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Critiques de Khalil Gibran (365)
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Le Prophète

J'ai découvert ce livre par hasard, une nouvelle fois grâce à ma belle-mère puisque c'est elle qui l'avait réservé à la médiathèque et puisque tout ce qu'elle réserve transite par chez moi, je suis férocement tenté de lire (avant ou après elle, cela dépend) et en général, je suis rarement déçue. Ce livre en est une nouvelle fois la preuve !



Je ne connaissais absolument pas Khalil Gibran et rien qu'en lisant la préface de Marc de Smedt qui se trouve présente dans cet ouvrage, je savais déjà que j'allais l'apprécier tout comme ce livre d'ailleurs.

Ici, nous nous trouvons dans la ville imaginaire d'Orphalese (probablement située au Liban puisque l'auteur est lui-même libanais) ou un vénérable sage s'apprête à prendre la mer et à quitter cette cité. Cependant, avant de partir, les habitants souhaitent l'interroger encore une fois sur des questions qui les préoccupent. Celles-ci se portent soit vers des questions d'ordre spirituel (la vie, la mort, l'amour...) soit d'ordre beaucoup plus terre-à-terre et visant tout ce qui relève du matériel.



Bref, je ne vais pas vous faire le catalogue de tout ce qui est énuméré ici mais sachez que dans ce court livre se trouve une véritable mine d'or ! Les questions que tous ces villageois se posent, vous vous les êtes tous et toutes posées à un moment où à un autre ou vous vous les poserez un jour (j'en suis convaincue) et même si Kahalil Gibran ne vous apporte pas les réponses que vous souhaiteriez entendre, il vous mène déjà sur une piste et c'est déjà beaucoup car selon lui, toutes les réponses se trouveraient déjà en nous...Comment est-ce possible ? Je vous en ai déjà trop dit donc je ne peux que vous inviter à découvrir et à méditer sur cet ouvrage !
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Le Prophète

Comme Siddhartha niant ,

sans cape et sans épée soeur,

flottait dans le temps,

aux croyances menait la vie dure;

Dumas "t'adore" à l'ex-Cendre du veau d'Or,

Les vies dansent, redevenir une âme pure

NOBEL prières Devin Saint HESSE prie.....



Honte au logis où t'as "Lit-Banc",

Prés de Beyrouth, naît Khalil Gibran

Testament d'un homme de l'Orient

confronté à la réalité de notre Occident

Toi qui évoluais dans le prestige des cèdres

"Mets ta forêt" au service des hêtres...



Longtemps omis du dictionnaire,

comme un chien, sans Niche, qui erre

J'en ai parlé à Zarathoustra

tu es parmi les Grands dans Wikipédia .



tu es notre nourriture terrestre

tu restes notre prof-être



Je tenais à remercier pour leur participation involontaire :

Hermann Hesse (1877-1962) ,auteur du Siddhartha ,Nobel de Littérature 1946...

Alexandre Dumas père (1802-1870) cendres au Panthéon en 2002.

Friedrich Nietzsche (1844-1900) ainsi parlait Zarathoustra.



Et bien sûr Mr Amin Maalouf, de la préface humble signataire,

le meilleur pour nous présenter ...

ces trois'HautAntiques-Hères :-)







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Le Prophète

Initiatique, épique, merveilleux, universel…



Dans un langage très poétique, l’auteur relate le testament spirituel d'Almustapha au peuple d’Orphalèse. L’amour, le mariage, les enfants, la prière, le travail, la joie, la tristesse, la liberté, le bien et le mal, le plaisir, la religion, la mort et bien d'autres sujets sont successivement abordés par le Prophète dans un langage d'une pureté extraordinaire. Chaque phrase est à méditer et à incorporer au plus profond de soi. Gibran n'est pas un philosophe, mais un poète, ses phrases sont profondes, et ciselées avec art. Le sens des responsabilités n'est pas éliminé, loin de là, il s'agit plutôt d'un respect de la personnalité de l'autre, du conjoint ou de l'enfant. L'enfant est considéré ici comme un être humain à part entière, avec sa sagesse innée, son âme divine et sa grandeur. "Vos enfants ne sont pas vos enfants, ils sont les fils et les filles de la Vie". Nulle part, je n'ai trouvé dans ce livre qu'il faille se montrer dépendant vis à vis de Dieu, la prière y est décrite comme un art de vivre, une mise en contact avec une source d'énergie, toujours prête à nous recharger. L'homme n'est pas considéré comme négligeable par rapport au Divin, mais comme une sorte de partenaire. "Voilà ce que j'ai trouvé plus essentiel que la sagesse, l'âme qui est en vous flamboie et sans cesse s'augmente de son propre feu."



