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EAN : 9782749935492
541 pages
Michel Lafon (04/10/2018)
4.47/5   243 notes
Résumé :
Quand Ernt rentre du Vietnam, Leni, dix ans, ne reconnaît pas son père. Poursuivi par de terribles cauchemars, il se montre violent envers sa femme Cora. Un jour, il reçoit une lettre du père d'un de ses amis, mort dans ses bras durant cet enfer, qui lui lègue une masure en Alaska. Ernt pense qu'il pourra s'y reconstruire. Avant la guerre, ils étaient si heureux...
« Quelqu'un m'a dit un jour que l'Alaska ne forgeait pas le caractère, elle le révélait. La tr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (72) Voir plus Ajouter une critique
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Aspirer à voir disparaitre du dictionnaire le mot "guerre", serait non seulement un voeu pieux, mais l'expression d'une grande naiveté. C'est pourtant cette prière, qu'en refermant cet ouvrage, en d'autres temps j'aurais adressée au Ciel ; qu'il efface ce mot de la mémoire de l'Homme.

L'auteure, Kristin Hannah, dépeint l'inexorable métamorphose d'un homme en proie aux affres de la guerre, mais également l'incidence que l'attitude d'un être meurtri peut avoir sur d'autres vies que la sienne.

Ernt est un homme jeune. Époux amoureux et père aimant, tout permettait de croire en des lendemains qui chantent. Mais c'était sans compter avec la guerre du Vietnam...

À la fin de ce conflit, c'est un homme dévasté, violent et paranoïaque que son épouse retrouve. Un homme hanté par un passé qui ne le quittera plus.

Alors pourquoi ne pas s'en aller ? Laisser derrière soi les souvenirs douloureux, accepter la masure héritée du père de son ami mort dans ses bras sur le champ de bataille, et embrasser l'Alaska !

Pauvre Ernt ! Qui veut encore y croire. Pauvre Cora ! Dont le coeur bat encore plus fort pour l'homme qu'elle aime. Mais n'est-ce pas ça, l'Amour ? Aimer encore plus fort lorsque le ciel s'assombrit ? Et la jeune Leni ; treize ans, qui elle aussi "se porte au chevet" de ce père à la dérive. Leni ; qui à l'instar de sa mère, s'efforce de croire que tout peut être comme Avant.

Mais "Avant" est une chimère ; Il porte d'ailleurs si bien son nom, et les souffrances ne s'incrivent pas dans les murs qui nous abritent, mais bel et bien dans notre âme.

Pendant plus de six cents pages, c'est le coeur tantôt plein d'espoir et tantôt en berne, tantôt révolté et tantôt enclin à l'empathie, que j'ai accompagné cette famille dans sa tentative de reconquête du bonheur.

Dans cet Alaska merveilleux et hostile, où tout se gagne à la force du poignet, où les hivers sans fin ne font nulle concession au moindre rai de lumière, où les esprits déjà sombres sombrent dans les ténèbres, il est pourtant une chose d'une valeur inestimable, la chaleur humaine.

L'auteure brosse avec tant de rigueur ses personnages, tous ces voisins Alaskains qui, le coeur et les bras grand ouverts, accueillent ces nouveaux arrivants, que le lecteur se prend à les aimer comme on aime ses amis.

Cet ouvrage nous raconte la descente aux enfers, la violence, la haine, mais aussi l'amitié et l'amour. de ces Amitiés et de ces Amours si sincères, qu'elles devraient pouvoir extirper et expulser les vieux démons, si ce n'était que ces derniers savent si bien s'agripper aux lambeaux des âmes déjà endolories...

Un fort bel ouvrage, qui fait le lecteur passer par une multiplicité de sentiments, qui fait palpiter le coeur, et qui, par instants, prend des allures de thriller.

Les huit premiers chapitres m'ont semblé un peu longs, mais j'ai persisté, et c'est à regret que je quitte Cora, Leni, Large Marge, Tom Walker et toutes ces belles personnes que, grâce au talent de l'auteure, je me suis si bien figurées.

Mais toi aussi ; Ernt. Je t'ai haï en même temps que tu me brisais le coeur. Comment rester de marbre face aux violences infligées à Cora, ton épouse ? Mais comment rester insensible face à ton incommensurable souffrance ? Tu es, dans cet ouvrage, celui qui a ébranlé mes convictions, car tu n'es qu'une victime de la folie de l'Homme. Victime de ceux qui, de manière tout à fait arbitraire, détournent le destin de milliers de jeunes hommes comme toi, de jeunes hommes qui avaient juste envie de vivre.

