Citations de Kristin Hannah (243)
Perdus. Ce mot donne l'impression que j'ai égaré les êtres qui me sont chers ; comme si je les avais laissés à un endroit qui leur était étranger avant de m'éloigner, trop troublée pour retrouver mon chemin.
(Début de la page 10)
L'amour dans les meilleures périodes, c'est un rêve,dans les pires un salut
Je souris à mes deux garçons qui auraient dû m'anéantir, mais m'ont en fait sauvée, chacun à sa manière. Grâce à eux, je sais maintenant ce qui importe, et ce n'est pas ce que j'ai perdu. Ce sont mes souvenirs. Les blessures cicatrisent. L'amour perdure.
Nous demeurons.
Si tu traverses l'enfer, continue d'avancer.
Winston Churchill
Elle resta plantée là, immobile. L'image abominable de ce bébé venant au monde sur un journal froissé étalé sur un sol en terre, ne s'effacerait jamais. Elle s'appellera Clea.
Cette ferme avait été transformée par le vent et la sécheresse, sculptée en désert jonché d'arbustes assoiffés et de boucles d'herbes virevoltantes. Des années de sécheresse, associées aux ravages économiques de la Grande Dépression, avaient mis la région des Grandes Plaines à genoux.
Dans deux jours, ils quitteraient cet endroit délaissé par Dieu. Et Elsa ne disait pas cela ) la légère.
Délaissé par Dieu.
Comment pouvait-on le décrire autrement? Dieu avait tourné le dos aux Grandes Plaines.
Ses beaux-parents ne dormaient plus non plus. Comme elle, ils se cramponnaient à l'espoir ou à la croyance infondée qu'ils pourraient sauver leur peau en travaillant davantage.
Elsa vit l'expression de Mme Martinelli changer à ces mots, son regard doux devenir suspicieux. Un regard scrutateur, inquisiteur, qui condamnait Elsa à être soit une menteuse, soit une femme facile, soit les deux.
À quoi bon illuminer le monde, si elle devait en admirer l'éclat toute seule?
L'amour. Dans les meilleures periodes, c'est un rêve. Dans les pires, un salut.
C'était curieux comme on pouvait arrêter de voir des personnes qui étaient juste à côté de nous, comme les images se figeaient dans nos têtes.
Ça faisait si longtemps que le chagrin faisait partie de sa vie qu'elle y était aussi habituée qu'à la couleur de ses cheveux ou qu'à la légère cambrure de son dos.
Les romans lui offraient la liberté d'être audacieuse, courageuse, belle, ne fût-ce que dans son imagination.
Rien n'était plus difficile que de se tenir là, face au reflet de ses propres échecs qu'elle lisait dans leurs yeux.
Elle n'avait plus d'éclat dans les yeux, ni son sourire facile.
En mai, les bécasseaux revinrent par milliers dans un frétillement d'ailes et se posèrent brièvement dans la baie avant de poursuivre leur vol vers le nord. Tant d'oiseaux revenaient en Alaska ce mois-là que le ciel grouillait en permanence et que l'air retentissait de chants, de cris, de coassements.
Au-delà de la glace côtière, l'eau était d'un superbe bleu turquoise - la couleur que Leni imaginait être celle de la mer des Caraïbes - avec un rivage enneigé, décoré d'immenses rochers noirs recouverts de blanc. Des pics couronnés de neige se dressaient à proximité. Près de leurs sommets, Leni distingua des points ivoire éparpillés sur leurs flancs incroyablement escarpés : des chèvres de montagne.
- Nous devons comprendre et pardonner, dit Maman. C'est comme ça qu'on aime une personne malade. Une personne qui se bat. C'est comme s'il avait un cancer. Tu dois voir les choses ainsi. Il va guérir. C'est sûr. Il nous aime tellement.
Une femme a autant besoin d'un homme qu'un poisson d'un vélo. C'était peut-être Gloria Steinem qui avait dit ça. Qui savait ? Maman sortait sans arrêt des dictons. Ça avait autant de sens pour Leni que de brûler un soutien-gorge en parfait état pour faire passer un message. Cela dit, ça n'avait aucun sens non plus qu'en 1974 une femme adulte ayant un travail ne puisse avoir une carte de crédit â son nom.
"Nous vivons dans un monde d'hommes, ma chérie."