AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Ken Kesey (142)


Ainsi conférais-je avec la lune tandis qu’octobre touchait à sa fin. Trois semaines après avoir quitté New York, ma valise remplie de certitudes. Trois semaines après avoir infiltré le château Stamper, de vagues projets de vengeance mijotant au fond de ma tête, trois semaines de supplices physiques et de volonté veule, et pourtant ma vengeance ne faisait encore que mijoter. A peine, d’ailleurs. En fait, elle avait considérablement tiédi. Pour dire les choses franchement, elle était presque congelée dans un coin de ma mémoire : dans les trois semaines qui avaient suivi mon vœu de faire tomber Hank de son piédestal, mes intentions s’étaient refroidies et mon cœur réchauffé, toute une famille de mites avait élu domicile dans ma valise et mangé mes pantalons en même temps que mes certitudes.
Commenter  J’apprécie          40
Cette région ferait pourrir un homme comme un cadavre
Commenter  J’apprécie          20
« Ecoute fiston, voilà le topo, lui disait le lion pour résumer la situation. Il y a les huiles comme eux autres, et puis les lampistes comme nous autres. C'est pas difficile de dire qui est qui. Des huiles, il y en a qu'un petit peu: tout leur appartient, les champs de blé, la terre entière. Des lampistes comme nous, il y en a des millions: ils cultivent le blé et tous, ils crèvent la dalle. Les huiles, ils croivent qu'ils peuvent s'en tirer à bon compte parce qu'ils pensent qu'ils valent bien mieux que nous – peut-être que quelqu'un a cassé sa pipe et leur a laissé un gros paquet de fric, voilà pourquoi, et comme çà ils payent ce qu'ils veulent. Nous, faut qu'on les déloge de là-haut, tu piges? Faut qu'on leur montre une bonne fois pour toutes qu'on est tout aussi importants qu'eux! Tout le monde est aussi important qu'eux! Tout le monde cultive du blé! Tous le monde en bouffe! C'est pas plus compliqué que çà! »
Il se levait alors d'un bond pour tituber dans la pièce, rugissant à pleins poumons:
« Dans quel camp es-tu?
Dans quel camp es-tu?
Quand on se range pour la bataille...
Dis-moi donc dans quel camp tu es? »
Commenter  J’apprécie          60
Dans le temps, j'accusais toujours le gamin de faire semblant d'être faible. Mais pour faire semblant d'être faible, il faut l'être. Car si on est fort, on n'a pas la faiblesse de simuler. Non personne ne peut jamais faire semblant d'être faible. Tu peux seulement faire semblant d'être fort...
Commenter  J’apprécie          10
Selon l'oncle Ben, la femme c'est l'animal le plus facile au monde à distraire. Il prétendait être capable d'aller se mettre à causer avec une bonne femme, la distraire, "et tellement l'hypnotiser avec le son de ma voix qu'elle se rendait même pas compte que je la sautais jusqu'au moment où je me taisais pour pouvoir jouir !"
Commenter  J’apprécie          10
_ Pourquoi ne discute-t-on pas de la chose avec monsieur Stamper d'abord ? Cela vous épargnerait peut-être de battre la semelle sous la pluie des jours durant.
_ Discuter ?! Avec Hank Stamper ? Vous avez vu hier soir comment on discute, chez les Stamper : comme des putains de sauvages...
Commenter  J’apprécie          00
"Pourquoi m'a-t-on embaumé à l'étage, dans un cocon domestique ? Ici c'est un pays propice aux ébats de l'enfance, plein de forêts ténébreuses et magiques, de marécages ombreux où pullulent chevaines et salamandres, une contrée où aurait gambadé le jeune Dylan Thomas au nez camus, trogne rouge et braillarde comme une fraise, une ville où Mark Twain aurait pu colporter des rats et capturer des scarabées, un morceau de la belle et sauvage et démente Amérique d'où Kerouac aurait pu extraire au moins de quoi écrire six ou sept romans... alors pourquoi l'ai refusé comme monde dans lequel grandir ?"
Commenter  J’apprécie          00
Au coin du feu, Henry se rappelle un conte à lui rapporté par un vieux bûcheron qui le tenait lui-même d'un Indien borgne, une vieille légende populaire... après des années de disette sans pitié, le gibier disparu, voici que le Dieu coyote conduit les hommes de la tribu jusqu'à la plage, où les vagues se retirent et révèlent de la nourriture à profusion, mais le Dieu les avertit que si l'un d'eux s'empare ne serait-ce que du plus petit morceau, les vagues reviendront; un brave affamé tente de glisser un clam dans son pagne et le Dieu coyote le surprend. L'eau commence à envahir de nouveau les terres, expliquant ainsi l'origine des marées...
Commenter  J’apprécie          00
depuis qu'il était immobilisé, le paternel mettait un point d'honneur à être le premier levé tous les matins, et à faire un boucan pas possible en criant debout là-dedans, j'aurais pu étrangler ce vieux salopard ! Il n'y a rien de plus exaspérant que de se faire tirer du lit par quelqu'un qu'est remonter comme une pendule et qui sait très bien qu'une fois tout le monde parti bosser, il va pouvoir retourner se pieuter jusqu'à midi.
Commenter  J’apprécie          00
J'arrête pas de me dire qu'il faudrait que j'aille lui serrer la main et lui dire comme ça me fait plaisir qu'il soit là, mais je me rends compte que c'est un truc impossible pour moi. Je serais incapable de faire ça, pas plus que je pourrais embrasser la joue poilue du paternel et lui dire combien ça me fait de la peine de le voir dans cet état. Ou pas plus que le paternel pourrait me complimenter et me dire beau boulot fiston depuis que je me suis cassé la gueule et que t'as abattu de l'ouvrage pour deux. C'est pas notre genre, c'est tout.
Commenter  J’apprécie          20
Quand un homme peut se tenir bien droit là où il est, et qu'en regardant dans toutes les directions il voit qu'à main gauche, ça ne vaut pas mieux qu'à main droite, et que devant lui, il y a autant d'armoise et d'herbe à bison que derrière, et puis qu'après cette colline là-bas, c'est encore de la plaine, toujours la même qu'on arpente depuis deux cents ans, alors pourquoi, Jésus Marie Joseph, pourquoi donc qu'il irait plus loin ?
Commenter  J’apprécie          00
Pour pouvoir goûter pleinement le choix qu'il a fait, un homme doit d'abord savoir qu'il a eu le choix.
Commenter  J’apprécie          10
Non, personne ne peut jamais faire semblant d'être faible. Tu peux seulement faire semblant d'être fort.
Commenter  J’apprécie          30
Si tu veux gagner, sois le plus fort possible...Et malgré tout, il aura suffi que mon petit frère vienne passer un mois à la maison pour me montrer qu'il y a d'autres façons de gagner.
Commenter  J’apprécie          20
« Docteur...çà y est, je deviens fou, je disjoncte dans les grandes largeurs, çà me tombe dessus! »

