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Critiques de Kun-woong Park (46)
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Fleur, tome 1

Fleur est une série de bande dessinée en 3 tomes de Park Kun-Woong racontant l'occupation japonaise en Corée. On suit l'histoire d'un prisonnier Jaeng-Tcho, qui se remémore les épisodes de sa vie : son enfance avec ses amis et son amour de jeunesse, l'adolescence puis l'âge adulte.

Les moments de joie alternent avec des moments plus dur où les soldats japonais attaquent les familles coréennes, la déportation, les tirs,....

Originalité de cette bande dessinée, elle est totalement muette. Les images rendant parfaitement le bonheur et l'horreur ensuite vécu par le personnage.

Une bande dessinée dure mais témoignant de la réalité de l'histoire, une prise de conscience.
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Fleur, tome 1

Ce manhwa en trois tomes se déroulant sur fond d'histoire de la Corée au XXème siècle est assez difficile d’accès et en particulier ce premier tome totalement muet.



Autant le mutisme de "Là où vont nos pères" m’avait comblé, rendant l’œuvre universelle sans nuire à sa compréhension grâce à un thème universel et un univers onirique, autant l’absence de texte m’a énormément frustré dans ce premier tome. La cause principale étant un sujet qui a du mal à passer la frontière coréenne malgré un fond de violence universel. Se déroulant pendant l’occupation japonaise, l’histoire de ce vieux coréen prisonnier d’une petite cellule sombre et froide, se remémorant son enfance sous l’occupation, sa déportation en Mandchourie et son retour dans son village natal marqué par le début d'une guerre fratricide entre nord et sud, est assez difficile à cerner pour un lecteur non-initié. Malgré une préface qui vient éclaircir les moments clés du récit et une lecture attentive aussi obligatoire que fatigante, je n’ai malheureusement jamais vraiment réussi à pénétrer cet univers.



Le graphisme assez particulier s’apparente à de la gravure sur bois et réfère intentionnellement à un art traditionnel coréen. Le trait est donc assez épais, avec une alternance de noir et de blanc pour les scènes se déroulant au présent et de la couleur pour envelopper les souvenirs du personnage central : Chae-ho !



Egalement disponible en coffret, ces trois tomes de 400 pages ont demandé 5 ans de travail à l’auteur Park Kun-woong ("Massacre au pont de No Gun Ri"). Mais il est malheureusement à craindre que ce premier tome entièrement muet et difficile d’accès refroidira de nombreux lecteurs et viendra couper la parole au témoignage courageux de Park Kun-woong.
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Fleur, tome 2

Le tome 2 de Fleur continue de raconter la guerre entre Japonais et Coréens en Corée.

Cette fois ci, on suit la résistance coréenne, fuyant et survivants aux soldats japonais.



J'ai trouvé ce tome moins dur que le premier tome (qui était fort en image). Les épisodes de joie sont plus nombreux (les moments de joie dans le groupe de résistance, etc). Ce tome 2 fait naître l'espoir.

Enfin, contrairement au tome 1, ce tome 2 n'est pas totalement muet.
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Fleur, tome 3

Le dernier tome de la série Fleur.

On continue de suivre le fil des souvenirs de Jaeng Tcho.

Dans ce tome, on continue de le suivre dans le groupe de la résistance, qui se retrouve confrontés aux soldats communistes et au froid de l'hiver. Les soldats communistes continuent leurs massacres (les femmes se font violer et les enfants sont tués) et le froid diminue les chances de trouver de la nourriture.

Jaeng Tcho résiste à une fusillade entre le groupe de résistance et les soldats communistes, puis retrouve son amour d'enfance, Dalley. Malheureusement ce moment est de courte durée chacun retournant de son coté afin de survivre. Jaeng Tcho continue ainsi sa route vers la montagne, trouvant refuge dans des cabanes. Malheureusement le groupe de résistant est vite rattrapé. Le chef du groupe finit par succomber et Jaeng Tcho finit sa route seul.

