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Critiques de John Layman (225)
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Safrane Chu, tome 2

Le casse de deux siècles

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Ce tome fait suite à Safrane Chu, tome 1 (épisodes 1 à 5) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2021, écrits et lettrés par John Layman, dessinés, encrés et mis en couleurs par Dan Boultwood qui a également réalisé les couvertures. Il comprend 2 pages de recherche graphique des personnages, ainsi qu'une dizaine pages de script avec les pages crayonnées en vis-à-vis.



Il y a à peu près deux cents ans en plein milieu de l'océan Atlantique, le capitaine Klemme réclame son vin : l'ensemble de l'équipage est d'accord sur le fait que c'est le pire des capitaines qu'ils n'aient jamais connu. Le navire semble se diriger droit vers des nuages annonciateurs d'une tempête de grande ampleur. Un mousse apporte sa bouteille de vin et sa chope sur un plateau, au capitaine qui semble bien décidé à boire toute la cargaison. Celui-ci donne l'ordre de poursuivre la route en conservant le même cap. Le navire est brisé par la tempête : aucun survivant, toute la cargaison coulée à pic… sauf le capitaine qui se retrouve dans une belle plaine vallonnée, devant un petit village de campagne français. Au temps présent, un navire d'exploration a retrouvé l'épave datant de deux cents ans, et un plongeur retrouve des bouteilles intactes dans les débris.



Sur un paquebot dans les eaux internationales pour une croisière dans les Caraïbes, Saffron Chu sirote tranquillement un cocktail, accoudée au bastingage, tout en fumant tranquillement une cigarette. C'est une cibopare, capable d'assimiler les pensées et les compétences de la personne à table avec elle, si elles mangent exactement la même chose. C'est ainsi que lors de son séjour en prison, elle a mangé à l'identique de Molly-Jane Arno, une pickpocket. Elle a profité de son séjour de trois ans à l'ombre pour acquérir par la même méthode, les compétences niveau expert de maître chanteur, extorsionniste, faux-monnayeur, cambrioleuse, violeuse de serrure, violeuse de coffre-fort, spécialiste de la sécurité, voleuse à l'étalage, tireuse d'élite, usurpatrice d'identité, femme de confiance, et tricheuse aux cartes. Eddie Molay, son partenaire et amant, est en train de s'en prendre à son grand-père Ong Chu, vieil homme impotent à l'hygiène plus que douteuse et portant des couches. Eddie aimerait bien que Ong crache le morceau sur l'or qu'il a planqué. Il ne mesure pas la gravité des crimes du grand-père : une fois il a enterré trois rivaux jusqu'au cou, laissant des fourmis de feu dévorer leur visage et manger leur cerveau. En outre, le grand-père va leur servir de distraction lors du casse qu'ils vont réaliser le soir même. Saffron s'installe à une table du casino avec des enjeux élevés, et elle perd en le faisant bien remarquer. Elle se lève pour aller aux toilettes à exactement 9h43. Elle passe devant la rampe d'accessibilité pour handicapé en haut de laquelle se trouve le grand-père dans son fauteuil roulant, dont les freins vont lâcher à 9h52. Eddie Molay est installé à une machine à sous, à côté de la pièce où sont entreposées les recettes. Le responsable de la salle est en train de vomir abondamment à cause d'une intoxication alimentaire.



Le premier tome était sympathique, un peu différent de la série mère Chew, par Rob Guillory & John Layman, un peu différent en tonalité, avec des dessins avec exagération humoristique, mais n'ayant pas la saveur de ceux de l'artiste originel. Le lecteur avait passé un bon moment, sans être très sûr de revenir pour le tome 2. La séquence d'ouverture ne le convainc pas entièrement : le titre lui permet de comprendre que le scénariste va ajouter une histoire de voyage dans le temps en plus des pouvoirs liés à la nourriture, les dessins restent dans l'exagération comique avec une approche de dessin animé tout public. C'est à nouveau sympathique, mais très tiré par les cheveux. Le scénariste en rajoute encore en mettant en avant l'invraisemblance totale des pouvoirs de Saffron Chu : il faut qu'elle mange exactement la même chose que la personne dont elle souhaite acquérir les compétences, et dans la même quantité. Il augmente encore le niveau de suspension d'incrédulité consentie en listant tous les talents criminels qu'elle a ainsi accumulés. L'artiste se lâche tout autant avec des couleurs très claires, une palette adaptée à une bande dessinée pour enfant, avec la simplification des silhouettes et des décors, l'exagération des comportements et des émotions, tout en mode surjoué.



Puis Saffron Chu entre en scène et les caractéristiques narratives font sens. Les dessins restent dans un mode d'exagération. La silhouette de Safron présente des hanches bien trop larges et trop rondes, des jambes trop fines, une poitrine un peu plantureuse, un visage enfantin avec des mimiques comiques. D'une manière générale, les personnages ont des pieds trop pointus, des chevelures peu plausibles, des mollets et des cuisses bien trop fins, des torses bien trop volumineux pour les hommes, un jeu d'acteur dans l'emphase pour des effets comiques. Cette tonalité outrée s'avère cohérente avec le pouvoir délirant de Saffron avec la nourriture, les voyages dans le temps en buvant une bonne bouteille et en restant gai sous l'influence de l'alcool. La palette de couleurs vives souligne l'insouciance des personnages principaux, leur immoralité, et leur irresponsabilité. Les décors présentent également des particularités appartenant au registre de l'exagération, de la vision romantique et édulcorée, aseptisée même des dessins animés pour tout public. Pour autant, ils ne sont pas insipides et l'artiste les représente dans plus de 90% des cases, ce qui permet au lecteur de toujours rester immergé dans le lieu correspondant. Il constate également que chaque environnement présente de nombreuses spécificités : le gréement du voilier du dix-huitième siècle, la vision du village français à la fois typique, à la fois très idéalisé, le casino du paquebot rutilant, les rues de Paris très fantaisiste au travers du prisme déformant de la vision romantique d'un touriste qui n'y a jamais mis les pieds, les rues du village de Colonge la Soûlard, la grande cour du musée du Louvre avec ses pyramides, une cave avec ses fûts, le château du grand vicomte de Mimolette, etc. Boultwood ne ménage pas sa peine pour donner à voir chacun de ces endroits, avec des détails spécifiques, reprenant un élément ou un autre en fond de case durant toute la séquence, pour que le lecteur n'éprouve jamais la sensation de voir les personnages évoluer sur une scène vide, avec une toile de fond peinte.



