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Critiques de Kerstin Ekman (28)
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La course du loup

2017-2018 dans le Gavleborg, un comté suédois, à la lisière d'une forêt profonde surplombant une zone marécageuse, une caravane verte couleur pâte d'amande se fond dans le décor, voici la tanière de Ulf : un refuge sommaire un peu éloigné du village où notre homme aime à se retirer en compagnie de Zenta, sa chienne, pour méditer devant une nature vivante et sauvage.



Ulf Noorstig, employé des Eaux et Forêts durant une quarantaine d'année et Chef de chasse de Loalsen depuis 2002 , est aujourd'hui un heureux retraité mais son coeur vacille et il est de plus en plus dépendant à la trinitrine, un vasodilatateur. Heureusement il y a son épouse Inga, une professeure de français, complice attentionnée de son quotidien et mère de leurs trois enfants.



Dans La Course du loup Kerstin Ekman nous emmène dans l'intimité de cet homme vieillissant dont la rencontre avec un loup bouleverse le chemin de vie, Haut-sur-Pattes, un loup solitaire aperçu depuis l'une de ses parcelles en quête d'une jeune louve, des déductions établies après l'avoir pisté minutieusement, son intuition et son imagination faisant le reste. Alors oui il y a un avant et un après cet événement car Ulf va renoncer peu après à sa fonction de Chef de chasse à la veille de ses soixante dix ans et être envahi par l'esprit du loup.

Soucieux pour son avenir comme pour celui de Haut-sur-Pattes, obsédé par cet animal dont il n'a parlé à personne, Ulf se sent inutile, se renferme, et passe son temps assis perdu dans des pensées vagabondes. C'est alors qu' Inga devant sa détresse, désarroi et tristesse lui conseille de se plonger à nouveau dans l'une de ses lectures préférées « Mémoires d'un chasseur » de Ivan Tourgueniev et pourquoi pas d'entreprendre celle de ses propres Carnets de chasse commencés à l'âge de douze ans. Des écrits dans lesquels il ne se reconnaît plus mais qui permettent la réminiscence d'anecdotes de chasse et l'avènement de réflexions métaphysiques. Des éclats de vie renaissants à l'image de ces fractales prisonnières du givre que Ulf a toujours aimé observer. Mais des événements extérieurs l'obligeront à sortir de sa torpeur et de son ennui.



Dans La course du loup Kerstin Ekman aborde avec finesse les vicissitudes du temps qui passe :la vieillesse, la maladie, les trahisons et les arrangements de la mémoire, l'ennui grandissant quant toute activité physique est proscrite et que le corps nous lâche. Mais à travers le tableau du quotidien de cette petite communauté rurale ponctué par les activités de chasse saisonnières on trouve aussi dans ce roman un genre de conte écologique aux accents politiques et oniriques où les brumes matinales sont déposées par le passage probable des elfes alors qu'une grande partie des forêts de Suède sont ravagées par de graves incendies.



A travers le prisme de l'oeil du loup une nouvelle voie s'ouvre à Ulf : elle l'amène à réfléchir sur l'identité et la nature de l'humain et il ne peut que constater les dégâts de l'action humaine sur l'environnement. de cette acuité portée au monde vivant se dégage alors paix, sérénité et sagesse.



C'est avec affection et empathie que je quitte ce vieil homme à l'automne de sa vie, égaré dans la forêt des bois morts, mais qui ressurgit plus riche et plus fort à l'approche de sa fin pour se présenter devant le grand horloger du monde. Une ascension spirituelle qui se confond à l'ascension végétale des arbres des forêts centenaires qui l'entourent en quête de lumière.

Il est temps aussi pour moi de dire au revoir au Hälsingland, cette province suédoise réputée pour ses célèbres fermes décorées (inscrites au patrimoine mondial depuis 2012) dans l'une desquelles le héros a grandi.



Une lecture émouvante, attrayante et enrichissante parsemée de références artistiques et littéraires. Une célébration de la nature, du cycle des saisons et de la vie sauvage. Une belle découverte par un après-midi pluvieux que je dois à ma petite librairie indépendante, un titre qui a de suite attiré ma curiosité et dont je ne connaissais pas l'auteure,  Kerstin Ekman, née en 1933 connue pour ses nombreux romans policiers et lauréate du prix Selma Lagerlölf en 1989.



Une oeuvre inspirée, un beau texte oscillant entre nature writing et voyage intimiste.

Je remercie Marianne Ségol-Samoy pour la traduction.



Un coup de coeur
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La course du loup

Genre: Loup y es-tu?