Il retrouvera Dalley morte, et alors que les souvenirs se terminent, et que la mort de Jaeng Tcho survient, la bande dessinée se termine par une note joyeuse, Jaeng Tcho retrouvant tous ses camarades et Dalley dans l'au dela

Une série terrible mais émouvante, témoignage d'une réalité trop peu connue pour nous occidentaux.
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Le livre de Jessie

1937/1945, c'est la guerre sino-japonaise. Le Japon qui occupe déjà la Corée se sent des envies d'expansion. Les membres du gouvernement provisoire coréen, en lutte contre l'occupant sont alors réfugiés en Chine. C'est le cas des parents de Jessie qui naît en 1938, à Shanghai. L'histoire de Jessie est racontée par sa mère à sa petite fille, la fille de Jessie donc. Cette histoire fut un livre, elle est désormais un roman graphique.



Tout d'abord, ce qui surprend dans ce roman graphique, c'est le noir et blanc et les quelques très rares touches ocre et vertes pour la très courte partie contemporaine. Ensuite, c'est le graphisme : les dessins sont assez naïfs, les visages pas toujours finis, sauf pour les personnages principaux. Les cases sont parfois réduites au minimum et d'autres fois pleines voire débordantes, notamment pour ce qui concerne les bombardements, les explosions. Park Kun-Woong utilise les pages à sa guise : des petites cases, des plus grandes horizontales ou verticales, des pages entières, des doubles pages, ... Les paysages chinois sont décrits et le dessin succinct les évoque plus qu'il ne les montre. C'est un style particulier qui peut frustrer les amateurs de couleurs et de belles planches léchées, de beaux paysages de montagnes, d'eaux et d'arbres. Mais ce style est là pour montrer la violence et la cruauté de l'exil, de la guerre, des bombardements incessants, les départs précipités, les nombreux déménagements de Jessie et ses parents alors qu'elle est encore bébé et durant toute sa tendre enfance.



J'aime beaucoup, parce que c'est très loin de mes lectures habituelles, j'ai lu quelques romans coréens mais pas de bande dessinée. Et aussi parce que j'ignorais à peu près tout de la Guerre sino-japonaise qui se conclura par la capitulation du Japon après Hiroshima et Nagasaki. Autant dire que j'ai beaucoup appris, et j'ai poussé mes recherches plus loin, me renseignant ici ou là sur ce conflit.



Un gros volume d'à peine 400 pages qui se lit avec beaucoup d'intérêt (même si parfois, des pages se répètent et peuvent rendre le récit un peu long), qui permet de découvrir une autre culture du dessin et une histoire terrible, finalement assez proche de ce qu'ont pu vivre les Français et d'autres pendant la guerre, sous les bombardements, avec la question de l'exil en plus. C'est aussi un livre qui parle d'humanité, d'entraide, de la famille, des traditions et de la transmission. Une très belle découverte.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Le livre de Jessie

Techniquement sans réel défaut et infiniment respectueux sur le fond, Le livre de Jessie ressemble plus à un long documentaire sur le vif qu’à une fresque romanesque. Il permet néanmoins de mieux appréhender les origines contemporaines de la Corée et l’amour que ses habitants portent à leur nation.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
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Le livre de Jessie

Le livre de Jessie, c'est d'abord un cahier : celui que sa maman, jeune coréenne de la fin des années 30, commence à remplir lorsque sa fille naît afin de lui raconter leur histoire, son histoire. Ce cahier sera confiée par la petite fille de Jessie à un dessinateur qui en fera ce très beau roman graphique.

Dans de belles planches noir et blanc au graphisme travaillé, l'auteur nous raconte donc l'histoire des parents de Jessie : son père milite pour l'indépendance de la Corée, alors sous occupation japonaise (nous sommes juste avant le début de la seconde guerre mondiale) et a dû s'exiler en Chine et sa mère quittera son pays et sa famille pour rejoindre ce beau jeune homme dont elle est tombée amoureuse. C'est dans un contexte particulièrement troublé que va naître la petite Jessie : la Japon est en train d'envahir la Chine et le gouvernement coréen en exil est contraint de fuir de ville en ville pour échapper aux combats et aux raids aériens. Le roman regorge de petits détails qui nous font partager l'amour de ses parents pour la petite Jessie et leur admiration pour ce bébé qui grandit envers et contre tout dans une atmosphère de guerre et de désolation et devient une petite fille adorable. Nous vivons aussi de l'intérieur la situation des exilés politiques, tentant de rester unis, de continuer leur combat et de sauver leur vie dans un pays d'accueil, la Chine, lui aussi confronté à la guerre et à l'occupation. L'auteur nous fait ressentir la peur absolue que peut constituer pour des parents un raid aérien qui frappe au hasard et les oblige régulièrement à fuir à la recherche d'un abri, leur bébé dans les bras. Le graphisme est magnifique, tantôt noir et effrayant pour décrire les combats et la destruction qui s'en suit, tantôt plein de charme et de poésie pour les petits bonheurs du quotidien, le printemps qui revient malgré tout, un enfant qui sourit, le soutien des amis.

