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Critiques de Laure Hillerin (25)
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La madeleine de Proust : Pastiches

Ce recueil contient de courtes Variations autour du texte de -La Madeleine de Proust- extrait du premier tome de -La Recherche- intitulé -Du côté de chez Swann- récit, qui a tant fait écrire et réécrire.

Un collectif d’auteurs plus ou moins connus, Irène Frain, Musso, Mark Crick (aussi l’illustrateur du recueil), Jean-Marc Proust, Céline Malraux, et d’autres se sont lancé le défi de pasticher (écrire à la manière de…) l’épisode de la Madeleine soit en restant fidèle au texte d’origine soit en prenant le contre-pied en parodiant le fameux extrait dont voici quelques phrases ci-dessous :

« Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse : ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? »

Au début du recueil, certains auteurs se sont vraisemblablement plus attelés à prendre le contrepied de l’écriture Proustienne du texte de la Madeleine en écrivant un texte expéditif et parodique voire satirique (Musso par exemple), une sorte de cocktail explosif.

D’autres permettent au personnage narrateur de la Recherche de se réincarner à travers leurs textes parfois ainsi -La Madeleine- se dilue et se confond avec le texte de la Recherche.

On y rencontre alors le personnage du Marcel de La Recherche embarqué dans certaines situations cocasses, sorties tout droit de l’imagination des auteurs du recueil présent.

On retrouve les différentes facettes du personnage de la recherche ainsi que les thèmes abordés librement adaptés et pastichés et y ajoutant une touche d’actualité, du présent des auteurs et du nôtre.

Dans ces extraits, le narrateur est vu avec beaucoup d’humour, de poésie, d’inventivité. Les textes sont tantôt explosifs, brefs, créatifs. D’autres prennent des formes plus poétiques, un texte est écrit à la manière de Guillaume Apollinaire, par exemple, où la Madeleine devient objet du poème.

Ainsi les auteurs reprennent à leur compte le « je » Proustien en s’identifiant totalement au narrateur. Alors, pour un temps et avec amour, admiration, confiance. Ils deviennent Marcel pour notre plus grand régal, des réminiscences de lecture de La Recherche (pour qui l’apprécie), fort agréables, resurgissent en nous.

Alors, sous nos yeux de lecteurs émerveillés, attendris, souriants, émus, moqueurs, Marcel devient parfois timide, amoureux, se souvenant, évidemment, d’un passé révolu, tendre et regretté, un amateur d’art initié. Un narrateur voyageur aussi, gourmet et gourmand, contemplatif, rêveur, méditatif. On se souvient bien de ces traits de caractère qui parcourent L’œuvre, le recueil lui-même, devient un peu notre Madeleine.

On citera, le superbe texte de Mark Crick, par exemple, traduit par Malraux, qui pastiche à merveille l’épisode de la Madeleine évoquant un amour défunt à l’occasion de la dégustation d’un tiramisu. C’est la madeleine qui se dessine devant nous avec tous ses délicieux parfums ouvrant la voie au « lent dérèglement de tous les sens. », du temps et de la mémoire. C’est un parfait délice, mélange du 20e et 21e siècle.

Le thème de l’hypersensibilité Proustienne est souvent mis en avant aussi, les auteurs fouillent alors jusqu’au plus profond des sensations, des pensées et des souvenirs. Certains pastichent avec talent la profondeur et la finesse exceptionnelles de l’écriture Proustienne. Un de mes souvenirs de lecture des plus agréables et qui m’a fait apprécier l’écrivain au plus haut point.

Les auteurs du recueil, nous emmènent ainsi, de page en page, sur les rivages de la distorsion du temps et de la mémoire induits par la fameuse madeleine pour notre plus grand bonheur.Les textes sont ponctués par illustrations de Mark Crick qui nous permettent de poser notre regard, c’est ainsi un bâtiment parisien transformé en madeleine géante, des croquis de Proust, des madeleines dans tous leurs états.

Enfin, en fin de texte, Bernard Loiseau et ses chefs cuisiniers, nous servent Les délices des dieux sur un plateau. Ce sont des recettes de cuisine ou entremets ; tels que le délicieux Tiramisu façon Loiseau ou les asperges à la vinaigrette de truffes et d’autres recettes plus rares qui nous mettent l’eau à la bouche.