Troublant par sa beauté, « Le prophète » se hisse parmi les romans qui poussent le lecteur à se remettre en question.

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Le Prophète

Le prophète Al-Mustafa ( l'élu de Dieu) quitte la ville d'Orphalèse où il a vécu douze ans.

Avant de retourner sur son île natale, la population lui demande ses leçons de vie.

C'est ainsi que nous découvrons ses conceptions sur l'amour, le mariage, les enfants, l'amitié,la joie, la tristesse, le labeur et bien d'autres.

J'ai envie dire que nous avons devant nous un petit guide pour une vie personnelle épanouie.

En lisant, je pense tantôt à Nietzsche et son Zarathoustra, à Socrate pour la connaissance de soi, à Spinoza quand il parle de Dieu.

Ses sources arabes, je ne les connais pas mais ses pensées sont universelles.

Le charme du livre, c'est le côté succinct des thèmes abordés, exprimés dans une langue agréable, poétique.

J'ai eu l'impression de converser avec un interlocuteur.

J'approuvais certains passages, j'étais moins d'accord avec d'autres.

J'ai l'impression que le livre a participé à la construction et à l'équilibre de son auteur.

C 'est un livre charmant, très structuré.

Il s'adresse dans un langage simple à tous ceux qui ont envie de trouver leur vérité intime, à tous ceux qui ont envie de chercher l'humain qui est en eux.

Khalil Gibran, né au Liban, nous a livré ce petit chef d'oeuvre en 1923 en Amérique, en Anglais après l'avoir d'abord écrit en Arabe et retravaillé plusieurs fois. Il avait quarante ans. C'est donc un travail mûrement réfléchi écrit par un poète, artiste peintre .

C'est intéressant d'avoir "Le prophète" sous la main pour relire de temps en temps un chapitre sur un sujet qui nous intéresse, pour enrichir une pensée par exemple.
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Le Prophète

Le prophète est un livre empreint de poésie et de spiritualité.



Un homme sage et pur, Almustapha, fait ses adieux au peuple d’Orphalèse. Avant de mettre les voiles, il leur livre de sages paroles,des leçons de vie , à la manière d'un testament.

Son langage est pur, simplifié, tout en allégories.



On apprend beaucoup de ces perles métaphoriques, ayant trait à la liberté, la connaissance de soi, le mariage,la joie et la tristesse, le travail, le don, la douleur, la raison et la passion...



Parfois j'ai été conquise par la simplicité des propos, les évidences, d'autres fois moins, par le côté biblique.



Un livre à savourer par petits morceaux; à méditer.
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Le Prophète

C'est un moment hors du temps que je viens de passer avec ce texte mais aussi avec les calligraphies présentes sur chaque page de droite.



Un homme , au moment de retourner sur ses terres natales se livrent à la foule et transmet ses idées , sa conception de la vie . Il est interrogé sur la beauté , la mort, la travail ..., tout ce qui touche à la vie.

Ses réponses , traduites de façon métaphoriques , poétiques sont une philosophie empreinte de bon sens mais traduite avec des mots qui apaisent, des mots qui s’apparentent à une musique douce à nos yeux .

C'est juste beau.

Et que dire des calligraphies , magnifiques , traduisant des symboles arabes qui ont sans doute un sens qui m'a échappé mais qui éblouissent chaque page . Elles aussi, elles paraissent légères , dépourvues d'animosité. Les couleurs sont vives sans agresser, les traits de pinceau semblent léviter au dessus de la page tellement c'est bien fait, on a même une impression de 3d parfois.

C'est un support admirable à un texte qui ne l'est pas moins.

Un excellent moment de lecture , loin des sentiers battus et dont la taille restreinte ne permet pas à l'essoufflement de s’immiscer. C'eut été dommage !
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Le Prophète

Bien plus qu’un chef-d’œuvre, je considère cet ouvrage en tant que miracle.

Renforcé, si c’était nécessaire, par le fait que Gibran l’a écrit, parait-il car je n’ai pas vérifié, à l’âge de 15 ans.

Tous les sujets touchant de près l’humain y sont traités : le mariage, l’amour, le crime, la liberté, la religion, etc, etc.

