaient réfugiés jusqu’alors dans le silence ou la fuite pour surmonter leur peine immense.



Comme j’ai aimé ce livre de JoAnne Tompkins centré sur la famille, sur le sens qu’on lui donne, comment elle se crée et la force herculéenne intérieure qu’elle demande pour faire tenir sans rompre le fragile équilibre de la communication et de la compréhension entre parents et adolescents sans en faire trop ou pas assez.

Le dur constat d’Isaac sur le fait qu’il a échoué à connaître la vie intérieure de son fils pour l’accompagner dans sa vie d’adulte m’a broyé le cœur.



J’ai aimé lire toutes ces réflexions sur l’apprentissage des sentiments et les interrogations sur nos comportements que l’autrice JoAnne Tompkins réussit brillamment à mettre en parallèle avec les sables mouvants de l’adolescence.



La spiritualité est très présente dans ce roman en abordant les convictions de la communauté Quaker dont j’ai très envie maintenant d’en savoir plus que le simple souvenir de l’image stéréotypée d’un homme blond au grand chapeau noir des boîtes de flocons d’avoine de mon enfance.



La force de ce très beau roman sur la rédemption est sa manière très convaincante de raconter comment Lorrie, Evangeline et Isaac, adultes et adolescents, arrivent à surmonter la peur, le mal et la solitude en apprenant à se connaître et à se faire confiance.

Tous les trois ont appris de la tragédie de Daniel et Jonah, en portant sur eux un regard neuf et compatissant.



Je n’oublierai pas le chien Rufus aux sens aiguisés qui essaie à sa manière et jusqu’à la fin de reconnecter le monde des vivants et des disparus.



Une histoire prodigieuse à ne pas manquer traduit par Sophie Aslanides.

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Ce qui vient après

Depuis qu'il a perdu son fils Daniel, seize ans, assassiné par Jonah, meilleur ami de l'adolescent, Isaac n'arrive pas à remonter la pente, d'autant plus que Jonah après avoir participé aux recherches, s'est suicidé laissant une lettre d'aveu. Malgré le présence de Peter, ami et directeur du collège où il enseigne et le soutien de l'église quaker, Isaac vit reclus dans sa grande maison et évite Lonnie sa voisine, la mère de Jonah. Quelques jours après l'enterrement, Isaac découvre dans son jardin, Evangeline, une jeune fille tremblante de froid, en rupture familiale. Une rencontre qui va lui redonner une raison de vivre et surtout lui donner l'opportunité de comprendre les événements qui ont conduit au drame qu'il a vécu.



Ce qui vient après est un premier roman, qui nous invite dans l'intimité d'une petite ville frappée par un drame qui a précipité la communauté dans l'incomprehension...pourquoi le jeune ado a-t-il tué son meilleur ami, et Daniel etait-il ce garçon idéal qui n'a jamais posé de problème, Evangeline connaissait-t-elle les deux jeunes gens, à t-elle joué un rôle dans ce drame?

Avec les voix d'Isaac, Evangeline et Jonah, les événements se reconstituent lentement et le passé jusqu'alors étouffé ou dénié, refait surface. Les situations sont réinterprétees sous une nouvelle lumière et permettront de comprendre les motivations et les actes de chacun.

Un roman intimiste et universel, qui remet en cause les rapports parents/enfants, les signes de défiance que l'on ne veut pas voir, la démission d'une mère trop faible pour s'occuper d'une ado...

Un premier roman bien construit qui favorise l'introspection.
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Ce qui vient après

Voici un roman difficile , dramatique , du moins dans les premières pages : sur le deuil, le pardon, la foi et la rédemption

.

Ou la rencontre de trois âmes blessées :

Isaac traverse seul la disparition de son fils Daniel, assassiné par son meilleur ami Jonah.

Celui - ci se suicide et le monde de Lorrie , sa mère s'effondre aussi.

Elle deviendra l'ennemie d'Isaac, il n'y a aucune explication à ce drame, Isaac et Lorrie s'éviteront telles des ombres séparées par leurs douloureuses, incommensurable pertes .



Lorrie , Femme forte et courageuse avait déjà dû faire face au suicide de son mari.

Aide - soignante , elle reprendra des études d'infirmière afin d'assurer l'avenir de sa fille de treize ans , Nell.



Jusqu'à l'apparition soudaine d'une sans abri, Evangeline, enceinte , lâchement abandonnée par sa mère.



Son jean était couvert de boue , se cheveux roux pendaient jusqu'au milieu de son dos , collés en paquets et sales , son visage , couvert de crasse était lisse et parsemé de taches de rousseur : Isaac la recueille , accompagnée par Lorrie.



