AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.44/5 (sur 45 notes)

Nationalité : Suède
Né(e) à : Stockholm , le 20/02/1955
Biographie :

Klas Östergren est un romancier suédois.

Il est l'auteur de nombreux romans, parmi lesquels Point d'ancrage (Gallimard 1991) et Gangsters (2005). Figure tutélaire de la littérature suédoise, Ostergren est aussi musicien, traducteur ; auteur dramatique et scénariste pour la télévision et le cinéma.

Au lycée, Östergren était l’un des rédacteurs de la revue de littérature Loke . Il était membre d'une troupe de théâtre et dirigeait un cercle de lecture.
Östergren fit ses débuts en 1975 avec le roman Attila, qui témoignait de l'esprit du temps et fut comparé au premier roman d' Ulf Lundell, Jack.
Son premier succès eu lieu en 1980 avec son quatrième roman, Gentlemen, devenu un classique de la littérature suédoise moderne.

Il a été élu le 27 février 2014 à l'académie suédoise de laquelle il démissionne le 6 avril 2018.

Les personnages des récits d'Östergren sont presque toujours des personnages étranges aux confins de la société. Il dépeint un monde fantôme en dehors de la société, une zone grise où ses propres règles et lois s'appliquent.

Östergren est également actif en tant que traducteur. Il a, entre autres, traduit Nigel Williams, Eugene O'Neill ainsi que Henrik Ibsen et John Le Carré.
+ Voir plus
Source : wikipedia.org
Ajouter des informations
Bibliographie de Klas Östergren   (3)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Une pluie mélancolique, presque un peu tragique, tombait sur la ville. On aurait dit un tâtonnement prudent, distrait, comme si un pianiste aux mains géantes s'essayait sur le zinc des toits.
Commenter  J’apprécie          430
Il tira sur sa cigarette et écouta plus fort. On aurait dit que le saxophoniste avait répété avec un coussin d'embouchure, il avait une pression particulièrement explosive qui s'enfonçait dans la moelle de l'auditeur et s'y accrochait en vibrant. La batterie s'empara du sax, la contrebasse suivit, pendant que la guitare se promenait à côté avec un clappement sec. La grande ville, hurlante et vrombissante, était là toute entière dans les coups que le batteur enfonçait dans son tom basse. La grande ville, ses immeubles en brique et son grabuge, ses candidats au suicide dans chaque embrasure de fenêtre ; les rues brûlantes, vibrantes, tremblantes, minées, leurs poubelles, leurs mégots, leurs enseignes lumineuses, leurs voitures, leurs visages reflétant le rouge des néons ; toute la plainte était là dans les riffs qui s'enchaînaient de plus en plus serré jusqu'à un tempo insoutenable, à la limite de l'endurance physique, où tout éclatait enfin dans la fraîcheur lyrique d'une grâce qui ne demandait pas la beauté, qui exigeait la beauté. Le public tremblait. La présence du divin était palpable en cet instant – bien réelle quoique fuyante, transitoire, fragile.
Commenter  J’apprécie          260
Quand l'irréalité entre en scène, soit on devient paranoïaque, soit on mobilise toutes ses ressources mentales et physiques pour faire face, de son mieux.
Commenter  J’apprécie          210
Birger avait, naturellement aussi, concocté un poème en hommage à cette illustre occasion, et dès qu'il se trouva assez gris il tapota son verre. Chacun entreprit de faire taire son voisin afin d'obtenir quelque chose qui devait figurer le silence et l'attention.
« Ché compoché ché quelques vers en l'honneur de l'oie et du cuichinier…
- Allons-y !
-Chilenche… Che lis librement – de mémoire.
Qu'importent les mots du poète/ quand l'oie chur la table s'apprête... »
La suite, je l'avoue, m'est sortie de la tête car nous n'étions plus très fiables à ce stade, ni les uns ni les autres. Le vin, la chaleur et la nourriture m'avaient engourdi et je n'arrivais plus trop à suivre. Birger s'excusa en tout cas – je crois pouvoir l'affirmer- de la misérable pauvreté des mots face à une table somptueuse dressée en l'honneur de la fête de l'oie, et quelqu'un fit remarquer que ses rimes étaient les mêmes d'année en année et que d'ailleurs il les avaient piquées au grand chanteur Povel Ramel.