Seul petit bémol : j'ai trouvé quelques longueurs au milieu du roman, sans doute car je connais trop peu cette période de l'histoire de la Corée et de la Chine et que j'avais du mal à m'y retrouver entre évolution de la ligne de front, exils successifs et portraits des indépendantistes. Mais ce petit détail mis à part, je recommande vivement cette BD, à la fois témoignage personnel et histoire d'une famille mais aussi documentaire remarquable sur la seconde guerre mondiale vue d'Asie. A ne pas manquer !
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Le livre de Jessie

Park Kun-Woong a choisi, avec ce roman graphique, de mettre en images le journal qu’un couple coréen tenait régulièrement durant le conflit sino-japonais qui a touché l’Asie de 1937 à 1945.



Des cahiers écrits à quatre mains dans lequel cette famille raconte la naissance de leur fille Jessie, ses premiers pas dans la vie mais également leur exil en Chine ainsi que les événements dramatiques qu’ils ont traversés durant ces années de guerre.



On découvre leur quotidien difficile, les multiples fuites de ville en ville, la peur, les bombardements aériens incessants et les massacres.



Un récit qui met également en avant le courage et l’engagement des résistants coréens face à l’expansionnisme japonais.



Mais c’est avant tout l’histoire de leur fille Jessie, les petits bonheurs partagés ensemble, la difficulté d’élever une enfant alors que le chaos règne autour d’eux.



J’ai découvert Park Kun-Woong avec le percutant et superbe Mémoires d’un frêne et j’ai pu apprécié, une fois de plus, la sobriété et la force de son travail graphique. Cependant, un petit éclairage supplémentaire sur le contexte de ce conflit aurait été le bienvenu en amont de cette lecture.



Un roman graphique touchant à mi-chemin entre récit de vie et documentaire avec pour vocation principale, la transmission. Une plongée dans le passé enrichissante qui permet de mettre en lumière un conflit méconnu, qu’il est nécessaire et important de garder en mémoire.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Le livre de Jessie

Magnifique bande dessinée de Park Kun-woong "Le livre de Jessie" (제시이야기) est le récit d'un couple coréen et de leur fille, en exil entre 1938 et 1945.

Adapté d'un réel témoignage, cet album est d'ailleurs ponctué de photos d'époque, nous encrant encore davantage dans l'histoire de ces exilés.

Aux côtés de cette petite famille, nous ressentons leur détresse face aux dangers constants, aux bombardements aériens, à leur situation instable, à leur désir ardent de reprendre leur pays des mains des Japonais et à la frustration causée par des discordes inutiles au sein même de leur camps..

Mais nous les suivons également dans leurs moments de tendresse au cœur de leur intimité.



Entre les nombreuses phrases qui donnent à réfléchir et les silences lourds de sens, il y a beaucoup d'émotions à gérer..



Enfin, le graphisme de Park Kun-woong s'accorde parfaitement avec le propos et on sent que lui-même s'est complètement investit dans cette histoire.



Une très très belle lecture. Un travail de mémoire. Un témoignage d'amour.



Je conseille fortement à tous ceux qui ont apprécié cet album de vous plonger dans Mémoires d'un frêne (Rue de l'échiquier, 2018) du même artiste. Une lecture encore plus difficile et déchirante mais dont on ne parle pas assez.
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Le livre de Jessie

Exilé en Chine à cause de l’occupation japonaise de la Corée, un couple de patriotes raconte les péripéties de son quotidien face aux aléas de la guerre.