Evangeline devient un rai de lumière dans leur vie : bientôt ils apprendront que la jeune fille avait croisé les deux garçons la semaine du meurtre , quelques jours avant leur mort.



Comment Lorrie , Evangeline et Isaac réussiront à vaincre leurs peurs, confronteront leurs souvenirs douloureux, apprendront à se connaître, à se faire confiance , parieront sur l'avenir ? .



Sans oublier la présence du chien Rufus, attachant , aux sens très aiguisés.N'en disons pas plus….



Tous les événements se reconstituent peu à peu , trop longuement à mon goût , cent pages de moins auraient suffi même si les caractères et manières d'agir de chaque personne sont très finement analysés et décrits .

C'est un premier roman fin , à suspense , psychologique et métaphysique, attachant , profondément humain , explorant chaque facette de soi, les profondeurs de l'âme humaine, interrogeant avec une infinie générosité sur ce qu'est une famille et les liens familiaux.



Construit sur la résilience , le pardon, la reconstruction de soi, la foi, intimiste et universel , au ton grave , optimiste malgré tout .



Il montre combien la vie peut être imparfaite , dure , mais que la lumière se trouve au bout du chemin .

Étonnant premier roman à la jolie première de couverture !
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Ce qui vient après

Avec finesse et un optimiste chatoyant, aussi lumineux qu'une pleine lune après une éclipse, JoAnne Tomkins relate ce qui vient après un drame. Plutôt que le sang, la noirceur, elle s'attarde sur la reconstruction, la résilience qui affleure derrière la rancœur. Des éclats de philosophie poétique pommellent de lumière les pages les plus sombres, l'autrice soulignant ainsi l'ambivalence, la complexité et la beauté des relations humaines (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/03/07/ce-qui-vient-apres-joanne-tompkins/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Ce qui vient après

Evangeline, 16 ans, est seule. Seule, enceinte, et abandonnée par sa mère qui l'a quittée un beau matin et n'est jamais revenue. Alors quand un énième avis d'expulsion pour loyer impayé la force à quitter leur mobil home, la jeune fille sait qu'elle n'a pas le choix et qu'elle doit trouver un abri. C'est Isaac, un vieil homme dont le fils Daniel est récemment décédé dans des circonstances troublantes, tué par son meilleur ami, qui lui ouvrira sa porte et décidera de la recueillir. Evangeline goûte enfin à cette vie normale qu'elle n'a jamais eue mais cet équilibre est précaire : elle n'a pas tout dit à Isaac et ce secret pourrait bien remettre en question toute sa vie.



Ce qui vient après m'a attirée par sa 4e de couverture mystérieuse : comment un adolescent a-t-il pu ainsi tuer celui qui était son meilleur ami ? Et qu'est-ce que Evangeline, cette jeune fille solitaire surnommée Red pour sa chevelure flamboyante a-t-elle à voir avec ce mystère ? Au final, ce roman a tenu toutes ses promesses et bien plus puisque l'air de rien, par sa petite musique ténue, en prenant son temps, il a réussi à me captiver totalement et à me bouleverser. C'est d'abord un magnifique portrait, celui d'Evangeline, adolescente grandie trop vite, livrée à elle-même par une mère défaillante qui ne sait pas la protéger et qu'elle doit supplier pour aller au lycée, une mère qui finalement l'abandonne sans un regard en arrière. Evangeline qu'au fil des pages on découvre si forte, capable de survivre sans un sou en employant tous les moyens à sa disposition, et aussi si fragile, avide de trouver enfin une famille et des amis mais prête à s'enfuir dès qu'elle se sent de trop. Le récit de son amitié avec le vieil Isaac, un quaker taiseux plus porté sur la spiritualité que sur la conversation et maintenant enfermé dans le chagrin de la perte de son fils, est bouleversant, tout en justesse et en petites touches, au point qu'on ne sait plus trop qui de l'homme en deuil ou de la jeune fille en détresse a besoin de l'autre.