Le loup est à la mode: Documentaires, romans, essais anthropologiques, romans graphiques. Défendu, pourchassé, sanctifié, diabolisé ou en slip. Le loup est partout.

Ce roman, particulièrement original, prend le sujet-loup différemment.

Kerstin Ekman est connue en Suède pour ses nombreux polars à succès. À quatre vingt-sept ans, avec La Course du loup, elle change complètement de registre.



Nous sommes dans le Gavleborg, au fin fond de la Suède rurale, entre forêts et marécages. La nature y est sauvage, les hivers sont rudes. On chasse l’élan, le chevreuil, le lièvre mais aussi le loup. Il y a des quotas : deux loups cette saison par exemple. On pêche aussi dans les lacs gelés ou en partant quelques jours sur la côte norvégienne.

Tout cela fleure bon le nature wraiting : des fractales givrées fascinantes décorent un paysage de carte postale, des éclosions éblouissantes de fleurs blanches annoncent un printemps précoce, on guette les oiseaux migrateurs, de plus en plus rares.

Il a fallu que je relise plusieurs fois une phrase de la première page pour avoir comme un soupçon: « Tant que la bite se lève, on vit et on tue ».

Bon, ma foi, allons voir plus loin.

Ulf Noorstig, employé des Eaux et Forêts durant l’essentiel de sa carrière est encore le Chef de chasse de Loasen, localité où il vit avec Inga, son épouse et Zenta, sa vielle chienne.

Il fête ses soixante-dix ans, ça va être la fête mais quelque chose est en train de se passer, qu’il n’identifie pas. Ulf est patraque depuis ce matin.

Depuis sa caravane délabrée, couleur pâte d’amande, qu’il a fait déposée à distance du village, Ulf a vu le loup.

Alors attention, pas n’importe quel loup : un grand loup solitaire en quête d’une jeune partenaire sexuelle. Il l’a baptisé Haut-sur Pattes. Et cette vision l’obsède.

Il sait le loup en grand danger, les gars d’ici ne rigolent pas et il reste une bête à tuer. Ulf est fatigué, sa bite ne se lève plus, il n’a plus envie de tuer.

Il traine avec lui son spray de trinitrine (qui aura son importance dans le récit) car il a de l’angine de poitrine.

Alors Ulf démissionne de ses fonctions de chef de chasse. Bon débarras, pensent la plupart des chasseurs…Mais Ulf rumine : il a vu le loup…

Heureusement, comme souvent, comme toujours, sa femme comprend son désarroi. Inga était professeur de langues (et de français en particulier).

Elle va lui proposer de re-lire Mémoires d’un chasseur » de Tourgeniev et de reprendre ses propres carnets de chasse commencés à l’âge de douze ans.

Et pour moi, c’est là que commence réellement ce livre atypique.

J’en ai déjà beaucoup dit mais il faut quand même ajouter deux ou trois bricoles :

Ulf va suivre une voie animiste en envisageant désormais les choses du point de vue du loup. À partir de là, la subtile Kerstin Ekman nous révèlera le désastre écologique de la forêt suédoise. Ce n’est pas tant un réquisitoire qu’une sensation profonde et immanente d’un désastre annoncé. Ulf va ressentir tout cela avec une extrême émotion.

Et puis bien sûr, l’action va s’emballer, des balles vont fuser, il y aura peut-être des morts…



J’ai quitté Ulf requinqué, plus inspiré que jamais, comme ces vieux arbres en quête de lumière et qui poursuivent leur ascension avec grâce.

Je me suis dit aussi que je ferai bien un tour en Suède, on peut y aller facilement en train, au moins jusqu’à Stockholm. De là, je prendrai un bus et qui sait, une moto-neige, pour aller saluer mon pote Ulf et en profiter pour visiter une de ces célèbres fermes du Hälsingland, inscrites au patrimoine mondial de l’humanité.



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La course du loup

Pour finir cette année 2023 riche de très belles lectures, je n'ai pu résister, le temps d'un roman, au désir d'une échappée en Scandinavie, terre de montagnes, de lacs et de forêts. Quel dépaysement de substituer les immensités glacées de la Suède à la grisaille de notre hiver !

C'est grâce au billet de @Spleen que mes pensées ont voyagé en Suède, paradis des amoureux de la nature et de grands espaces préservés. C'est avec bonheur que je me suis aventurée sur les lacs gelés, que j'ai parcouru les épaisses forêts vêtues de leur long manteau blanc.



C'est là que j'ai rencontré Ulf Norrstig, un forestier à la retraite. Ce septuagénaire, passionné de chasse mène une vie ordinaire et paisible dans la petite commune de Ljusdalven. Je l'ai suivi sur ses terres forestières où la nature règne bel et bien en maître. Là vit une faune sauvage variée : loups, ours, lynx, renards et élans.