Le récit fait le parallèle entre l’enfance de Jessie et la guerre sino-japonaise du point de vue de réfugiés proches du gouvernement coréen en exil. Au vu du titre, je pensais qu’on serait en Corée, mais en fait on est en Chine. Donc on n’est pas témoin des exactions des Japonais en Corée, mais de l’invasion de la Chine.



C’est à la fois très instructif et très émouvant, du fait qu’on apprend plein de choses sur la période tout en suivant le quotidien d’une famille d’expatriés au milieu du chaos.



Les dessins peuvent être un peu déstabilisants au début, mais on s’habitue rapidement au trait et ils sont vraiment en adéquation avec le récit. Le trait est épais, au premier abord, ça peut sembler grossier, mais en fait il y a beaucoup de détails et beaucoup de choses sont représentées sous forme de symboles ou d’ombres chinoises.



Je recommande vivement cette BD, elle vaut vraiment la peine d’être lue, que ce soit pour l’aspect historique ou le côté humain. Un beau coup de coeur 🙂
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Massacre au pont de No Gun Ri

Adapté d’un roman coréen, ce manga de 610 pages nous plonge en 1950, pendant la guerre de Corée et relate ici un massacre perpétré sur des civils par l’armée américaine.

Alors que les troupes Nord-Coréennes avancent et poussent les civils sur les routes, l'armée américaine soupconne que des soldats se cachent parmi les réfugiés.

Près du hameau de No Gun Ri, un bataillon de de cavalerie américaine prend position près d’un pont ferroviaire avec pour mission de tenir l’emplacement pendant trois jours au moins. Les civils, réfugiés sous le pont, vont subir pendant 3 jours une fusillade meurtrière qui fit près de 400 morts…



L'auteur de "Fleur" s'attaque ici à un fait réel qui, encore aujourd'hui, fait toujours débat.

Il va nous faire revivre ce massacre par les yeux d'une famille qui va chercher vainement à s'enfuir.

Le récit est entrecoupé de témoignages des rares survivant. Les détails se multiplient et deviennent presque insoutenables quant à la position désespérée de la population qui n'a aucune échapatoire.

Le dessin à l'encre de chine renforce encore plus le sentiment d'écrasement qui atteint les civils.



Une œuvre bouleversante qui prend aux tripes et un témoignage capital qui dénonce la bêtise humaine et la barbarie de la guerre.


Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Massacre au pont de No Gun Ri

Le hasard m’a fait découvrir « Massacre au pont de No Gun Ri », attirée que j’ai été par la première de couverture à la nature verdoyante et aux petits personnages... qui fuient, ainsi qu’on le découvre sur la quatrième de couverture, menacés par un avion américain qui les survole. Une fois le livre ouvert, j’ai apprécié le dessin, aux dégradés de gris et de noir, avec un découpage efficace pour souligner le récit, et aux styles de traits variés selon le propos.

Cependant j’ai mis plusieurs jours à lire cette oeuvre, non que j’aie dû faire un effort pour la terminer, mais parce que j’avais besoin de ce temps ; car je me suis plusieurs fois surprise à geindre, à devoir reprendre une grande respiration, émue face à ce que j’apprenais, je voyais, j’entendais.

En effet, c’est à un Devoir de Mémoire que se livre Park Kun-woong en mettant en Bande Dessinée un roman d’inspiration autobiographique de Chung Eun-yong, qui s’appuie aussi sur de nombreux témoignages de personnes bien jeunes au moment des faits. On entre ainsi dans la connaissance d’un épisode peu ou pas connu de la guerre de Corée, celui qui a eu lieu entre le 26 et le 29 juillet 1950, qui a vu le massacre d’un très grand nombre de personnes par des Américains. Peu après la fin de la seconde guerre mondiale. Terrible ! Mais un pan de l’Histoire à connaître, pour, peut-être un jour, pouvoir croire en l’Homme.
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Massacre au pont de No Gun Ri

Massacre au pont de No Gun Ri est un manwha qui témoigne de la tragédie qui s’est déroulée durant la guerre de Corée.



