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Citations de Laurent Kloetzer (45)


"Je suis peut-être un idiot, Callaghan. Je ne crois pas aux livres de lois, ni à toutes ces paroles mortes que les civilisés écrivent. Mais je crois à ce que les hommes font, je crois à la loyauté, d'un regard à un autre. Ces crétins n'ont rien compris."
Il se tourna vers le village et passa le fourreau de son épée dans son dos.
"Assez parlé. Allons chercher ta princesse.
— Je sais qui sont ces créatures, murmura Eylir. Ce sont des hommes-chats, des meowls. Ma mère disait qu'ils étaient nombreux, au temps des héros."
Kendall ricana.
"Le temps des héros n'a jamais existé, crois-moi. Il n'y a jamais eu que le temps des hommes."
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On racontait qu’un homme était venu de l’autre côté de la mer, qu’il parlait comme un chef ou comme un prophète, et qu’il leur avait enjoint de quitter la ville s’ils voulaient être sauvés. Il leur disait qu’ils trouveraient le salut, de l’autre côté du désert et des montagnes.
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Il a ri encore, comme si cette conversation entière n'avait pas de sens. J'ai posé d'autres questions mais ce que je disais ne comptait pas, j'essayais de le cerner, de le saisir mais il m'échappait. Il était assis là, léger et joyeux, devant son gobelet plein de thé très noir qui refroidissait, faisant rayonner son sourire alentour.
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Je l'ai aimé non comme on aime parfois un enfant ou comme on aime un homme, je l'ai aimé pour lui même.
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"Astiquez vos fusils", la pique visait Oscar mais celui-ci n'est pas une canaille du Plano. Un gamin aurait cédé à la provocation, frappé, insulté, pour ne pas perdre la face. Oscar se contente de dire d'une voix neutre : "tu as douze jours, pas un de plus."
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Il laisserait bien volontiers ses journées à Jaël de Kherdan, s’il pouvait rêver à volonté pendant ses nuits !
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On pouvait croire ou ne pas croire aux buzz mondiaux orchestrés par la secte d'Aion. Les considérer comme les teasers d'un blockbuster étrange, vendant des séances de méditation de pleine conscience collectives dans des stades, des livres, des reportages, des récits de science-fiction mal bricolés nous expliquant que les Elohim "venus des étoiles" allaient nous apporter le soulagement spirituel auquel l'humanité aspirait. Je n'avais rien contre les believers, ni tous ces jeunes et moins jeunes qui se teignaient une mèche de cheveux couleur cuivre pour marquer leur attachement à Noïm, Christ new age de notre temps.
J'y croyais, n'y croyais pas, mon opinion n'avait pas d'importance, pas même pour moi. Mais là, envoyée en reportage sur une des frontières de notre forteresse Europe, j'avais assisté au plus étrange des phénomènes qu'on associe aux Elohim, cette disparition-apparition qui est le signe, la singularité de nos frères non-humains.
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-Ma mère m'a emmené à Koronia après la bataille contre Poreas, dit-il un soir. Elle m'a emmené, mais le Haut-roi a continué vers l'est. Les royaumes de Vendhya se soumettaient sur son passage, lui offraient leurs princesses, leurs idoles, et des éléphants de guerre qu'il a rapportés jusqu'à Nymir. Alors il est arrivé au bord du monde, là où les étoiles se jettent en hurlant dans la mer...
-Ça n'existe pas, cet endroit, assura Tomà, qui avait beaucoup lu ces derniers mois. Les astronomes atlans et seljuck disent que la terre est ronde et que les étoiles sont fixes sur la voûte céleste... Le bord du monde, c'est une invention de vos bardes keltes.
Eylir lui sourit, comme on sourit à un enfant qui ignore encore beaucoup.
-Ce n'est pas contradictoire. Et la parole des bardes forme le monde, ils ne peuvent mentir. Je veux aller là-bas, marcher au bord du monde, là où le ciel et la mer se mélangent dans l'écume.