*

Il existe des instants aussi magiques que rares où le temps semble se figer en un instant de grâce et d'une beauté inouïe.

Ulf Norrstig se rend souvent dans une petite caravane qu'il a aménagée sur ses terres, au bord du marais, à la lisière de la forêt. Il aime passer du temps dans cet endroit calme où il peut observer les animaux sans les déranger.

Ce jour-là, son regard accroche un mouvement furtif. Il se fige, attentif, sûr de la présence d'un animal à l'abri des sapins. C'est alors qu'un magnifique loup apparaît, majestueux sur ses longues pattes.



« …soudain il est sorti. Il a fait ça avec une évidence facile à comprendre : ce monde était le sien. Il est apparu venant des bois, un peu plus loin que ma trace à skis. Il s'est immobilisé au bord du marais entre un genévrier et un pin rabougri, il a regardé attentivement la petite étendue de neige et a tourné la tête, si bien que j'ai vu son profil avec son museau noble, son front droit et ses oreilles dressées. »



Puis l'instant d'après, l'animal disparaît entre les arbres et le temps reprend son cours.

Leur histoire va se nouer dans cet instant suspendu.



« Nous menions une vie ordinaire. Moi, en tout cas. Puis j'ai vu ce loup.

Un animal déraisonnable, selon une vieille expression. Quand j'étais jeune, j'en avais conclu que les animaux étaient des êtres non seulement dépourvus de raison mais aussi d'âme. En réalité, la véritable signification était que, faute de raison humaine, ils étaient d'une certaine manière des innocents. Qu'avait-il fait de moi ? »



Cette brève rencontre va changer beaucoup de choses pour le vieil homme alors chef de chasse. Elle va être le point de départ de longues réflexions sur la vie sauvage, sur les liens qui l'unissent à la nature et sur lui-même. Il va prendre conscience qu'il a été dans l'erreur toute sa vie durant.

Il reconsidère le loup, sa nuisibilité. Il se désolidarise de ses amis chasseurs, ne trouvant plus d'enthousiasme, de plaisir à traquer et à tuer et se met à dos un des chasseurs, Ronny.



*

Saviez-vous que, malgré son statut d'espèce menacée, le loup est chassé en Suède suivant des règles strictes ?

Alors oui, ce roman parle de la cohabitation de l'homme avec les prédateurs, de la préservation des espèces et de la biodiversité. le narrateur partage ses réflexions sur l'exploitation forestière et le cycle de vie des arbres, sur la déforestation et les monocultures, sur le climat.



Pour cela, il empreinte le flot du temps à contre-courant, relisant ses carnets de chasse, réfléchissant à ses notes, explorant et bousculant ses souvenirs, débrouillant le passé pour revivre et reconsidéré les évènements à l'aune de sa vie. Ses pensées reviennent à ce loup errant qu'il imagine dans la forêt, vigilant, solitaire, attentif à toute présence humaine.



« La mémoire est une chose étrange, oui, effrayante même : un tas d'ossements et de mots morts qui peuvent à tout moment se relever et prendre vie. »



*

« Ma vie est une vague qui se meut pour un temps. »



Kerstin Ekman a une très belle écriture, à la fois sensible et mélancolique, merveilleusement lente et poétique. Avec grâce et émotion, elle mêle avec fluidité, nature writing et rétrospective de vie.

Il est question de sa relation de couple, de la vieillesse et de la fin de vie. le présent, le quotidien et le passé se superposent et se fondent en moments émouvants dans lesquels sa femme Inga et sa chienne Zenta prennent une grande place.

J'ai beaucoup aimé ce personnage féminin qui a la finesse et l'intelligence de poser les bonnes questions sans apporter de réponses. Leur relation est magnifique, faite d'amour et de partage, de respect et de dialogue. Et puis, comment ne pas évoquer la magnifique relation qu'il tisse avec Zenta, mélange de tendresse et d'attention, d'affection et de douleur ?



« Les chiens, avec leur vie brève et intense, m'ont toujours enthousiasmé. Ils ne savent rien de la mort et rien de l'extinction des espèces. Ils m'ont appris à comprendre et à ressentir leur joie dans l'instant présent. »



*

Il émane une sorte de magie dans le froid de l'hiver, de charme dans ces paysages glacées et ces bois silencieux ourlé de broderie blanche, de force et de fragilité dans l'apparition fugace de ce loup, de paix émotionnelle à l'abri du vent et de la tempête, d'invitation à la contemplation et à la rêverie dans le murmure de l'eau qui ruisselle.

