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Sophie Aslanides (Traducteur)
EAN : 9782351788912
528 pages
Gallmeister (07/09/2023)
3.98/5   231 notes
Résumé :
Dans l’État brumeux de Washington, Isaac traverse seul le deuil de son fils adolescent, Daniel, assassiné par son meilleur ami Jonah. Ce dernier se suicide et le monde de sa mère Lorrie s’effondre à son tour. Il n’y a aucune explication à ce drame. Isaac et Lorrie, autrefois amis, s’évitent telles des ombres séparées par leurs pertes incommensurables. Jusqu’à l’apparition soudaine d’une sans-abri de seize ans, enceinte. Recueillie par Isaac, accompagnée par Lorrie, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (66) Voir plus Ajouter une critique
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Que peut-il advenir après un drame qui a coûté la vie à deux adolescents ? Quand l'un a tué l'autre avant de se suicider ? Et que leurs parents restent voisins sans plus désormais supporter de se croiser ? Ancienne médiatrice de justice, JoAnne Tompkins évoque la résilience et la rédemption après l'irréparable, dans un premier roman juste et délicat, tendu comme un thriller.


Mis à part le lecteur, qui lui aura accès, avant qu'il ne le détruise et par brefs chapitres intercalés tout au long du roman, au journal tenu par Jonah entre son crime et son suicide, personne ne saura jamais ce qui aura bien pu passer par la tête du lycéen, pour que lui, si effacé et à la dévotion de Daniel, son charismatique ami de toujours, s'acharne ainsi au couteau sur le jeune homme, abandonne son corps pour participer aux infructueuses battues pour le retrouver, et mette finalement fin à ses jours en se dénonçant sans plus d'explication. C'est donc tenu en haleine par le récit par Jonah des événements et de ce qui, en une longue et silencieuse maturation, les a précédés, que l'on assiste en parallèle au malheur, torturé de questions sans réponse, des parents des deux garçons. A vrai dire, des éléments de réponse, ils en ont malgré tout dont ils peuvent se douter, puisqu'eux savent bien, au fond, ce qui couvait de violence sous les apparences ordinaires de leur vie de famille.


Mais voilà qu'au beau milieu de ce champ de ruines surgit un personnage qui pourrait bien bouleverser ce qui semblait déjà scellé sous la dalle du chagrin et de l'hostilité muette. Evangeline a à peine seize ans, elle est enceinte, sans famille ni domicile. Lorsqu'elle frappe à la porte du quaker Isaac Balch, seul avec son deuil et son chien depuis la mort de son fils Daniel, elle et le futur bébé pourraient bien finir par combler le vide à leur manière, voire même briser la rancune qui a grandi entre lui et sa voisine, Lorrie, mère de Jonah. A moins que de nouvelles révélations ne viennent à nouveau tout compromettre quand il s'avère qu'Evangeline avait un peu plus que croisé les deux garçons peu avant le drame…


JoAnne Tompkins a trouvé le ton juste pour construire sans pathos ni sentimentalisme une histoire à la fois captivante et intelligente sur la solitude d'êtres enfermés dans leur incommunicabilité, entre jalousie et rancoeur, frustrations, remords et regrets, mais trouvant néanmoins suffisamment de bienveillance autour d'eux pour accéder au pardon et à la rédemption. Pas un des protagonistes à ne cacher quelque secrète ambivalence, les plus solaires gardant leur part d'ombre et les plus sombres leur lot d'humanité. Est-ce l'expérience de l'auteur dans la justice ? Dans son récit, le mal est une tumeur proprioceptive, une attaque de circonstances propres à vous faire perdre l'équilibre, mais, comme l'exprime Jonah, ce n'est pas parce la gravité vous fait tomber par terre qu'il faut en déduire que vous êtes la gravité – et donc le mal – incarnée. de l'ensemble sourd au final une lumière doucement réconfortante, discrètement alimentée par la touchante et fragile part d'âme de chacun, y compris celle de l‘affreux mais irrésistible Rufus, curieux croisement de labrador et de pitbull, et personnage à part entière du roman.