Merci à toi, Isa, (Siabelle), d'avoir eu la gentillesse de m'offrir ce très beau roman🌺



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Ce roman est éblouissant. 642 pages en immersion totale au coeur du Grand Seul, l'Alaska.

Ernst ancien vétéran du Vietnam est démoli à son retour. Hanté par des cauchemars, il se montre violent envers son épouse Cora. Quand il hérite d'un chalet en Alaska d'un ami mort dans ses bras au Vietnam, il embarque illico sa femme et sa fille Leni sans la moindre préparation ni idée de ce qui les attend là-bas. Toute la famille nourrit l'espoir que ce nouveau départ en Alaska calmera l'homme.

Le paradis blanc est une saga époustouflante sur plusieurs années avec en toile de fond une nature vivante animée devant nous. L'Alaska est sans pareil et ne fait pas dans la demi-mesure, à la fois beauté et horreur, sauveur et destructeur. L'été révèle le meilleur de ces hommes dans ce Grand Seul. Il brille de mille feux. Mais l'hiver rend fou et tue tous ceux qui ne sont pas préparés. le froid glacial, l'obscurité si longue, le travail inexistant, l'absence d'électricité, la famille Allbright subira devant et derrière les colères d'un homme mais la dangerosité de tout l'Etat du nord.

Leni du haut de ses treize ans s'appuiera sur les rares voisins de ce rivage isolé, sur leur protection, leur enseignement, puis il y aura Matthew avec qui elle se liera vite d'amitié. Sans compter sa mère, sa plus fidèle amie aimante.

Ce roman est une tornade, un énorme coup de coeur. Une aventure de l'extrême dans le coeur d'une famille rongée par la folie d'un père tout en apesanteur sur cette nature sauvage de l'Alaska qui vacille année après année entre le paradis et l'enfer.

Voilà ce que j'appelle un vrai roman, dense, fouillé, travaillé avec des personnages qui collent à la peau, une ambiance et atmosphère impeccables. Comme je l'avais ressenti avec Là où chantent les écrevisses.

Un magnifique roman qui marque et m'aura donné bien des frissons.
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♥ COUP DE COEUR ♥
Habiter en Alaska: amour ou destruction
*
Oui, je peux vous dire que ce roman a chamboulé mes quelques jours de lecture. Complètement! Une plongée vertigineuse dans un bain de sensations fortes : joie, peur, tristesse, colère, ébahissement, curiosité....
Cela fait très longtemps (environ 6 mois) que je n'ai pas eu cette impression de sublimation pour un livre. J'étais complètement hypnotisée, reprenant le roman à chaque temps libre avec une fébrilité que je ne m'expliquais pas.
*
L'histoire est simple. En fait elle est belle et tragique, douce et rêche, sauvage et mystérieuse. J'ai plutôt du mal à vous expliquer ce que j'ai ressenti. Pour cela, il faudra que vous le découvriez par vous-mêmes. Vous ne serez pas déçus si vous aimez la nature âpre de cette région attirante , les descriptions tellement imagées du quotidien d'un Alaskain en plein hiver, un imbroglio familial d'une violence sans nom, une maladie qui ne peut pas se soigner et surtout une belle histoire d'amour. L'amour entre parents, avec son enfant, pour un ami cher, pour l'entraide entre voisins, pour un lieu....
*
L'isolement et la dureté de cette vie en Alaska révèle des troubles mentaux mais aussi la capacité ou non à survivre.
L'auteure fait ressortir les parties les plus noires de ses personnages. La beauté sauvage de ces paysages retient les êtres robustes en son sein. le titre en VO (The Great Alone) illustre parfaitement la vie rude. "le Grand Seul".
*
Une histoire magnifique, dure, sombre, racontée par une héroine au coeur pur (dont l'identification a été immédiate et profonde) qui aura marqué mon hiver 2018/19.
Juste une précision: j'ai pleuré. (arrive très rarement pour un roman fictionnel).
Une expérience exceptionnelle. Je voudrais remercier cette auteure pour les émotions qu'elle a fait provoquer en moi.
*
Merci à Netgalley
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Une de mes lectures COUPS DE COEUR à vie ! Belle. Poignante. Hivernale.