J'ai aimé cette atmosphère ouatée et introspective, la beauté de cette vie sauvage, cette sensation de calme et de liberté, d'inquiétude et de souffrance, de silence et d'intimité. Mes pensées ont vagabondé dans ces immensités, mes pas se sont posés dans ceux de ce grand solitaire.



Et puis, cerise sur le gâteau, je ne sais pas si je dois en parler, le dernier tiers du roman surprend par l'orientation de l'intrigue. C'est bien vu, bien amené. C'est addictif ! Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu jusqu'au milieu de la nuit pour connaître la fin de cette belle histoire pleine d'émotions.



*

Cinq étoiles pour ce roman qui m'a cueillie par son style d'écriture, par son ambiance hivernale et la beauté de ces paysages féeriques, par ses personnages attachants, par la profondeur des émotions et la prise de conscience du vieil homme, l'évolution de sa relation avec la nature, la forêt et la chasse.

Un régal à lire ! Un très gros coup de coeur !
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La course du loup

Ulf, garde-forestier dans le Galveborg, une région forestière de Suède à la veille de ses 70 ans, part dans la neige , le 1er Janvier 2017 , vers son coin préféré , une caravane verte au milieu de ses arbres . Il a besoin d'être seul, la perspective de son anniversaire le rend triste .



Il trouve sur le chemin un cadavre de chevreuil en partie dévoré par un loup et se met à l'affut dans sa caravane .

Le loup finit par arriver ...C'est un grand mâle .



Ulf est un chasseur comme tous les hommes de sa région, son expérience et sa droiture ont fait qu'il est le chef de chasse depuis longtemps mais il se rend bien compte que des jeunes chasseurs veulent sa place de chef .



La rencontre avec le loup déclenche un sursaut chez Ulf qui va modifier sa façon de voir sa vie .

Le loup, synonyme de sauvagerie et de liberté prend une place importante dans son esprit.

Plus qu'imaginé, il suit ses trajets, devient loup lui aussi, une transfiguration fictive qui l'isole un peu plus .



L'introspection sur sa carrière de forestier , sur la chasse qu'il a pratiquée depuis qu'il est enfant , sur les pratiques de ses congénères entraine une vague d'abattement .



La vieillesse et la maladie l'accablent . Il se réfugie dans ses livres, Tourgueniev , et ses carnets de chasse lorsqu'il était enfant. Il ne supporte plus les trophées et les oiseaux empaillés relégués au grenier qu'il appelle La forêt de la mort .

Il est incapable pendant longtemps d'exprimer ce mal-être à Inga, sa femme . Pourtant c'est un couple plutôt fusionnel et qui se respecte .



J'ai beaucoup aimé cette histoire, même si elle n'est pas d'une grande originalité . Nous suivons les saisons dans ce coin de Suède ou la nature pour Ulf et Inga est toujours une source d'émerveillement .



Ulf est une personne qui a toujours été sensible à l'environnement mais sans réagir jusqu'à présent à l'impact qu'il a laissé .

Ce sont toutes ces interrogations sur la vieillesse avec les limites qu'elle entraine et sur le retentissement de nos actions passées sur la nature , notre empreinte : cela fait partie de mes inquiétudes , comment arriver à supporter à la fois les dégâts de l'âge et de nos actions passées ?
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La course du loup

Suède profonde, Ulf et Inga, un vieux couple, un beau vieux couple. C'est Ulf qui raconte, le loup qu'il a aperçu et nommé 'Haut-sur-pattes'.



Pourra-t-il le sauver de la vengeance des chasseurs après ses ravages dans une bergerie?



La vie dans le nord suédois, les relations entre chasseurs, les coutumes, sont bien rendues.



Beaucoup de références littéraires intéressantes sont citées par Ulf mais, écouté en randonnant dans les Fagnes, je n'ai pas pu les noter!

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La course du loup

Je crois l’avoir déjà dit : il paraît que les titres de roman avec le mot « loup » se font plus remarquer que les autres. Un vieux réflexe qui remonte à la nuit des temps. Consentante, je suis tombée dans le piège.

Ulf a passé sa vie à traquer les bêtes sauvages. Chef avisé des chasseurs en fin de mandat, il sent que sa santé l’abandonne et qu’il devra passer la main au jeune et ambitieux Ronny, « une saleté d’exterminateur ».

C’est le moment choisi par un loup, surnommé « haut-sur-pattes », pour fréquenter ses terres. La découverte de l’animal réveille en lui de beaux souvenirs et de vieux cauchemars. Elle fait aussi poindre une sourde angoisse, celle de partager le funeste destin du prédateur : disparaître. Plus le loup est en danger, plus son empathie grandit. D’espèce menaçante à espèce menacée. Leurs pouls incertains battent de concert, leurs foulées n’ont plus la vivacité d’antan.