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"Il faut qu'il renonce", a-t-elle dit, très lentement, comme pour expliquer à un tout petit enfant. "On ne construit pas un État sur le pardon. On ne peut pas demander pardon, c'est trop tard. Un homme peut demander pardon, l'Empereur ne le peut pas. Sinon, les crimes impunis surgiront de toute part, chaque morceau de l'Empire se rappellera avoir été lésé, de dix vies, de cent vies, de sa liberté ou de son indépendance.
— Et alors ?
— Alors ce serait la fin. L'Empire est fait. Il a fallu des siècles et des milliers de vies pour le faire, mais il est fait. Il unit des hommes, par la force s'il le faut, mais il unit des hommes et ces hommes vivent en paix. S'ils se souviennent du prix que leurs pères ont payé, ce sera la fin... Vous comprenez ?"
Oui, je comprenais. Et j'ai ressenti le poids de cette machine, de cette idée, de l'Empire qui maintenait ensemble les hommes, de cette union pour qui tant de vies avaient été prises. J'ai ressenti ce poids, cet héritage lourd et immense, non, pas sur mes épaules, mais sur les siennes. Les siennes et celles d'autres hommes et femmes, prêts à le porter, prêts à porter cette culpabilité des crimes en son nom, à la place de l'Empereur s'il le fallait. Car elle pensait que si Rhadamanthe avait l'occasion de demander pardon pour tous ces crimes devant les victimes, il le ferait. L'empereur au visage de moine le ferait. Et l'Empire ne tolérerait pas cette faiblesse.
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Vous êtes écrivain donc menteur et les artifices ne vous manquent pas.
Je ne vous critique pas mais la cohérence a ses exigences.
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L'univers se rationalise, il se concentre sur l'industrie, la science, les joyeuses fantaisies d'autrefois passent maintenant pour des rêveries de poète, on dit que tout cela n'a jamais vraiment existé.
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Comment dénoncer des cruautés quand on en est complice ?
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Quand la plupart des gens restent enfermés dans ce cauchemar qu'ils appellent la vie, vous vous permettez de fuir sans cesse. Et quand votre rêve ne vous plaît plus, vous vous endormez pour rêver encore.
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Je ne me souviens plus d’avant. Tout était noir et froid et désagréable. Si j’ai eu une famille, si j’ai eu un visage, un corps, je ne me souviens pas. J’existe, je suis, j’avance. Ce que je fais je ne le fais pas exprès, je n’agis pas par ma volonté propre. Nous ne nous sommes pas rencontrés par hasard. C’est peut-être la volonté de Dieu, peut-être la bonne fortune ou une conspiration étrange. Je ne vais pas rester dans ce camp, je vais emmener mes frères ailleurs vers un pays plus beau et plus sûr. Nous aurons une vie heureuse et douce, dans la paix. Je m’efforcerai de rendre le bien que je reçois, j’aimerais te rendre le bien que tu me donnes.
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Il lit au-delà des mots, il voit dans les cœurs. Il prononce des paroles de sagesse. Il est éclairé par Dieu
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Si on t’a joué un tour on t’a joué un tour merveilleux, payé au prix le plus cher : la disparition finale du magicien, pour maintenir l’illusion, pour qu’il ne soit plus jamais possible de la dissiper. Si ton garçon était un artiste, c’ était un artiste extraordinaire, un des plus grands qui soit.
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Les jours passaient et nous commencions à nous inquiéter. Le moindre contrôle de police, la moindre question officielle ou la moindre dénonciation et nos trois garçons seraient emmenés dans un des centres fermés pour un traitement accéléré de leur procédure d’asile, et je savais comment ce traitement se terminerait pour au moins deux d’entre eux. Enregistrés dans un camp Frontex, ils seraient renvoyés dans un camp Frontex, au Maghreb ou en Turquie. Aucun avocat n’oserait défendre la nécessité pour un Elohim de rester avec ses frères. Nous avions entamé des démarches administratives, contacté les associations d’aide, un avocat, collecté un peu d’argent, et puis nous attendions. L’attente, les doutes, les incertitudes, tout ceci use les esprits et les volontés. Ceux des réfugiés, en premier lieu, ceux des personnes qui les aident. On est sans cesse inquiet, sans cesse à l’affut. C’est destructeur.