Seattle. 1974. Ernt Allbright (le père), Cora (la mère) et Leni (Lenora, 10 ans) vivent modestement sans réel attachement à leur milieu de vie. La famille était heureuse avant qu'Ernt parte pour le Vietnam mais à son retour, c'est un homme transformé, brisé et dévasté psychologiquement qu'elles retrouvent. Alcoolique, violent, démotivé, dépressif. Incapable de garder un emploi et incapable de trouver la paix en restant longtemps au même endroit, Ernt a besoin d'air. Coup de bol, un courrier lui annonce qu'un ami proche mort au combat lui lègue une parcelle de terre et un chalet quelque part au fin fond de l'Alaska. Fou de joie, Ernt pense qu'un changement de vie radical le remettra sur les rails pour de bon. C'est avec enthousiasme qu'il organise le déménagement, bien que sa famille ait des doutes. Ils quittent donc tout et partent vers l'inconnu.

Et l'inconnu, ils le trouveront ! Au bout du monde, de l'autre côté de la baie de Kachemak. Aucune route ne s'y rend, il faut prendre soit l'avion ou le bateau pour accéder à cette partie reculée du continent. Pas de courant, pas de téléphone. Pas de voisin proche. C'est la nature dans son état le plus pur.

"Ils vivaient sur un terrain inaccessible par la mer à marée basse, dans une péninsule habitée seulement par une poignée de gens et des centaines d'animaux sauvages, dans un climat assez rude pour vous tuer. Il n'y avait pas de gendarmerie, pas le téléphone, personne pour vous entendre crier. Pour la première fois, Leni comprit vraiment ce que son père avait dit: ils étaient coupés du monde."

La famille arrive là sans être préparée le moins du monde à ce qui les attend, ne sachant ni comment attraper des proies, ni comment ni quoi cultiver sous ce type de climat, ni comment préparer son abri, ni comment faire face aux conditions météorologiques hostiles. Ils ne sont même pas vêtus en conséquence. L'aide de la petite communauté soudée de moins de 30 personnes leur sera bien précieuse pour tout préparer et pour leur apprendre "comment vivre en Alaksa". Ils vivent de la nature et de troc.

"Leçon numéro un: ne jamais marcher en silence, ou sans arme, en Alaska. Pas dans une région aussi reculée, et pas à cette période de l'année. (...) Avoir peur, c'est du bon sens ici. Beaucoup de gens viennent ici, Cora, avec des appareils photo et le rêve d'une vie plus simple. Mais cinq Alaskains sur mille disparaissent chaque année. Ils disparaissent, tout simplement. Et la plupart des utopistes...eh bien, ils craquent le premier hiver. Ils s'empressent de retourner au pays des drive-in et du chauffage qui s'allume en tournant un bouton. Et du soleil."

Ils devront se retrousser les manches et travailler dur, sans relâche, toute l'année afin d'être prêts chaque hiver. Trois saisons d'ouvrage pour en préparer une. Répéter chaque année. C'est l'Alaska dans toute sa violence et toute sa splendeur qui nous explose au visage. L'immensité de son paysage. Dans toute sa blancheur, toute sa froideur mais aussi dans toute sa beauté avec ses cieux flamboyants, de jour comme de nuit, et ses cours d'eaux majestueux. Sa faune, sa flore, toute la nature constitue presqu'un personnage en elle-même. L'Alaska, on la vit, on la respire, on s'y sent bien. C'est vaste. On s'y sent libre.

"Deux sortes de personnes viennent en Alaska, Cora. Ceux qui cherchent quelque chose et ceux qui fuient quelque chose. La seconde catégorie...il faut les garder à l'oeil. Mais il n'y a pas que les gens dont il faut se méfier. L'Alaska elle-même peut être une belle endormie et se transformer tout à coup en garce armée d'un canon scié. On a un dicton: 'Ici, vous pouvez commettre une erreur. La deuxième vous tuera'."

Pourtant, rien ne sera facile pour la petite famille et au fil du temps, l'humeur d'Ernt redeviendra morose, ses démons revenant le hanter durant les longs mois de nuit. C'est leur vie que l'on verra se dérouler dans les lignes du "Paradis Blanc", univers dans lequel nous verrons Leni grandir, heureuse comme jamais. Avec un entourage soudé presque comme une famille. Cette histoire est très humaine, emplie de beauté et de sentiments forts. J'ai pleuré de vraies larmes. C'est une belle histoire, bien écrite, bien racontée, qui peut toucher tout le monde. Un univers qui nous rapproche de la nature, aussi.