Ce qui vient après c'est aussi un roman impeccablement construit avec ce mystère initial autour des deux garçons, Daniel le fils d'Isaac issu d'une famille plutôt aisée et aimante, et Jonah, son ami et néanmoins parfois souffre-douleur, qui quant à lui a eu à souffrir d'un père violent et d'un drame familial. Que s'est-il passé ce soir là pour que Jonah finisse par avouer le meurtre de Daniel avant de se suicider (je ne spoile pas, on apprend ceci dès les premières pages) ? Et comment le chemin d'Evangeline a-t-il croisé celui des 2 garçons ? L'auteure distille peu à peu de petites explications qui permettent au lecteur de reconstituer toute l'histoire et entremêle judicieusement les points de vue d'Isaac, d'Evangeline, de Lorrie la mère de Jonah et voisine d'Isaac et enfin le journal intime de Jonah qui nous permettra finalement de comprendre la vérité. Tout est parfaitement plausible, pas de fait extraordinaire ou de révélation de dernière minute, juste la vie dans ce qu'elle a parfois de plus injuste ou de plus sordide. L'histoire prend son temps, on n'est pas dans un roman policier mais le suspens reste tendu jusqu'au bout, les personnages comme suspendus à un fil semblent à la merci d'un coup du sort ou d'un malentendu qui briserait leur fragile équilibre.



Ce qui vient après est l'inverse d'une lecture esbroufe, d'un de ces romans brillants et plein de paillettes qui nous épatent dès les premières pages. C'est un roman dans lequel on rentre petit à petit et qui nous happe, une lecture que j'ai eu plaisir à retrouver jour après jour et des personnages auxquels je me suis de plus en plus attachée au point que j'ai été véritablement triste en tournant la dernière page. L'auteure n'en fait jamais trop mais fait preuve d'un grand talent pour décrire avec justesse des sentiments profonds et des personnages cabossés par la vie. J'ai terminé ce livre sans vraiment réaliser qu'il serait un coup de coeur et ce fut finalement une très belle lecture. Et dire qu'il s'agit d'un premier roman... hâte de découvrir ce que l'auteure va nous réserver par la suite !
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Ce qui vient après

C 'est ce qui vient après la perte d'un être cher.Le fils d'Isaac , Daniel, a été assassiné par son meilleur ami Jonah .Peu de temps après , celui ci s 'est suicidé .Isaac est enseignant,il vit seul depuis son divorce.Il était ami avec Lorrie ,la mère de Jonah mais cette amitié ne lui semble plus possible, désormais.Il rencontre Évangéline,une adolescente enceinte que sa mère vient d'abandonner sans ressources . Il l'héberge chez lui , cette présence lui apporte un réconfort. Il se trouve qu'Evangeline avait rencontré les deux garçons peu avant leur mort , Isaac se met dans la tête que l'enfant que porte Évangéline est peut être celui de son fils..Quel est le rôle d'Evangéline dans la mort des deux garçons ? pourquoi Jonah a t'il tué son meilleur ami ? qui est le père du bébé ? ce sont les questions que se pose le lecteur en lisant ce roman.

Un premier roman très réussi, passionnant, sensible sur un sujet difficile, la perte d'enfants que l'auteure a su transcrire sans pathos .Un roman aussi sur le cheminement des personnes qui doivent continuer à vivre après un décès,le chemin du pardon qui mène à la paix intérieure , les relations entre humains,la famille de cœur que l'on se choisit.
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Ce qui vient après

Ce qui vient après , c'est le chagrin, la colère, l'incompréhension ou la sidération , avant le temps du deuil , du pardon et de la reconstruction...



Dans la petite ville de Port Furlong, état de Washington , le roman débute par l'assassinat de Daniel, 17 ans, un adolescent plutôt beau gosse, excellent sportif et meneur de son groupe d'amis , par son ami Jonah qui se suicide quelques jours après en laissant une lettre confessant le meurtre .

Cette double disparition laisse dans le désarroi le plus complet , Isaac, le père de Daniel , seul depuis le départ de sa femme , et Lorrie , la mère de Jonah , dont le mari s'est suicidé quelques années plus tôt.



Evangeline 16 ans , délaissée par sa mère mène une vie d'errance qui lui a fait croiser le chemin des deux garçons. Enceinte, elle décide d'abandonner sa vie de SDF pour le bien-être de son bébé dont elle espère qu'un des deux garçons est le père . Elle choisit d'aller vers Isaac.



Ce roman est beaucoup plus original que ce simple résumé car s'il parle de la solitude de ces trois êtres, leur "cohabitation" puisque Isaac va héberger Evangeline et que Lorrie est leur voisine , ne vient pas les rasséréner. Chacun porte son lourd fardeau qui se heurte systématiquement aux autres, avec la maladresse de gens qui ne savent plus se parler et se confier .



Evangeline, souvent abandonnée et maltraitée dans son enfance supporte mal la moindre promiscuité , seul le chien Rufus apprivoise cette fille écorchée vive .

Isaac cherche les réponses auprès de son groupe religieux des quakers mais il refuse de poser les bonnes questions , reste méfiant et fermé .



