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4.15/5 (sur 33 notes)

Né(e) à : Lima , le 31/08/1929
Mort(e) à : Lima , le 4/12/1994
Biographie :

Romancier, dramaturge, critique littéraire et essayiste, Julio Ramon Ribeyro est un des principaux écrivains péruviens contemporains.
Il a émigré en 1960 à Paris, où il a occupé les fonctions de journaliste à l'Agence France-Presse, puis de conseiller culturel et d'ambassadeur à l'UNESCO. Il est connu pour son œuvre littéraire, composée de deux romans et de cinq recueils de nouvelles. La totalité de ses histoires est réunie dans le célèbre livre "Le mot du muet" (La Palabra del mudo). Considéré comme l'un des rénovateurs de la littérature péruvienne, Ribeyro s'est essayé à de multiples formes d'écriture : romans, nouvelles, théâtre, mais la forme brève avait sa préférence. Parlant des Proses apatrides, il déclarait : "c'est probablement le meilleur que j'ai donné de moi-même".

Ribeyro a gagné en 1994 le célèbre Prix International de Littérature Juan Rulfo, du Mexique
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Bibliographie de Julio Ramon Ribeyro   (6)Voir plus

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« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.) « […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.) « Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado) 0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique Contenu suggéré : Nicolas Gomez Davila : https://youtu.be/a¤££¤97Maarten Schellekens64¤££¤ Alejandra Pizarnik : https://youtu.be/Ykb0a1yV_-8 Horacio Quiroga : https://youtu.be/s__rzxA5SPo Julio Ramón Ribeyro : https://youtu.be/P3jpWcuJnlE Antonio Ramos Rosa : https://youtu.be/iM8Op_jfEkI Cecilia Meireles : https://youtu.be/a5ksKGgHJXQ Baldomero Fernandez Moreno : https://youtu.be/kq6UlpNtLjQ Pablo Neruda : https://youtu.be/gRbnWKjTEGA Juan Carlos Onetti : https://youtu.be/ICAIr620NRE INTRODUCTION À LA POÉSIE : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤91Julio Ramón Ribeyro94¤££¤ AUTEURS DU MONDE (K-O) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rlQry823Dg4KwOTjaFeZ3e LA TERRE-VEINE : https://youtu.be/2¤££¤102

