Citations de Kristin Hannah (243)
Elle était en nage, occupée à remplir un seau d'eau au ruisseau en l'inclinant sur ses bottes, quand la nuit tomba. Et c'est le mot juste : elle tomba ; elle survint subitement, en un instant, tel un couvercle se refermant sur une marmite.
"Je sais que vous voyez l'Alaska comme une région froide et inhospitalière, un endroit où nous étions perdues. Mais la vérité c'est que nous nous y sommes aussi trouvé. Cet endroit fait partie de moi Grand-mère. C'est chez moi là-bas."
Isabelle ne comprenait pas comment des gendarmes français pouvaient-ils faire ça aux Parisiens ?
– Les enfant ne peuvent tout de même pas travailler, monsieur. Il doit y avoir des milliers d’enfants là-dedans, et des femmes enceintes. Comment…
– Est-ce que j’ai l’air d’être le cerveau de tout ça ? Je fais juste ce qu’on me demande. On me dit d’arrêter les juifs étrangers à Paris, je le fais. Ils veulent qu’on les sépare en deux groupes : les hommes célibataires à Drancy, les familles au Vel’ d’Hiv’. Eh bien, voilà ! C’est fait. Braquez vos fusils sur eux et soyez prêts à tirer. Le gouvernement veut que les juifs étrangers de toute la France soient envoyés à l’Est dans des camps de travail, et nous commençons comme ça.
Toute la France ? Isabelle sentit jaillir l’air de ses poumons. L’opération Vent printanier.
– Vous voulez dire que ça ne se passe pas qu’à Paris ?
– Non, ce n’est que le début.
– Toi, tu étais seule, dit-elle. Moi jamais. J’ai rencontré Antoine à quatorze ans, je suis tombée enceinte à seize et j’avais à peine dix-sept quand je l’ai épousé. Papa m’a donné cette maison pour se débarrasser de moi. Alors tu vois, je n’ai jamais été seule. C’est pour ça que tu es si forte et moi non.
Je ferme les yeux, dans une obscurité où règne une odeur de moisissure et de vies lointaines, mon esprit replonge dans le passé, ouvrant une brèche à travers les années et les continents. Contre ma volonté - ou peut-être en accord avec elle, qui sait encore cela ? - je me souviens.
Comment était-il possible qu'Elsa soit près de son mari au point de pouvoir sentir la chaleur qu'il dégageait et son haleine de whisky et de cigarette, mais quelle ait tout de même le sentiment qu'un océan les séparait ?
Une génération d’hommes partait pour la guerre.
À nouveau.
En Alaska, vous pouvez commettre une erreur. Une. La deuxième vous tuera.
Si j'ai apprit une chose dans cette longue vie qui a été la mienne, c'est ceci: dans l'amour, nous découvrons qui nous voulons être; dans la guerre, nous découvrons qui nous sommes.
Les hommes racontent des histoires, [...]. Les femmes continuent d'avancer. Pour nous, ça été une guerre de l'ombre. Il n'y a pas eu de parade pour nous quand ça s'est fini, ni de médailles ou de mentions dans les livres d'histoire. Nous avons fait ce que nous devions pendant la guerre, et quand elle s'est terminée, nous avons recollé les morceaux et recommencé nos vies.
Un coeur brisé fait autant souffrir en temps de guerre qu'en temps de paix.
" Les lumières s'éteignent dans toute l'Europe.
Nous ne les reverrons pas s'allumer de notre vivant ".
– Rachel est née en Roumanie, expliqua Vianne d’une voix tendue. Voilà, avec le fait d’être juive, quel est son crime. Le gouvernement de Vichy se fiche qu’elle ait vécu vingt-cinq ans en France et qu’elle ait épousé un Français qui s’est battu pour la France. Elle a donc été déportée.
La passion est un orage qui survient et passe. Elle nourrit, si, mais elle inonde aussi.
Une mère était comme le fil d'un cerf volant. Si elle ne vous retenait pas fermement, solidement, on pouvait bien s'envoler dans les airs et se perdre dans les nuages.
Vous savez ce qu'on dit à propos des femmes qui cherchent un homme en Alaska : on a l'embarras du choix, mais c'est un choix embarrassant.
Vous n'êtes pas seule, et vous n'êtes pas responsable, dit la Mère avec douceur. Demandez de l'aide quand vous en avez besoin, et donnez en quand vous le pouvez. Je pense que c'est comme ça qu'on sert Dieu - et qu'on se sert les uns les autres et soi-même - dans les moments aussi sombre que ceux que nous vivons.
Il se leva lentement et la prit dans ses bras. Elle eut envie de mettre en bouteille la sensation de sécurité qu'elle ressentait à cet instant pour pouvoir en boire plus tard quand elle serait assoifée par la solitude et la peur.
Je souris à mes deux garçons qui auraient dû m'anéantir, mais m'ont en fait sauvée, chacun à sa manière. Grâce à eux, je sais maintenant ce qui importe, et ce n'est pas ce que j'ai perdu. Ce sont mes souvenirs. Les blessures cicatrisent. L'amour perdure. Nous demeurons
C’est l’amour des livres et de la lecture qui m’a guidée, initialement. Partager son amour des mots avec un enfant est ce qu’une bibliothécaire peut souhaiter de mieux au monde !