Tous ces clins d’œil en font du recueil un livre sympathique qui ravira autant les amateurs de Proust que ceux qui veulent découvrir l’auteur sous un angle différent que celui de La recherche.

Je remercie à nouveau l’équipe de Babelio ainsi que les éditions Baker Street qui m’ont permis de découvrir cet ouvrage pastichant l’un de mes romanciers préférés du 20ème siècle.
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Le tiroir indiscret

A la lecture de la correspondance de la Marquise de Saint-Viollet et du Comte de Sombremer, on oscille entre rire ou frémir, désirer ou s'ennuyer, se languir ou s'endormir, rêver ou (s')abandonner.

Ces mots échangés entre deux amoureux - ou devrais-je dire deux fous d'amour ! - sous la Révolution, sont évidemment décalés et démodés aujourd'hui et pourtant ils apportent une touche précieuse manquante au monde de l'érotisme et du porno en tout genre aujourd'hui : la poésie.

Les mots sont précieusement choisis, unis et mis en valeur, pour mon plus grand plaisir. J'ai aimé être le témoin privilégié des émotions naissantes et florissantes de ces deux amants, l'oeil curieux et impatient qui déguste les scènes passionnées travers la serrure, la lectrice qui déguste la douceur des caresses et des corps à travers les lignes charmeuses et enchanteresses.

Un bon moment de lecture hors du temps, hors du politiquement correct.

Une lecture qui fait du bien !
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A la recherche de Céleste Albaret

Biographie de Céleste Albaret restée auprès de Proust de 1913 à sa mort en 1922 une captive, prisonnière volontaire. Portrait touchant et vivant de cette femme attachante, au caractère bien trempé. Née en Lozère à la fin du XIXème siècle, cette paysanne inculte entre par hasard et par l'intermédiaire de son mari Odilon au service du "Maître". Coursière puis faiseuse de café, téléphoniste et enfin confidente, secrétaire aidant l'écrivain à la réalisation de son oeuvre, elle devient irremplaçable. Entre ces deux êtres issus de milieux sociaux opposés, une amitié se noue. Elle a une compréhension instinctive de sa personne, de son oeuvre. Spontanée, entière, elle est douée comme Proust de grand discernement. Les conversations dans lesquelles, il lui raconte ses sorties servent de catalyseur pour sa future oeuvre. Elle se construit et se transforme à ses côtés.

Après la mort de Proust en 1922, elle vit dans le regret de sa personne et "du monde enchanté" auquel elle a accédé grâce à lui (l'ouvrage nous fait revivre de nombreux personnages de l'époque). Elle a une fille en 1925, achète avec son mari un hôtel minable rue des canettes et vit dans la pauvreté, oubliée jusqu'au début des années 1950. Des gloires littéraires et journalistiques commencent à venir la rencontrer et elle a à coeur d'entretenir la mémoire du maître. Sa gloire ira grandissant avec celle de Proust, redécouvert à partir des années 1960.

Une femme fière, attachante et d'une grande simplicité qui a vécu toute sa vie dans le souvenir de Proust. Ouvrage passionnant également par le monde qui n'existe plus qu'il nous fait revivre, par les nombreuses gloires oubliées qu'il ressucite. Un voyage dans le temps.
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La comtesse Greffulhe : L'ombre des Guerman..

Lire la biographie d’Elisabeth Greffulhe, c’est parcourir une importante portion de siècle (elle est morte en 1952 à 92 ans !), et, lorsqu’il s’agit de la Belle Epoque, plonger dans les délices d’un temps extraordinairement riche en événements, bouleversements technologiques et politiques, finalement pas si étrangers à notre vie actuelle et pourtant dans un tout autre monde. Le Grand Monde ...



J’avais découvert son extraordinaire destin à travers sa somptueuse garde-robe, actuellement exposée au musée Galliera. J’ai révisé à travers cet ouvrage toute l’histoire mouvementée de la fin du Second Empire, des troisième et quatrième Républiques, de trois guerres contre la Prusse et l’Allemagne. Une expansion industrielle et scientifique sans précédent, le développement de l’art contemporain sous les formes les plus diverses : la peinture, la musique, la danse, le roman … Elisabeth de Riquet de Caraman-Chimay devenue par mariage comtesse Greffulhe a participé à l’éclosion de toutes ces formes de modernité, directement et avec un génie inné de la mise en relation qui font d’elle la première entrepreneuse de spectacles et attachée de relations publiques du monde.