C'est ainsi que de la noirceur de ce sordide fait divers, JoAnne Tompkins réussit à extraire une histoire par contraste d'autant plus lumineuse, attachante et addictive. Ce qui vient après ? N'est-ce pas la bienveillance, indispensable terreau de résilience ? Un premier roman diablement bien campé, dénotant chez l'auteur une impressionnante acuité d'observation.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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À Port Furlong, une semaine après sa rentrée au lycée, Daniel ne rentre pas de son entraînement de football. Malgré de nombreuses recherches, l'adolescent reste introuvable. Une semaine plus tard, son meilleur ami, Jonah, se suicide, confessant, dans sa lettre d'adieu, le meurtre et le lieu où retrouver son corps. Depuis, Isaac, le père de Daniel, peine à surmonter sa douleur et n'ose croiser le regard de sa voisine, Lorrie, la maman de Jonah. Heureusement que ses Amis de l'église quaker le soutiennent, de même que Peter, son meilleur ami et le principal du lycée dans lequel il enseigne. Mais comment expliquer, comprendre un tel drame ? Comment ces deux meilleurs amis depuis l'enfance en sont-ils arrivés là ?
Ce jour-là, Evangeline, 16 ans, peine à comprendre comment sa mère a pu l'abandonner, sans même un mot. Dorénavant livrée à elle-même, esseulée, vivant de petits larcins, elle quitte le mobile home dans lequel elle vivait, un nouvel avis d'expulsion du shérif la confortant dans son choix, et décide de se réfugier dans le jardin d'Isaac. Maintenant que des semaines se sont écoulées depuis que les deux garçons ont été retrouvés et certainement enterrés, elle espère trouver un semblant de sérénité, même si elle est certaine qu'il en soit peu probable pour le père de Daniel...

Un adolescent qui tue son meilleur ami avant de se suicider... Comment se reconstruire après un tel drame ? Que n'a pas t-on pas vu ? Pas compris ? Comment lui donner un sens ? Isaac, en plein deuil, va voir l'arrivée inattendue d'Evangeline dans son jardin, comme un signe. Ce qu'il ignore, alors qu'il l'installe aussitôt chez elle, est que l'adolescente est enceinte et qu'elle a croisé Daniel et Jonah quelques jours avant le drame. Cette ado désoeuvrée et sans repère pourrait-elle avoir un lien avec ce meurtre atroce ? Daniel était-il aussi gentil, dévoué, enjoué et bon camarade comme son père le supposait ? Autant de questions auxquelles les voix d'Isaac, Lorie et Evangeline, trois âmes blessées et meurtries, vont, au fil des pages, tenter de répondre. En filigrane, celle de Jonah, le jour de sa mort, prenant le lecteur à partie, qui essaie d'expliquer et de comprendre son geste et redessine le portrait de son ami. Des personnages à qui JoAnne Tompkins donne, peu à peu, corps et vie malgré le deuil, les regrets, les remords, la rancoeur, la jalousie, l'amertume. Au contact des uns et des autres, les sentiments de pardon et de résilience vont éclore. Un roman touchant, sensible, empreint d'espoir en l'humain et en la vie. Ce qui vient après un sombre drame n'en est que plus lumineux...
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« Soudain, disparues. Cette vacuité bénie, cette plénitude écrasante, disparues. Retour à une seconde. Et la suivante. Nous réapparûmes : Un chien. Une fille. Un homme. Tous endeuillés. »

Un magnifique premier roman sur la foi, le pardon, le deuil.
Ce qui vient après, c'est la rencontre de 3 solitudes blessées : Isaac, dont le fils adolescent Daniel a été assassiné par Jonah, son meilleur ami ; Lorrie, la mère de Jonah ; et Evangeline, 16 ans, enceinte, abandonnée par sa mère, qui a croisé la route des 2 garçons quelques jours avant leur mort.
Ce qui vient après, c'est l'adolescence dans tous ses états, ce sont les familles que l'on se choisit, ce qu'il y a au plus profond de soi.
A la manière des règles d'usage de Joyce Maynard, c'est un livre délicat, lumineux, profondément humain, absolument bouleversant. Et un très beau coup de coeur ♥️
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A Port Furlong, nous pourrions nous croire loin de toute civilisation dans une forêt ou un désert mais les évènements tragiques de ce roman se déroulent bien dans un lieu densément habité dans l'Etat de Washington où dominent encore quelques vieilles demeures victoriennes bâties par les anciens colons.