L'analyse de ces personnages et des questions que ces événements entrainent est traitée avec beaucoup de finesse et de sensibilité. Comment admettre que Daniel n'est pas l'enfant qu'on idéalisait , que Jonah a pu tuer son ami ? Qu'a t'on raté comme signe précurseur ? Tout cela se bouscule dans la tête d'Isaac.

La danse entre Evangeline, Isaac et Lorrie est faite de petits pas timides en avant et de brusques enjambées en arrière , donnant au roman un ton grave et j'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur aborde cet après !
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Ce qui vient après

Un premier roman bluffant tant il souffle la vie douce et cruelle à la fois, l’amour et la haine mêlés, la confusion des sentiments quand on a été malmené et que l’on se retrouve en manque de repères. Une écriture maitrisée, puissante, bouleversante. Une analyse fine de l’humain. Des émotions à la pelle.

Un peu moins de 600 pages de pur bonheur littéraire ! L’auteure nous emporte dès les premières lignes selon divers points de vue dans une histoire des plus sordides d’où émanera pourtant de vrais et beaux sentiments, une situation finale qui redonne foi et espoir en l’humain.

Ce roman m’a profondément bouleversée et j’ai encore des difficultés à poser des mots sur tout cela. Tout est pesé, bien dosé.

Particularité : l’auteure nous initie à la spiritualité quaker et cela apporte une touche singulière non négligeable.

Un coup de cœur sans conteste ! et une auteure à suivre !

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Ce qui vient après

Un drame... voilà ce que vivent Isaac et Lorie. Une épreuve des plus difficiles qu'il est de vivre. Tous deux perdent leur enfant dans des circonstances tragiques.



Daniel, le fils d'Isaac a été assassiné par Jonah, fils de Lorie. Deux adolescents qui se connaissaient puisqu'ils étaient amis. Au delà de la douleur, l'incompréhension reste totale. Jonah énonce dans une lettre son geste sans l'expliquer avant de se suicider.

Leur monde s'écroule. Impossible pour eux de recevoir la compassion de leurs proches respectifs. Même la religion d'Isaac ne le réconforte pas, pire il s'en éloigne. Tous deux luttent et survivent jusqu'à l'arrivée d'une jeune fille de seize ans. Elle paraît seule et désorientée mais surtout elle ment. Elle ment sur sa vie, sur le fait qu'elle connaissait Daniel et Jonah, mais surtout elle ment sur sa condition de femme enceinte. La solitude d'Evangeline transperce Isaac. Il lui ouvre sa maison et son cœur et Lorie, elle, sera d'une aide précieuse. Ils ne désireront plus qu'une seule chose l'aider et qu'elle fasse désormais partie de leur vie. Evangeline est la promesse d'un avenir possible.



C'est poignant, lumineux et follement émouvant. Malgré le thème de la perte d'un enfant, l'auteur sans s 'en détourner réussit ce tour de force de ne pas nous plonger dans un marasme mais bien au contraire d'y voir la promesse d'un avenir. A travers cette tragédie, c'est surtout une histoire de rencontres, de bienveillance et d'une profonde humanité.

Mes yeux n'ont pas résisté. Gallmeister for ever !

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Ce qui vient après

Une très belle histoire: Isaac a perdu son fils ado, Daniel, star de l’école assassiné par son ami et voisin, Jonah. Un jour, il découvre une jeune fille sous son prunier: il va la faire entrer dans sa maison et dans sa vie, et elle va apporter son lot de bouleversements, de sentiments contradictoires, d’affrontements aussi.

C’est une très belle histoire, servie par une autrice que je ne connaissais pas mais dont le style et l’imagination m’ont emportés. J’ai vraiment été happée par l’histoire de ce père en deuil qui affronte seul la perte de son fils, et ce faisant découvre qui celui-ci était mais aussi qui il est, lui, son déni, ses mensonges, tout ce qu’il n’arrive pas ou ne veut pas affronter. J’ai trouvé le ton vraiment très juste, sans verbiage ou sentiments, ce qui aurait gâché ce roman magnifique.

J’en conseille la lecture à tous, j’i passé une très beau moment.
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Ce qui vient après

Je n'aurais probablement jamais ouvert ce livre s'il n'avait pas été recommandé par ma bibliothèque lors d'une de leur Causerie. Et le résultat est vraiment pas mal.