Nostalgique, devenu naturaliste ou tout simplement terrorisé à l’idée de mourir, Ulf n’a plus qu’une idée en tête : réserver à l’animal la fin la plus juste possible. Y parviendra-t-il ?

À la lecture de ce livre, on pense bien-sûr à « Moby Dick », au « Vieil homme et la mer », au « livre de la jungle » et à « L’appel de la forêt » (qui ont bercé la jeunesse de Ulf) mais aussi, dans un registre plus cinématographique, à « Danse avec les loups ».

Un conte dépaysant dans le grand nord et un habile rappel de la célèbre locution latine : « homo homini lupus est ».

Bilan : 🌹🌹

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La course du loup

L’auteure suédoise nous livre un roman surprenant, parfois déconcertant, mais attachant.

C’est un livre qui déroule des séquences de la retraite en pleine nature d’un ancien garde-chasse Ulf , chef de chasse , un septuagénaire malade du cœur , qui partage sa vie avec une épouse bienveillante Inga.

Ulf s’interroge à travers la lecture de ses carnets de chasseur sur ses choix.

D’ailleurs, dans sa vieillesse, alors qu’il est posté dans sa caravane de chasse, il est de nouveau confronté à un dilemme quand il voit un loup, le loup. Cette rencontre ébranle psychologiquement le narrateur qui ne parvient pas à partager cette nouvelle.Il finit par avouer à son épouse qu’il «  a muté en loup »x

Plusieurs péripéties plutôt déroutantes parcourent le récit qui s’articule aussi autour de la rivalité entre Ronner et Ulf, Ronner n’aspirant qu’à prendre la place d’Ulf en tant que chef de chasse.,Le chasseur Lasse et son chien sont victimes d’un animal, la caravane d’Ulf est brûlée…

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Crimes au bord de l'eau

C'est un gros pavé.

Constatation évidente lorsqu'il nous arrive dans les mains.

La quantité n'est pas un gage de qualité.

Il faut s'armer de courage, de l'envie de se laisser enfouir dans un tel texte.

Nous partons dans des lieux nommés mais indéterminés situés au Nord, au milieu des frontières suédoises, norvégiennes et finlandaises. Les chiens ne sont pas des petites bêtes de compagnie mais des gardiens. La faune est spécifique avec des tétras lyres, des rennes et des plongeons. Le peuple same côtoie le peuple des forêts.

Au début de l'histoire, nous sommes un peu surpris par le grand nombre de personnages. C'est un petit village mais tout le monde intervient à un moment ou à un autre alors il est un peu compliqué de s'y retrouver.

C'est rocailleux, c'est terreux, on voit, on entend, on sent, on ressent, on vit dans un autre monde, on partage la nature ... c'est la magie du pavé que l'on ressent vraiment dans la deuxième partie.

Roman contemplatif où l'on voit le soleil se lever et le monde qui nous entoure.

On sent sous ces doigts le nombre de pages qui diminue et on a peur peur de quitter cette région si loin de tout, on a peur de se retrouver seule au milieu de ce silence, on veut continuer d'entendre la pluie tomber, les feuilles s'envoler, l'herbe grandir, se coucher.... Comme nous serons malheureux quand l'histoire s'arrêtera.
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La course du loup

Ancien garde-chasse désormais retraité, Ulf porte un regard amer sur l'humanité. Son temps se passe entre son quotidien avec sa femme et son chien, la chasse, la nature du nord de la Suède, et la littérature, qui l'a accompagné toute sa vie. Ulf porte un regard désabusé sur l'humanité qui croit pouvoir réguler la nature. Lui-même, quand il était en activité, devait pourtant préconiser aux forestiers d'intervenir sur les forêts afin d'en réguler le développement, quand en son for intérieur il comprenait déjà que la nature ne se porte jamais aussi bien que sans les hommes. Mais en vieillissant, le bonhomme est devenu humble. Sa fin approche, et il le sait. Un joli roman qui oscille entre conte écologique et réflexion sur les souvenirs, la vieillesse et la mort. Le ton est mélancolique, désabusé, et le rythme de l'écriture, sa chaleur ai-je envie d'écrire, portent parfaitement le propos.
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La course du loup

Ulf, garde forestier à la retraite, croise un loup. Simultanément, il est "gentiment" poussé hors du fauteuil de chef du groupe de chasseurs locaux. L'occasion de se poser moult questions sur son métier, sur son rapport à la nature, aux autres, tout en pensant à ce loup, auquel il s'identifie. On le suit, ainsi que sa femme, au fil de quatre saisons.