Dans ce qui vient après, l'atmosphère est très particulière, un peu de présence fantomatique, un peu de fantastique dans la maison Quaker, une sorte de refuge près du coeur sauvage de la forêt qui bat à nos oreilles, tout proche.

Isaac et Lorrie proches voisins mais désormais ennemis ont perdu chacun un fils adolescent de 16 ans, Daniel pour Isaac et Jonah pour Lorrie dont le meurtre et le suicide sont inextricablement liés.
L'arrivée d'Evangeline, une adolescente enceinte traumatisée à vif par l'abandon de sa mère « elle avait passé des années à tordre les faits de sa vie pour leur donner de nouvelles formes qui lui causeraient moins de souffrance. » et qui prétend avoir connu les 2 garçons va provoquer une foudre émotionnelle chez le père et la mère qui s'étaient réfugiés jusqu'alors dans le silence ou la fuite pour surmonter leur peine immense.

Comme j'ai aimé ce livre de JoAnne Tompkins centré sur la famille, sur le sens qu'on lui donne, comment elle se crée et la force herculéenne intérieure qu'elle demande pour faire tenir sans rompre le fragile équilibre de la communication et de la compréhension entre parents et adolescents sans en faire trop ou pas assez.
Le dur constat d'Isaac sur le fait qu'il a échoué à connaître la vie intérieure de son fils pour l'accompagner dans sa vie d'adulte m'a broyé le coeur.

J'ai aimé lire toutes ces réflexions sur l'apprentissage des sentiments et les interrogations sur nos comportements que l'autrice JoAnne Tompkins réussit brillamment à mettre en parallèle avec les sables mouvants de l'adolescence.

La spiritualité est très présente dans ce roman en abordant les convictions de la communauté Quaker dont j'ai très envie maintenant d'en savoir plus que le simple souvenir de l'image stéréotypée d'un homme blond au grand chapeau noir des boîtes de flocons d'avoine de mon enfance.

La force de ce très beau roman sur la rédemption est sa manière très convaincante de raconter comment Lorrie, Evangeline et Isaac, adultes et adolescents, arrivent à surmonter la peur, le mal et la solitude en apprenant à se connaître et à se faire confiance.
Tous les trois ont appris de la tragédie de Daniel et Jonah, en portant sur eux un regard neuf et compatissant.

Je n'oublierai pas le chien Rufus aux sens aiguisés qui essaie à sa manière et jusqu'à la fin de reconnecter le monde des vivants et des disparus.

Une histoire prodigieuse à ne pas manquer traduit par Sophie Aslanides.
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Depuis qu'il a perdu son fils Daniel, seize ans, assassiné par Jonah, meilleur ami de l'adolescent, Isaac n'arrive pas à remonter la pente, d'autant plus que Jonah après avoir participé aux recherches, s'est suicidé laissant une lettre d'aveu. Malgré le présence de Peter, ami et directeur du collège où il enseigne et le soutien de l'église quaker, Isaac vit reclus dans sa grande maison et évite Lonnie sa voisine, la mère de Jonah. Quelques jours après l'enterrement, Isaac découvre dans son jardin, Evangeline, une jeune fille tremblante de froid, en rupture familiale. Une rencontre qui va lui redonner une raison de vivre et surtout lui donner l'opportunité de comprendre les événements qui ont conduit au drame qu'il a vécu.

