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Citations de John Stuart Mill (135)


John Stuart Mill
L'idée qu'on a de la richesse est l'une des plus grandes causes du besoin.
(Opinio copiae inter maximas causas inopiae est.)
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John Stuart Mill
Qui ne connaît que sa propre position sur une question donnée, ne connaît que peu de choses sur ce sujet. Ses raisons peuvent être bonnes et il se peut que personne n'ait réussi à les réfuter. Mais si lui-même est également incapable de réfuter les arguments du parti adverse, s'il ne les connaît même pas, alors il n'a pas même de raison de préférer une opinion à une autre.
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John Stuart Mill
Il en est de l'Histoire comme des voyages : les hommes ne voient en général que ce qu'ils ont déjà dans l'esprit.

L'ASSERVISSEMENT DES FEMMES, Chapitre I.
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John Stuart Mill
Le comportement et le comportement seul donne droit au respect ; ce n'est pas ce que sont les hommes mais ce qu'ils font qui constitue leur droit à la déférence.

L'ASSERVISSEMENT DES FEMMES, Chapitre IV.
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John Stuart Mill
On ne peut vraiment réprimer les abus de pouvoir tant que le pouvoir subsiste.

L'ASSERVISSEMENT DES FEMMES, IV.
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Ceux qui essaient de forcer les femmes à se marier en leur fermant toutes les autres portes prêtent le flanc à une riposte identique. S'ils pensent ce qu'ils disent, ils doivent forcément estimer que les hommes ne rendent pas le mariage assez désirable aux femmes pour les inciter à l'accepter sur ses propres recommandations. Ce n'est pas présenter un privilège sous un jour très séduisant que de l'offrir en disant : « C'est cela ou rien. » Et ici, je crois, se trouve l'explication du sentiment qu'éprouvent les hommes foncièrement hostiles à la liberté et à l'égalité des femmes. Je crois qu'ils craignent non pas que les femmes ne veulent pas se marier, car je ne pense pas que quiconque le craigne vraiment, mais qu'elles insistent pour que le mariage s'établisse sur un pied d'égalité. Ils ont peur que toutes les femmes d'esprit et de talent ne préfèrent au mariage toute autre situation qui ne soit pas à leurs yeux avilissante, si le mariage doit leur donner un maître qui sera en même temps le maître de tous leurs biens.

Chapitre I.
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Ce qu'on appelle aujourd'hui la nature des femmes est quelque chose d'éminemment artificiel, résultant d'une répression forcée par certains côtés et d'une stimulation contre nature par d'autres. On peut affirmer sans hésitation que le caractère des femmes a été déformé par leurs relations avec leurs maîtres beaucoup plus que dans les autres exemples de subordination.

Chapitre I.
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Si l’autorité de l’homme au moment de son établissement a été le résultat d’une comparaison consciencieuse des divers moyens de constituer la société ; si c’est après l’essai des divers modes d’organisation sociale, le gouvernement de l’homme par la femme, l’égalité des sexes, ou bien telle ou telle forme mixte qu’on ait pu imaginer, et seulement après, qu’on a décidé sur le témoignage de l’expérience que la forme de gouvernement qui conduit le plus sûrement au bonheur des deux sexes est celle qui soumet absolument la femme à l’homme, ne lui laisse aucune part dans les affaires publiques, et l’astreint, dans la vie privée, au nom de la loi, à obéir à l’homme auquel elle a uni sa destinée ; si les choses se sont passées ainsi, il faut voir dans l’adoption générale de cette forme de société la preuve qu’au moment où elle fut mise en pratique elle était la meilleure. Mais on peut penser aussi que les considérations qui militaient alors en sa faveur, ont cessé d’exister comme tant d’autres faits sociaux primitifs de la plus grande importance. Or, c’est tout le contraire qui est arrivé. D’abord, l’opinion favorable au système actuel, qui subordonne le sexe faible au sexe fort, ne repose que sur la théorie ; on n’en a jamais essayé d’autre, et l’on ne peut prétendre que l’expérience, ce qu’on regarde généralement comme l’opposé de la théorie, ait prononcé. Ensuite, l’adoption du régime de l’inégalité n’a jamais été le résultat de la délibération, de la pensée libre, d’une théorie sociale, ou d’une connaissance quelconque des moyens d’assurer le bonheur de l’humanité ou d’établir dans la société le bon ordre. Ce régime vient de ce que, dès les premiers jours de la société humaine, la femme s’est trouvée livrée en esclave à l’homme, qui avait intérêt à la posséder et auquel elle ne pouvait résister à cause de l’infériorité de sa force musculaire.