Une écriture magnifique, juste et belle, une histoire précise et touchante. Rien en trop, rien ne manque !
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Les brigands de la forêt de Skule

Skord croisera un jour la route des humains et, curieux comme le troll qu'il est, il ne les quittera plus. Sa soif d'apprendre guidera ses pas à travers l'Europe mais la forêt de Skule agissant comme un véritable pôle magnétique de son existence, il y reviendra sans cesse, entre deux étapes de son voyage. Au travers des siècles, c'est également l'histoire de la Suède et de sa société que le lecteur découvre.



Bien difficile pour moi de savoir quoi penser de ce roman. La vie de Skord est longue et pleines de péripéties variées. Elle alterne des moments qui m'ont réellement passionnés avec des longueurs qui ont bien faillies me perdre.



L'enfance de Skord m'a subjugué. Presque un animal, il lui faudra apprendre tout des hommes et de leur drôle de mode de vie. La religion, notamment, l'intriguera tout particulièrement, lui qui vit en dehors de tout système moral. le récit prend souvent une tournure mélancolique et on s'attache aux personnages secondaires, comme les orphelins, le vieux prêtre ou l'ancien chef des bandits.



Mais lors du grand tiers central du récit, j'avoue avoir peiné pour ne pas décrocher tant la lecture m'a paru fastidieuse. Skord commençait réellement à m'ennuyer, et je ne voyais pas où l'auteur souhaitait m'emmener. Tout le passage sur l'alchimie, notamment, était très pénible.



Heureusement, la magie revient lors de la dernière partie, avec l'arrivée d'un nouveau personnage qui éclairera la vie de Skord sous un jour nouveau, et me sortira de ma torpeur par la même occasion. Une fin magnifique clôturera ce récit atypique.



Bref, je ressors de cette lecture avec une impression mitigée. de beaux moments de lectures qui alternent avec d'autres d'un ennui profond, c'est peut-être ça la définition de la vie d'un troll ?
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Le soleil ne se couche pas

Voilà typiquement le genre de polar qui gagne à être comparé. La banalité des lectures ultérieures ne lui donne que plus de reflet. Pourtant j'ai entamé le bouquin avec réticence. La collection 'Le Masque' m'a plus d'une fois déçu.

Mais bon, le contexte du village isolé dans l'hiver m'attirait.

Et rétrospectivement je suis de plus en plus séduit par cette lecture. Les situations sont crédibles, les personnages bien campés et la localisation atypique sans verser dans le prospectus touristique.

Bref c'est un polar honnête et c'est encore ce que je préfère: un travail d'artisan distrayant sans prétention excessive.
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La course du loup

Quand j'aime les 9/10ème d'un roman mais pas la chute, quelle note mettre? Je me suis décidée pour trois et demi, mais sachez que le choix a été cornélien!

La course du loup se déroule en Suède et conte l'histoire d'un forestier à la retraite, chasseur depuis toujours, qui voit un jour un loup et en est bouleversé. C'est une période difficile en plus pour lui, son état de santé s'aggrave, il voit le moment où il devra renoncer à la place de chef de chasse et où les autres vont élire un jeune viandard qui ne respecte pas les règles de sécurité...Il en vient à revoir toute sa vie, son oeuvre en tant que forestier, ses tirs en tant que chasseur et à se poser beaucoup de questions. Et les plus belles pages sont celles consacrées à ce loup dont il rêve, se plaisant à s'imaginer sa vie.

Seulement voilà, un drame se produit, et là, ça ne m'a pas plu.... Attention spoilers

masquer] C'est bien la peine d'être outré par ce crétin qui tue le loup pour ne rien faire finalement. Gniagnia, le pauvre petit a eu une enfance difficile. Mon oeil oui. Ce type recommencera et notre vieux sage aurait pu l'empêcher. Quand on pense à l'horreur de la scène de la tuerie, la façon dont ça s'est passé. C'est un psychopathe en puissance, oui, et allez savoir s'il s'arrêtera aux animaux! [/masquer]

Bref, je reste sur une note décevante et ça m'a terriblement frustrée!
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La course du loup

Nature Writing … disent ils !

Peut être car la nature est omniprésente, une maison perdue dans les bois, les marécages avec toute une vie autour de cette nature, la chasse, la pêche, activités de loisirs pour certains et même professionnelles pour d’autres.

Roman à suspense … disent ils !

Peut être car un incident remet en cause le fragile équilibre des relations sociales dans ce petit village régi avant tout par les traditions et le rythme des saisons.

Portrait intime de la vieillesse … disent ils !