Mais quelle façon de les aborder !

Ici, l’on ne marche pas sur les eaux, l’on ne démultiplie pas pain et poisson. Pas plus que l’on de partage en deux les aux de la mer rouge.

Le miracle est dans les mots et dans la pensée. Et c’est d’autant plus troublant car contemporain. Il a vécu Gibran. Ici, parmi nous.

Et il nous a légué un véritable petit miracle auquel nous pouvons faire appel à tout moment de notre existence.

Lui, un homme, divinement inspiré, met à notre portée un texte d’une liberté, d’une sagesse et d’une profondeur qui ferait pâlir tous les Jésus, les bouddhas et les Mahomets, réunis en un.



Dans un texte simple, mais d’une beauté et d’une élégance poétique inouïe, Gibran envoie valser toutes les contradictions de l’âme humaine et des religions qu’elle a inventé pour calmer sa peur de l’existence.



Il nous dit que le jour n’existerait pas sans la nuit, le bien sans le mal, l’homme sans la femme, l’amour sans la haine, la vie sans la mort. Il nous parle de notre unique liberté qui consiste à choisir et à voguer en permanence entre deux différents pôles d’une même réalité.



Un concentré de philosophie et de sagesse dont les paroles se déversent dans votre être afin d’en apaiser les contradictions réunies en son sein.

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Le Prophète

J'aurais souhaité que ce livre devienne pour moi un guide spirituel, il ne l'a pas été car je l'ai lu avec un certain détachement... Dommage si je suis ainsi passée à côté d'un chef d'oeuvre. Il est resté un écrit poétique sans plus et ne m'a pas émue autant qu'il l'aurait pu.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Le Prophète

J'ai lu "Le Prophète" très jeune. Ce livre m'a marquée, il résonne toujours en moi. Il est devenu mon livre de chevet que je prends de temps à autre, je relis un passage et chaque fois, c'est la même émotion qui m'étreint, des larmes de joie embuent mes yeux tant la beauté de ce texte me touche en plein cœur!



Il fait partie de ces livres avec lesquels, je suis en communion, il n'existe aucune barrière entre l'auteur, ses pensées habillées de mots et mon indicible perception. La petite musique m'emporte comme un concerto de Mozart ou de Bach, c'est un enchantement tant c'est beau!
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Le Prophète

Tout lecteur un peu aguerri sait qu'il ne faut pas se fier au nombre de pages d'un livre pour évaluer sa qualité. Aussi la littérature est-elle émaillée d'une multitude de courts écrits proposant de manière très concentrée ce qu'un pavé délaierait.



"Le prophète" de Khalil Gibran, auteur libanais de la première moitié du XXème siècle ayant vécu en exil la majeure partie de sa vie, s'inscrit à merveille dans cette veine et synthétise les messages spirituels exprimés dans la plupart des livres saints des grandes religions monothéistes, à commencer par la Bible, pavé s'il en est !



Avec "Le prophète", Khalil Gibran regroupe une vingtaine des grandes valeurs indissociables de la spiritualité universelle et de l'humanisme : l'amour, le bien et le mal, la raison et la passion, le travail, le mariage, la mort, l'enseignement, l'amitié, etc. et les traite avec une poésie infiniment légère et lumineuse, ce qui, de mon point de vue, doit en faire le livre de chevet de toute personne s'interrogeant sur son âme et la vie spirituelle dans un sens large.



A en croire Amin Maalouf, cet autre grand écrivain libanais, préfacier de mon édition Livre de Poche, le monde éditorial continue à exiler Gibran hors du cénacle de la littérature malgré l'énorme portée de son "Prophète" depuis sa première parution en 1923 et bien qu'il soit un livre de référence pour de nombreuses communautés (à commencer par les Libanais), sous prétexte qu'il se rapproche trop de l'oeuvre de Nietzsche, "Ainsi parlait Zarathoustra". Pour ma part, comme je n'ai pas lu ce dernier, je ne peux qu'affirmer que Gibran est un poète et un penseur digne d'éloges. La plume est belle, concise, merveilleusement imagée et chaque mot touche au coeur et/ou à l'esprit.



Puisqu'en littérature on aime catégoriser, j'apparenterais davantage "Le prophète" à d'autres oeuvres brèves mais percutantes et qui tendent à cette même approche profonde et pourtant accessible de la spiritualité, à commencer par l'irremplaçable "Petit Prince" d'Antoine de Saint-Exupéry, ou encore l'intéressant "Siddhartha" d'Hermann Hesse.