L'apparente désinvolture du scénariste fait également sens à partir du moment où Saffron apparaît et vole à la vedette à tous les autres personnages. Cette jeune femme est une criminelle dont la spécialité est le vol, sous forme de casse ou de cambriolage. Le lecteur voit une jeune demoiselle très alerte à l'apparence très saine, qui boit et qui fume. Il réajuste sa perception d'elle quand elle tire à bout portant dans la tête d'un individu qui tente de la faire chanter. Ce n'est pas une histoire mignonne où la violence est édulcorée, où tout le ton est à la légèreté pour divertir plaisamment le lecteur en le choquant superficiellement pour de rire. Saffron Chu est prête à tuer et elle le fait. Elle refuse d'être une victime ou de se laisser manipuler. Elle tient tête à tout le monde et reprend l'avantage sur tous les autres criminels. Elle utilise ses compétences innombrables acquises grâce à son don lié à la nourriture, mais elle utilise également son cerveau pour se montrer plus maligne. Avec la séquence du premier casse, Saffron et son équipe ayant bâti un plan minuté à la seconde près pour dévaliser la banque du casino, le scénariste montre que derrière son apparente désinvolture il sait raconter des moments d'action prenants et tendus. En fait, il a entièrement conscience de ne pas s'embarrasser des détails, mais il ne les glisse pas sous le tapis pour autant. Quand Saffron se retrouve dans le petit village français en pleine campagne en 1808, Layman explique qu'elle a acquis la maîtrise du langage français en faisant usage de son pouvoir de cibopars auparavant : c'est une solution bien pratique, mais cet aspect-là n'est pas occulté.



Sous les dehors mignons de la narration et gentillets des personnages, le lecteur plonge dans un polar étonnant. Les auteurs n'hésitent pas à user d'une apparence kawaï et enfantine en y mélangeant des éléments de science-fiction (le voyage dans le temps) et burlesques voire absurdes (le pouvoir de cibopars) tout en conservant une logique interne rigoureuse au récit. Le divertissement s'avère être de qualité, avec un humour désinhibé sans être vulgaire, mais avec une violence sans pitié et un appât du gain qui mène le jeu. Chacun manipule les autres pour son intérêt personnel et son profit sans vergogne. Le récit ne fait pas ressortir les caractéristiques socio-culturelles d'un milieu ou d'une communauté, mais ne présente pas non plus les criminels sous un aspect romantique. Arrivé à la dernière page, le lecteur se rend compte qu'il a passé un excellent moment, une histoire très divertissante haute en couleurs, immorale, violente sans être complaisante, deux casses de haut vol, des personnages détestables et éminemment sympathiques : Saffron et sa bonne humeur, sa capacité concevoir des plans audacieux, Eddie Molay finalement pathétique et dépassé, le grand-père Ong Chu à peine plus qu'un meuble encombrant mais d'une aide précieuse, les autres criminels magnifiques et vantards, mais ne faisant pas le poids face à ce petit bout de femme souriante et menue.
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Tony Chu, détective cannibale, tome 2 : Un go..

Tony Chu est un agent très spécial, il est cibopathe, il a ainsi la capacité de deviner le passé de ce qu'il mange, ce qui peut être pratique mais également assez dégoutant.

Cette série en 12 tomes nous raconte une histoire palpitante et très originale où le poulet est devenu interdit à la consommation pour une raison mystérieuse, et où il se passe toujours quelque chose de malsain, de dangereux, et de complètement délirant.

On va notamment rencontrer des tueurs, des flics, des cannibales, des extralucides, des kidnappeurs, des légumes extraterrestres, un poulet guerrier, des hommes bioniques…

Tony Chu est le personnage principal de cette série, il va mener plusieurs enquêtes, nous faire découvrir son étrange famille dont sa soeur jumelle cibovoyante, et on va le voir tomber amoureux d'une femme ayant elle aussi de supers pouvoirs…

Si vous aimez les séries réalistes, celle-ci n'est clairement pas pour vous, tout y est déjanté, complètement fou, ça va à 100 à l'heure, mais qu'est-ce que c'est drôle !
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Tony Chu, détective cannibale, tome 11 : La G..

Tony Chu est un agent très spécial, il est cibopathe, il a ainsi la capacité de deviner le passé de ce qu'il mange, ce qui peut être pratique mais également assez dégoutant.

Cette série en 12 tomes nous raconte une histoire palpitante et très originale où le poulet est devenu interdit à la consommation pour une raison mystérieuse, et où il se passe toujours quelque chose de malsain, de dangereux, et de complètement délirant.

On va notamment rencontrer des tueurs, des flics, des cannibales, des extralucides, des kidnappeurs, des légumes extraterrestres, un poulet guerrier, des hommes bioniques…

Tony Chu est le personnage principal de cette série, il va mener plusieurs enquêtes, nous faire découvrir son étrange famille dont sa soeur jumelle cibovoyante, et on va le voir tomber amoureux d'une femme ayant elle aussi de supers pouvoirs…

Si vous aimez les séries réalistes, celle-ci n'est clairement pas pour vous, tout y est déjanté, complètement fou, ça va à 100 à l'heure, mais qu'est-ce que c'est drôle !
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Tony Chu, détective cannibale, tome 3 : Croqu..

