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Critiques de Léo Malet (365)
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Nestor Burma, tome 1 : Brouillard au pont d..

Malet-Burma-Tardi... le duo gagnant... OK je sais, ils sont trois, mais c'est comme le Picon de Marcel Pagnol avec ses 4 tiers... C'est comme cela que l'on a une équipe qui gagne.



Oubliez Guy Marchand et Pierre Tornade... Allez, ce n'est pas si difficile.



Roman emblématique de Malet, profondément ancré dans le XIIIè Arrondissement de Paris, lorgnant dans le passé aussi avec le Foyer Végétalien où les anars, dont Burma, se rassemblaient pour rêver à une société meilleure, pour penser à des "coups", discourir sur l'illégalité...



Mais le temps a coulé comme la Seine, et Burma est détective privé, un des anars a fait de la taule, deux autres sont devenus de fieffés capitalistes... un seul est resté pur, idéologique... et il meurt le premier.



Récit nostalgique, entre "être" et "avoir été"... On a tous les codes du polar, la belle gitane, l'amant jaloux, les flics toujours trop tard... Ce n'est sans doute pas une coïncidence si Tardi l'a adapté en premier en BD. Son trait y fait des merveilles, ses noirs et blancs sont puissants, ses tronches sont vraies... Une réussite.
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Corrida aux Champs-Elysées

L'actrice Grace Stanford dont il était le garde du corps (et un peu plus) étant repartie à Hollywood, Nestor Burma se retrouve seul dans le quartier des Champs-Elysées. Il profite de l'appartement que la star a laissé à sa disposition au Cosmopolitan Hôtel et décide de s'accorder un temps de repos à visionner des films lors de premières en compagnie de Marc Covet, un ami journaliste et d'un certain Rabastens. Mais rien ne se passe comme prévu. Alors qu'elle venait de réussir un come-back des plus surprenants, Lucie Ponceau, une étoile sur le déclin est retrouvée morte suite à l'ingestion d'une grande quantité d'opium, une starlette se retrouve dans le lit de Nestor et un producteur lui demande de surveiller un certain Tony Charente, acteur spécialisé dans les rôles de truands et drogué notoire.

Quand Burma intervient dans quelque milieu que ce soit, il faut s'attendre au pire. C'est du moins ce que pense son vieux partenaire , le commissaire Florimond Faroux. Et là, une fois de plus, le lecteur est servi. Les crimes, agressions et rebondissements s'accumulent dans cette sombre affaire de guerre entre trafiquants de drogue. « Corrida aux Champs-Elysées » fait partie des « Nouveaux mystères de Paris » tous centrés sur un quartier particulier de la capitale. Ici, nous sommes dans le milieu du cinéma avec sa faune interlope, ses étoiles montantes, ses vieilles gloires sur le retour, ses metteurs en scène besogneux, prétentieux ou inspirés. C'est croqué sur le vif, ça sent le vécu et n'a pas pris une ride. Bien que daté de 1956, ce roman est encore bien agréable à lire de nos jours ne serait-ce que par le style fleuri et enlevé de Malet. Un bon moment de divertissement. Un style de littérature policière comme on n'en écrit plus.
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Nestor Burma, tome 2 : 120, rue de la gare ..

Ou quand le dessinateur de BD Jacques Tardi s'attaque aux Nouveaux Mystères de Paris.



"120 rue de la Gare", la première enquête de Nestor Burma - l'homme qui met le mystère KO - écrit par Léo Malet en 1942 avait déjà été adapté pour le cinéma quatre ans après sa parution. Nestor Burma est un personnage dont la genèse se situe en France sous l'occupation et dans l'immédiate après-guerre.



Drôle de chose, au fond, que l'adaptation d'un roman en BD. Ce qui est passionnant dans l'approche de Tardi ce sont les manières différentes de s'y prendre pour enfin s'emparer de cet univers. Il l'a fait en trois étapes, il me semble. D'abord avec l'album "Brouillard au pont de Tolbiac", pour une adaptation assez classique. Ensuite vient notre "120 rue de la Gare" dans lequel il colle au roman original au point de restituer pratiquement l'intégralité des dialogues. Enfin un récit court un peu moins connu du public "Une gueule de bois en plomb" dans laquelle Tardi dessine une aventure inédite et de son cru, comme une sorte d'appropriation stylistique.



"120 rue de la Gare" sera mon préféré. Vouloir à ce point coller au texte avec une bande dessinée aurait paru l'approche la plus casse-pipe, et il en ressort un album de BD d'une densité extraordinaire.