Chapitre I.
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On dit que l'anatomie fournit la preuve que les facultés mentales des hommes sont supérieures à celles des femmes du fait qu'ils ont un cerveau plus gros. Je réponds que d'abord le fait lui-même est douteux. Il n'est en aucune façon établi que le cerveau de la femme est plus petit que celui de l'homme. Si l'on tire cette conclusion simplement de ce que l'ossature de la femme est généralement de dimensions moindres que celle de l'homme, on risque d'arriver à d'étranges conclusions. Un homme de grande stature devrait, selon ce raisonnement, avoir une intelligence bien supérieure à celle d'un homme petit, et un éléphant ou une baleine devrait surpasser l'humanité de façon prodigieuse. La taille du cerveau chez les êtres humains, disent les anatomistes, varie beaucoup moins que la taille du corps ou même de la tête, et l'on ne peut absolument pas juger de l'un d'après l'autre.

Chapitre III.
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Au cours des deux derniers siècles, dans les rares cas où l'on cherchait à justifier l'incapacité légale des femmes, on donnait rarement comme raison leur infériorité intellectuelle, car, à une époque où les facultés de chacun, y compris d'un certain nombre de femmes, étaient mises à l'épreuve dans les luttes de la vie publique, personne n'y croyait vraiment. La raison invoquée alors n'était pas l'inaptitude des femmes mais l'intérêt de la société, c'est-à-dire l'intérêt des hommes. De même, la " raison d'État ", c'est-à-dire le bon plaisir du gouvernement et la défense des autorités en place, suffisait à expliquer et à justifier les crimes les plus abominables. Aujourd'hui, le pouvoir tient des propos plus onctueux et prétend opprimer les gens pour leur bien.

Chapitre III.
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Quand on entend les autres se plaindre qu'on ne les laisse pas assez s'occuper eux-mêmes de leurs affaires, on se demande généralement : de quoi se plaignent-ils ? quel tort ont-ils subi ? en quoi leurs affaires sont-elles mal gérées ? Et si, en réponse à ces questions, ils ne réussissent pas à faire apparaître ce qui est, à leurs yeux, un motif suffisant de se plaindre, on fait la sourde oreille et on considère leur réclamation comme la récrimination capricieuse de gens qu'aucune solution ne saurait satisfaire. Mais on voit les choses de façon totalement différente quand il s'agit de soi. Alors, si irréprochable soit-elle, l'administration de nos intérêts par un tuteur qui a autorité sur nous ne nous satisfait aucunement. Le fait de ne pas pouvoir prendre de décisions personnelles nous semble le plus grand de tous les griefs.

Chapitre IV.
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Selon la vieille théorie, il fallait laisser le moins de choix possible à l'individu. Tout ce qu'il avait à faire devait, dans la mesure du possible, être arrêté pour lui par une sagesse supérieure. Laissé à lui-même, il était sûr de mal tourner. Fruit de mille ans d'expérience, la théorie moderne est que, là où l'individu est directement concerné, il ne réussit jamais que si on le laisse libre de décider, et que toute réglementation autoritaire est à coup sûr mauvaise, sauf s'il s'agit de protéger les droits des autres.

Chapitre I
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L'humanité ne pressent pas de façon précise son évolution et ne réalise pas que ses sentiments sont adaptés au passé et non aux âges à venir, mais ce n'est pas là chose nouvelle.

Chapitre II.
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John Stuart Mill
La photographie est une brève complicité entre la prévoyance et le hasard.
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Le plus vil malfaiteur a une malheureuse femme sous sa dépendance, sur qui il peut commettre n'importe quelle atrocité sauf le meurtre, et, s'il prend suffisamment de précautions, tout cela sans grand danger d'être puni par la loi. Et combien de milliers d'individus y a-t-il parmi les classes les plus basses de tous les pays qui, sans être aucunement des malfaiteurs au sens légal parce que, partout ailleurs, leurs agressions rencontrent de la résistance, s'adonnent de façon coutumière aux plus grands excès de violence physique envers leur malheureuse épouse : elle est seule, du moins parmi les adultes, à ne pouvoir s'opposer ni échapper à cette brutalité. La dépendance excessive dans laquelle se trouve la femme n'inspire pas à leur nature vile et sauvage une indulgence généreuse ; ils ne mettent pas leur point d'honneur à bien se conduire envers celle dont le sort est entièrement confié à leur bienveillance. Au contraire, ils agissent comme si la loi leur avait confié celle-ci comme leur chose, à utiliser selon leur bon plaisir, sans qu'ils soient tenus de faire montre envers elle du respect qu'ils sont tenus de manifester à toute autre personne.