Il n'est pas donné à tous les auteurs de parvenir à transmettre en quelques pages la quintessence de la spiritualité, même si beaucoup s'y essaient, en témoigne le lamentable "Alchimiste" de Paulo Coelho. "Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus" (Matthieu, 22-14).





Challenge MULTI-DÉFIS 2017

Challenge 1914-1968 / 2017

Challenge AUTOUR DU MONDE
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Le Prophète

Un ouvrage universel et populaire, un ouvrage qui est pour beaucoup une véritable expérience spirituelle, un livre de chevet.



Il est vrai que ce recueil de propos poétiques écrit sous forme d'un Ainsi parlait Zarathoustra présente une vision différente du monde et des choses les plus communes.



Ce livre gagne beaucoup, à mon avis, à être lu dans la première jeunesse, il pourra esquisser chez un jeune maintes belles idées et lui briser certaines idées reçues. Par ailleurs, cet ouvrage constitue un événement dans l'Histoire de la poésie arabe par l'introduction de la prose alors que le vers arabe primait avec suprématie.



L'image exprimée par Rabelais du chien s'attachant à l'os pour le peu de moelle qui s'y trouve décrit parfaitement la situation car l'on trouve par intervalles, de belles phrases, de belles illuminations d'où l'intérêt de cette lecture.

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L'errant

LA PAROLE DU SOUFI.



L'errant est un recueil de textes méconnus de l'auteur, poète et philosophe libanais Khalil Gibran. Publié un an après le décès de son créateur, en 1932, il regroupe une série de fables, paraboles et petits contes philosophiques, d'où il émane parfois une étrange forme de nihilisme - qui n'en est jamais tout à fait, la pensée de Gibran étant bien plus complexe - que conterait, selon le narrateur, un bien étonnant fabuliste ainsi présenté :



«Je l'ai rencontré à la croisée des chemins, un homme qui n'avait qu'un manteau et un bâton : un voile de chagrin recouvrait son visage. Nous nous sommes salués, et je lui ai dit : "Viens chez moi et sois mon hôte."

Et il est venu» ajoute avec la plus grande des simplicités ce narrateur inconnu.



Cet homme, qui nous est présenté comme un errant, eut tout aussi bien pu être un derviche, titre auquel songeait Gibran pour cette oeuvre avant sa mort, peut-être aussi en référence au titre auquel l'auteur prétendait tout au bout de la voie qu'il s'était choisie à la fin de sa vie, sa voie de soufi.



Dans les contes ou quasi paraboles présentées ici l'on retrouve toutes les antiques dichotomies : le beau et le laid, le bon et le mauvais, le pur et l'impur, la joie et la tristesse, le bonheur et le malheur, mais c'est pour mieux rendre instable leur mise en oeuvre, les rendre incertaines à nos préjugés, repousser nos certitudes éternelles. Quant à notre vain amour-propre, il ne peut trouver aucun repos, aucun remède, qu'il surgisse à travers la gloire littéraire, le pouvoir, la religion, le progrès. Il n'est aucune consolation à toutes ces habitudes que nous donnent nos existences.



Le seul chemin possible est cependant, peut-être, celui de l'errance, du silence, du laisser dire et laisser faire, du "laisser couler" comme le dit l'expression vulgaire, mais avec sagesse, avec philosophie.



Comme bien souvent avec l'auteur du fameux "Le Prophète", il ne s'agir pas forcément de lire cet ouvrage d'une traite mais par petites touches, plutôt, afin d'en savourer tout les sucs, y réfléchir, y revenir plusieurs fois pour mieux s'en pénétrer et avancer sur le chemin de nos individuelles errances...
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Le Prophète

Khalil Gibran (1883-1931 ) est un poète et peintre libanais. Engagé dans une démarche spirituelle originale, il publia en 1923 " Le prophète", aujourd'hui traduit dans le monde entier.

Un petit livret où chacun peut picorer des bribes de sagesse, des piqûres de rappel pour retrouver l'essentiel parfois englouti par les désordres du quotidien.

Ce livret, je l'ai lu par petites touches. Tout est dans la métaphore. Bien sûr,c'est une écriture d'un autre temps, qui n'échappe pas à quelques envolées lyriques qui peuvent paraître désuètes, mais quelques lignes plus loin, apparaît une pensée éclatante de simplicité, de profondeur et intemporelle.