Cela tient aussi au climat de ce récit dans la France occupée… Cette toile de fond traitée de manière crue et très documentée, tandis que les personnages s'agitent dans une intrigue bien glauque, comme indifférents aux alertes, aux rationnement tant ils sont absorbés par le crime et leurs affaires sordides… Une grande réussite de tension dramatique.



Fiat Lux, Hélène !











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La Trilogie noire, tome 1 : Il fait toujour..

De Léo Malet, je ne connaissais que le nom et celui de son célèbre personnage Nestor Burma. Et encore, de Nestor Bruma je n’avais que l’image de Guy Marchand. Alors en voyant ce petit opus avec cette jolie couverture en librairie, je me suis dit que c’était le moment d’essayer.



Dans les films et certains livres on parle souvent du code d’honneur des gangsters, point de cela ici. Léo Malet fonce tête baissée dans la sauvagerie et le goût du sang avec ses personnages et notamment le personnage principal Jean Fraiger. Le ton est très vite donné, un braquage à la mode bande à Bonnot et une fin identique à celle des affaires des célèbres hors-la-loi, un bain de sang.

Le décor est planté, tout le livre sera dans cette veine-là.



Mais au-delà de cette violence ambiante, c’est une époque et une plongée dans l’âme humaine qui nous est proposé ici. Malet tel un sociologue ou un psychiatre observe, décortique, analyse les pensées et le comportement de son héros désenchanté.

Une tension est ainsi créée au fil des pages et l’on se doute de la fin. C’est plus le chemin qui est intéressant que l’arrivée.



Tout cela est assaisonné à la sauce Malet avec un parler que j’imagine argot titi parisien à la Audiard, donc assez fleuri. Je ne connaissais pas tous les mots employés mais le sens était là et ce phrasé rajoute encore une coloration à l’atmosphère générale. On est chez les anarchistes, les prolétaires, ceux qui triment à la mine et à l’usine dès le plus jeune âge, pas dans les salons de l’Académie française.



Cette première rencontre avec Léo Malet m’a plu et je lierai à coup sûr d’autres de ses ouvrages, peut-être un Nestor Burma la prochaine fois, ou les autres volumes initialement réunis dans le recueil « La trilogie noire ».

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Nestor Burma, tome 3 : Casse-pipe à la Nation..

Un petit bijou.

Bien sûr, dans ma petite tête Nestor Burma a le physique de Guy Marchand..... alors évidemment les premières planches m'or semblé étranges.

J'ai beaucoup aimé ce mode de récit tout en commentaires plus qu'en dialogue. Et surtout le registre de langage est très distrayant.

Et donc j'ai maintenant très envie de découvrir la version originale par Leo mallet.
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Les rats de Montsouris

Ancien voyou rangé des voitures, Ferrand rencontre Burma devant un billard dans un cercle de jeu. Les deux hommes se sont connus quand ils étaient prisonniers de guerre en Allemagne. Ferrand fait une drôle de proposition au détective privé parisien. Participer à une opération qui peut rapporter plusieurs millions. Il précise qu'il n'y a rien de malhonnête dans cette affaire. L'ennui c'est que Ferrand est retrouvé égorgé quelque temps plus tard et que la jeune femme rousse qu'on soupçonnait du meurtre se suicide en se jetant sous un train. Un démarrage plutôt louche pour une enquête qui s'annonce difficile et qui a un rapport avec un vol de perles qui aurait eu lieu avant guerre...

Cette enquête de Nestor Burma se déroule dans le XIVème arrondissement, quartier Montsouris avec son parc, la villa des Camélias, l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne et le grand réservoir d'eau souterrain qui permet de ravitailler en eau une grande partie de la capitale. Autant de lieux pittoresques et importants fort minutieusement décrits et d'une grande importance pour cette histoire. Publié en 1955, ce roman policier de facture classique permet à Léo Mallet de multiplier les clins d'oeil et de prêter de nombreux éléments biographiques personnels à son personnage, ce qui lui donne encore plus d'épaisseur tout en maintenant le flou et l'équivoque. Si on y constate également une certaine évolution du style vers plus de poésie, voire d'onirisme, on sait qu'on tient là, un ouvrage particulièrement réussi et qui n'a d'ailleurs pas pris une ride.
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L'Ombre du grand mur

Le docteur Lewis Ted Crawford a été condamné pour un meurtre dont il est innocent mais les charges qui pesaient sur lui étaient lourdes. Pas d'alibi, un de ses boutons de manchette retrouvé chez la victime et des témoins qui affirment l'avoir vu sur les lieux au moment du crime suffisent à l'envoyer en prison lors d'un procès où son avocat se révèle maladroit et durant lequel il préfère plaider finalement coupable plutôt que de compromettre l'épouse d'un politicien dont il est l'amant.