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce troisième tome de cette série. Alors c’est vrai, j’attendais tout de même plus de l’intrigue principale qui continue à se développer trop lentement à mon goût, mais les auteurs compensent cela par des intrigues secondaires nerveuses et sans temps mort mais aussi une plongée vraiment intéressante dans la vie de Tony Chu. On accroche vraiment à ce personnage qui se dévoile de plus en plus au fil des pages et se révèle vraiment humain malgré sa particularité. On retrouve toujours avec plaisir ce côté burlesque et humoristique qui fait vraiment sourire le lecteur et permet clairement de se détendre. L’univers se révèle toujours aussi solide. Les graphismes sont toujours aussi réussis et funky et nous plongent facilement dans le récit. Au final, un bon tome de transition et je lirai la suite sans problème, en espérant enfin en apprendre plus sur le fil rouge.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Marvel Universe Hors Série n°10 Shadowland

Daredevil passé du « côté obscur de la Force », des méchants qu'on veut nous faire plaindre, de l'action sans scénario : cet énième hors-série d’une obscure, mais passionnante, revue de chez Panini, Marvel Universe, est censé nous éclairer sur une période noire de Hell's Kitchen. En effet, Daredevil impose sa loi par l'intermédiaire de l'organisation de la Main. Ce hors-série nous dévoile alors le rôle qu'ont à tenir certains héros du Bien ou du Mal (ou qui vacillent entre les deux) vis-à-vis de ce nouvel ordre établi.

Quel intérêt trouvé ici ? Très faible pour moi, car même si le principe est toujours intéressant quand on suit l'univers Marvel, il perd de sa constance ainsi balancé en quelques chapitres d'une revue annexe. Quand on ajoute à cela que les mini-scénarios ne m'ont pas franchement emballé pour justifier de relier chaque personnage à Daredevil et le mêler à cette lutte manichéenne, j'avoue que ce hors-série ne m'a pas séduit. Bien dommage car ce Shadowland mérite le détour dans son ensemble, mais pas à petite dose de piètre qualité comme ici.



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Tony Chu, détective cannibale, tome 1 : Goût ..

Un excellent tome introductif avec son lot d'humour, de mauvais(e) foi(e) et de scènes sanglantes. J'ai tout particulièrement apprécié le style graphique clair et l'installation tranquille de chacun des personnages qui permet de se répérer très facilement au fil de l'intrigue ( si je compare à Nailbiter par exemple où j'ai parfois été déroutée par les personnages au départ ), ils ont tous un côté loufoque et c'est délicieux (hum!). Hâte de dévorer la suite!
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Tony Chu, détective cannibale, tome 2 : Un go..

Nous retrouvons Tony Chu, détective cannibale, dont j'ai cru comprendre que le patronyme est un subtil jeu de mots (To chew= mâcher en anglais) dans ce second album paru chez Delcourt.



Après avoir été trahi par son premier co équipier de la RAS, Chu retrouve son ancien binôme de la police en la personne de John Colby.

Après des retrouvailles difficiles, Chu doit partir enquêter sur une île où pousse une plante le "Gallus Sapadillo", dont la principale particularité est d'avoir l'exact gout du poulet.



Rappelons que dans le monde de Tony Chu, l'élevage et la consommation du poulet sont prohibés, donc enjeux de toutes les convoitises.



Sur l'île, Tony va côtoyer, un agent secret féminin aux charmes avantageux, un gouverneur un peu timbré, un vampire, ou encore un "cibolocuteur" (un cuisinier muet, qui ne s'exprime qu'au travers de son art culinaire) .



Si vous trouvez cet inventaire un tantinet frappadingue, c'est bien normal !

La série de Layman & Guillory, est résolument déjantée..!

Une lecture jubilatoire !
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Safrane Chu, tome 2

Le casse de deux siècles

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Ce tome fait suite à Chu, Volume 1: First Course (épisodes 1 à 5) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2021, écrits et lettrés par John Layman, dessinés, encrés et mis en couleurs par Dan Boultwood qui a également réalisé les couvertures. Il comprend 2 pages de recherche graphique des personnages, ainsi qu'une dizaine pages de script avec les pages crayonnées en vis-à-vis.



Il y a à peu près deux cents ans en plein milieu de l'océan Atlantique, le capitaine Klemme réclame son vin : l'ensemble de l'équipage est d'accord sur le fait que c'est le pire des capitaines qu'ils n'aient jamais connu. Le navire semble se diriger droit vers des nuages annonciateurs d'une tempête de grande ampleur. Un mousse apporte sa bouteille de vin et sa chope sur un plateau, au capitaine qui semble bien décidé à boire toute la cargaison. Celui-ci donne l'ordre de poursuivre la route en conservant le même cap. Le navire est brisé par la tempête : aucun survivant, toute la cargaison coulée à pic… sauf le capitaine qui se retrouve dans une belle plaine vallonnée, devant un petit village de campagne français. Au temps présent, un navire d'exploration a retrouvé l'épave datant de deux cents ans, et un plongeur retrouve des bouteilles intactes dans les débris.



