Il était une fois dans le métro est à l'origine un roman autoédité, qui aura rencontré un franc succès et rejoint par la suite le catalogue Michel Lafon. Une belle aventure, aussi bien pour le roman que dans le roman ! Et une lecture en plein dans l'actualité, qui m'a fait penser à l'histoire de cet homme SDF, embauché après avoir diffusé son CV... dans le métro justement !
Tout commence avec Maya, qui se fait voler son téléphone portable dans le couloir d'un métro. Et Roger, qui prend son agresseur en chasse, mais ne le rattrape finalement pas. Maya, 28 ans, au grand damne de ses parents toujours célibataire, est chef de produits capillaires pour une grande marque, sous la tutelle d'une chef des plus envahissantes. Mais c'est avant tout un personnage plein de vie, drôle, enthousiaste et sensible, rêvant encore au prince charmant, qu'importe le temps que ça prendra. Roger est à peu près dans la même veine. Philosophe, il ne se plaint pas de sa condition et tente comme il peut de reprendre pied. J'ai également apprécié son optimisme, ses manières, son franc parler, là où Maya est parfois plus dans la retenue.
Et ce duo fait partie de la force du récit. On ne tombe à aucun moment dans l'apitoiement ou la morale/le jugement. Il était une fois dans le métro, c'est seulement l'histoire douce et tendre d'une rencontre, dans un couloir de métro, entre deux personnes, deux univers. C'est aussi une bonne dose d'humanité, d'espoir et de réflexion. L'intrigue se concentre sur l'aide que Maya va apporter à Roger, mais pas seulement. La famille est aussi un élément très présent dans l'histoire, de même que l'amour et l'épanouissement personnel.
Au fur et à mesure du récit, Maya évolue, dans ses échanges avec Roger, dans ses perspectives au boulot, dans ses relations familiales, dans sa recherche du prince charmant. Et on évolue avec elle, en la suivant dans toutes ses entreprises, dans tous ses déjeuners avec sa grand-mère [mamie You est d'ailleurs une protagoniste particulièrement drôle et pleine de peps !], au rythme de ses idées et de son imagination. On sent aussi qu'elle n'aide pas Roger juste pour se donner bonne conscience, mais du fait de ce lien qui se crée entre eux, un lien ténu que même le côté mystérieux de cet homme ne parvient pas atténué.
C'est donc aussi une histoire d'amitié, de celles qui naissent par hasard, grandissent dans les tremblements et s'épanouissent dans un sourire. Improbable d'abord, puis ensuite indispensable, complémentaire. Maya et Roger s'apportent l'un à l'autre, simplement. L'intrigue se déroule selon leur rencontre, leurs idées, leurs grandes conversations. Et le temps qui passe disparaît. J'ai passé un agréable moment en la compagnie de Maya et Roger, avalent le récit d'une traite, à la découverte de la plume de Karen Merran, fluide et personnelle.
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