Un roman qui m'a énormément touchée et que je relirai sans hésiter. Dans mon Top 10 à coup sûr.

LC THÉMATIQUE DE DÉCEMBRE : LE RETOUR DE L'HIVER
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le roman débute en 1974, reprend en 1978 et se termine en 1986.
Leni, jeune fille de 13 ans, n'a pas trop de chance.
Sa mère, Cora venue d'une famille aisée , a tout quitté à 16 ans pour suivre Ernt de quelques années plus âgé qu'elle.
Enceinte de Leni, tout se passait normalement jusqu'à ce qu'Ernt soit appelé pour combattre au Vietnam.
Revenu en 1974, c'est un autre homme. Il ne s'adapte plus dans son travail, dans la société et pour couronner le tout, il est violent.
Son camarade de combat , tué, lui a légué un bout de terre en Alaska. Il arrive à convaincre sa famille d'émigrer là-bas.
Et là, une aventure de voyage en pleine nature commence.
Une nature hostile, très belle en même temps, des habitants marginaux, des personnes blessées par la vie, une famille qui est là depuis plusieurs générations, une solidarité, une école quand même dans ce coin reculé.
Leni et Cora sa mère s'adaptent. le père ne choisit pas les meilleurs amis. Sa haine resurgit, il redevient violent dangereusement.
Leni trouve l'amour en la personne du jeune Matthew.
Cette jeune fille incarne la force de vivre et l'espoir d'une autre existence future.
Elle veut absolument extraire sa mère de l'emprise de son père. Elle refuse de tomber dans le silence comme on le lui demande. Cette réaction n'est pas immédiate mais trop, c'est trop.
Une fameuse palette de personnages défile.
Ma préférée après la jeune Léni est Large Marge qui tient l'épicerie. Elle a quitté son métier d'avocate et de procureure car elle a échoué à défendre une personne à laquelle elle tenait beaucoup. Elle est très sensible à la cause des femmes battues. Elle est aussi championne dans l'art de s'adapter à la vie en Alaska.
Le roman se termine en 1986 avec des bons et des mauvais dénouements.
L'auteure a choisi de nous présenter l'histoire à la 3ème personne, elle nous fait vivre intensément tous les évènements, nous décrit parfaitement toutes les scènes, tous les personnages de façon très forte même.
Kristin Hannah alimente son histoire de nombreux faits très inattendus qui rendent le récit passionnant.
Pas moyen de passer une page, il s'est passé un fait important pendant ce temps.
La traduction de Matthieu Farcot nous livre une très belle écriture et là j'admire à fond car c'est souvent difficile pour moi de rentrer dans un roman traduit.
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Citations et extraits (95) Voir plus Ajouter une citation
Leni chaussa ses brodequins et sortit sous un ciel d'azur. Les couleurs étaient si éclatantes que ce décor semblait presque irréel: l'herbe verte oscillant dans la clairière, les fleurs sauvages violettes, l'escalier gris en zigzag menant à une mer bleue qui inspirait et expirait sur la plage de galets. Et au-delà, un fjord d'une splendeur sans pareille, sculpté des lustres auparavant par les glaciers.
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La vie dans le bush est dure, mais rien ne vaut le goût du saumon pêché le matin même avec un morceau de beurre baratté à partir de votre propre crème fraîche. Ici, il n'y a personne pour vous dire quoi faire ou comment le faire. Chacun survit à sa façon. Et si on est assez solide, c'est le paradis sur Terre.
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Une mère était comme le fil d’un cerf-volant. Si elle ne vous retenait pas fermement, solidement, on pouvait bien s’envoler dans les airs et se perdre dans les nuages.
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- Sans numéro d'urgence, ni personne à appeler à l'aide. Pendant tout ce temps, Papa avait appris à Leni à quel point le monde extérieur était dangereux. Mais en réalité, le plus grand danger se trouvait dans sa propre maison.
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L'été en Alaska était pure magie. Le pays du soleil de minuit. Des flots de lumière...Des journées de dix-huit heures séparées seulement par un souffle d'obscurité.
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Videos de Kristin Hannah (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kristin Hannah
Author Series | Kristin Hannah | The Four Winds
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