Sur un paquebot dans les eaux internationales pour une croisière dans les Caraïbes, Saffron Chu sirote tranquillement un cocktail, accoudée au bastingage, tout en fumant tranquillement une cigarette. C'est une cibopare, capable d'assimiler les pensées et les compétences de la personne à table avec elle, si elles mangent exactement la même chose. C'est ainsi que lors de son séjour en prison, elle a mangé à l'identique de Molly-Jane Arno, une pickpocket. Elle a profité de son séjour de trois ans à l'ombre pour acquérir par la même méthode, les compétences niveau expert de maître chanteur, extorsionniste, faux-monnayeur, cambrioleuse, violeuse de serrure, violeuse de coffre-fort, spécialiste de la sécurité, voleuse à l'étalage, tireuse d'élite, usurpatrice d'identité, femme de confiance, et tricheuse aux cartes. Eddie Molay, son partenaire et amant, est en train de s'en prendre à son grand-père Ong Chu, vieil homme impotent à l'hygiène plus que douteuse et portant des couches. Eddie aimerait bien que Ong crache le morceau sur l'or qu'il a planqué. Il ne mesure pas la gravité des crimes du grand-père : une fois il a enterré trois rivaux jusqu'au cou, laissant des fourmis de feu dévorer leur visage et manger leur cerveau. En outre, le grand-père va leur servir de distraction lors du casse qu'ils vont réaliser le soir même. Saffron s'installe à une table du casino avec des enjeux élevés, et elle perd en le faisant bien remarquer. Elle se lève pour aller aux toilettes à exactement 9h43. Elle passe devant la rampe d'accessibilité pour handicapé en haut de laquelle se trouve le grand-père dans son fauteuil roulant, dont les freins vont lâcher à 9h52. Eddie Molay est installé à une machine à sous, à côté de la pièce où sont entreposées les recettes. Le responsable de la salle est en train de vomir abondamment à cause d'une intoxication alimentaire.



Le premier tome était sympathique, un peu différent de la série mère Chew, par Rob Guillory & John Layman, un peu différent en tonalité, avec des dessins avec exagération humoristique, mais n'ayant pas la saveur de ceux de l'artiste originel. Le lecteur avait passé un bon moment, sans être très sûr de revenir pour le tome 2. La séquence d'ouverture ne le convainc pas entièrement : le titre lui permet de comprendre que le scénariste va ajouter une histoire de voyage dans le temps en plus des pouvoirs liés à la nourriture, les dessins restent dans l'exagération comique avec une approche de dessin animé tout public. C'est à nouveau sympathique, mais très tiré par les cheveux. Le scénariste en rajoute encore en mettant en avant l'invraisemblance totale des pouvoirs de Saffron Chu : il faut qu'elle mange exactement la même chose que la personne dont elle souhaite acquérir les compétences, et dans la même quantité. Il augmente encore le niveau de suspension d'incrédulité consentie en listant tous les talents criminels qu'elle a ainsi accumulés. L'artiste se lâche tout autant avec des couleurs très claires, une palette adaptée à une bande dessinée pour enfant, avec la simplification des silhouettes et des décors, l'exagération des comportements et des émotions, tout en mode surjoué.



Puis Saffron Chu entre en scène et les caractéristiques narratives font sens. Les dessins restent dans un mode d'exagération. La silhouette de Safron présente des hanches bien trop larges et trop rondes, des jambes trop fines, une poitrine un peu plantureuse, un visage enfantin avec des mimiques comiques. D'une manière générale, les personnages ont des pieds trop pointus, des chevelures peu plausibles, des mollets et des cuisses bien trop fins, des torses bien trop volumineux pour les hommes, un jeu d'acteur dans l'emphase pour des effets comiques. Cette tonalité outrée s'avère cohérente avec le pouvoir délirant de Saffron avec la nourriture, les voyages dans le temps en buvant une bonne bouteille et en restant gai sous l'influence de l'alcool. La palette de couleurs vives souligne l'insouciance des personnages principaux, leur immoralité, et leur irresponsabilité. Les décors présentent également des particularités appartenant au registre de l'exagération, de la vision romantique et édulcorée, aseptisée même des dessins animés pour tout public. Pour autant, ils ne sont pas insipides et l'artiste les représente dans plus de 90% des cases, ce qui permet au lecteur de toujours rester immergé dans le lieu correspondant. Il constate également que chaque environnement présente de nombreuses spécificités : le gréement du voilier du dix-huitième siècle, la vision du village français à la fois typique, à la fois très idéalisé, le casino du paquebot rutilant, les rues de Paris très fantaisiste au travers du prisme déformant de la vision romantique d'un touriste qui n'y a jamais mis les pieds, les rues du village de Colonge la Soûlard, la grande cour du musée du Louvre avec ses pyramides, une cave avec ses fûts, le château du grand vicomte de Mimolette, etc. Boultwood ne ménage pas sa peine pour donner à voir chacun de ces endroits, avec des détails spécifiques, reprenant un élément ou un autre en fond de case durant toute la séquence, pour que le lecteur n'éprouve jamais la sensation de voir les personnages évoluer sur une scène vide, avec une toile de fond peinte.



L'apparente désinvolture du scénariste fait également sens à partir du moment où Saffron apparaît et vole à la vedette à tous les autres personnages. Cette jeune femme est une criminelle dont la spécialité est le vol, sous forme de casse ou de cambriolage. Le lecteur voit une jeune demoiselle très alerte à l'apparence très saine, qui boit et qui fume. Il réajuste sa perception d'elle quand elle tire à bout portant dans la tête d'un individu qui tente de la faire chanter. Ce n'est pas une histoire mignonne où la violence est édulcorée, où tout le ton est à la légèreté pour divertir plaisamment le lecteur en le choquant superficiellement pour de rire. Saffron Chu est prête à tuer et elle le fait. Elle refuse d'être une victime ou de se laisser manipuler. Elle tient tête à tout le monde et reprend l'avantage sur tous les autres criminels. Elle utilise ses compétences innombrables acquises grâce à son don lié à la nourriture, mais elle utilise également son cerveau pour se montrer plus maligne. Avec la séquence du premier casse, Saffron et son équipe ayant bâti un plan minuté à la seconde près pour dévaliser la banque du casino, le scénariste montre que derrière son apparente désinvolture il sait raconter des moments d'action prenants et tendus. En fait, il a entièrement conscience de ne pas s'embarrasser des détails, mais il ne les glisse pas sous le tapis pour autant. Quand Saffron se retrouve dans le petit village français en pleine campagne en 1808, Layman explique qu'elle a acquis la maîtrise du langage français en faisant usage de son pouvoir de cibopars auparavant : c'est une solution bien pratique, mais cet aspect-là n'est pas occulté.