Dans cette histoire, il y a un meurtre puis un suicide. Mais il ne s'agit pas d'un polar, ce n'est pas une enquête sur ces morts puisqu'on sait ce qu'il s'est passé. Mais il va tout de même y avoir une recherche. La recherche du pourquoi. Daniel et Jonah étaient amis depuis tout petit, personne ne comprend vraiment ce qui à amené Jonah à ces gestes. On va alors plonger dans ce que sont, au fond d'eux-même, tous ces personnages. D'abord ceux qui sont toujours là. Isaac, le père de Daniel, qui prend la parole régulièrement pour raconter au lecteur tout le cheminement du deuil, les questions, les incompréhension. Lorrie, la mère de Jonah, plus éloignée dans le récit. On fait également des sauts dans le temps avec le récit de Jonah juste avant son suicide, qui va révéler bien des choses. Et puis un élément extérieur, Evangéline, une jeune fille qui veint de nulle part, qui a atterri dans le jardin d'Isaac qui a voulu recueillir cette âme égarée, un peu pour compenser l'absence, un peu pour expier des fautes.

Tous ces récits entrecroisés vont révéler des aspects qu'au final, tout le monde savait, mais que personne ne voulait voir. On entre dans l'intimité de tous les personnages. L'auteur décortique avec beaucoup de patience la psychologie du deuil d'une mort violente, inattendue, de victimes jeunes. Et comme l'annonce très bien le titre, qu'est qui arrive après, pour ceux qui reste et doivent continuer à vivre.

Ce fut une bonne lecture, un plaisir inattendu également pour moi. Même si certains aspects, comme l'arrivée d'Evangéline, manquent un peu de crédibilité, ils ont un réel apport à l'ensemble du récit. On a donc un ensemble cohérent, une intrigue prenante et beaucoup d'émotions réunis dans ce roman qui laissera un souvenir persistant.
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Ce qui vient après

Ce qui vient après la mort, c’est le deuil, mais avant de le commencer, il y a souvent des tas de questions que l’on se pose et dont personne n’a les réponses, ce qui vous plombe de l’intérieur.



Dans ce cas-ci, c’est Isaac, un père qui a perdu son fils Daniel, tué par Jonah, son meilleur ami, sans que l’on sache pourquoi, puisque quelques jours après le meurtre, ce dernier se donne la mort. La mère du meurtrier, Lorrie est la voisine d’Isaac…



Qu’est-ce qui peut venir après un tel drame ? C’est peut-être d’Evangeline, une jeune fille paumée qui a croisé la route des deux garçons, que les réponses viendront.



Si ce roman était Corse, je le qualifierais de polyphonique, mais c’est un roman, il sera donc choral puisque les différents points de vue des personnages principaux viendront nous éclairer, petit à petit, sur le drame et son origine.



Ce qui construira peu à peu les personnages principaux, nous les montrant sous d’autres éclairages, nous donnant des personnages finement décrits.



Hélas, il m’a parfois plusieurs lignes avant de comprendre quel personnage avait pris la parole, ce qui m’a déstabilisé durant plusieurs chapitres, ne sachant jamais trop qui parlait avant d’avoir confirmation d’une identité.



Si le style d’écriture est simple, sans être simpliste, j’ai trouvé, pour ma part, que le récit général était assez lourd. Oui, le processus de deuil est long et lent, je le sais pertinemment bien, mais dans le cas du roman, avec 100 pages de moins, on aurait obtenu une histoire plus ramassée, plus fluide et bien plus intéressante.



Gallmeister est une maison d’édition que j’adore, j’ai rarement des déceptions littéraires avec elle, et pourtant, de temps en temps, ça arrive. Comme si j’étais restée en surface, sans jamais vraiment entrer dans ce récit.



Un peu comme Isaac, Evangeline et Lorie qui ont évolués sous mes yeux durant 576 pages, en surface, eux aussi, comme si leurs interactions étaient fausses, mal jouées. Comme si tout le récit tournait en rond, tel un chien après sa queue.



Voilà, c’est une lecture foirée dans les grandes lignes. Aucun des personnages n’est arrivé à me toucher, si ce n’est Jonah, l’assassin, justement. Et Rufus aussi, mais lui, c’est un chien.



Une fois de plus, je suis à contre-courant des autres critiques Babelio. C’est en modérant des citriques sur Livraddict que j’étais tombée sur la chroniques "coup de coeur" d’une blogueuse et que j’avais eu envie de le lire.



Tous les avis sont dans la littérature, ne tenez pas trop compte du mien, vous pourriez aimer ce roman, comme la majorité sur Babelio.



