Cela faisait un moment que je n’avais pas lu de dystopie en young adult. Mais Ceux qu’il nous faut retrouver est bien plus que cela, à la fois roman futuriste de science-fiction et d’anticipation qui nous projette dans un univers où l’Homme survit dans des cités écologiques flottantes, afin de se protéger des désastres naturels qu’il a lui-même engendrés. Cela ne l’empêche pas de continuer à utiliser la technologie, espérant que cette dernière pourra les sauver. Une technologie toujours plus complexe, entrainant à l’extrême de nouvelles crises environnementales. Un cycle sans fin.
Et, au milieu de tout cela, on fait la connaissance de Cee, amnésique, qui survit depuis trois ans sur une île déserte dont elle n’arrive pas à s’échapper, et qui garde le souvenir fugace d’une sœur qu’elle doit retrouver à tout prix, et Kasey, fille de deux fondateurs de la cité flottante, qui part à la recherche de sa sœur disparue trois mois plus tôt.
A travers Kasey et Cee, ce sont deux visions du monde que le lecteur découvrent. Deux visions tellement différentes qu’il m’était difficile d’imaginer que j’étais dans le même univers. Cee, sur sa petite île, qui sait qu’elle doit la quitter par tous les moyens possibles pour retrouver sa sœur, quitte à construire elle-même un navire à l’aide des épaves échouées prêt d’elle. Elle a pour seule compagnie un robot dictionnaire à peine utile. Jusqu’à ce qu’un garçon s’échoue lui aussi sur cette île…
Et Kasey, qui vit dans une des cité flottante ; c’est une privilégiée. Elle a accès à de nombreuses ressources technologiques, et l’histoire nous montre bien comment elle est à la fois complice et victime du système dans lequel elle vit, qu’elle peut soit sauver, soit détruire, en fonction de ses choix. Et c’est là un des thèmes majeurs de cette histoire : comment les entreprises et les individus sont à la fois complices de l’érosion du monde et victimes de ce même phénomène. Difficile de ne pas faire de parallèle avec la situation actuelle…
Derrière cet engagement écologique, se cache une intrigue époustouflante, minutieusement mise en place par l’autrice et, surtout, qui m’a laissée sans voix : je n’étais clairement pas prête devant le nombre de rebondissements dont regorge cette histoire, ni devant la grosse révélation du roman, qui apparait de façon naturelle, dans une parfaite progression de l’histoire. Tous les indices étaient là et, pourtant, je suis complètement passée à côté.
J’ai eu plus de mal par rapport à un point, c’est la confusion dans laquelle j’ai été pendant une grande partie du roman. Je pense que c’était intentionnel de la part de l’autrice, mais je n’ai pas vraiment appréciée être déstabilisée à ce point là, sûre de rien, et assez sceptique devant ce que je découvrais. Ce n’est que lorsque j’ai eu toutes les cartes en main que j’ai commencé à véritablement saisir toute la subtilité de l’histoire et, sincèrement, c’est typiquement le genre de roman qu’il me faudrait relire pour mieux en comprendre toute la finalité
Cela dit, j’ai beaucoup aimé cette histoire et le message qu’elle essaie de faire passer, tout en subtilité malgré la gravité de l’intrigue. Il y a un mystère intense, il y a de l’action, il y a de la romance, il y a des réflexions sociétales, et le dernier quart du livre m’a fait remettre en question vingt fois tout ce que je pensais savoir sur l’histoire, sans me laisser respirer une seule seconde. Un roman surprenant et obsédant, même une fois la dernière page tournée…
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