Sous les dehors mignons de la narration et gentillets des personnages, le lecteur plonge dans un polar étonnant. Les auteurs n'hésitent pas à user d'une apparence kawaï et enfantine en y mélangeant des éléments de science-fiction (le voyage dans le temps) et burlesques voire absurdes (le pouvoir de cibopars) tout en conservant une logique interne rigoureuse au récit. Le divertissement s'avère être de qualité, avec un humour désinhibé sans être vulgaire, mais avec une violence sans pitié et un appât du gain qui mène le jeu. Chacun manipule les autres pour son intérêt personnel et son profit sans vergogne. Le récit ne fait pas ressortir les caractéristiques socio-culturelles d'un milieu ou d'une communauté, mais ne présente pas non plus les criminels sous un aspect romantique. Arrivé à la dernière page, le lecteur se rend compte qu'il a passé un excellent moment, une histoire très divertissante haute en couleurs, immorale, violente sans être complaisante, deux casses de haut vol, des personnages détestables et éminemment sympathiques : Saffron et sa bonne humeur, sa capacité concevoir des plans audacieux, Eddie Molay finalement pathétique et dépassé, le grand-père Ong Chu à peine plus qu'un meuble encombrant mais d'une aide précieuse, les autres criminels magnifiques et vantards, mais ne faisant pas le poids face à ce petit bout de femme souriante et menue.
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Tony Chu, détective cannibale, tome 4 : Flambé !

Ce tome 4 de l'édition française réunit les n°s 16 à 20 du comics américain, chaque n° de la vo, étant ici présenté comme un chapitre de l'album.



Pourquoi ce petit préambule ?



Pour dire que la série, est désormais lancée sur ses rails, et que le cap du quinzième épisode étant dépassé, il serait légitime de craindre un essoufflement de cette série radicalement originale....



Or, que nenni !

Le scénario parvient encore à nous surprendre dans la continuité, avec entre autres rebondissements le rôle plus important que prend l'inattendu personnage de Poyo (je n'en dis pas davantage pour ménager le suspense !).



Une série que je continue de découvrir avec enthousiasme, pourvu que ça dure !
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Tony Chu, détective cannibale, tome 2 : Un go..

Deuxième tome des aventures de Tony Chu, qui regroupe les chapitres 6 à 10 de la série mensuelle. On retrouve notre flic préféré dans une longue aventure encore plus délirante que lors du premier volume. Ce tome se concentre sur une aventure qui se déroule sur plusieurs chapitres, et qui même si elle se termine à la fin de ce volume, lance quand même quelques pistes pour la suite.



Il y a beaucoup d’ingéniosité dans l’écriture, l’auteur détaille son univers petit à petit et il distille de nombreux éléments dans le décor. Il n’y a pas que le texte qui est important, les case et les nombreuses choses qui y sont disséminées sont tout aussi importantes.



Je trouve qu’avec ce tome 2, l’univers est bien mis en place et on a déjà les principaux personnages. J’ai hate de lire le tome suivant pour voir ce que va nous réserver l’auteur, mais je ne pense pas être déçu.
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Tony Chu, détective cannibale, tome 2 : Un go..

En Résumé : J'ai passé un bon moment avec le second tome de cette série de comics qui se révèle toujours aussi plaisant à lire nous offrant une histoire vraiment pleine d'humour, d'action et dont l'idée originale d'un héros gouteur est toujours aussi bien traité avec humour et dérision. L'univers se révèle toujours aussi intéressant, solide et efficace et donne envie d'en savoir plus. Les personnages sont toujours aussi intéressants à découvrir, pleine de verve et d'humour et se révèlent attachants. Mon seul point faible et que finalement au bout de deux tomes il n'y a pas vraiment de fil rouge ou d'intrigue principale qui se détache, rien de bien méchant, mais il ne faudrait pas créer une série à rallonge simplement parce que le succès est présent. En tout cas un second tome agréable et efficace et je lirai la suite avec plaisir.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Tony Chu, détective cannibale, tome 12 : Le D..

Ce tome fait suite à Tony Chu, détective cannibale, tome 11 : La Grande bouffe (épisodes 51 à 55, crossover Chew/Revival) qu'il faut avoir lu avant. Dans la mesure où il s'agit d'une histoire complète, il faut en avoir commencé la lecture par le premier tome. Celui-ci contient les épisodes 56 à 60, ainsi que le numéro spécial Demon Chicken Poyo, initialement parus en 2016, écrits par John Layman, dessinés, encrés et mis en couleurs par Rob Guillory, avec un lettrage de John Layman. Ce tome est le dernier de la série et il conclut l'histoire de manière définitive.



Dernier tome : tout est bien qui finit bien et ils eurent beaucoup d'enfants. Oups ! Pas tout à fait. Tony Chu se retrouve à nouveau à devoir consommer de la chair fraîche d'un de ses proches. Il n'en a aucune envie, mais il sait aussi que cet acte cannibale lui permettra d'acquérir des informations capitales pour comprendre la situation, et pour peut-être apprendre la source de l'épidémie de grippe aviaire. La première bouchée l'informe que l'individu dont il est en train de manger un petit bout a consommé des betteraves en grande quantité avant de mourir, ce qui a pour effet de bloquer le transfert d'informations tant attendu. En plus la vie continue, et le boulot aussi. Il doit faire équipe avec John Colby pour un nouveau cas de pouvoir lié à la nourriture, un individu capable de préparer un plat qui occasionne un gel immédiat des fonctions cérébrales.



Tony Chu se retrouve contraint de faire ce qu'il se refusait à faire : consommer plus du cadavre de celui qui savait, et, peut-être pire encore, demander l'aide de son frère Chow Chu. Il n'est pas au bout de ses peines, puisqu'il doit encore retourner à Yamapalu. Toujours plus cruel, il doit interrompre une journée en amoureux avec Amelia Mintz pour retrouver le van volé de Rosemary Chu, alors même que cette mission n'a pas de sens au vu de la fin du monde prévue pour le lendemain.



