A travers l’histoire de la fin de vie de Son, Mukai Kosuke explore la vie d’un homme et celle d’un couple qui s’est séparé. C’est un roman qui sonde la relation de couple, celle d’un couple à la fois professionnel et personnel.
En commençant ce roman, je ne m’attendais pas à découvrir cette histoire et j’ai traversé différentes émotions avec de la tristesse, de la nostalgie.
En situant son roman dans le milieu cinématographique avec comme personnages principaux un scénariste et une réalisatrice on voit la maitrise de Mukai Kosuke, lui-même scénariste, avec des références, des situations et des procédés existants dans ce domaine.
Les personnages principaux mais secondaires sont profonds et complexes. On suit Hayakawa, scénariste à la dérive, qui ne parvient pas à se stabiliser sentimentalement et surtout incapable de traduire ses émotions par des mots. C’est un homme qui préfère fuir la vérité et les femmes qu’ils côtoient agir et décider à sa place. Cependant, tout au long du roman on voit ce personnage évoluer.
Face à lui, on trouve une jeune femme, Renko, son ex-compagne, désormais mariée, à la fois sensible et déterminée dans ses choix et fait face aux situations. C’est un personnage qui m’a beaucoup ému dans son courage et sa force d’aller en avant.
Dans les personnages secondaires, on trouve Miyata, le mari de Renko, qui bien que la situation ne lui convienne pas, cherche à soutenir Renko dans la fin de vie de Son et accepte la présence de Hayakawa. S’il parait parfois étrange dans son comportement et son attitude, j’ai trouvé son passé ses choix intéressants et j’ai apprécié ce personnage.
J’ai beaucoup aimé l’ensemble des personnages.
Tout en finesse et douceur, Murai Kosuke remonte le fil des souvenirs de notre narrateur, de sa vision idéalisée et erronée de la vie d’un couple et d’un couple tout simplement. Il évoque la difficulté pour certaines personnes parfois de séparer vie professionnelles et vie personnelle avec une fusion progressive de l’image de la personne. Ainsi, Hayakawa finit par ne plus parvenir à différencier Renko la réalisatrice de Renko sa compagne, ne finissant par ne plus voir en elle qu’une collaboratrice de travail.
Evidemment, dès le début de la lecture nous savons que cela ne peut être un happy ending et si les larmes me sont montées aux yeux lors de la mort de Son, j’ai trouvé cette fin magnifique, sans pathos mais tout en douceur. Quant au final, je ne m’attendais pas à cela mais je reconnais qu’elle est parfaite et tout en justesse.
Comme beaucoup de romans japonais que j’ai lu, j’ai trouvé dans la traduction une volonté de correspondre parfaitement à ce que souhaitait nous transmettre Murai Kosuke.
Les chats ne rient pas est un très beau roman sur le couple, l’amour et le temps qui passe et ne revient pas. On ressent la nostalgie des souvenirs qui remontent et peut-être une certaine tristesse pour une situation que l’on aurait souhaité différente.
C’est un très beau roman sur les relations humaines et la relation entre un animal, chien ou chat, et son maitre.
Un premier roman réussi et une lecture coup de coeur !
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