Ce qui vient après est un premier roman, qui nous invite dans l'intimité d'une petite ville frappée par un drame qui a précipité la communauté dans l'incomprehension...pourquoi le jeune ado a-t-il tué son meilleur ami, et Daniel etait-il ce garçon idéal qui n'a jamais posé de problème, Evangeline connaissait-t-elle les deux jeunes gens, à t-elle joué un rôle dans ce drame?
Avec les voix d'Isaac, Evangeline et Jonah, les événements se reconstituent lentement et le passé jusqu'alors étouffé ou dénié, refait surface. Les situations sont réinterprétees sous une nouvelle lumière et permettront de comprendre les motivations et les actes de chacun.
Un roman intimiste et universel, qui remet en cause les rapports parents/enfants, les signes de défiance que l'on ne veut pas voir, la démission d'une mère trop faible pour s'occuper d'une ado...
Un premier roman bien construit qui favorise l'introspection.
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critiques presse (4)
Actualitte
06 septembre 2022
C'est un roman profondément humain où chaque facette du soi intérieur est explorée afin de nous rappeler
à quel point la vie peut être dure, fatale, imparfaite mais que la lumière se trouve toujours au bout du
chemin.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeFigaro
05 mai 2022
Un lumineux roman à suspense, psychologique et métaphysique. Attachant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Un autre premier roman qu'on a beaucoup aimé, même si les premières pages sont assez dures à encaisser.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaLibreBelgique
23 mars 2022
Le premier roman de JoAnne Tompkins nous parle de deuil, de résilience, de générosité en interrogeant ce qui constitue une famille.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Je réfléchissait à tout cela en retournant vers la période de mon enfance, éprouvant, comme souvent quand j’étais en avion, l’impression que j’avais échappé à la planète et à ses démarcations artificielles – les villes, les Etats, les pays, les couleurs de peaux et les genres, religions et clans politiques, les règnes animal, minéral, végétal. A douze mille mètres, ces démarcations disparaissaient. Mais même à cette altitude, je croyais avec une certitude inébranlable qu’une frontière pouvait être dessinée autour d’un petit groupe de gens et s’appeler une famille. Ma famille. La votre.
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J’ai la même chose que papa, ce monstre qui s’infiltre, qui vous fait faire des choses que vous ne faites jamais, des choses qui vous rendent malade. Papa ne voulait pas nous faire de mal. Il nous aimait. Et finalement, il nous l’a prouvé, non ? Il n’y avait qu’une seule façon de nous sauver de ce monstre, et il savait exactement comment faire. Il a renoncé à tout pour nous. C’est un héros. Vraiment.
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En biologie, M. Balch nous parlait parfois de désordres bizarres, comme des tumeurs qui vous font perdre votre proprioception, ce truc qui fait que vous savez comment se situe votre corps dans l’espace. Avec une tumeur comme celle-là, la gravité fiche la pagaille. Vous êtes toujours en train de tomber.
Et c’est ainsi que ça marche pour moi, il semblerait que ma proprioception pour le mal est cassée, à cause d’un défaut de câblage que j’ai hérité de mon père. Le problème, c’est que quand vous êtes la proie du mal, quelqu’un d’autre en paye le prix. C’est moi qui suis malade, mais c’est vous qui tombez.
Après chacune des crises de mal de papa, il jurait que ça n’arriverait plus. Mais il était plein de lignes de fracture cachées, alors il avait beau tout bien verrouiller, le monstre s’infiltrait et pénétrait chez nous, nous mettant tous par terre. Mon père ne pouvait pas empêcher le mal d’agir sur lui, tout comme les gens qui ont ces tumeurs ne peuvent pas empêcher la gravité de les mettre par terre.
M. Balch dit que des tas de chercheurs s’intéressent au problème de la proprioception. Certains ont même fabriqué un prototype de casque qui permet aux patients de tenir debout, de marcher et de mener une vie à moitié normale. Je voudrais tellement un casque pareil, un qui m’aiderait à résister au mal même s’il se réveille avec fureur. Mais personne n’étudie ça. Parce que, vous voyez, trop de gens pensent que quelqu’un comme moi est le mal incarné. Ce qui revient à dire que quelqu’un peut être la gravité incarnée si la gravité le fait tomber par terre.
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«  Elle n’avait pas imaginé que ce serait comme ça d’être en face d’un homme à ce point noyé dans le chagrin, avec des photos de son fils partout sur le plan de travail .
Elle avait été tellement sûre , tellement absolument sûre de son plan , mais en voyant cet homme à la lumière du jour , sa souffrance qui alourdissait l’air, elle se dit qu’elle n’aurait pas la force » …
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Je descendis mes genoux indociles jusqu’au sol, les posai doucement entre la fille et le chien et passai un bras autour de l’un et de l’autre. Evangeline se raidit, mais un instant seulement, avant de se laisser aller contre moi. Rufus aussi s’appuya sur moi. L’amour qui grésilla entre eux m’emportait dans une vitalité terrible, une vitalité qui ôtait tout sens aux étiquettes de chien, homme, fille et contenait un moment qui n’était pas un moment, mais un lieu hors du temps, un temps qui n’englobait rien, et tout.
Une vie entière, des millions de vies.
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JoAnne Tompkins visits Anderson's Bookshop virtually to discuss her new book with Candy Purdom
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