Pas de surprises : John Layman continue sa narration sur la même structure. Alors même qu'il s'agit du dernier tome et que le lecteur attend des révélations quant à l'écriture dans le ciel et à l'épidémie de grippe aviaire (au moins autant que Tony Chu), les 3 premiers épisodes sont construits sur la base d'une enquête avec un pouvoir inédit lié à la nourriture : un cereduratus, un cibopassim, des vireholitorians. C'est cohérent avec tout le reste de la série puisque ces pouvoirs extraordinaires ont été présents dès le départ, dès la première rencontre avec Tony Chu. D'ailleurs les auteurs effectuent une référence à cette première fois, puisque Tony Chu assimile des souvenirs sous la forme d'une grille de petites cases en arrière-plan, comme dans le premier épisode de la série. En fonction de son état d'esprit, le lecteur peut apprécier que le scénariste reste fidèle aux caractéristiques narratives établies depuis le début, ou s'agacer qu'il ne se cantonne pas à faire aboutir son intrigue. Dans ce dernier cas il y voit alors la cohérence et la consistance du caractère de Tony qui reste un policier avant tout, un professionnel avec des valeurs profondément ancrées en lui.



Comme dans les tomes précédents, les auteurs fusionnent de manière indissoluble l'humour et la tragédie, sans que l'un ne prenne le pas sur l'autre, sans qu'ils ne se neutralisent de par leur nature opposée. Les effets comiques sont avant tout portés par les dessins de Rob Guillory. Le lecteur prend un grand plaisir à retrouver les auréoles au niveau des aisselles de Mike Applebee. Mais comment des auteurs ont-ils pu réussir à inscrire dans l'esprit du lecteur, un fétichisme lié au fonctionnement anormal de glandes sudoripares d'un individu en surpoids ? Quelle étrange perversion. Le lecteur se surprend également à guetter les tags sur les murs, tous plus drôles que ceux que l'on peut voir dans la réalité. Impossible de rester de marbre devant celui qui proclame qu'ils construiront un mur autour des poulets, évoquant l'une des promesses électorales les plus navrantes et les plus hallucinantes du candidat Trump. Le lecteur détaille également avec minutie les 4 pages de souvenirs de Tony Chu dans le dernier épisode, en souriant franchement quand il voit Mike Appelbee en train de faire manger de force un pied avec sa cheville à Tony Chu. Le cannibalisme non consenti n'a jamais été aussi drôle. C'est à nouveau un tour de force des auteurs que de transformer des transgressions en une source d'humour dévastateur, sans rester au niveau des pâquerettes. Le lecteur en vient à regretter que ne figure pas dans ces souvenirs, la fois où Amelia Mintz a vomi sur Tony.



Dans les remerciements, John Layman affirme que la série Chew n'aurait jamais été aussi réussie si elle n'avait pas été dessinée par Rob Guillory. Ces derniers épisodes ne dérogent pas à la règle. L'artiste a toujours son coup de crayon basé sur des traits vivaces, et des formes exagérées, avec un degré de simplification pour en accentuer l'expressivité. Les émotions qui se lisent sur les visages sont souvent appuyées pour mieux faire passer l'intensité des états d'esprit, l'exaspération des personnages, leur entrain d'enfants, ou leur entrain factice dicté par les circonstances, leur dégout (à chaque fois que Tony doit manger quelque chose d'encore plus immonde), leur tristesse. Certes le jeu d'acteur peut parfois être dramatisé, encore augmenté par un cadrage avec un angle de vue pour insister encore. D'un autre côté, Rob Guillory doit inclure une énorme quantité d'informations visuelles sur chaque page, et passer parfois 3 endroits en revue sur la même page. Or il n'y a jamais de hiatus, ou de solution de continuité dans la narration visuelle. Tous les endroits, tous les personnages (même celui en forme de centaure, ou les grenouilles psychédéliques) appartiennent manifestement au même monde, de manière naturelle, même les éléments les plus délirants comme l'écriture dans le ciel.



Toujours sur le plan visuel, le lecteur se rend compte que les auteurs ont su développer leurs leitmotivs qui n'appartiennent qu'à la série. Il y a donc les fameuses auréoles de sueur, mais aussi cette vue de dessus d'un lit dans lequel se trouvent des amants. Pour l'épisode 58, ils utilisent à nouveau ce cadrage avec un couple différent, pour un effet qui bouleverse le lecteur. Alors que ce leitmotiv était surtout utilisé pour un effet comique, jouant sur la surprise de l'identité des amants, ou sur l'état d'esprit de l'un d'entre eux, ici il est utilisé pour un effet dramatique, rendu encore plus poignant par le décalage avec l'utilisation habituelle. La capacité du dessinateur à se lâcher pour des parodies hautes en couleurs resplendit de mille feux dans l'épisode consacré à Poyo, mais aussi avec des cas délirants résolus (en 1 case) par Genevieve Cardante & Olive Chu, et le retour de Peter Pilaf. Guillory s'en donne à cœur joie dans l'exagération comique et dans les couleurs vives et gaies, du fait de la propension de Cardante à utiliser des produits psychotropes (comportement qui est expliqué de manière satisfaisante dans ce tome).



Ce dernier tome est donc un festival graphique offert par Rob Guillory qui a affiné ses talents jusqu'à une maîtrise donnant l'impression d'évidences à chaque page, alors même qu'il amalgame dans une même planche des éléments qui ne devraient pas pouvoir coexister. De son côté, le scénariste a également fort à faire pour pouvoir tenir toutes ses promesses. Il invente donc 3 nouveaux pouvoirs, comme s'il puisait dans une réserve sans fond. Il apporte une résolution en bonne et due forme à son récit, avec plusieurs coups de théâtre qui instaurent une tension narrative permanente, sans pour autant que le récit parte dans tous les sens. Les explications des 2 principaux mystères sont cohérentes avec le reste du récit, y compris les différents genres littéraires présents depuis le début (policier, SF, humour). Le lecteur fait la connaissance de David Hamantaschen, Emily Travalla, Sanford Cioppino, Fatanyeros qui sont à l'origine de l'épidémie, et prend connaissance de leur motivation. Le lecteur éprouve une sensation de clôture de l'intrigue totalement satisfaisante.