Cette brique démarre pourtant sur un ton paisible et si la guerre est très vite annoncée, l’horreur met cependant du temps à nous atteindre. Il y a d’abord les autorités qui se veulent rassurantes et puis cet exode massif vers le Sud qui se met tout doucement en route. Et alors que les conséquences de l’invasion des troupes nord-coréennes et de l’arrivée des troupes américaines se font progressivement ressentir, Park Kun-Woong vient frapper le lecteur de plein fouet en détaillant mort par mort, ce massacre perpétré sur des civils coréens réfugiés sous l’arche d’un pont. Les témoignages rapportés par les quelques survivants de cette tuerie qui dura plusieurs jours deviennent vite insupportables et le sort de ces familles meurtries dans l’obscurité et confrontés à des choix et des événements indescriptibles est plus qu’inhumain.



Si je ne suis pas trop fan du dessin, en multipliant les tons sombres, celui-ci parvient néanmoins à conserver un peu de pudeur en dissimulant quelque peu l’horreur des scènes derrière des traits aussi sombres que cette page de l’Histoire.



Édifiant !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Massacre au pont de No Gun Ri

Corée, années 1950, la guerre fait rage.

Épicentre de la lutte acharnée que se livrent l'Est et l'Ouest, le monde rouge et le monde capitaliste, les bons et les méchants, la Corée est un théâtre où se joue une épopée dramatique grandeur nature. Les militaires et hommes politiques expérimentent leurs divergences sur le dos des civils. Rien de plus normal me direz-vous. Effectivement, ce n'est pas là que l'on a inventé les massacres, les dommages collatéraux, la bêtise humaine dans toute sa splendeur. Et comme dans toute guerre il faut bien aussi qu'il y ait pour l'Histoire un gagnant et un perdant, un bon et un mauvais, affreux, méchant, vilain... Qui sont-ils ces deux là ? Évident, n'est ce pas ? L'Est, rouge, communiste est le vilain pas beau, d'autant plus que la Corée, encore partitionnée aujourd'hui selon cette vision historique, possède une partie Nord qui reste encore actuellement un lieu infréquentable (lisez Pyongyang de Guy Delisle pour vous rendre compte de combien la vie là-bas est étrangement différente). Ce pays fait parti de l'axe du mal défini par les bon américains, libéraux et capitalistes qui dominent le monde libre avec des principes justes et équitables. Vous savez bien, nous voyons la concrétisation quotidienne de ces principes parmi ces fameuses subprimes, crédits hypothécaires, et autres recapitalisation publique des banques -les pôvres- en faillite, pendant que les pauvres -les vrais, eux - hères deviennent encore plus marginalisés, rejetés, exclus, solitaires.

Bon, arrêtons de persiffler et plongeons nous dans roman graphique fleuve : 610 pages.

C'est l'histoire d'une famille modèle : un père Eun-yong, une mère Park Sun-yung et leurs deux enfants, garçon Gu-pil et fille Gu-hee. Dès le début de l'offensive des soldats communistes, les voilà jeté sur les routes. Ils descendent vers le Sud, se réfugiant chez des membres de leurs familles, dans les bois et les montagnes, toujours poussés plus loin par les combats ; ne comprenant rien aux mouvements de troupes dont ils sont spectateurs ; jusqu'au jour où Eun-yong est obligé de partir seul de peur d'être pris par les Rouges.

La séparation est douloureuse mais indispensable. Eun-yong part avec les autres hommes, ils laissent derrière eux un groupe essentiellement composé de femmes, d'enfants et de vieillards.

Eun-yong, après avoir atteint le Sud n'aura de cesse de retrouver les membres de sa famille. Il va travailler dans un port pour décharger les bateaux ravitailleur américains. Des indices le mèneront petit à petit à retrouver sa femme dans un hôpital. Park Sun-yung va lui raconter le calvaire qu'elle a vécu après leur séparation.



Cette longue narration de Park Sun-yung est absolument incontournable. Parfaitement insupportable, le récit des quelques survivants du massacre au pont de No Gun Ri est un témoignage capital pour dénoncer la barbarie de la guerre et des hommes qui la font. Parmi ces hommes il y a certes les soldats (du simple troupier qui appuie sur la gâchette à l'officier qui donne les ordres) mais aussi les hommes politiques et autres dirigeants qui ont décidé cette guerre et qui se cachent, dans leurs costumes immaculés, des exactions commises en leur nom sur le terrain. Park Sun-yung et Eun-yong sont des victimes de cette stupidité innommable. Et nous n'aurons de cesse de raconter leur histoire !!!