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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Pendant que nous nous amusions en attendant l'heure du déjeuner, nous pouvions voir par la fenêtre mon père et son ami parcourir le jardin, car le moment était venu d'admirer le magnolia, le géranium, les dahlias, les œillets et les giroflées. Il y avait des années que mon père avait découvert les délices du jardinage et la vérité profonde que livrent la forme d'un tournesol ou l'éclosion d'une rose. C'était pour cela qu'au lieu de passer ses jours de loisir devant d'ennuyeuses lectures qui le conduisaient à méditer sur le sens de l'existence, il s'occupait à des tâches simples comme arroser, tailler, greffer ou arracher les mauvaises herbes, qu'il accomplissait pourtant avec une véritable passion intellectuelle. Son amour des livres était allé aux plantes et aux fleurs. Le jardin tout entier était son œuvre et, comme le héros de Voltaire, il était parvenu à la conclusion qu'en cela résidait le bonheur.
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Tombée du jour, la maison solitaire, je suis sorti dans le jardin. La treille exsangue sur la tonnelle. Les pousses grimpant le long du mur. Les dahlias bordant la pelouse. Les vieux cyprès, mal entretenus, inégaux, avec des toiles d'araignée entre les branches. Le magnolia solitaire. L'ombre des eucalyptus, dans leur feuillage chante une tourterelle. Une étoile, deux, dans le ciel encore clair. Les cloches du Parc, au loin. Sur le gazon, des traces jaunes laissées par d'anciennes allées et venues. Légère brise automnale. Paix, plénitude. Et toi qui n'es pas là, toi qui n'es plus là!
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Nous vivons dans un monde ambigu, les mots ne veulent rien dire, les idées sont des chèques sans provision, les valeurs sont dépourvues de valeur, les personnes sont impénétrables, les faits un fatras de contradictions, la vérité une chimère et la réalité un phénomène si diffus qu’il est difficile de la distinguer du rêve, de la fantaisie ou de l’hallucination. Le doute, qui est la marque de l’intelligence, est également la tare la plus abominable de mon caractère. Il m’a fait voir et ne pas voir, agir et ne pas agir, a empêché en moi la formation de convictions durables, a tué jusqu’à la passion et m’a finalement donné du monde l’image d’un tourbillon où se noient les fantômes des jours, sans rien laisser d’autre que des bribes d’événements fous et des gesticulations sans cause ni finalité.
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Regardant le chat du restaurant : merveilleuse élégance avec laquelle les animaux portent leur nudité.
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Il y a des après-midi de printemps à Paris, comme celle d'aujourd'hui, ensoleillée, dorée, qui ne se vivent pas, mais s'ouvrent et se goûtent comme une mandarine. Et pour cela, il n'y a rien de mieux qu'une terrasse de café, une boisson revigorante, une vacance de l'attention laissant notre regard au repos recevoir et archiver les images du monde sans se soucier d'y trouver ordre, sens, ou priorité. N'être plus que la vitre à travers laquelle la vie nous pénètre, intacte.
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Arrivés à un certain âge, variable selon les gens, mais qui se situe aux alentours de la quarantaine, la vie commence à nous sembler fade, lente, stérile, sans attrait, répétitive, comme si chaque jour n'était que la pâle copie du précédent. Quelque chose en nous s'est éteint: enthousiasme, énergie, capacité à nous projeter, esprit d'aventure ou simplement soif de jouissance, d'invention ou de risque. C'est le moment de faire une halte, de reconsidérer notre vie sous toutes les coutures et de tenter de tirer parti de ses faiblesses. Le moment d'un choix suprême, car il s'agit en réalité de choisir entre la sagesse et la bêtise.
(Chap 80)
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Observation banale qui m'a laissé bouche bée au point d'imaginer qu'elle doit contenir une escroquerie impardonnable. Je suis parti du principe que j'ai deux parents, quatre grands-parents, huit arrière-grands-parents, seize arrière-arrière-grands-parents. Pourquoi ne pas continuer? Papier et crayon en main, j'ai fait le calcul. En 1780, j'avais 64 ancêtres (en comptant 30 ans par génération), en 1480, j'en avais 65 536, en 1240, j'en avais 16713216, en 1060, j'en avais 1069645824. Et je n'ai pas continué parce que je touchais déjà à l'absurde, à la plus grande mystification de l'histoire: tout simplement parce qu'en 1060, la population mondiale n'atteignait pas deux milliards d'habitants. Quelle explication à tout cela? L'inceste et la polygamie peuvent en partie réduire ces chiffres, mais pas au point d'annuler leur inacceptable énormité. Mystère. Paradoxe: chaque habitant du globe descend de tous les habitants du globe ayant vécu dans le passé (cône inversé), mais d'un habitant du globe et de son conjoint ayant vécu dans le passé descendent tous les habitants actuels (cône normal).
(Chap 63)
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Qu'il est facile de confondre culture et érudition! En vérité, la culture ne dépend pas de l'accumulation de connaissances, même dans des domaines variés, mais de l'agencement de ces connaissances dans notre mémoire et de leur présence dans notre comportement. Les connaissances d'un homme cultivé peuvent ne pas être très nombreuses, mais elles sont toujours cohérentes, en harmonie, et surtout, en relation les unes avec les autres. Chez l'homme érudit, les connaissances semblent emmagasinées dans des espaces cloisonnés. Chez l'homme cultivé, elles sont réparties conformément à un ordre intérieur qui rend possible leur échange et leur fructification. Ses lectures, ses expériences sont en fermentation et engendrent continuellement de nouvelles richesses, tel un compte à intérêt. L'érudit, comme l'avare, conserve son patrimoine dans un bas de laine où il n'y a de place que pour la rouille et la répétition. Dans le premier cas, la connaissance engendre la connaissance. Dans le second la connaissance s'ajoute à la connaissance. Un homme qui connaît sur le bout des doigts tout le théâtre de Beaumarchais est un érudit, mais cultivé est l'homme qui, n'ayant lu que le Mariage de Figaro, a conscience du rapport qui existe entre cette œuvre et la Révolution Française ou entre son auteur et les intellectuels de notre époque. C'est précisément pourquoi tel membre d'une tribu primitive qui possède le monde en dix notions de base est plus cultivé que le spécialiste d'art sacré byzantin incapable de faire cuire un œuf.
(Chap 21)
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A l'approche de la quarantaine, on se rend compte qu'il vaut mieux vivre dans le commerce des femmes que dans celui des hommes. Elles sont loyales, attentionnées, elles s'émerveillent facilement, elles sont serviables, dévouées et fidèles. Elles ne rivalisent pas avec nous, du moins pas sur le terrain où les hommes rivalisent: la vanité et l'amour. Avec elles nous savons à quoi nous en tenir: soit elles sont avec nous, soit elles sont contre nous; jamais ces demi-teintes, cette jalousie, ces frictions courantes entre nous et nos pairs. De plus elles sont les seules à nous mettre en contact direct avec la vie, dans son sens le plus immédiat mais aussi le plus profond: la compagnie, la conjonction, le plaisir, la fécondation, la descendance.
(Chap 66)
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Que de livres, mon Dieu, et combien nous manque le temps et parfois l'envie de les lire ! Ma propre bibliothèque, où autrefois pas un livre n'entrait sans avoir au préalable été lu et digéré, s'encombre peu à peu de livres parasites, qui souvent y arrivent sans qu'on sache comment, et qui, par un phénomène d'aimantation et d'agglutination, contribuent à élever la montagne de l'illisible -- et, au milieu de ces livres, perdus, ceux que j'ai moi-même écrits. Je ne dis pas dans cent ans, mais dans dix ans, dans vingt ans, que restera-t-il le tout cela? Peut-être seulement les auteurs qui viennent de très loin, la douzaine de classiques qui traversent les siècles, bien souvent sans être beaucoup lus, mais vaillants et vigoureux, par une sorte d’impulsion élémentaire ou de droit acquis. Les livres de Camus, de Gide, qui voilà à peine deux décennies étaient lus avec tant de passion, quel intérêt ont-ils à présent, alors même qu'ils furent écrits avec tant d'amour et d'efforts? Pourquoi dans cent ans continuera-t-on à lire Quevedo et pas Jean-Paul Sartre? Pourquoi François Villon et pas Carlos Fuentes? Que faut-il donc mettre dans une œuvre pour durer? On dirait que la gloire littéraire est une loterie et la survie artistique une énigme. Et malgré cela on continue à écrire, à publier, à lire, à gloser. Entrer dans une librairie est effrayant et paralysant pour n'importe quel écrivain, c'est comme l'antichambre de l'oubli: dans ses niches de bois, déjà les livres s’apprêtent à sombrer dans un sommeil définitif, souvent même sans avoir vécu. Quel est cet empereur chinois qui détruisit l'alphabet et toute trace d'écriture? N'est-ce pas Erostrate qui incendia la bibliothèque d'Alexandrie? Ce qui pourrait peut-être nous redonner le goût de la lecture, ce serait de détruire tout ce qui a été écrit et de repartir, allégrement à zéro.
(Chap 1)
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