Chapitre II.
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Par ces différents moyens, la femme exerce souvent sur l'homme un pouvoir excessif ; elle parvient à influencer sa conduite dans des domaines où elle peut ne pas être capable de le faire à bon escient, où son influence peut être non seulement aveugle mais moralement néfaste, alors que le mari agirait mieux s'il suivait ses propres impulsions. Mais, ni dans les affaires de famille ni dans les affaires d'État, le pouvoir ne saurait compenser la perte de la liberté. Le pouvoir de la femme lui donne souvent ce à quoi elle n'a aucun droit, mais il ne lui permet pas d'affirmer ses droits propres. L'esclave favorite d'un sultan a sous ses ordres des esclaves qu'elle tyrannise ; mais ce qui serait désirable serait qu'elle n'ait pas d'esclaves et qu'elle ne soit pas esclave elle-même.

Chapitre II.
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Rien n'étonne plus les habitants des contrées lointaines, quand ils entendent parler pour la première fois de l'Angleterre, que d'apprendre qu'elle est gouvernée par une reine ; la chose leur semble si peu naturelle qu'ils la considèrent presque incroyable. Aux Anglais, ce ci ne semble pas du tout contre nature parce qu'ils y sont habitués mais ils considèrent contre nature que les femmes soient soldats ou membre du Parlement. À l'époque féodale, au contraire, on ne trouvait pas anormal que les femmes fassent la guerre et s'occupent de politique parce que ce n'était pas inhabituel ; il semblait naturel que les femmes des classes privilégiées aient un caractère viril et ne soient inférieures en rien, si ce n'est la force corporelle, à leurs maris et à leurs pères.

Chapitre I.
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Les mots mêmes dont j'ai besoin pour m'exprimer montrent la difficulté de la tâche entreprise. Mais ce serait une erreur de supposer que cette difficulté tient à l'insuffisance ou à l'obscurité des fondements rationnels sur lesquels repose ma conviction. Il s'agit de la difficulté que l'on rencontre chaque fois qu'il faut aller à l'encontre d'un sentiment largement répandu. une opinion solidement enracinée dans les sentiments gagne plutôt qu'elle perd en fermeté lorsqu'on lui oppose des arguments de poids. Car si cette opinion était acceptée comme la conséquence d'un argument, il suffirait de réfuter cet argument pour ébranler la solidité de la conviction ; mais quand une opinion repose exclusivement sur des sentiments, moins elle est défendable dans une discussion, plus ses partisans sont persuadés que leurs sentiments doivent avoir un fondement profond, à l'épreuve de tout argument.

Chapitre I.
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Dans l'immense intervalle qui les sépare des dignes représentants de l'espèce humaine, multiples sont les formes et les degrés de bestialité et d'égoïsme, souvent dissimulés sous un vernis de civilisation et même de culture. Ils vivent en paix avec la loi et se présentent sous une apparence honorable à tous ceux qui ne sont pas en leur pouvoir, mais ils sont capables de rendre infernale la vie de tous ceux qui leur sont soumis.

Chapitre II.
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Le pouvoir quasi illimité que les institutions sociales actuelles accordent à l'homme sur au moins un être humain, celui avec lequel il vit et qui est toujours à ses côtés, ce pouvoir fait apparaître les germes de l'égoïsme cachés au plus profond de sa nature, souffle sur la moindre étincelle, sur le feu qui couve, donne à l'homme toute licence pour laisser libre cours à ces tendances naturelles que, dans toute autre relation, il aurait jugé nécessaire de réprimer et de cacher, au point d'acquérir avec le temps une seconde nature. Je sais qu'il faut voir aussi les choses sous une autre face. J'admets que la femme, si elle ne peut effectivement résister à son mari, peut au moins exercer des représailles. Elle aussi a le pouvoir de rendre la vie de l'homme extrêmement désagréable et c'est pour elle une façon d'avoir le dessus, souvent à juste titre, souvent aussi à tort. Mais ce moyen de se protéger, appelons-le le pouvoir de la mégère ou le décret de la harpie, a un inconvénient fatal : il est efficace essentiellement contre les maîtres les moins tyranniques et ne profite qu'aux subordonnés les moins méritants. C'est l'arme des femmes irritables et opiniâtres, de celles qui feraient le plus mauvais usage du pouvoir si elles l'avaient et qui, généralement, font mauvais usage de cette arme-ci. Les femmes douces ne peuvent se servir d'un tel instrument, les femmes généreuses le méprisent. Par ailleurs, les maris contre lesquels il est le plus efficace sont les plus doux et les plus inoffensifs, ceux qu'on ne peut amener, même par provocation, à exercer leur autorité avec sévérité. Le pouvoir qu'a la femme d'être désagréable ne contribue généralement qu'à instaurer une contre-tyrannie et transforme à leur tour en victimes les maris les moins enclins à être tyrans.

Chapitre II.
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