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3.73/5 (sur 46 notes)

Nationalité : Canada
Biographie :


Johanne Pronovost est une auteure québécoise.
C’est en découvrant par hasard Gin tonic et concombre de Rafaële Germain que Johanne Pronovost ressent une furieuse envie d’écrire. Mettant de côté le fait qu’elle n’a pas d’études littéraires, elle saute à pieds joints dans l’aventure et, neuf mois plus tard, une « folie » intitulée Caps d’acier et talons hauts trône sur le coin de son bureau. Passionnée d’humour depuis l’enfance et originaire de Trois-Rivières, c’est à trente-quatre ans que l’auteure voit son rêve se réaliser : la publication de son premier roman

Source : editionsdemortagne.com
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Bibliographie de Johanne Pronovost   (5)Voir plus

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
La musique a ce don magique de faire revivre des émotions en rappelant aux gens des événements précis qui les ont marqués par le passé. Autant je me sentais remplie d’entrain après avoir entendu cette chanson de Hedley, autant Rihanna, elle, me replonge systématiquement cinq années en arrière avec sa chanson Don’t Stop the Music qui commence à l’instant. Devant moi, les quelques kilomètres qu’il me reste à parcourir me donnent un peu de temps pour monter le volume de la radio, mais surtout pour laisser mon esprit nostalgique s’envoler librement vers une époque où la vie me semblait être du délicieux gâteau au chocolat…

J’habitais à Longueuil, chez mes parents, et j’étudiais en design au cégep du Vieux-Montréal. Mon plus grand rêve était de devenir designer spécialisée en projets extérieurs.

Jeudi soir de février. Avec mes copines de classe, cette grosse rougette d’Évelyne et cette grande échalote d’Anaïs, nous allons veiller dans un bar extra prisé, tout près du Campus. Comme chaque fois que nous venons ici, un troupeau de beaux gars du cours de charpenterie-menuiserie débarquent vers onze heures avec leurs gros bras tatoués et leurs Kodiak sexy.

En les voyant accaparer les lieux, on devient toutes les trois complètement folles d’hystérie, mais évidemment aucune d’entre nous n’ose aller leur parler.

Ce soir, ma sœur aînée, Carolanne, arrive dans la place super branchée comme une véritable tornade, pour venir nous saluer. Enrubannée dans un long foulard rayé, avec sa tuque de laine bien enfoncée sur sa longue tignasse, elle semble complètement perturbée, la pauvre.

— Ah, Jupiter ! J'suis toute à l’envers ! Je viens juste d’aller voir Ma fille, mon ange au cinéma. Tsé, vous me connaissez, les filles. Moi, y a pas grand-chose qui m’énerve dans vie, mais je vous jure que là… voir mon beau Pierre-Luc dans un rôle de crotté… ça, y a rien à faire, j’suis pas capable !… Eille, coudonc, m’écoutez-vous quand je parle ?

Je décrirais ma sœur comme une fille sociable, mais pas mal stressante. Elle apprécie toutes les formes d’art, se passionne pour l’astrologie et fantasme constamment sur l’acteur Pierre-Luc Brillant.

— Désolée, Caro, mais on s’en sacre pas mal de ton Pierre-Luc avec son look de bûcheron ! Tu devrais faire comme nous pis admirer le super pétard qui est accoté au bar. Tu vois, là, celui avec les cheveux noirs pis le toupet en l’air ! Aaaah ! Il est tellement sweeeet !

Avec un manque de classe indiscutable, ma sœur se met à hurler à pleins poumons en fixant le gars en question.

— Eille ! Non, pas toi ! L’autre à côté ! Oui, toi, avec un t-shirt de Megadeth ! Ma sœur Éli tripe sur toi ! Moi, je l’ai déjà vue toute nue, et je te jure que ça vaudrait vraiment la peine que tu viennes lui parler !

Mes amies et moi restons figées, nos grands yeux n’osant même plus cligner. Caro me montre d’une mitaine et fait un thumbs up laineux de l’autre, à l’intention du pétard en Kodiak.

Elle sourit en m’annonçant :

— Capote pas, sœurette, mais le gars avec le toupet en spikes s’en vient par ici ! J’ai comme un feeling que c’est un Sagittaire, ce qui veut dire que t’auras jamais de problème avec lui. Oh ! les filles, une dernière chose avant de partir. Si, par un hasard TROP incroyable, vous croisez mon beau Pierre-Luc durant la soirée, pourriez-vous lui faire le message que la femme de sa vie est au dépanneur d’en face ? Faut ABSOLUMENT que j’aille m’acheter des Skittles. Salut !