Commenter  J’apprécie          190
Nous arrivâmes enfin dans la bibliothèque, imprégnée d'une infâme odeur de transpiration, de café et de cigarette. Maud passa devant la table de travail ployant sous le fardeau de mon magnum opus et écarta les lourdes tentures de velours bordeaux qui puaient le tabac froid. La lumière transperça la pièce, rebondissant contre les milliers de volume précieux. Maud ouvrit une fenêtre pour aérer. Une légère brise estivale s'engouffra dans la bibliothèque et s'empara de mes six cents pages en les faisant vibrer.
Commenter  J’apprécie          180
Les Danois et les Norvégiens avaient eu Hitler sur les bras, les Finlandais avaient les Russes dans le dos et les Suédois avaient l'air triste quelle que soit la situation. Quelqu'un a dû faire du mal à votre peuple autrefois, disait Mrs Dolan. C'est pour ça que vous avez tous l'air si mélancolique.
Commenter  J’apprécie          80
L'année 1963 peut être décrite comme celle où la corporation des coiffeurs subit une crise mondiale dont elle ne s'est pas encore tout à fait relevée.
Commenter  J’apprécie          80
Henri avait poussé des charrettes, combattu l'épée au poing et fréquenté des bars clandestins dans des films historiques. Il avait patienté dans des files de chômeurs, pris le bus et agité la main sur un quai de gare dans des films modernes.
Commenter  J’apprécie          30
À présent que me voilà devant cette table de travail surchargée, dans cet appartement ô combien sinistre, à feuilleter Massacre de vaches sacrées dix ans après sa parution […], je ne peux que constater que la lave incandescente de Leo n’a rien perdu de sa force, de son énergie. […] La perspective est géniale - Leo observe ses « vaches sacrées » par le viseur d’un mauser. Le poème est une sorte de monologue tenu par un tueur à gages qui a reçu pour mission d’abattre quelques-unes de ces icônes. Pour ce faire, il a avalé des cachets, et la perspective limitée offerte par le viseur garantit que les victimes restent des poupées, des silhouettes, découpées, cernées, presque abstraites. Il s’agit naturellement des conditions du meurtre en tant que tel - pour qu’on puisse tuer, la victime doit se réduire à une abstraction appelée ennemi, et peut-être, mieux encore, porter un uniforme pour ne pas se distinguer d’autres victimes. Le tueur, comme le bourreau, ne doit pas voir un être humain, une personne, mais un organisme abstrait auquel il est chargé, avec tout son professionnalisme, ses connaissances et sa précision, d’appliquer une certaine quantité de plombs, après quoi, la mort surviendra de façon inévitable.
Commenter  J’apprécie          10
La loyauté était une arme de classe, un argument brandi par le Pouvoir, les socialos et les patrons au cours de leurs négociations salariales. Les travailleurs étaient sensés être loyaux vis-à-vis de leur entreprise et vis-à-vis de la Suède. La loyauté était un poison, une graine de division et de traîtrise. L'extase du rock prêchait la solidarité, qui était une toute autre affaire.
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Klas Östergren (63)Voir plus

Quiz Voir plus

De qui est cet extrait d’une œuvre littéraire ?

Sur un plat d’argent à l’achat duquel trois générations ont contribué, le saumon arrive, glacé dans sa forme native. Habillé de noir, ganté de blanc, un homme le porte, tel un enfant de roi, et le présente à chacun dans le silence du dîner commençant. Il est bien séant de ne pas en parler.

Marguerite Yourcenar
Marcel Proust
Marguerite Duras
Éric Chevillard

8 questions
4 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}