Citations de John Webster (19)
Cet Elizabéthain n'aimait pas les drames élisabéthains.
Si ce n'eût été jeter des perles à des pourceaux, il eût aimé écrire des tragédies imitées de l'Antique, conformes aux règles, et comportant de nobles personnages, un style soutenu, un choeur, et des messagers.
Paradoxe nullement rare que celui d'un créateur chérissant une esthétique en opposition profonde avec son talent ...
Dans le décor d'une rue à Rome, entrent sur scène le comte Lodovico, Antonelli et Gasparo.
Lod .- Banni !
Ant .- J'ai été très peiné d'apprendre votre condamnation.
Lod .- Ah ! Ah ! Ce sont tes dieux, ô Démocrite, qui gouvernent le monde entier.
Récompense et punition vraiment royales !
La fortune n'est qu'une catin.
Ce qu'elle donne jamais, elle le distribue par petits paquets, afin de tout reprendre d'un seul coup.
Voilà ce que c'est que d'avoir des ennemis puissants.
Que dieu le leur rende !
Les loups ne font figure de loups que lorsqu'ils sont affamés ....
FRANCISCO : Évitons la colère.
Tu as une épouse, notre sœur : je préfèrerais avoir donné
À la mort ses deux mains blanches, serrées et liées
Dans son suaire, plutôt que de t'avoir accordé sa main.
BRACCIANO : Tu aurais alors donné une âme à Dieu.
FRANCISCO : Oui. Ton confesseur, avec toutes ses absolutions,
N'en fera jamais autant pour toi.
BRACCIANO : Crache ton venin...
FRANCISCO : Inutile, la Luxure porte son fouet cruel
À la ceinture. Prends garde, car notre colère
Prépare sa foudre.
BRACCIANO : Sa foudre ? En fait, ce ne sont là
Que craques et pétards.
FRANCISCO : Ça se finira au canon.
BRACCIANO : Tu n'en tireras rien que du fer dans tes plaies
Et de la poudre à canon dans les narines.
LE DÉMON BLANC : Acte II, Scène 1.
MONTICELSO : Oh ! mon seigneur,
Une fois vidées ses innombrables coupes, l'ivrogne
S'arrête et redevient sobre ; de même, à la longue,
Lorsque vous vous réveillerez de ce rêve lascif,
Le repentir viendra ; comme chez la vipère,
Le poison est dans la queue. Malheureux les princes
Lorsque la Fortune fane une seule petite fleur
De leurs lourdes couronnes ; ou lorsqu'elle arrache
Une seule perle à leur sceptre : mais lorsque, hélas ! ils perdent
Leur réputation dans un naufrage volontaire,
Leur nom et les titres princiers vont à la mer.
Acte II, Scène 1.
[...] il n'est jamais longtemps
en paix le royaume dont le prince est un soldat.
(I, 2)
Quand un homme est précipité dans un puits, qu'importe celui qui l'y pousse. C'est son propre poids qui l'entraîne au fond le plus vite.
Cité dans Le soleil n'est pas pour nous de Léo Malet
Les serments d'amour sont comme les voeux des marins, on les oublie après l'orage.
Il n'est rien qui soit pour un homme plus infinie torture que ses propres pensées.
Il n'est rien qui soit pour un homme plus infinie torture que ses propres pensées.
[...] le sommeil
Est une rouille qui ronge l'âme de l'intérieur,
Et de la même façon, l'inaction forcée engendre
Tous ces noirs malcontents qui, confinés en lieu clos,
Comme les mites dans du drap sans usage, font des
ravages.
(I,1)
D’aucuns veulent croire l’âme des princes issue de causes plus puissantes que celle du menu peuple ; qu’ils se détrompent, elles sont de la même main, les mêmes passions les animent, la même raison.
Lodovico .- Quelle étrange créature est un niais qui rit ! Comme si l'homme n'avait été créé que pour montrer ses dents.
Flamineo .- Laisse moi te dire, il serait bon, au lieu d'un miroir, de faire sa toilette le matin en se regardant dans une soucoupe pleine du sang congelé d'une sorcière.
Lodovico .- Inestimable drôle ! Nous ne nous quitterons jamais ...
Il n'est rien qui soit pour l'homme plus infinie torture que ses pensées.
Je voudrais faire brûler leurs corps dans un four dont on aurait bouché la cheminée afin que leur exécrable fumée ne puisse s’échapper vers le ciel ; ou imprégner de poix et de soufre les draps de leur lit, les envelopper dedans, et y mettre le feu comme on allume une torche ; mieux encore, mitonner un ragoût de leur bâtard et le servir à son dépravé de père pour fournir à ses reins la force de forniquer encore.
thou art undone,
thou hast taken the massy sheet of lead
that hid thy husband's bones, and folded it
about my heart.
Dans notre quête de grandeur, comme des enfants étourdis qui ne pensent qu’à jouer, nous courrons après des bulles soufflées en l’air.
Le bonheur suprême d’un homme est d’avoir ses seuls actes à donner en exemple pour prouver sa vertu.
Les gloires d'ici-bas, comme des vers luisants, jettent des feux de loin, mais à les regarder de plus près, ils n'ont ni chaleur ni clarté.
SCÈNE Ire
Malfi. — Salon de réception dans le palais de la Duchesse.
ANTONIO, DÉLIO
Délio. — Soyez le bienvenu dans votre patrie, cher Antonio. Un long séjour en France vous a transformé en un véritable Français. Comment vous a plu la cour là-bas ?
Antonio. — Je l’admire. Le roi procède sagement en épurant sa propre maison avant de réformer l’État et le peuple.