Et elle repart en coup de vent.
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Je ne peux plus remettre ça à plus tard…

J’arrache donc, avec mes dents, l’étiquette du prix en solde qui est toujours fixée à mon nouveau chemisier de couleur aubergine pour l’enfiler en vitesse avec un jeans faussement usé. Avant de sortir de ma chambre au pas de course, je saisis un grand foulard aux motifs indiens et l’enroule lâchement autour de mon cou. Dans le vestibule, mon sac de cuir se glisse pratiquement de lui-même en bandoulière sur mon épaule. Assise en haut de l’escalier, je pousse mes pieds au fond de mes Kodiak, que je ne prends pas la peine de lacer, avant de descendre les marches de l’appartement, une à une, en sautillant comme une enfant.

Le vent du printemps entre librement par les fenêtres ouvertes de ma jeep et emmêle au passage mes cheveux bouclés, couleur bordeaux, noués en une tresse retombant sur mon épaule. À la radio, une fille qui s’appelle Ninon, surexcitée de pouvoir enfin souhaiter « un beau bonne fête » en ondes à sa cousine Nathalie, me fait sourire allègrement.

— … ben, attaboy ma belle Ninon, le message est passé. Maintenant, dis-moi, c’est quoi ta demande spéciale ?

— Je voudrais entendre Kiss You Inside Out de Hedley pis Andrée-Anne Leclerc !

— OK, Ninon, je fais jouer ça à l’instant, mais avant, j’aimerais t’entendre crier bien fort dans le téléphone le nom de ta radio préférée…

La guitare commence tranquillement son « zignelignage » par-dessus l’euphorique Ninon qui répond à la question en s’époumonant de joie :

— C’est NRV 108,4 ! Yahooouuu ! BONNE FÊTE, NATH !

Jacob Hoggard enchaîne avec les premières paroles de sa chanson d’amour, puis Andrée-Anne se joint à lui. Accompagnés par les instruments shootés à la vitamine C, ils attaquent la suite du morceau comme une véritable fête.

Il n’y a pas à dire, cette journée est drôlement bien partie avec ce rythme décoiffant et le soleil magnifique qui s’approprie la totalité du ciel au-dessus de la route 307. Alors c’est plus qu’optimiste, avec mes superbes lunettes fumées de style aviateur et mes lèvres recouvertes de gloss à la fraise, que je sillonne la montée de la Source, mon cœur battant la chamade.
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(N.B. Je ne trouve pas cette citation intéressante, je trouve qu'elle représente bien le roman! Ça donne une bonne idée du genre et du registre de langue...)

— Mon amour ! T’en croiras pas tes oreilles ! lui lançai-je.

— Eille, toi non plus, Éli, tu devineras pas quoi ! Je viens d’être engagé par l’extraordinaire compagnie Côté cour, Côté jardin ! Ils m’ont offert un poste de chef d’équipe, direct en commençant !

— WOW, Louis ! C’est génial ! Ça se trouve à quel endroit, cette compagnie-là ?

— Dans la vallée de l’Outaouais, répondit-il avec un sourire incertain.

— WHAT ! ? !

Ouais. La vallée de l’Outaouais. À l’autre bout du monde !

Le mois suivant, j’étais encore en larmes parmi les boîtes de carton, tandis qu’on préparait notre déménagement vers Gatineau, cette ville voisine de la compagnie qui n’avait, évidemment, aucunement besoin de mes services pour concevoir des plans de cours et de jardins grandioses.

Je crois bien avoir sombré dans une similidépression ou quelque chose du genre. En tout cas, je n’en menais pas large dans cette contrée étrangère, loin de ma famille et de mes amis. D’ailleurs, Louis a été le premier surpris que je le suive, mais je l’aime, donc…

Finalement, je me suis trouvé une job de merde comme « shakeuse » de gallons de peinture dans une quincaillerie ProRéno. En revenant du travail, chaque jour c’était immanquable : je pétais des coches dans les oreilles de Louis pour me défouler des clients qui m’avaient fait suer durant la journée.