Un livre qui fait l'effet d'une bombe à émotions. Très dur mais complètement nécessaire pour raconter l'indicible, l'horreur militaire et guerrière, la stupidité et la connerie humaine. Après cela impossible de ne pas penser à l'Irak, l'Afghanistan, la Tchétchénie..., et penser aussi à Gen d'Hiroshima de Keiji Nakazawa. Le roman initial est de Chung Eun-yong, né en 1923 et n'est toujours pas traduit. Le dessinateur Park Kun-woong (né en 1972) l'a admirablement adapté, il est aussi l'auteur de la série Fleur sur la guerre de Corée.
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Massacre au pont de No Gun Ri

L’histoire d’Eun-yong débute durant l’été 1950. Alors étudiant en Droit dans la ville de Séoul, il coule des jours heureux avec sa femme et ses deux enfants. Jusqu’à ce 25 juin 1950 où un communiqué à la radio leur annonce que les troupes nord-coréennes ont rompu les accords de paix. La guerre est déclenchée, les populations débutent leur exode. Quelques jours plus tard, Eun-youn et sa famille prendront la route à leur tour, avec la volonté de rallier Daejeon où il retrouve son frère puis JOO GOK RI, son village natal situé dans le Sud de la Corée. Ils y trouveront un havre de paix de courte durée puisqu’ils assistent impuissants à la débâcle des troupes américaines sous-équipées et incapables d’assurer leur protection face aux troupes nord-coréennes.



Chassés de leur village, ils vont – dans un premier temps – trouver refuge dans la montagne la plus proche. Pourtant, la sécurité d’Eun-youn, ancien policier, reste incertaine. Des rumeurs courent au sujet du sort que les « Rouges » réservent aux anciens fonctionnaires d’état sud-coréens. Il prend donc la fuite et laisse sa famille sur place. Il trouve refuge chez un lointain cousin, apprend l’hospitalisation de sa femme et décide de remonter vers le Nord. Lorsqu’il la retrouve enfin, elle lui apprend le décès de leurs enfants et de toute leur famille. Son épouse est la seule survivante d’un massacre perpétré par les Américains au Pont de No Gun Ri. Le couple doit désormais apprendre à vivre avec les plaies béantes laissées par ce drame.



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Ce manhwa est une adaptation du roman éponyme d’Eun-youn Chung qui a voulu témoigner de cet épisode sanglant de l’histoire de la guerre de Corée. En un peu plus de 600 pages, Kun-woong Park transpose donc ce témoignage de manière à lui donner une portée remarquable. Le récit est très aéré, on fait des pauses sur des cases qui en disent bien plus long que les mots.



L’ouvrage se découpe en 7 chapitres avec une particularité pour le sixième. Ce dernier se développe sur près de 350 pages et se consacre uniquement aux quatre jours du massacre du Pont de No Gu Ri (perpétré entre le 26 et le 29 juillet 1950). Le ton de la narration change, l’auteur se fait alors le passeur du témoignage de sa femme auquel s’ajoutent des témoignages mêlés d’autres survivants de cet épisode sanglant. Alors que jusque-là on suivait Eun-youn dans sa fuite, rongé par la culpabilité d’avoir abandonné sa famille, Kun-woon Park opte pour un style plus dépouillé, ce qui a pour effet immédiat de faire ressentir au lecteur toute la tension de cet épisode. Le graphisme perd de sa superbe, les magnifiques lavis réalisés à l’encre de Chine (les détails de la flore sont superbes) laissent place à un trait plus malhabile, mordant, presque brut tant l’émotion est encore à fleur de peau après tant d’années.