Au bout de 11 tomes, le lecteur s'est attaché à de nombreux personnages, car il émane d'eux une forte empathie, à des degrés divers en fonction du protagoniste. Même Genevieve Cardante (pourtant apparu juste au tome précédent) a déjà trouvé sa place dans le cœur du lecteur avec sa joie de vivre et son insouciance, à la limite de l'irresponsabilité. En fonction de ses attentes, le lecteur apprécie de revoir tel ou tel personnage, et trouve que c'est la moindre des choses que Poyo bénéficie de son propre épisode pour rendre hommage à sa stature et à son importance. Il est vraisemblable qu'il regrette que tel ou tel personnage secondaire ne puisse pas faire une dernière apparition, en particulier l'absence de l'inénarrable Lin Sae Woo (voir le tome 2 Tony Chu détective cannibale, Tome 2 : Un goût de Paradis) est impardonnable. Évidemment tous les personnages principaux disposent d'un nombre de scènes suffisantes pour pouvoir exister et pour que le lecteur sache ce qu'il advient d'eux, pour pouvoir les quitter dignement (mais il est prêt à lire des numéros spéciaux supplémentaires tellement les connaître et les côtoyer a été une source de plaisir). Il suffit à l'auteur d'une phrase pour faire ressortir le caractère d'un personnage, comme quand Amelia Mintz indique à Tony qu'il aurait pu lui demander son avis. John Layman boucle donc son intrigue avec panache en continuant de faire vivre des personnages sympathiques, avec leurs bons côtés et leurs défauts, tout en jouant sur des transgressions sociales et morales énormes.



Ce dernier tome conclut l'histoire de manière pleinement satisfaisante, tant du point de vue de l'intrigue que des personnages, avec des pages d'une rare vitalité mêlant harmonieusement comique et tragédie. 5 étoiles pour une fin parfaite à une série exceptionnelle.



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- Demon Chicken Poyo - Un prêtre doit intervenir auprès d'une jeune fille pour pratiquer un exorcisme. Le démon qui habite la petite Lily-Marie Taters vomit de la bile verte sur le pauvre prêtre. Ce dernier propose de lui lire une histoire pour le calmer. Malgré les ricanements du démon, il sort un numéro de Demon Poyo ce qui attire tout de suite l'attention du démon qui accepte d'écouter l'histoire.



En route pour l'absurde, la dérision, la parodie, la franche rigolade et le respect pour Poyo, ce personnage si improbable (un coq avec des implants cybernétiques) et si imposant. John Layman et Rob Guillory rendent hommage au film l'Exorciste, mais aussi au Père Noël, au Grinch, à Elvis Presley, George Washington, Cthulluh, Dick Cheney, et bien d'autres. Ils tournent en dérision la qualité de la musique de Jewel. Ils inventent des personnages composites des plus improbables pour rendre hommage aux comics, par exemple Galactus + Eternity + un phoque réunis en une même entité. Cet épisode est un festival de délires articulés sur une intrigue basique mais solide, avec des visuels à s'en faire péter les rétines, et un Poyo impérial comme il se doit. Une coda parfaite pour une aventure à sa gloire !
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Tony Chu, détective cannibale, tome 10 : Bouf..

Encore un tome totalement fou, décalé et tendu. Je l'ai lu d'une traite, je n'arrivais pas à m'arrêter.

Tony Chu est comics totalement à part, original et addictif !

Vivement la suite !!!!!!
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Tony Chu, détective cannibale, tome 4 : Flambé !

En Résumé : Je suis sorti de ma lecture de ce tome avec, j’avoue, un léger sentiment de frustration. En effet on se retrouve de nouveau avec un tome qui développe une intrigue secondaire à chaque chapitre, lâchant quelques nouveaux questionnements sur l’intrigue principale, mais sans jamais apporter de révélations ou au moins à minima des éléments de réponses. Un tome qu’on pourrait considérer de transition si le précédent ne l’était déjà pas et deux tomes de transitions qui se suivent c’est jamais efficace. Pourtant le tout n’est pas non plus mauvais on retrouve toujours des histoires complètement barrées et délirantes ou les auteurs poussent leurs imaginations à fond, l’univers est toujours aussi solide et intéressant et les personnages donnent toujours envie de les découvrir. Dommage que ce quatrième tome donne un peu l’impression de piétiner sur l’histoire. Je lirai tout de même la suite, car le cliffangher de fin annonce quelque-chose d’intéressant en espérant ne pas être déçu.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Batman VS Le Pingouin

Batman VS le Pingouin reprend l'essentiel des chapitres de l'album Batman Empereur Pingouin. Oswald Cobblepot, dit le Pingouin, ne veut plus agir dans l'ombre et rêve de la reconnaissance de Gotham. Mais son désir va se retourner contre lui. Les dessins de Jason Fabok et Andy Clarke sont plutôt réussis mais l'intrigue de John Layman est confuse, les liens entre les chapitres ne sont pas clairs.
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Tony Chu, détective cannibale, tome 1 : Goût ..

Déroutant - fascinant - addictif !



Cette BD hors norme, m'a happée dès les premiers chapitres, en proposant une intrigue policière simple, mais mise en oeuvre de manière originale.



Chu est captivant, il ouvre les portes de son monde et il invite le lecteur à faire de même. Attention cependant, cette BD est crue, violente et à vomir par moment, mais elle est aussi complexe, aux graphismes soignés et aux enjeux colossaux !