J'aime redécouvrir de temps en temps ce livret sans frontière, sans religion ,qui n'a d'autre ambition que d'éclairer modestement l'esprit humain,et qui se veut universel.
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Le Prophète

Depuis sa publication, le succès du texte de Gibran ne s’est jamais démenti. En témoignent les quelques 160 avis postés sur Babelio. Plutôt étonnant pour un livre qui porte sur la spiritualité et le sens à donner à sa vie. Il y a donc déjà beaucoup de critiques sur « le prophète ». Je ferai donc très court.



« Le prophète » est un grand livre, magnifiquement écrit tout en étant d’une grande simplicité. D’ailleurs, sans doute que cette simplicité ajoute à sa grandeur, certains auraient dû en tirer leçon, cela leur aurait évité de pondre des récits ineptes, creux et prétentieux à la fois (Paulo Coelho par exemple). Le propos est riche et empreint d’un bel humanisme qui puise à diverses sources, le christianisme bien sûr mais pas seulement. Il y a une touche orientale assez marquée. Et puis on ressent un fort attachement à la Nature qui traduit sans doute des influences païennes.



Nul besoin d’être croyant pour apprécier ce texte et y trouver matière à penser. Gibran ne prône pas la soumission à un dieu mais invite à la réfléchir sur soi, sur son rapport au monde, sur la vie. « Le prophète » mérite très largement son succès.

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Le jardin du prophète

Avec Le Jardin du Prophète, le grand poète et auteur libanais Khalil Gibran apporte une suite intéressante à son œuvre importante, le conte philosophique Le Prophète. Je crois même que j’ai préféré cette suite à l’original. Le personnage principal me semblait moins inaccessible, plus étoffé, plus humain. Le prophète, après une absence de douze ans, retourne dans sa ville natale. Là, il retrouve sa famille, ses amis, ses concitoyens. Il partage avec eux l’enseignement qu’il a retiré de ses voyages. Il leur parle du monde, des traditions, de la nature, de la beauté, de la place de l’Homme dans l’Univers. Sous le couvert de leçons de vie, mais sans devenir moralisateur, il transmet sa vision du monde, sa sagesse, sa philosophie. Cet enseignement spirituel rejoint par moment la religion, mais la dépasse surtout. Des individus de toutes confessions peuvent apprécier cette œuvre. Et que dire de la poésie. La plume de Khalil Gibran est belle, élégante, touchante. Tout en fioritures, mais jamais superflues. Un vrai délice visuel et musical !
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Le Prophète

Un exilé sur le point de retrouver son pays après plusieurs années dispense ses pensées à ceux qui se sont montrés si généreux avec lui dans sa terre d'accueil.

Ces sages maximes nous permettent de réfléchir profondément à divers sujets : vie, mort, amour, plaisir, etc...

J'adore le mot "orphalèse" qui désigne le lieu d'exil du prophète.

L'ouvrage se termine sur une note d'espoir.

Le succès rencontré par ce livre est fort mérité.
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Le Prophète

Le bateau du prophète Almustafa est prêt à larguer les amarres d'Orphalese. Certains disciples lui posent des questions avant son départ.

Les sujets abordent la vie quotidienne, mais aussi des questions philosophiques ou religieuses. le prophète répond toujours d'une manière positive, par des allusions poétiques et de belles métaphores.

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C'est un bel opuscule de 1923, avec des paroles toujours positives, j'insiste, et souvent très claires. La parole du prophète me rappelle celle de Jésus dans les Évangiles.

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Certains sujets sont particulièrement intéressants. Ma formulation, désolé, est beaucoup plus terre-à-terre que celle du poète.

-- Les enfants ne nous appartiennent pas, ils sont les flèches que nous projetons vers leur destin, et c'est très juste.

-- Donner de soi-même est plus important qu'un don financier.

-- Le troc est une bonne chose s'il est fait avec amour, sinon, il mène à la cupidité pour les uns, à la souffrance pour les autres. Gibran croit comme moi que le troc est meilleur que l'argent, source d'avidité.

-- Comment juger quelqu'un d'honnête dans son corps et brigand dans son esprit ? Excellente question, car celui-là n'est pas sincère. Que faire en effet, d'un hypocrite, d'un dissimulateur, d'un manipulateur ?

-- Ceux qui érigent les lois s'amusent à les contourner.

C'est ça !

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" Le plus souvent, votre âme est un champ de bataille où votre raison et votre jugement font la guerre à vos passions et à vos convoitises."