Après avoir passé trois années à Ossining qui l'ont physiquement transformé, Crawford est libéré mais sans argent et abandonné de tous ceux qui furent ses amis, il change de nom, quitte New-York pour Buffalo et rencontre l'ex-compagne d'un codétenu devenant par le jeu d'une fatalité implacable le médecin d'un gangster, Ralph Big Stryke qu'il sauve de la mort et l'ami de Dick Mahonney, l'ex-docteur de la bande que Stryke voulait éliminer et dont il obtient la grâce. Il apprendra plus tard de la bouche même de Mahonney qui veut soulager sa conscience que celui-ci a été à l'origine de sa condamnation dans une machination ourdie par le politicien trompé au courant de son infortune conjugale.

Dick Mahonney fera en sorte de perdre le politicien et d'offrir à Crawley une vengeance qui le conduira à se retrouver, comme l'avait prédit le gardien-chef d'Ossining, à nouveau à l'ombre du grand mur.



Ecrit en 1942 et refusé par les Publications Ventillard qui jugent l'œuvre trop littéraire, "L'ombre du grand mur" est publié en 1944 à la S.E.P.E. Francis Lacassin, directeur de la série "Bouquins" aux Editions Robert Laffont le qualifie de "roman doux" peut-être à cause de cet aspect littéraire dont il se pare. Pourtant il s'agit d'un vrai roman noir qui respecte les codes du genre, notamment celui de la vision dramatique, sombre et funeste d'un destin qui s'acharne et contre lequel il semble inutile de lutter ou encore la collusion entre le pouvoir politique et la pègre et, s'il fait l'impasse sur l'argot généralement utilisé, "L'ombre du grand mur" s'ancre dans une américanité légitime à l'origine même du roman noir avec des auteurs comme Dashiell Hammett ou W. R. Burnett, en reprenant des thèmes et des protagonistes américains, situant son histoire comme il se doit aux Etats-Unis comme Léo Malet le faisait à l'époque en signant sous le pseudonyme de Frank Harding les aventures du journaliste Johnny Metal chez Ventillard avant de créer le détective Nestor Burma qui allait assurer sa notoriété internationale et de ramener sur notre sol l'école du roman "dur à cuir" dont il est sans conteste l'inventeur en France.
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Nestor Burma, tome 2 : 120, rue de la gare ..

Dans cette BD Jacques Tardi s’attaque à l’oeuvre phare de Léo Malet, la première enquête de Nestor Burma. Il colle au texte du roman, rendant à merveille par l’illustration, le climat de la France d’après-guerre. C’est très bien documenté, l’illustration, en noir et blanc avec de superbes dégradés de gris, nous immerge dans l’atmosphère de l’époque. Pour les dialogues, il reprend presque mot pour mot ceux du roman qui sont excellents. L’histoire se déroule entre Lyon et Paris, donc en zone libre et en zone occupée, l’intrigue est bien menée, avec plein de fausses pistes, des collabos, des flics véreux sur fond de collaboration et de rationnements. Une excellente BD, quasiment un roman graphique (le terme ne s’employait pas trop à l’époque de sa sortie) et , bien sûr, un roman policier.
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Nestor Burma, tome 2 : 120, rue de la gare ..

Après l’excellent « Brouillard au pont de tolbiac », je me suis plongée dans « 120 rue de la gare », 2ème volet des aventures de Burma vues par Tardi. Si ce 2ème tome est bon, je dois dire que je l’ai tout de même trouvé bien moins réussi que le 1er. « 120 rue de la gare » met beaucoup plus l’accent sur le côté enquête que dans « Brouillard au pont de Tolbiac » qui jouait plus sur l’ambiance. Là, il y a vraiment un côté whodunit qui n’est pas ce que je préfère en matière de polar. Ceci dit, c’est très bien ficelé, l’histoire est intéressante et on ne s’ennuie pas une seconde. Et est-il besoin de préciser que le dessin est au top ?



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Des kilomètres de linceuls

Je suis un peu fan de Nestor Burma et de ses déambulations dans le Paris des années 50 alors je me fais régulièrement plaisir en relisant un des polars de la série Les nouveaux mystères de Paris imaginée par Léo Malet.

"Des kilomètres de linceuls" il en faut pour les quatorze cadavres sur lesquels le privé va trébucher durant son enquête.