Elisabeth Greffulhe a tout pour elle à première vue : élancée, un port de reine, des yeux de braise, une chevelure auburn splendide, une taille de guêpe, un pédigrée de la plus haute noblesse franco-belge, des talents de musicienne et de pastelliste comme il sied à une jeune fille de la plus haute société. Mais pas de fortune personnelle. Après une cour de quelques mois, elle est mariée à l’une des plus importantes fortunes de France : le vicomte Greffulhe, un géant à la barbe blonde – ou plutôt Bleue ! - et au poitrail avantageux de chasseur compulsif (gibiers et femmes). Sa lune de miel durera moins d’un mois. La belle jeune femme, quasiment cloîtrée au sein d’une belle-famille étriquée et hostile, subira pendant plus de 50 ans les colères terribles de ce mari jaloux, violent, manipulateur et pervers narcissique, notoirement infidèle mais auprès duquel elle restera chaste, ne dérogeant jamais ni à sa condition de femme du monde, ni à sa promesse de femme mariée.



Elisabeth sait avec talent mettre les artistes et les fortunes (Dale Carnegie, Rothschild, Daniel Iffla-Osiris …) en relation et en contact. Elle sait mobiliser les énergies pour produire les artistes les plus avant-gardistes : son nom s’effacera des mémoires mais ses protégés occuperont à jamais le devant de la scène. Parmi ses réussites les plus fameuses : le financement de chercheurs scientifiques comme Edouard Branly et Marie Curie. Novatrice dans ses engouements artistiques, elle se montre non-conformiste dans ses attachements politiques : elle est résolument dreyfusarde dans son milieu très majoritairement antisémite, favorable à la reconnaissance de l’égalité des femmes sans être féministe, proche de Léon Blum, Georges Clémenceau, Joseph Caillaux, Gustave Le Bon. Elle donnera aussi sa confiance à Pétain et Laval, mais se morfondra pour en avoir été « poire, dupe, victime trop confiante »…



Son salon, grâce à la fortune de son mari qui oscille entre la fierté d’arborer son épouse et la crainte des regards masculins, accueille les têtes couronnées et tout ce que l’Europe compte de célébrités. Ses toilettes font la une de tous les journaux mondains, elle semble d’une beauté inaltérable.



En dehors de son activité débordante d’agitatrice culturelle – un dérivatif qui lui tient lieu de survie face à un mari odieux jusqu’à la caricature – elle va, très malgré elle, rester inscrite dans l’histoire de la littérature en inspirant, très directement, et dans plusieurs des 200 personnages de son œuvre, Marcel Proust qui entretint avec elle une correspondance et une relation complexe de dédain-admiration. En fait, cette femme hypersensible à maintes formes d’art, est passée à côté du génie de l’auteur et ne lut jamais La Recherche … Le travail de dépouillement des énormes archives de la comtesse procède à un décodage des correspondances entre les figures crées par Marcel Proust et les familiers d’Elisabeth Greffulhe, fournissant ainsi un trousseau de clefs qui donne vraiment envie de commencer la lecture de ce chef-d’œuvre.



Un seul rayon de soleil dans cette vie aussi fastueuse que dénuée de tendresse : la profonde amitié amoureuse qui lie la comtesse au compositeur Roffredo Caetani, rencontré en 1902 à Bayreuth, qu’elle s’emploie à lancer mais dont la neurasthénie la désole et qu’elle chérira jusqu’à sa mort. L’auteur définit cette relation amoureuse comme très probablement platonique … mais laisse le doute planer !


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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La madeleine de Proust : Pastiches

Ils ont dû bien s’amuser ces auteurs invités à « pasticher » Marcel Proust.

L’année 2022, année proustienne, anniversaire de la mort de Marcel Proust, commémoré par de nombreuses parutions, offre ici aux lecteurs un regard différent sur cet auteur emblématique.



Chaque texte de ce livre pénètre l’univers du grand écrivain selon la sensibilité, l’humour, la lucidité de chaque auteur.