Pour moi, ce récit manquait d’émotions, de profondeur, de dynamisme et était un peu trop sirupeux à certains moments, même si ça fait du bien dans ce monde de brutes.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ce qui vient après

Il serait assez réducteur, et trompeur de se fier à la tonalité, et surtout au contenu du premier chapitre. Daniel, un ado vivant avec son père est retrouvé mort, assassiné ; qui plus est par son meilleur ami, qui s’est donné la mort juste après son geste, laissant sa mère Lorrie, désemparée.

Une triste histoire de deuil, et de vaine recherche sur les causes du drame aurait pu inspirer l’auteur…. Et bien pas du tout !

Il se trouve que dans les jours qui suivent, le vieux chien d’Isaac trouve sous un arbuste une gamine désœuvrée, en rupture familiale et un peu craintive.

Evangéline est recueillie par Isaac, sous le choc de la mort de son fils. Il va vite découvrir qu’Evangéline est enceinte.

Isaac trouve dans l’irruption d’Evangéline, une raison à ne pas s’enfoncer dans le marasme. En outre, Lorrie et lui tentent de mettre côté leur rancœur afin de comprendre les raisons du drame. D’autant que la religion Quaker à laquelle appartient Isaac ne semble plus en mesure de lui apporter les réponses et surtout le réconfort dont il a tant besoin.

Evangéline, est un trait d’union entre eux deux, puisque dans son errance elle a côtoyé les deux garçons.



Joanne Tompkins a construit son roman à trois voix. Isaac, tout d’abord qui se dévoile au fil du livre, tant dans sa vie professionnelle et l’aide qu’il tente d’apporter à son collègue, sa rupture avec la mère de son fils, et ce lent apprivoisement d’Evangéline. Le second narrateur, à la troisième personne est davantage centré sur Evangéline, son passé, ses tourments, et ce bébé qu’elle investit comme jamais. Enfin, une voix d’outre-tombe, celle de Jonah à son dernier jour, donnant une tonalité plus sombre à cette histoire.



Ce qui vient après, est une un roman lumineux, où la vie est plus forte que tout, la résilience l’emporte sur la colère et le ressentiment, où les protagonistes acceptent de ne pas tout savoir, si ce n’est l’essentiel.

Dans ce texte qui se laisse gentiment apprivoiser et qui ensuite vous tient jusqu’à son terme, Joanne Tompkins donne beaucoup de consistance à ses personnages qu’elle montre dans leur humanité profonde faite de failles, d’amour, de respect et de courage.


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Ce qui vient après

Isaac et Lorrie sont voisins. Ils ont tous les deux vécu récemment la même tragédie : la perte d’un fils adolescent.



Isaac était le père de Daniel, victime d’un crime violent et Lorrie la mère de son assassin, Jonah, lequel s’est donné la mort après avoir avoué le meurtre de son ami.



Isaac s’est séparé de sa femme quelques années auparavant et vit avec son chien Rufus. Il fait partie des « Amis », cette société religieuse plus connue sous le nom de Quakers. C’est dans la foi qu’il essaie de se reconstruire.



Femme forte et courageuse qui a déjà du faire face au suicide de son mari, Lorrie, aide-soignante, a repris des études d’infirmière afin de pouvoir assumer seule sa famille. Elle vit désormais avec sa fille de 13 ans, Nell.



Un soir, alerté par son chien Rufus, Isaac découvre dans son jardin une jeune sans-abris de 16 ans, Evangeline, qu’il décide de recueillir quelque temps. Il ne lui faut pas longtemps pour comprendre que la jeune fille est enceinte et a croisé le chemin des adolescents disparus.



L’abandon, le deuil d’un enfant, le suicide, le pardon, autant de thèmes abordés dans ce roman émouvant dont l’histoire est composée des récits introspectifs de 3 narrateurs : Isaak, Evangeline et Jonah. Ce dernier récit d’outre-tombe ajoute une part de mystère et dévoile les raisons qui ont conduit au crime. Rien n’est jamais blanc ou noir, les choses que nous vivons, que nous subissons et la colère qui en ressort peuvent parfois amener certaines personnes à commettre un acte impulsif et irréparable.



Un beau roman sur la résilience qui explore les profondeurs de l’âme humaine.



« Ce qui vient après » est un rayon de lumière qui nous rappelle qu’il n’est jamais vain de continuer à espérer. Une véritable leçon de vie.
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Ce qui vient après

Comment accepter d'être vivant alors qu'on nous a tout pris?

Telle est la question: faire son deuil, accepter la mort, continuer à vivre, rebondir, à quoi se raccrocher, quoi d'autre?