Cette phrase est pour moi essentielle, et explique la pourriture du Monde. On est en présence de "Le cas étrange du Dr Jekyll et de Mr Hyde". Parfois, le "surmoi" freudien gagne, et la personnalité du "moi" se stabilise dans l'harmonie. D'autres fois, le bestial "ça" domine, et nous frôlons le pervers narcissique malade.

D'ailleurs, Gibran parle beaucoup du moi, qui est comme un bateau, dont le gouvernail est la raison (surmoi ), et le moteur est la passion ( ça ), la trajectoire étant le "moi", et si elle tend vers un but social, la personnalité s'épanouit.

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Une autre métaphore superbe :

" La pensée est un oiseau de l'espace qui, dans la cage des mots, peut déployer ses ailes mais ne peut pas voler." En effet, l'oiseau en cage n'est pas visible par le plus grand nombre, il doit être porté par son chant, ses ailes (la parole, l'écrit ). Cependant, ceux-ci ne sont pas toujours fidèles à la pensée.

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"Qu'est ce que le mal, sinon le bien torturé par sa propre faim et sa propre soif ?"

Très belle phrase, qui montre que la plupart des "méchants" sont des gens torturés par eux-mêmes, qui souffrent. On retrouve ce raisonnement chez d'autres philosophes, Spinoza, je crois.

Harvey Weinstein n'a t-il pas déclaré qu'il était malade de sexe, qu'il souffrait, et demandait à être soigné ?

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"Vous êtes bons si vous ne faites qu'un avec vous-mêmes".

C'est ce qu'on disait plus haut : la personnalité qui unit surmoi sociable et moi est dans la bonne direction.

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"Votre corps est la harpe de votre âme ;

et c'est à vous d'en tirer des sons confus, ou de la douce musique."

Cette phrase magnifique signifie pour moi qu'on a toujours le choix, le libre-arbitre. Elle rejoint "le superbe : "Tu es le capitaine de ton âme" de Henley, cité par Mendela, montrant que personne ne peut vaincre votre âme (Invictus ).

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Une phrase me titille. Elle montre la religion comme une Ecole de pensée. Mais je réfléchis à ce qu'est devenue la religion : de la "manipulation" de masse.

Cependant, une autre phrase rectifie et précise :

"Votre vie de chaque jour est votre temple et votre religion". Là, on est d'accord ! Quand on sait le nombre d'hypocrites qui prient et font le mal, je me dis que Gibran a bien raison.

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"Vous n'êtes pas enfermés dans vos corps ni emprisonnés dans des maisons ou des champs... Ce qui vous habite... est une chose libre, un esprit, qui enveloppe la terre et se meut dans l'éther."

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L'essentiel n'est pas dans la vulgarité des choses matérielles, mais dans les rêves, l'esprit, l'âme, les pensées.

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Le Sable et l'écume : Livre d'aphorismes

« Le sable et l’écume » est le genre de livre que l’on aime conserver près de soi et rouvrir régulièrement lorsque la vie se fait plus dure, pour y puiser simplement, au hasard, les doux secrets qu’il renferme et s’abreuver à la source de mots simples et vrais, de pensées poétiques spontanées et sincères, d’adages porteurs de sagesse et d’humilité.



322 aphorismes qui parlent au cœur aussi bien qu’à l’esprit, par lesquels le grand poète d’origine libanaise Khalil Gibran (1883-1931) nous livre la part intime de son être, les convictions profondes, issues du vécu et de l’expérience, qui ont forgé sa personnalité dans la joie ou la douleur, dans la réflexion ou la solitude, dans la peinture, l’écriture et les Arts, dans l’amour ou l’abandon…



Celui qui disait « il y a là trop de sable et d’écume » à propos de ces notes éparses griffonnées sur les supports les plus divers (du coin de nappe au programme théâtral), nous offre un doux moment d’éternité et d’infini, un instant d’apaisement arraché à la fureur du réel.

Ces 322 fragments de pensées, initialement censés être développés dans des œuvres ultérieures et finalement rassemblés en livre sur les conseils de Mary Haskell, la femme dévotement aimée par le poète mais hélas refusée, sont porteurs d’une belle morale, non pas sentencieuse mais édifiante et pleine de probité, humble et fraternelle. « Miettes du festin de l’esprit » révélant une philosophie de vie toute orientale, baignée de spiritualité, d’ascétisme et de bon sens, dont la formulation métaphorique et parabolique ouvrent grand les portes de l’esprit en même temps que celle d’un ailleurs poétique.