Peut être car le temps passe, il court même et quand on est à l’automne de sa vie on s’en aperçoit d’autant plus.

Je dirais un peu tout ça !

Ce portrait de la Suède profonde, loin du fracas des villes, au plus près de la nature et de la tradition est remarquable, il est porté par une écriture sensible et juste comme on souhaite en faire la lecture au coin du feu.

Les personnages sont attachants et on reste auprès d’eux, à lire et relire les mêmes livres devant une tasse de café dans leurs fauteuils regardant par la fenêtre le spectacle de la forêt.

Kerstin Ekman, une auteure dont il faut poursuivre la découverte.
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La course du loup

Ce roman traite essentiellement des questions de la vieillesse et des remords sur sa vie passée à travers le prisme de l'humilité de l'Homme face à la puissance de la nature et d'une nécessaire prise de conscience écologique. Le style est sobre, efficace, sans fioriture : suédois, quoi.

J'en conseille la lecture.

Néanmoins, j'ai été déçu par la fin de ce roman qui abandonne la poésie du thème abordé à son commencement et se finit comme un polar quelconque.
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Les brigands de la forêt de Skule

Voici un curieux roman de fantasy qui ne ressemble pas à grand-chose que je connaisse dans le genre, en sachant que ma connaissance en ce domaine est limitée. Le rythme est lent, posé et aucune grande intrigue ne vient traverser la narration. On suit juste à travers les âges le parcours de Skord, un troll qui va à la rencontre des humains, s'intègre, puis vit plusieurs vies. Voyage au bout de la nuit version troll ? Peut-être bien, il est - au fil de ses différentes incarnations - brigand, médecin, prisonnier, alchimiste... Chaque épisode se relie plus ou moins au précédent, mais cela ne trouble jamais on suit ce fil, l'histoire avec un grand H évolue à la fin on parle même de bateaux qui vont sous l'eau ! La différence est traitée de manière très intéressante. Le besoin d'assimilation, coûte que coûte. La cruauté humaine est détaillée à merveille tout comme sa condition. Malraux version troll ? Cela en fait des références ! C'est très bien écrit. Les descriptions de la nature généreuse et luxuriante sont omniprésentes et très maîtrisées. En refermant le livre on se demande si on ne croise pas un troll sans le savoir...
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Les brigands de la forêt de Skule

Si je devais résumer ce livre, voici ce que je dirais : Skord, un troll très curieux des humains, part à leur rencontre pour mieux les connaître et décide de vivre à leurs côtés, en traversant les siècles et en observant un monde qui se transforme. Clair et concis, mais cela ne laisse pas imaginer l’ampleur de ce roman.



Skord est un troll. Ce n’est pas un humain, il ne connaît rien des humains et n’a pas du tout le même mode de vie. Autant dire que les débuts sont difficiles. Heureusement que les deux enfants qu’il rencontre ne manquent pas de patience et sont plutôt tolérants…

Au fil de ses aventures, notre troll finit par s’intégrer au monde des hommes tout en gardant ses distances. Il faut dire qu’il n’a pas la même espérance de vie que nous, ce qui le contraint à régulièrement tout abandonner derrière lui pour ne pas éveiller les suspicions de son entourage.



On peut classer ce roman dans les littératures de l’imaginaire mais je trouve cela plutôt réducteur. Certes, les trolls sont des créatures fantastiques mais ici, ce n’est qu’un prétexte. Skord nous offre un point de vue extérieur sur les réalités de la vie des hommes, et elles ne sont guère reluisantes : errance, pauvreté, violence, rêves désespérés, ignorance, foi déraisonnée… Le constat n’est pas vraiment glorieux pour l’espèce humaine.

La lecture de ce pavé m’a pris du temps, beaucoup de temps. L’auteur a un style faussement simple et un vocabulaire très élaboré – j’ai dû sortir un dictionnaire deux ou trois fois pour y chercher quelques termes plutôt obscurs. Mais la plume est belle et les réflexions qu’elle nous offre méritent qu’on s’y attarde.

Cette lecture est vraiment intéressante mais aussi longue et complexe. Chaque partie est plus ou moins indépendante : il y a un fil conducteur général mais ce sont des aventures avec un début et une fin clairement définie. Sans oublier le titre un peu mystérieux qui ne s’explique pas tout de suite…



En résumé : un livre peu connu en France mais qui vaut la peine d’être lu, même si ce n’est pas toujours facile et qu’il ne faut pas se décourager.
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Hiver des mensonges

Pukehornet … un quartier populaire de Upsalla … un quartier qui a disparu aujourd’hui … mais qui du temps de cette histoire abritait encore de pauvres gens !