— ARGH ! Elles me font tellement chier, ces matantes Mariette avec leur cartrrrron de couleurs ! Gnan gnan gnan… c’est trop foncé, la p’tite ! Gnan gnan gnan… c’est ENCORE trop foncé, la p’tite ! Mon Lou, écoute-moi bien, la prochaine matante frisottée à me dire une affaire du genre, je lui réponds : Pourquoi tu peinturerais pas tout en blanc pour me sacrer patience… ESPÈCE DE GROSSE NOUILLE !
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Revoir mon ancien amour est beaucoup plus pénible que je ne l’avais imaginé, alors que lui ne semble pas du tout affecté par notre séparation… Je l’observe discrètement tandis qu’il jase avec la pétillante Valérie, vêtue d’une camisole rouge et d’un jeans ultra troué. C’est une véritable torture de les voir rire ensemble, mais je ne peux m’empêcher de les regarder.
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Un malheur n’arrive jamais seul. C’est ce que m’indique mon Chevrolet, lorsque le bouton du volume se détache entièrement du tableau de bord pour m’empêcher de fermer le clapet à Oli et à sa pop trop joyeuse. J’abuserai donc du replay pour écouter Presque une chanson d’amour, car les paroles de cette ballade sont celles qui accompagnent le mieux ma déception.
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Au milieu de la tornade humaine que constituent les spectateurs, je
semble la seule figée de stupéfaction en découvrant le remplaçant – trop – CANON ! Ce gars mesure plus de six pieds, arbore un jeans déchiré comme je les aime, et sa longue tignasse fouette l’air pendant que ses doigts se promènent de manière habile et rapide sur les cordes de sa basse. Même si ce rocker est filiforme, je n’ai pas de mot pour décrire l’effet que je ressens en voyant son torse nu sous sa veste de cuir. Le coup de foudre m’envahit, de la pointe des cheveux jusqu’à la plante des pieds. Je n’ai d’yeux que pour lui ; Patrice n’existe déjà plus. De toute façon, les gars smattes, ce n’est pas pour moi. J’allais oublier que mes parents m’ont conçue un soir comme celui-ci, les veines remplies d’adrénaline, le cœur plus déchaîné qu’un solo de batterie.
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Juliette Paradis est une fille parfaite, avec ses lèvres pulpeuses, ses grands yeux bleus, sa longue chevelure de feu et son air enjoué qui perce l’écran. En résumé, je la déteste ! Et ça me fait chier de constater, en faisant défiler les photos d’elle, à quel point cette voleuse de chum a l’air de s’amuser dans la vie. Elle a plein d’amies, elle voyage, pratique le yoga… D’ailleurs, si elle pouvait rester coincée dans cette position complexe en forme de bretzel, ça me ferait très plaisir, tiens ! Ah ! La photo qui suit me donne juste envie de vomir : mademoiselle en robe bustier et Étienne, tout sourire, le bras autour de ses épaules… EH MERDE ! Mais depuis combien de temps ils me jouent dans le dos, ces deux-là ?
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D’abord, comme tous ceux qui frôlent la perfection, il paraît froid et sans saveur. Pendant qu’Éli le décrit, « intelligent et d’une force herculéenne », moi, je l’examine et trouve qu’il ressemble plus à un garçon de bonne famille, avec ses cheveux blonds coiffés en vieux soldat américain : rasé sur les côtés, et la masse du dessus ramenée vers la droite. Jumelés à sa mâchoire carrée, ils lui donnent un air très sérieux. Je peux lire dans son front « interdit aux excès et aux folies ». Ensuite, sa tenue fitte avec lui : rien que du neutre dans ce t-shirt kaki, ce jeans gris et ces Kodiak tan. Sans même qu’Éli me le spécifie, j’aurais deviné que c’est lui le chef… et aussi que je ferais mieux d’être à l’heure.
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...j’ai appris que notre seul devoir dans la vie est de rêver. Toutefois, il ne faut surtout pas se mettre à faire des plans incroyables pour obtenir ce dont on rêve, mais plutôt se laisser guider avec confiance vers le bonheur espéré. Évidemment, pour s’y rendre, il faudra parfois prendre de drôles de routes, ou même emprunter des détours interminables, mais une chose est sûre : l’Univers tout entier cherchera toujours, d’une manière ou d’une autre, à nous porter là où le meilleur nous attend.
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Tout le monde vient de quitter la place en se disant à demain et je peux maintenant témoigner que travailler sur un chantier, ce n’est pas de tout repos. Pire que de devoir divertir un tas de petits monstres agités, enfermée dans un costume de mascotte par un jour de canicule.
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