On prend de plein fouet le trouble et l’incompréhension de la population. Les expressions des personnages nous font ressentir toute l’horreur de ce moment (ils ont été parqué pendant 4 jours dans sous un pont de chemin de fer et tenus en joue d’un côté comme de l’autre par les soldats américains qui tiraient au moindre mouvement). Hommes, femmes, enfants et vieillards ont vécus ainsi, entassés les uns sur les autres, côtoyant les cadavres de leurs proches, de leurs voisins. Le désir de survie est devenu de plus en plus prégnant, ils ont fini par accepter l’inacceptable et se sont servi des corps pour ériger des remparts espérant que cela les protégerait des balles américaines. Je disais qu’on ressentait toute l’horreur de la situation, mais on est aussi témoin de toute l’incompréhension de ces gens qui vouaient une confiance quasi aveugle envers les soldats américains devenus leurs bourreaux pour des raisons qui leur échappe. Comble de l’ironie : les 25 survivants ont été sauvés par les soldats nord-coréens, ceux-là même qu’ils fuyaient quelques jours plus tôt.



Un album imposant, un témoignage qu’il n’est pas facile d’entendre mais pourtant, je pense que ce type d’album est la preuve que la bande dessinée est un médium incontournable et nécessaire.



Pour la première fois, j’adhère pleinement à un manhwa.
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Massacre au pont de No Gun Ri

Il m'est assez difficile de juger cette BD avec laquelle j'ai eu énormément de mal. Le premier souci a été le dessin, que je n'ai vraiment, mais alors vraiment, pas aimé. C'est assez laid, à mes yeux, et j'ai surtout eu un souci avec sa façon de faire des bulles qui sortent de la bouche des personnages. Ca et le fait qu'elles ne soient pas situées de façon logique par rapport à l'ordre de lecture. Ces deux écueils à eux-seuls m'ont fait reposer la BD plusieurs fois alors qu'elle trainait depuis des mois sur ma table de chevet.



Lorsque j'ai enfin décidé de me lancer dans ma lecture et le finir, je dois dire que les raisons d'être dubitatifs se sont poursuivis. Déjà, l'auteur prend le temps de tout le temps préciser où nous sommes pour ne pas être perdus. Sauf qu'a mentionner des régions de Corée et des villes du même pays, sans carte incluses, je suis tout aussi perdu que s'ils n'avaient rien mis. C'est assez difficile à retranscrire, mais à part de vagues indications entre nord et sud, je n'ai rien compris au déroulé du trajet des protagonistes.

L'autre problème que j'ai eu concerne la façon dont l'histoire se déroule. C'est un récit du point de vue d'un des survivants de l'affaire qui raconte comment sa famille fut prise dans ce massacre horrible. Et ... ben c'est tout. Je dois dire qu'a la fin du livre j'étais assez déçu de ne pas voir plus, c'est-à-dire une extrapolation de ce massacre et une ouverture vers autre chose. Quelques petites pistes sont mentionnées, comme la façon de voir les soldats américains par les Coréens ou la jeunesse de ces soldats qui se retournera contre les populations locales. A cet égard, je considère que le récit ne dépasse pas vraiment le seul stade du récit. Contrairement à d'autres, comme Gorazde ou Kobane Calling, rien ne dépasse de ce simple récit et c'est dommage.



Cela dit, je dois reconnaitre que j'ai eu assez de facilité à lire l'ensemble et un réel dégout pour ce que fut ce massacre, non seulement une boucherie horrible mais aussi une torture de plusieurs jours pour des personnes enfermées dans des tunnels sous une chaleur accablante. Le massacre est raconté de façon impitoyable, sans complaisance et sans se cacher. A ce niveau-là, le récit fait bien son travail et c'est ce qui m'oblige à remonter ma note que j'aurais voulu plus sévère. On sent que l'auteur voulait raconter quelque chose qui lui tenait véritablement à cœur, mais c'est une exécution qui m'a paru assez peu effective. Peut-être une ouverture vers le silence qui a suivi autour de ce massacre aurait été intéressant également, puisque jusqu'aux années 2000 le massacre fut principalement nié par les autorités.

Je note cependant que beaucoup de ces points auraient pu être corrigés dans un éventuel deuxième volume qui aurait poursuivit au-delà des journées du massacre, mais ce deuxième volume ne semble jamais avoir vu le jour. Est-ce à lire ? Honnêtement, je ne pense pas, bien d'autres récits de guerre sont plus intéressants. Ici, ce n'est que le récit d'un massacre. Malheureusement, des massacres il y eu a eu d'autres, de nombreux autres, et il y en aura encore.
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Mémoires d'un frêne

Récit sobre mais glaçant du "massacre de la ligue Bodo" par la police et l'armée sud coréenne en 1950, pendant la guerre fratricide en Corée, qui a fait des millions de morts sur l'autel de la guerre froide.