Et cela devient jeu pour le lecteur invité à décrypter, à comprendre le mécanisme de chaque écriture.

L’un nous emmène dans le monde durassien, l’autre joue à Hercule Poirot puis un autre observe la famille Fenouillard ou encore l’arrivée de Céleste. Albertine évoquée passe à travers les lignes, disparaîtra-t-elle?.



Quinze auteurs, quinze textes, quinze univers.

De la banalisée « madeleine » à l’observation précise d’une société en passant par les rencontres (non seulement les noms connus de la Recherche et autre mais aussi des contemporains dont Colette), les émotions et les sensations, l’observation humaine parfois grinçante, tout « joue » autour de cette oeuvre et de son magistral auteur.



L’écriture participe à ces essais, on y trouve notamment une phrase d’une longueur inhabituelle rappellant d’autres phrases célèbres (il suffit de lire « Le Proustographe » de Nicolas Ragonneau, on y découvre celle de tous les records).

Sont adjointes quelques notes biographiques sur les pasticheurs.



Les dessins de Marck Crick complétent admirablement les évocations.



Quelques recettes présentées par le groupe Bernard Loiseau mettent l’eau à la bouche et font revivre le bien-manger de l’époque.

Le chocolat mis à l’honneur par Irène Frain et une rencontre impressionnante avec l’auteur lui donne vie.

La surprise Mac Do au cours d’un dîner sélect amène le rire.



Un plaisir goûteux de lecture, de jeux stylistiques, de réinterprétations variées et riches, chacun y trouvera de quoi sustenter son esprit.



Un grand merci à Babelio et aux Éditions Baker Street pour ce plaisir de lecture.

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La comtesse Greffulhe : L'ombre des Guerman..

Dans une passionnante biographie, riche de documents inédits, Laure Hillerin réhabilite l'une des figures les plus fascinantes de la Belle Epoque: la très belle et très charismatique Elisabeth Greffulhe (1860-1952), qui inspira à l'auteur d'A la recherche du temps perdu le personnage d'Oriane, duchesse de Guermantes.


Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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A la recherche de Céleste Albaret

Voici enfin la première biographie exhaustive de celle que Marcel Proust appelait "Mon amie de toujours". Elle est visiblement l'aboutissement d'un formidable travail de recherche, dont on trouve les sources à la fin de l'ouvrage. Et pourtant, elle se lit comme un roman. Les lecteurs de Proust ne seront pas les seuls à l'apprécier : ce portrait vivant d'une femme "ordinaire" qui a connu une destinée exceptionnelle ne peut que passionner ceux et celles qui aiment les "histoires vraies", contées avec sincérité. L'auteur des biographies de la duchesse de Berry, la comtesse Greffulhe et Boni de Castellane aime à rendre justice à des personnalités méconnues, et le fait avec une véritable empathie, dans un style alerte très agréable à lire. Personnellement, je trouve que son talent et ses qualités de plume s'affirment et s'enrichissent à chacun de ses ouvrages.
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Proust pour rire

Un petit bijou ce livre, surtout pour qui souhaite aborder « La Recherche » et n’ose pas ou ne sait comment s’y prendre. Et bien pour moi ce livre est une excellente introduction, de nombreux passages glanés sur l’ensemble de l’œuvre avec pour point commun une touche d’humour. Chaque passage est présenté par Laure Hillerin afin d’en saisir le contexte et y entrer avec facilité. là on découvre le monde de Proust, un trésor d’écriture, des textes ciselés qui parfois il est vrai demandent à être relus afin de bien comprendre et retrouver l’idée maîtresse😉😉😉 mais on découvre pourquoi « La Recherche » est considéré comme un monument de la littérature française tant celle ci est riche de formules, de détails, de mille petites choses qui nous permettent de sentir les atmosphères, de visionner les salons mondains, les paysages, les lieux, les endroits, les sentiments des uns et des autres ........ un Régal 😉😉😉😉😉 Ce qui est drôle c’est que Marcel Proust n’épargne personne, chacun a le droit à son petit coup de griffe, un vrai potinier ce Marcel Proust pour ne pas dire vilaine commère 😛😛😛😛
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A la recherche de Céleste Albaret

Les proustophiles connaissent tous un peu Céleste Albaret, la gouvernante devenue amie de Marcel. Mais qui connaît son enfance, son véritable tempérament ? Qui sait ce qu'elle est devenue à la mort de Proust, alors qu'elle avait encore six décennies devant elle ?