« Non, Leland, pas vous. Vous, ainsi que beaucoup d'autres de votre génération, vous trouvez en quelque sorte exclu de ce refuge-là. Il vous est désormais impossible de « devenir fou » dans le sens classique de l'expression. Il fut un temps où les gens « devenaient fous » fort à propos, et disparaissaient de la circulation. Comme des personnages de fiction à l'époque romantique. Mais de nos jours... », et là je crois qu'il s'était même payé le luxe de bailler, « ...vous êtes trop bien informés sur vous-mêmes et votre psychisme. Vous connaissez trop intimement un trop grand nombre de symptômes de la maladie mentale pour vous laisser prendre par surprise. Et autre chose encore: tous autant que vous êtes, vous avez le don de vous libérer de votre frustration par le biais de fantasmes trop malins pour être honnêtes. Et vous, Leland, vous êtes le pire de la bande de ce point de vue. Alors...vous serez peut-être névrosé jusqu'à la moelle pour le restant de vos jours, et malheureusement aussi vous serez peut-être bon pour un petit séjour à Bellevue et vous allez sans aucun doute en prendre pour 5 années supplémentaires de séances payantes avec moi – mais j'ai bien peur que vous ne soyez jamais complètement dingue. »
Et il s'était renversé dans son élégant fauteuil club avant d'ajouter: « désolé de vous décevoir, mais le meilleur diagnostic que je puisse vous offrir, c'est une bonne vieille schizophrénie à tendance paranoïaque. »
Commenter  J’apprécie          100
Celui qui avait choisi l'endroit où suspendre ce bras au bout de sa perche avait tout fait pour donner à la scène le même air de défi à la fois comique et sinistre que la vieille maison ; celui qui s'était démené pour que le bras vienne osciller bien en vue depuis la route avait aussi pris la peine de replier tous les doigts avant de les attacher, tous sauf le majeur, de sorte que cette provocation à la raideur universelle demeure, dressée dans son mépris, bien reconnaissable par n'importe qui.
Commenter  J’apprécie          20
Lequel d'entre vous prétend être le plus fou ? Hein ? Qui est le plus dingue ? Qui est-ce qui tient la banque, ici ? Je suis nouveau et je veux faire, d'entrée, bonne impression sur l'homme de la situation à condition qu'il me prouve qu'il est vraiment le caïd. Alors, qui c'est, le dingo trois étoiles ?
Commenter  J’apprécie          220
"(...) il faut rire de ce qui fait mal pour garder son équilibre, pour empêcher le monde de vous rendre complètement fou." Troisième partie
Commenter  J’apprécie          341
"(...) on n'est réellement fort que lorsqu'on trouve un côté amusant à tout." Troisième partie
Commenter  J’apprécie          60
"Nous sommes des pensionnaires de l'asile de fous qui se trouve un peu plus loin, des psychocéramiques, les pots fêlés de l'humanité." Troisième partie
Commenter  J’apprécie          50



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ken Kesey (1918)Voir plus

Quiz Voir plus

Connaissez-vous Molière et avez-vous bien lu son "Dom Juan" ?

Molière est né à :

Châteauroux
Paris
Orléans
Toulouse

20 questions
36 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}