Le narrateur est un frêne, qui a été intelligemment incarné par l'écrivain Choi Yong-tak dans une de ses nouvelles. Le dessinateur Park Kun-woong en a fait sa BD. Les auteurs se sont manifestement imprégnés du caractère de cet arbre robuste.

L'étonnement de cet arbre spectateur de ce massacre au bord d'une sombre vallée où des corps s'entassent, donne à ce récit une couleur à la fois sombre, ironique et vivante.

Ce point de vue permet de s'interroger sur la sagesse et la vanité de l'être humain.
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Mémoires d'un frêne

Park Kun-woong livre un récit glaçant du massacre de la Ligue Bodo, un événement tragique au début de la guerre de Corée.




Lien : https://www.avoir-alire.com/..
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Mémoires d'un frêne

Avec ce roman graphique, Park Kun-Woong a choisi d’adapter une nouvelle de l’écrivain coréen Choi Yong-Tak afin de nous restituer en images un épisode dramatique de la guerre de Corée. Un événement historique longtemps occulté par les coréens.



Le narrateur de cette bande-dessinée est peu commun puisqu’il s’agit d’un jeune frêne. Celui-ci vit paisiblement dans la vallée et assiste quotidiennement aux allées et venues des paysans qui travaillent. Un jour, il va devenir le spectateur d’un effroyable massacre de civils, orchestré par les autorités coréennes par peur de la contagion communiste.



Cet arbre, témoin du massacre, nous dépeint l’horreur en toute impartialité. Curieux par l’agitation qui se déroule sous ses yeux, il n’éprouve aucune compassion pour les victimes. Une mise à distance indispensable pour le lecteur qui n’est, malgré tout, pas épargné par les détails inhumains de cette tragédie.



Massacres à la chaîne, civils attachés par des barbelés, terreur qui déforme les visages et décomposition des corps entassés, l’auteur nous heurte de plein fouet grâce à la puissance d’évocation de ses dessins.



Un graphisme sobre, tout en noir et blanc et une ambiance sinistre à l’image du drame saisissant auquel on assiste. La nature tranche ici de manière poétique avec l’horreur du carnage et l’auteur n’hésite pas à mettre en relief l’absurdité des actes de l’être humain.



Une bande-dessinée qui met en avant la barbarie des hommes avec ce récit qui nous restitue l’un des plus effroyables massacres perpétré lors de la guerre de Corée. Une lecture difficile mais nécessaire et des illustrations d’une grande force.
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Mémoires d'un frêne

"De mémoire de frêne, on n'avait jamais vu une telle foule dans la vallée."

Le narrateur, un frêne, témoin curieux assiste à une tragédie se déroulant au fond d'une vallée qui se verra peupler de nombreux anonymes. Il y a dans son monologue un côté poétique qui tranche avec la gravité des événements, se déroulant sur plusieurs jours. La nature tiens une certaine place - indifférente devant "l'opiniâtreté" humaine - des bourreaux et des civils qui s'agitent vainement.

Un dessin en noir et blanc, très réussit, une ambiance noire et qui s'adapte très bien "une beauté sombre". Appuyé par des planches en pleine ou double page et voir des cases, des textes assez forts. La foule est représentée comme des animaux qu'on envoie à l'abattoir. Les visages, leurs expressions marquées par la peur. Ils sont terrifiés par leur fin brutale, terrible et absurde !

À la fin, quelques pages de l'auteur et de l'écrivain (adapté d'une nouvelle de Choi Yong-Tak dont le grand-père est une des victimes), éclairent et dénoncent ces atrocités commise par la Corée du Sud en 1950, lors de l'invasion de la Corée du Nord. Des sympathisants communistes, des civils ont purement et simplement été assassinés. Un chapitre de l'histoire longtemps méconnu.

Merci à Babelio et les éditions Rue de l'échiquier pour cette découverte !
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