En bref, une belle découverte, et une forte envie de le lire le tome suivant !



Belle lecture à tous.

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Tony Chu, détective cannibale, tome 6 : Space..

Alors que Tony Chu est sur la touche, hospitalisé, c'est sa sœur jumelle Toni qui prend la relève le temps de quelques épisodes (je rappelle que les albums français, compilent plusieurs N°s du comics US).



Toni, est sur la piste d'un mystérieux et dangereux vampire qui s'approprie les facultés supranormales de ses victimes...



Nous avons également droit aux exploits-y compris infernaux- de Poyo, le coq de combat bionique, heureusement du coté des "bons"...



La série, est désormais lancée sur ses rails, les personnages, sont bien définit, et plus important, le ton, déjanté, burlesque et volontiers gore, est cohérent malgré le coté "abracabrantesque" des scénarii...



Le précédent album m'avait un peu laissé sur ma faim (ce qui ne manque pas de sel quand on connaît les facultés particulières des personnages !), mais ce nouvel opus finit de me convaincre, que Tony Chu, est une série on ne peut plus originale et jubilatoire..!
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Batman VS Le Pingouin

Batman VS le Pingouin. Est un comics sorti à l'occasion d'une offre promotionnelle de Urban/DC proposant une dizaine de comics épais sur l'univers de Batman à 4€90/pièce. Je me suis fais plaisir. La pluralité des personnage est intéressant : le Pingouin, L'empereur pingouin, Poison Ivy, Gueule d'argile, les afficionados du Joker... Mais surtout le Pingouin. du côté des gentils on peut compter sur Red Wings et la nouvelle IA de Batman. "Batman est à l'épreuve des balles"... Notre justicier entraîné physiquement pendant plus d'une décennie et protégé par un paquets de gadgets high tech procuré par l'immense fortune de Bruce Wayne (son aka). D'habitude je m'attache à un méchant ou à un personnage secondaire. Là j'ai vraiment aimé le personnage de Batman. J'aime le Batman qui embrasse Poison Ivy, la rendant folle, parce qu'elle ne peut pas le contrôler. Batman, c'est un peu l'incarnation du bien. En plus, même le plus pourri des pourris il lui souhaite pas la mort!!Comme Spider man chez Marvel. On dit que DC est plus noir que Marvel! Pas forcément! Les choses changent... Même si Marvel aura toujours le monopole de l'humour. Tout comme je suis persuadé que la qualité des comics s'améliore avec le temps, et ceux là sont plutôt récents. du côté des méchants, le plus présent est bien sûr le Pingouin, n'étant pas au courant que Bruce Wayne et Batman sont la même personne, il entreprend d'éloigner Batman pour tuer tranquillement Bruce Wayne et ainsi le devancer dans son projet "caritatif". Mission vouée à l'échec! Mais l'assassin qu'il a engagé ne veut pas abandonner... Alors paf une lame dans la gorge et le voici héros de la presse! Ce genre de petites vicieuseries que nous réservent les méchants de DC... J'espère vous avoir donné envie de lire cette collection, très beau papier, couleurs, dessins, textures, super livre, bel objet. Et à ce prix là, ce serait dommage de pas en profiter;)... L'auteur anonyme, a fait un super travail sur le scénario même si ça se résume à problème = baston. Les combats sont très bien chorégraphiés. Enfin ça se lit vite (une bonne heure) c'était vraiment une bonne expérience, et il m'en reste 7 comme ça.x)
Lien : https://allmylinks.com/charl..
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Tony Chu, détective cannibale, tome 1 : Goût ..

Tony Chu est flic. Mais il a une particularité bien pratique pour résoudre les enquêtes... il est cibopathe. Qu'il mange un morceau d'un cadavre, qu'il boive une larmichette de sang, qu'il trempe son doigt dans la cendre d'un incinéré, qu'il croque dans un chien congelé... et il a des visions des derniers instants, des flashes du vécu du défunt, etc.



Suite à une péripétie qui s'assimile volontiers à une bavure, il intègre une section spéciale, chargée de la contrebande du poulet et toutes les dérives qui en découlent. Car le poulet est interdit depuis qu'une grippe aviaire a décimé 13 millions d'Américains.



A partir d'un tel pitch, on devine bien que l'on a une série déjantée. Un ovni qui tire dans tous les sens. Y compris graphiquement. C'est hyper chouette. Un peu chaotique parfois. Souvent glauque. Rempli d'un humour à froid tout à fait délectable. Bref, on ne demande qu'à voir où cela va nous mener.
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Tony Chu, détective cannibale, tome 9 : Tendr..

Chaque tome des aventures de Tony Chu est une succession d'événements loufoques et dramatiques. On enchaîne directement sur la fin du tome prédédent, Tony reçoit les félicitations de tout le monde pour avoir démantelé un trafic dans une usine de coussins (par hasard).



Loufoques... Tony se marie. John Colby, son partenaire aussi. Si Tony se marie avec Amelia, John se marie avec le directeur Applebee, leur supérieur qui ne peut pas blairer Tony.



Malgré sa lune de miel, Tony va devoir débrouiller pas mal d'affaires, dont celle de l'assassin de Sammi le phoque, commando de la marine deux fois décoré. Il va aussi être envoyé dans la station polaire antarctique.



Le tome voit aussi le grand retour de Poyo, le coq cybernétique. il va aller affronter un Primeuromancien... un sorcier qui arrive à faire pousser des légumes géants doués de vie, et au potentiel destructeur maousse.



Pendant ce temps Savoy Mason et John Colby monte une expédition pour choper le Vampire. Le déploiement de forces est énorme. Ils vont même ppersuader Olive Chu, la fille de Tony d'en être.



Déjanté, décousu mais avec un fil rouge rappelé régulièrement, le tome 9 est tout à fait représentatif du monde de Tony. Amour, déconne, bastion...
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