Des bâtiments à moitié déglingués … avec les toilettes dans le fond de la cour … ainsi que la remise à bois.

A cette époque, les magasins spécialisés dans la vente de boissons alcoolisées devaient vérifier que leurs acheteurs ne faisaient pas partie de la liste des alcooliques répertoriés par la municipalité.

Une histoire qui explore la vie d’un quartier défavorisé avant que les bulldozers de la modernité se déchaînent.

Des habitants qui vivent et survivent comme ils peuvent dans des taudis misérables, avec des petits boulots occasionnels.

Personne n’est vraiment sympathique ni antipathique dans ce récit.

Deux parties, deux histoires qui se rencontrent … d’un côté les habitants d’un taudis comme un autre qui s’activent avec les prémisses de l’arrivée du froid … de l’autre une écrivaine qui cherche a trouvé les éléments qui lui permettront de construire une histoire.

Un livre qui laisse un drôle de goût, un peu d’ennui, un peu de pitié … je ne sais … mais pas vraiment d’euphorie.
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Les brigands de la forêt de Skule

Skord est un troll. Il vit dans une forêt scandinave sauvage, celle de Skule. La gourmandise l’amène un jour à approcher les humains. Il entame alors parmi eux une traversée des siècles, du Moyen-Age au XIXème siècle…

Les brigands de la forêt de Skule est un roman pour le moins original dans le paysage traditionnel de la Fantasy. D’une part son auteur est suédoise et, de plus, une figure éminente de la littérature scandinave (elle est membre de l’Académie suédoise des Arts et des Lettres de 1978 à 1989). D’autre part une toute petite partie du bestiaire de la Fantasy est utilisée ici, celle-ci ne servant guère qu’à mettre en avant le héros, Skord l’esprit de la forêt.

Le sujet du roman de Kerstin EKMAN se trouve en effet au-delà des poncifs de la Fantasy. Elle utilise certes l’un d’entre eux, mais c’est parce qu’il est l’une des figures traditionnelles des contes et légendes scandinaves, et qu’il sert ici de témoin vivant d’une bonne part de l’histoire de l’humanité.

Et sous la plume de Kerstin EKMAN cette histoire n’est pas reluisante. Saleté, pauvreté, meurtres, viols, douleurs, bêtise, refus de l’autre, destructions, sont quelques unes des caractéristiques du genre humain. Tout le roman ne fait que le montrer, la tristesse, ou au mieux la mélancolie, étant permanente pour Skord, dès lors qu’il vit aux côtés des hommes. C’est aussi pour cela qu’il revient régulièrement dans la forêt de Skule qui l’a vu naître ; là c’est comme un retour à la lumière, et à la nature tant malmenée par ceux qu’il côtoie presque malgré lui.

Tout cela est servi par une écriture de grande qualité et très poétique. Elle est au service d’interrogations existentielles et philosophiques de l’auteur à travers son personnage qui ne peuvent que faire réfléchir le lecteur. Celui-ci ne trouvera pas forcément de réponse à ses questions, mais il aura eu au moins le plaisir de lire une prose qui lui laissera comme une douce amertume au fond du coeur.

Finalement, s’il y avait une seule chose à reprocher au roman c’est peut-être sa structure. Divisé en sept parties, soit autant d’époques de la vie de Skord, celles-ci semblent bien souvent indépendantes les unes des autres, et laissent le lecteur se perdre en conjectures sur ce qui a pu se passer entre chacune d’entre elles. Il n’y a guère que les première et dernière parties qui sont reliées entre elles, comme si l’auteur voulait signifier que la boucle était bouclée, et sa démonstration achevée.

Quoi qu’on en dise, elle l’a fait de la plus belle des manières qui soit.
Lien : http://philemont.over-blog.n..
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Les brigands de la forêt de Skule

c'est vraiment un bouquin pas joli à regarder...



... je ne l'aurais certainement jamais acheté si il ne revenait pas sans cesse sous mes yeux quand, de moteur de recherche en moteur de recherche, je cherchais à me (re)procurer "Crime au Bord de l'Eau" du même auteur - alors en désespoir de cause (ce livre étant momentanément en rupture de stock) j'ai acheté "les brigands de la forêt de Skule" - franchement je ne l'ai pas regretté bien que ce soit un livre totalement différent - fresque historique et fantaisie agrémentées de descriptions amoureuses de la nature. Le personnage principal, Skrord est un troll, ce dont personne ne semble s'apercevoir et vit très très longtemps et il parcours toute l'Europe (c'est vrai qu'il a le temps pour lui) - po;ur le reste rien de bien anormal.

C'est vraiment à regret qu'on quitte ce livre

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