A celle qui refusa de l’épouser mais qui restera amie et aimée jusqu’à la mort, à Mary Haskell, le célèbre auteur du « Prophète » dédie ces aphorismes semés comme des grains de sable sur le rivage de l’existence.

« A celle qui contemple le soleil avec un regard d’aigle,

Celle qui empoigne le feu de ses doigts décidés,

Celle qui, au-delà des cris et du vacarme des aveugles,

Sait écouter la mélodie de l’âme

En la plénitude de l’univers.

A M.E.H.

J’élève ce livre. »



La tristesse amoureuse et les tourments de la vie y sont transcendés par la quête spirituelle, par la foi en une puissance supérieure, par une volonté d’être et d’exister selon des préceptes de bienveillance, de tolérance et de partage. Un message très christique qui n’a pourtant pas de caractère religieux à proprement parler mais surtout le fervent désir de bâtir un monde unifié de paix et d’amour.



« On ne peut atteindre l’aube sinon par le sentier de la nuit »…L’homme qui fait l’auteur, pacifiste et humaniste, enveloppe ses maximes d’images et de douceur, de quiétude et de réconfort, en insufflant persévérance et courage, don de soi et respect d’autrui, grandeur d’âme et développement intérieur.

Au lecteur le loisir de se laisser porter par les images et les sons, de les faire vibrer au creux de son âme, les faire palpiter dans les méandres de son esprit et retentir au fond de son cœur, selon sa personnalité, ses besoins ou ses désirs…



« L’humanité est une rivière de lumière coulant de la création vers l’éternité. »

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Les Ailes brisées

Quelle poignante histoire d'amour, que celle racontée dans Les ailes brisées! L'une des plus belles qu'il m'ait été donné de lire. Et, pourtant, ce n'est pas le genre qui m'attire le plus habituellement. Pourtant, ici, tout y était : l'amour, le vrai (et pas ces sentiments mièvres que l'on retrouve dans un bon nombre de romans à l'eau de rose), la beauté du monde, les destins tragiques. Et le tout dans un langage tellement poétique! Aussi, c'est court et ça va droit à l'essentiel. En effet, un jeune homme, le narrateur de cette histoire, rencontre Salma Karamé dans la maison de son père. Les deux tombent rapidement amoureux l'un de l'autre. Mais il s'agit d'un amour tendre, chaste, pur. Pas un amour passionnel qui détruit, à la Roméo et Juliette, non. N'empêche, quelque chose de fort et de puissant se produit. « Salma demeurait silencieuse, regardant tantôt vers moi, tantôt vers son père, comme si elle lisait sur nos visage le premier et le dernier chapitre du roman de la vie. » (p. 26).



C'est une formule employée souvent mais elle fonctionne très bien ici : une rencontre fortuite, une attirance soudaine et irrésistible. Et pas seulement une attirance physique, non. Leurs âmes communiquaient entre elles, communiaient. « La beauté est un mystère au contact duquel nos âmes se réjouissent. » (p. 26). Quelques lignes plus loin, cette attirance spirituelle est encore décrite. « Cette soirée-là, mon âme comprit-elle l'âme de Salma au point que cette entente me fit voir en elle la plus belle d'entre les femmes? » (p. 27). Dans les jours, les semaines qui suivirent, les rencontres se multiplièrent. le narrateur s'abreuvait de sa tendre aimée. « Chacune de mes visites me donnait à comprendre une signification nouvelle de la beauté de Salma, un mystère suprême de son âme. […] » (p. 29)



Malheureusement, tout était trop beau pour être vrai. Parfois, le destin s'amuse avec les hommes [et les femmes]. L'évêque demande la main de la jeune femme pour son neveu et, usant de tous les moyens à sa disposition (argent, influence, corruption), il obtient gain de cause. Ainsi, Salma doit épouser un inconnu qui, sitôt le mariage célébré, ne se préoccupe plus vraiment d'elle, de son bien-être, de son bonheur.



