Laurent de Graeve

De Graeve Laurent

LE MAUVAIS GENRE



4ème de couverture

La nouvelle de sa mort est tombée ce matin, avec la neige. Ce fut comme un vent noir qui eût tout brulé à l’intérieur. Sur le moment je me suis demandé si je n’avais pas commis là une petite erreur. Je ne connaissais même pas son prénom, il ne sut jamais le mien ; la familiarité n’est pas son genre, Dieu sait pourquoi combien je le haïssais.

Je ne suis pas désolée. Je ne suis pas triste non plus. Je ne bondis pas de joie, mais je ne souffre pas. Je crois que je ne souffre pas. J’ai la bouche un peu sèche. Ce qu’il y a de plus agaçant chez nos amants lorsqu’ils se décident à mourir, c’est qu’ils vous rappellent que vous n’êtes pas immortelle. Le tact n’a jamais été le fort de Monsieur de Valmont

Mme de Merteui n’est pas un monstre, c’est une femme moderne dans un monde qui ne l’est pas.

Au moment même où il ôtait la vie àValmont, Choderlos de Laclos coupait la parole à mme de Merteuil , c’est mal la connaitre . Muselée depuis son plus jeune Age, elle n’en peut plus de se taire, le temps du silence, de la honte et des bonnes manières est révolu : l’heure est au scandale, à l’indécence et à la vérité.



Eh oui pourquoi Choderlos de Laclos s’est-il arrêté à la mort de Valmont.

Et pourquoi Mme de Merteuil ne pourrait-elle pas continuer à vivre, à penser, à respirer.

Mais comment et que fait-elle.



Super, j’ai adoré, et je n’avais jamais pensé à cela non plus.

Petit livre bien plus qu’intéressant et qui se lit facilement

Il apporte aussi beaucoup de choses auxquelles on ne pense pas, on se distrait aussi, c’est très agréable à lire et de penser l’après. Je vous le recommande vivement

Le mauvais genre se présente comme une suite des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos qui se concentre sur la Marquise de Merteuil. Laurent de Graeve abandonne le roman épistolaire au profit du journal intime pour pouvoir réhabiliter pleinement le personnage de Louise de Merteuil.



Structuré en trois parties, le roman ne m'a personnellement presque pas embarqué. La deuxième partie, intitulée "Les Liaisons parallèles", m'a ennuyé au plus au point, me donnant l'impression d'une longue paraphrase du roman classique dont il s'inspire. La postface de Vincent Louis (très intéressante comme souvent chez Espace Nord) me donne tort, mais en tant que lecteur, je me fiche de la qualité des références et du sous-texte quand ils ne sont décelables que par quelques initié.es seulement.



J'ai par contre apprécié la première partie, et la troisième, présentée comme la 176e lettre des Liaisons dangereuses est tout simplement excellente, tant elle donne une profondeur nouvelle au personnage de Louise de Merteuil, tout en revêtant des allures de manifeste queer pour le droit à la différence.
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