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L’Hôtel des Mines d’Araies était ma dernière escale avant le camp Frontex, un palace désolé datant du temps de la colonisation avec réseau satellitaire dernier cri, climatisation aléatoire et plomberie bruyante. J’ai envoyé un mot à Edward pour le rassurer et le faire rire et je me suis allongée une vingtaine de minutes sur le lit étroit ; le trajet depuis la capitale du gouvernorat dans le taxi surchauffé m’avait porté sur les nerfs, je voulais souffler un peu avant d’aller retrouver Gertrud. C’était mon tout premier reportage de ce type ; à dire vrai, j’appréhendais l’arrivée au camp.
Tout ça, l’hôtel, le voyage, avait été financé par un crowdfunding monté à l’arrachée et bouclé dans les toutes dernières secondes. Comme par miracle, juste après ça, une commande de pige était tombée de la part de la Zürcher Zeitung me demandant de pondre un papier sur les cadres supérieurs lancés dans des « vacances humanitaires », et un autre de la part des écoles polytechniques fédérales pour rendre compte de Sofar, un programme diplômant d’enseignement informatique s’adressant aux étudiants qualifiés bloqués dans les centres de réfugiés. Le monde entier conspirait à ce que je me rende à Araies, j’avais pris ça comme un signe. Je devais rester deux semaines, jamais je n’avais laissé les enfants aussi longtemps.
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Jaël est allongé, tournant les pages...
Le verre du miroir lui renvoie son image.
Il y a sept mers à traverser encore
Et une pendaison à réussir d'abord...
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Ma vie a repris, la course permanente contre le temps. Le voyage à Araies a duré bien plus que les quinze jours passés là-bas. J’en ai parlé, j’ai écrit dessus, pour moi, pour Edward, pour des amis. J’ai enquêté sur les réseaux d’Aion, je suis devenue « une amie d’El-Ze » et j’ai visité l’Elohim Zentrum, ils ont même proposé de me payer pour que j’en parle sur mon flux personnel, ce que j’ai refusé. Je n’ai assisté qu’à une seule des réunions d’opening, comme ils disaient alors. J’ai continué à suivre les apparitions d’Elohim à travers le monde ; il y en avait de plus en plus, avec le même taux de hoax qu’avant.
En parallèle, j’ai cultivé mes contacts à Araies et ai enrichi ma culture au sujet des politiques migratoires de la confédération. Centres de regroupement, mineurs non accompagnés, matière noire, théorie de la submersion, associations de soutien, collectifs populaires pour et contre, etc. Je suis principalement restée en lien avec Marie-Claude (Gertrud s’est envolée pour un autre camp, en Turquie), j’ai pu rassembler grâce à elle quelques autres témoignages de swaps d’Issa survenus dans le camp ; Marie-Claude m’a dit avoir assisté à l’un d’entre eux mais n’avoir pas pu le filmer…
Wissam, Issa et moi nous étions promis de nous parler une fois par semaine, pour suivre leur dossier, mais les rendez-vous étaient difficiles à honorer pour eux, les autorisations d’accès au réseau étant fluctuantes et difficiles à négocier. J’ai passé plusieurs vendredis après-midi à attendre qu’il soit disponible, pour passer des conversations toujours frustrantes. Ils me demandaient d’étudier une demande d’asile traditionnelle, ou alors d’envoyer de l’argent (ce que je n’ai jamais fait), ou alors d’essayer de contacter telle ou telle personne pour eux, d’un coup sur l’autre leurs plans changeaient.
En septembre, les émeutes ont éclaté dans le camp, organisées selon les médias par le cheikh Saïf Al Islam, accusé par les autorités locales d’utiliser les infrastructures européennes pour organiser des activités terroristes. Marie-Claude a immédiatement été évacuée, ainsi que la plupart des ressortissants européens à l’exception des agents de sécurité, et la répression très brutale a été menée par la police et les sociétés privées de sécurité mandatées par Frontex.
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