Ce que j'ai surtout aimé de cette histoire, c'est que les personnages demeurent fidèles à eux-mêmes et à leurs valeurs. Contrairement à d'autres jeunes gens qui se seraient peut-être enfuis, le narrateur et Salma se plient aux conventions religieuses et sociales. Ça peut être difficile à comprendre pour des gens à la sensibilité moderne, accrochés aux libertés individuelles, mais ça produit une belle histoire déchirante. « Je comprends maintenant… je sais tout… l'évêque en a terminé de fabriquer les barreaux de la cage qu'il a préparée pour cet oiseau aux ailes brisées. Est-ce là votre volonté mon père? » (p. 45). La jeune fille se « sacrifie » et épouse le neveu de l'évêque. Elle rencontre encore son amoureux à quelques reprises dans le jardin mais ce sont des rencontres brèves, ne menant à rien, sinon à raviver la douleur de devoir se séparer.



Cette histoire d'amour est le reflet de tant d'autres. Il est question de Qays (aussi connu sous Mejnoun et Leïla, une des plus grandes histoires d'amour du monde arabe, l'équivalent oriental de Roméo et Juliette), de Sappho, du paradis, des dieux antiques. Bref, de tout ce qui permet d'élever, de lui apporter une dimension supplémentaire. « Salma se tourna vers moi. le clair de lune illuminait son visage, son cou, ses poignets : elle ressemblait à une statue d'ivoire sortie des doigts d'un sculpteur adorateur d'Astarté, déesse de la Beauté et de l'Amour » (p. 40). À ces références incroyables s'ajoute, dès les premières lignes, des jeux de mots, des métaphores. Par exemple, « [j']écoutais le silence de sa mélancolie » (p. 29). le tout dans un Beyrouth marqué par la patine du temps, ses jardins avec ses fleurs aux parfums, le mont Sinnin, la lune qui s'élève la nuit… J'avais déjà vu cela dans d'autres romans de Khalil Gibran, Le prophète ainsi que Le jardin du prophète, que j'avais beaucoup apprécié. C'est avec joie que je retrouve cette plume extraordinaire.



Enfin, je ne pouvais passer à côté des images, des symboles utilisés pour désigner l'amour et les relations humaines, à commencer par ces ailes brisées, qui donnent leur nom au titre. À quelques reprises, Salma parle d'elle-même comme d'un oiseau en cage. Eh bien, quand on lui annonce ses fiançailles avec le neveu de l'évêque, c'est comme si ses ailes se brisaient. Et le jeune narrateur ressent les mêmes sentiments. L'analogie se poursuit. « M'imaginant le désespoir sous la forme d'un spectre sombre serrant au cou notre amour pour le tuer à la naissance, je répondis : ‘'Cet oiseau protecteur virevoltera au-dessus de la source jusqu'à ce que la soif l'épuise et le tue ou bien que le serpent terrifiant le happe, le mette en pièces et le dévore.'' Émue, la voix tremblante et brisée, Salma dit : ‘'Non, non mon ami. Que cet oiseau vive, que ce rossignol chante jusqu'au soir, jusqu'à ce que finisse le printemps, jusqu'à la fin du monde, jusqu'à la fin des temps. Ne le réduisez pas au silence car son chant me vivifie ; n'arrêtez pas ses ailes car leur bruissement écarte les brumes de mon coeur.'' » (p. 57)



Et c'est ainsi que, malgré tout son côté tragique, le jeune narrateur peut raconter leur idylle. Après tout, même les histoires d'amour au dénouement le plus malheureux doivent être racontées. Souvent, ce sont elles qui forment les plus belles…
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Le Prophète

Khalil Gibran est un auteur libanais mondialement connu ayant vécu aux Etats-Unis. Il existe plus de 17 traductions de ce petit ouvrage intemporel. Le prophète Al-Mustafu est un élu de Dieu qui quitte la ville d'Orphalese où il a vécu douze ans : avant de retourner sur son île natale, la population lui demande ses leçons de vie qui sont de vraies pensées universelles. De nombreux sujets sont traités : l'amour, le mariage, les enfants, le travail, la joie et la tristesse etc.. Chaque thème ne fait que quelques pages et permet une lecture fluide de l'ouvrage. Le travail de l'auteur est réfléchi et extrêmement bien structuré, c'est une ode à la vie. Cet incontournable de la littérature classique possède un contenu toujours actuel. Nous recevons une leçon sur la vie qui traite de différents sujets et nous permet de méditer sur notre propre vie. Ce livre a nourri ma pensée, ma réflexion et a su élever mon âme. Je vais m'empresser de voir l'adaptation de ce livre au plus vite. Ce livre est indispensable à tout âge parce qu'il délivre une vraie philosophie de vie tout en poésie.
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