Laure Hillerin a minutieusement mené l'enquête, croisant un nombre incroyable de sources de toutes natures, analysant la présence réelle ou supposée de Céleste dans la Recherche, arpentant les lieux foulés par la plus touchante des servantes, partageant le thé avec les amis lozériens de Céleste et Marie Gineste...



Grâce à ce travail colossal, nous voici confortablement installés devant une biographie qui se déguste avec délice.



Céleste Albaret, la jeune et jolie femme débarquée de sa province qui va courir tout Paris pour son maître adoré, qui va inverser son rythme biologique pour être présente à tout instant, qui va lui apporter "la spontanéité, le naturel qui fuse sans arrière-pensée" et quelques contrariétés vite oubliées.



Céleste, placée là par son cher Odilon, chauffeur de Monsieur.



Céleste, qui placera à son tour sa grande sœur Marie.



Céleste, dévouée corps et âme qui va pleurer son défunt Marcel toute sa vie.



Mais elle la passe où sa vie au juste ?



À Paris. Beaucoup. Tenant un petit hôtel suranné.



À Montfort-L'Amaury, chez Ravel.



À Méré, dans sa maison toute neuve, recevant les amoureux de Proust du monde entier.



Madame Hillerin nous raconte cette vie exceptionnelle consacrée à l'un des plus impressionnants écrivains de France dans de courts chapitres saupoudrés d'humour, de bienveillance et de passion.



C'est pétillant, fascinant, émouvant.
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Proust pour rire

Si "À la recherche du temps perdu" est un Everest littéraire que certains, si peu cependant, ont réussi à gravir, il me fallait procéder par palier.

Dans ma fougueuse jeunesse j'avais quitté seul le camp de base, au petit trot, le coeur vaillant et le pied alerte... et flanché dès le premier raidillon.

Cette année 2022 où Marcel Proust était à l'honneur, j'ai voulue retenter l'expérience mais, sans préparation, il ne me restait que la randonnée autour du mythique colosse. J'ai commencé l'échauffement avec "Clara lit Proust" de Stéphane Carlier, un sympathique petit roman qui nous rappelle que la vie est faite de rencontres inattendues. Bon, c'était facile, mais ce n'était pas Proust. Ensuite j'ai tenté modestement l'ascension par la face ensoleillée de l'Everest proustien, par ce bréviaire jubilatoire qui nous occupe.

Mais non, rien à faire. La randonnée "Proust pour rire" de Laure Hillerin est accessible aux boiteux tels que moi, plaisante parfois, bien écrite assurément. On y fait quelques rencontres savoureuses, certes, mais l'humour de salon n'est décidément pas fait pour moi.

J'ai aimé cette randonnée, mais non, je ne lirais jamais "la recherche".
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La comtesse Greffulhe

Excellente biographie dont je n𠆚i lu que la première partie. La seconde est consacrée à la projection de cette personne chez Proust et cela ne me disait rien. La partie purement biographique est passionnante. J𠆚i été émue par son mariage désastreux et sa belle relation avec sa mère. Quant à sa mégalomanie... pas franchement sympathique.
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La comtesse Greffulhe : L'ombre des Guerman..

modèle de la duchesse de Guermantes dans l’œuvre de Proust.

Tout en resituant le contexte historique et en nous plongeant dans les fastes des salons parisiens de la Belle Epoque, Laure Hillerin dresse également le portrait d’une femme qui tente d’échapper à son destin trop bien tracé. Malheureuse en ménage, étouffant dans une belle famille à l’esprit étroit, la comtesse se lance à corps perdu dans des causes multiples : diffusion de mouvements artistiques modernes, protectrice de la recherche scientifique, fine analyste de la condition féminine tout en sachant porter des idées politiques novatrices.

En s’appuyant sur de sérieuses archives, l’auteur retrace rapidement la chronologie de cette vie exemplaire pour en analyser les lignes fortes entre mythe et réalité. On finit la lecture de biographie extrêmement bien écrit sur un double sentiment : combien la réalité qui se cache derrière une image est toujours plus subtile, trouble et combien cette femme a incarné malgré elle, et presque sans le savoir vraiment, le cœur de la Recherche de Proust.