Ce qui vient après, 1er roman de JoAnne Tompkins traite avec brio la thématique du deuil, la résilience toutes ces fonctions naturelles inévitables quand on vit de profonds changements au cours de sa propre existence. Tous ces événements qui s'enchaînent plus ou moins font que l'on se sent un peu seul pour les affronter, seulement d'autres personnes vivent aussi certains traumas et doivent faire un travail personnel qui n'en est pas moins négligeable.

C'est donc dans ce roman assez sombre malgré tout et publié chez Gallmeister, que nous suivons le parcours de vie d' Evangeline, jeune fille de 16 ans, Isaac qui vient de perdre son fils Daniel, Lorrie ayant perdu son fils Jonah aussi et d'autres personnages secondaires en plein égarement existentiel.

Quand on essaye et arrive à comprendre certaines choses, on se doit de les accepter, on les digère et on peut se donner la possibilité d'avancer de nouveau dans la vie.

C'est ce qui vient après,  non ?
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Ce qui vient après

Ce qui vient après, c'est une histoire de colère, de deuil, de rancune, de culpabilité et de terreur.

Ce qui vient après, cela peut être aussi le pardon, la résilience, la tendresse et l'amour à nouveau.

C'est ce que Joanne Tompkins a voulu exprimer dans ce roman, l'idée que la lumière peut revenir après la tempête.

Issaac et Lorrie viennent de perdre leurs fils adolescents. Alors qu'ils étaient amis depuis l'enfance, Jonah a tué Daniel puis s'est suicidé.

En même temps, une jeune fille rousse, abandonnée par sa mère apparaît dans cette bourgade de l'état de Washington. Elle est enceinte et a peut-être quelque chose à voir avec le drame.



L'histoire est émouvante et l'on s'attache très vite à la personnalité d'Evangeline ( le choix du prénom n'est pas anodin). Elle a la maturité de celles qui ont beaucoup souffert et cette force de vie qui font les personnages inoubliables.

Issaac est quaker et la religion occupe une place si importante dans sa vie.... Qu'elle devient lassante pour le lecteur.

Beaucoup de mysticisme et de religiosité viennent à gâcher le potentiel de ce roman, que l'on peut cependant terminer car la construction est habile.
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Ce qui vient après

Un drame épouvantable secoue la communauté de Port Furlong, État de Washington. Daniel disparaît après son entraînement de football. Huit jours plus tard, son ami d’enfance Jonah se suicide en avouant le crime. Personne ne comprend comment l’un a pu tuer l’autre, surtout pas leurs parents. Isaac père de Daniel, divorcé, ayant comme compagnon de vie un chien nommé Rufus, peine à s’en remettre. Lorrie, mère de Jonah et voisine d’Isaac, a déjà perdu son mari qui s’est lui aussi suicidé. Quand Évangéline est retrouvée terrée dans son jardin par Rufus, Isaac lui offre le gîte et le couvert. Il se rend rapidement compte qu’elle est enceinte. Il comprend aussi qu’Évangéline connaissait les garçons et que l’un d’entre eux pourrait bien être le père du bébé. Et si la consolation était possible grâce à l’Autre, et si pour guérir, l’Autre devenait notre meilleur allié ? « Ce qui vient après » est le récit d’un grain de sable jeté dans une machine qui plutôt que de l’enrayer va la remettre en marche.



Voilà un roman qui redonne foi en l’humanité. Malgré la tragédie, la proximité géographique du parent de l’autre, les années d’enfance et d’adolescence à l’amitié indéfectible, il va falloir composer avec les émotions et le vécu de chacun face à cet incompréhensible drame. Les parents, survivants, démunis, verrouillés émotionnellement, ne savent plus comment se comporter l’un avec l’autre, ne savent plus se parler, bouillonnent de l’intérieur dans leurs vies restées sur pause. Et pourtant, une adolescente sortie de nulle part va les obliger à communiquer. Parce qu’elle a connu les deux garçons, parce qu’elle a un vécu personnel avec l’un et avec l’autre, parce qu’elle est enceinte, seule, abandonnée par sa mère, Évangéline devient un pont entre ces deux âmes perdues.



« Ce qui vient après » porte bien son titre. Lorsqu’on a perdu l’essentiel, comment continuer à vivre ? Comment pardonner ? Comment refaire confiance ? Comment guérir ? Joanne Tompkins dont c’est le premier roman a créé des personnages de toute beauté, des personnages lumineux par leur humanité, solaires par leurs émotions, éclatants par leur bonté d’âme, resplendissants par leurs qualités humaines. Dans cette époque où l’on se demande souvent ce que signifie encore « être humain », ou l’on questionne la compassion, l’indulgence et la bienveillance, les personnages de « Ce qui vient après » nous donnent une véritable leçon de vie. Je m’attendais au récit d’une réelle hostilité entre Isaac et Lorrie, une rancune tenace, voire de la haine au regard de ce qu’a commis le fils de l’autre. Or, même s’ils ne sont pas les meilleurs amis du monde, ce n’est pas ce qui est développé ici. La nature humaine peut être autre chose qu’une sempiternelle méchanceté crasse. La religion pratiquée par Isaac n’est pas étrangère à ce « savoir être ». Isaac est quaker et ce mouvement se définit par un rassemblement silencieux fondé sur la lumière intérieure que chacun porte en soi. Ne pas parler pour ne rien dire, accepter les silences qui reflètent un autre mode de communication. Paradoxalement, beaucoup de choses sont dites dans ces silences et il est très troublant de constater combien le silence est source de mots, de pensées et d’expression de ressentis très puissants.



« Ce qui vient après » renferme une galerie de personnages de toute beauté, de ces personnages que vous auriez envie de rencontrer « en vrai ». Tout d’abord, deux narrateurs qui racontent l’histoire à la première personne. Isaac ce père très émotif, à l’existence monacale, déchiré de l’intérieur. Par la perte de son fils évidemment, mais aussi par la disparition de son second fils de cœur, meurtrier du premier. Puis, Jonah, qui prend la parole plusieurs fois dans le roman pour offrir une autre perspective sur les évènements. Jonah est une essence, une entité qui peuple le monde, une âme éthérée qui flotte dans l’air, son âme n’est pas tangible et pourtant, elle est partout. Évangéline, celle qui a tout perdu, esseulée, presque marginalisée, mais qui devient le centre de tout. Rufus un chien formidable qui rassemble les êtres, entre en totale connexion avec chacun, les comprend par un regard, une caresse. Rufus est celui qui permet à Évangéline de s’installer chez Isaac parce que ce dernier fait confiance à son instinct : si le chien l’aime, lui aussi peut l’aimer. Lorrie, mère de l’assassin, coupable de l’avoir engendré, si humble, si humaine avec tellement de choses à offrir aux autres. Vous allez tellement les aimer !



« Ce qui vient après » regorge d’une succession de quêtes. Celles de deux parents face à la mort de leurs enfants, celle d’une jeune fille seule au monde en passe de devenir mère, celle d’un chien qui par la seule force de son regard peut amener les êtres à se rapprocher, les aider à se pardonner, les encourager à créer une nouvelle famille. La famille n’est pas toujours celle du sang, elle peut s’étendre au-delà, toucher les voisins, les amis, les « ennemis » et rassembler des êtres qui vous sont étrangers par la seule réciprocité du vécu. C’est la famille du cœur, celle que l’on choisit. Ce roman montre très bien combien l’humain a tendance à se recroqueviller sur lui-même face à la douleur, et combien il a tort. La guérison arrive par l’autre, grâce à l’autre. Du refus et de la peur de l’amour du début, une brèche lentement s’entrouvre pour laisser place à une réparation des vivants par le pardon. L’humain peut réellement encaisser tous les chocs et se relever. Le refus de vivre s’efface peu à peu pour laisser entrer l’autre, celui qui vous guide, vous permet d’apercevoir la possibilité d’aimer encore, et de vous nourrir de cet amour. De cette phrase prononcée au début « Voilà ce qui vous perturbe. L’amour. On ne voit pas les choses comme il faut quand on a ça dans le cœur. », on passe à « Quel miracle — un miracle douloureux, horrible, terrifiant — que cette compréhension inattendue de ce qu’était l’amour. »



C’est aussi un très beau roman sur la parentalité, le refus de voir son enfant tel qu’il est réellement et le fait de l’accepter dans sa globalité, avec ses qualités, mais aussi ses défauts. Enfin, même si le fil rouge du récit concerne le meurtre d’un adolescent par un autre adolescent, il est moins question de vengeance, de ressentiment et de sentiments négatifs qu’attendu. « Ce qui vient après » traite de la vie, de réparation, d’espoir, de lumière. Après « My absolute darling » et « Betty », coup de cœur absolu pour ce roman qui m’a fait me sentir si intensément vivante quand souvent, pétrie d’angoisses, de ressentiments, de colères refoulées, j’ai l’impression de sans cesse nourrir mes émotions négatives. Ces personnages-là ont beaucoup à nous apporter, beaucoup à nous dire, même dans leurs silences, croyez-moi.
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