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A la recherche de Céleste Albaret

Disons clairement les choses : je n'ai jamais pu lire Proust, ses livres me tombent des mains à peine commencés.

C'est donc sûrement le nom de l'auteur dont j'avais apprécié l'élégance de la biographie de la divine "comtesse Greffulhe: à l'ombre des Guermantes" qui m'a accroché l'oeil.

Nous allons rencontrer celle qui fut son factotum, sa confidente, son soutien, son tourment parfois. Voici donc la femme venue de la Lozère, qui par en épousant un pays, Odilon, chauffeur de taxi attitré de l'écrivain, rencontra Marcel Proust et par sa personnalité singulière plût à la sienne. Céleste fut la gardienne du temple proustien à la mort de l'écrivain. Elle avait comme absorbé l'essence de son "maître" et sut faire vivre la flamme. La biographie n'est pas un art facile et je trouve que Laure Hillerin s'y plie avec délicatesse, respect, sans agiographie. Elle est au plus près de Céleste et par là même aussi au plus près de Proust, l'auteur, l'homme. Agrémentée de nombreuses photos, ce roman biographique se lit avec plaisir même pour une non-proustienne et m'a donné envie d'aller voir l'exposition "Marcel Proust, un roman parisien" qui se tient à Carnavalet et lorsque je retournerais à Cabourg ,aller visiter "Marcel Proust: la Villa du temps retrouvé".
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Proust pour rire

C'est effectivement une possibilité, plus accessible d'aborder cette oeuvre conséquente, qu'est "A la recherche du temps perdu".

Moi qui suis arrivé au deuxième volume, j'ai eu le plaisir d'y retrouver des moments de lecture et d'y découvrir d'autres, à venir.
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A la recherche de Céleste Albaret

Etonnante Céleste Albaret ! Nourrie de sa passion pour l'Ecrivain, qu'elle servait au quotidien, elle entretenait le profond désir de l'aider à accoucher de son grand oeuvre. Une passion qui la rendait aveugle ? Elle jurait qu'il n'était pas homosexuel... Proust l'a gardée à son service, et lui était reconnaissant, certes de son dévouement, mais surtout de sa franchise, et de son bon sens guidé par un attachement sincère.

Cette biographie, qui se lit avec beaucoup d'intérêt et de plaisir, témoigne en creux de la solitude de l'écrivain. Quant à l'homosexualité, elle n'était qu'un aspect superficiel de la fragilité de cet homme hypersensible et d'une intelligence hors du commun. Ce que le bon sens de Céleste Albaret met parfaitement en évidence. Une femme modeste mais un témoin précieux pour comprendre en profondeur l'univers de Proust.
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A la recherche de Céleste Albaret

Une enquête minutieuse et passionnante.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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Pour le plaisir et pour le pire

L'auteure décrit en détail et avec esprit le mariage de Boni de Castellane, un gentilhomme dépensier, avec Anna Gould, une riche héritière. Pour les deux, le sans le sou qui dépense sans compter et la laide héritière qui rêve d'aristocratie, le mariage a un avantage. Ce pourrait sembler de peu d'intérêt, si ce n'est que l'auteure décrit bien les deux personnalités, et que cette vie tumultueuse des deux personnages offre un bon moment de lecture.
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La comtesse Greffulhe : L'ombre des Guerman..

L'avis des lecteurs
Lien : http://www.comtessegreffulhe..
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La comtesse Greffulhe : L'ombre des Guerman..

Elle fut pour Proust un inoubliable modèle. Portrait d'une femme libre, qui régna sans partage sur la politique et les arts de la Belle Epoque.


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La comtesse Greffulhe : L'ombre des Guerman..

La vie de la comtesse qui a servi de modèle à la duchesse de Guermantes dans l'oeuvre de Proust a été pour moi assez inattendue.

Quelques répétitions sur l'échec de sa vie sentimentale auraient pu nous être épargnées...

Bien entendu ce qu'il me le plus intéressé a été la dernière partie intitulée la chambre noire de Guermantes.



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