Nestor Burma va accepter de protéger sa cliente Esther Levyberg que le détective a fréquentée dans sa jeunesse. Lorsqu'elle vient le trouver à l'agence Fiat lux qui se situe rue des Petits-Champs dans le 2e arrondissement de Paris, elle semble inquiète. Pourtant, celui qui la menace est mort depuis longtemps.

Entre les marchands de tissus du Sentier et les prostituées de la rue Saint-Denis, Nestor Burma va être embringué dans ce qui lui semble être une affaire de chantage.

Mais le Sentier c'est surtout le quartier juif de Paris et les horreurs de la déportation ne sont pas occultées par Léo Malet. Pour autant, certains juifs ont un passé trouble. Personnellement, je n'y ai pas vu d'antisémitisme (comme j'ai pu le lire ailleurs) car il y a des malfrats dans tous les milieux.

Il faut dire que l'intrigue est un peu complexe et que j'ai parfois eu du mal à m'y retrouver.

Heureusement, il y a le clin d'oeil à l'actrice Martine Carol et des lieux à faire pâlir les touristes que nous sommes, entre la rue Réaumur et ses imprimeries de presse et surtout l'étrange passage du Caire.



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Nestor Burma, tome 2 : 120, rue de la gare ..

Un bon classique Burna d'enquête au temps de la France occupée en 1940.

Tardi illustre à merveille le style direct de Malet.
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Brouillard au pont de Tolbiac

Je crois que "Brouillard au pont de Tolbiac" est un des premiers polars de Léo Malet que j'ai lu. Je me souvenais de l'ambiance du treizième arrondissement de Paris et des souvenirs de militant anarchiste de l'auteur, mais j'avais complètement oublié l'intrigue. Pourtant j'adorai celui qui a écrit la série des nouveaux mystères de Paris et surtout ce titre culte pour moi.

Et bien, j'aurai peut-être dû m'abstenir car ce livre est un petit peu tombé du podium.

Certes, j'ai apprécié cette promenade parisienne avec Nestor Burma dans les années 50, autour du pont de Tolbiac (qui a bien changé aujourd'hui) même s'il est jonché de cadavres. On y retrouve aussi le foyer végétalien que le jeune Léo Malet a fréquenté dans les années 20.

L'ambiance y est et le détective privé va renouer avec son passé après avoir reçu un message déposé dans sa boîte aux lettres. Il va au rendez-vous à la Pitié Salpêtrière, mais se retrouve face à un cadavre. Nestor Burma essaie de recoller ses souvenirs face à l'homme allongé sur la table de la morgue. Sa physionomie le met sur la piste. C'est Lenantais, un vieil anarchiste qu'il a connu tout jeune au foyer végétalien. Les souvenirs de jeunesse de Burma remontent mais il va vite retrouver d'autres connaissances et d'autres cadavres sur sa route.

Passons sur les amours du détective (qui commence à avoir de l'âge) avec une jeune bohémienne de 22 ans alors que d'habitude il aime séduire mais ne couche pas. Il va croiser aussi le commissaire Faroux, qui rapplique dès qu'il a su que Burma était mêlé à l'affaire. Mais quelle affaire ? Lenantais a-t-il été victime des norafs ? On trouve chez Malet les sentiments et préjugés d'époques, des classes populaires à l'égard des étrangers. Alors de ce côté-là je n'ai pas apprécié de même que Malet en profite au passage pour régler des comptes avec ses anciens amis anarchistes (certes, pas tous intègres).

Mais bon, j'ai quand un même un faible pour celui dont le métier est de mettre le mystère knock-out.





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Fièvre au Marais

Je suis réconciliée avec Léo Malet avec la lecture de "Fièvre au Marais", troisième roman policier de la série des Nouveaux Mystères de Paris.

Comme son titre l'indique il nous emmène dans le 3eme arrondissement, quartier du Marais.

Nous sommes dans les années 50 et fauché, Nestor Burma va voir un prêteur sur gages nommé Cabirol, dans son appartement de la rue des Francs-Bourgeois où il vivait. Je dis vivait car il le trouve raide mort après avoir croisé dans l'escalier une belle blonde quelque peu troublée.

Evidemment, l'occasion va se présenter et il retrouve la belle Odette aux chaussures en peau de serpent. Son chemin va aussi croiser celui d'un certain Maurice badou qui a trouvé le corps du défunt et sur lequel il va enquêter. Il apprendra que ce dernier recherche un trésor et c'est le prétexte, pour Léo Malet, de faire une petite leçon d'histoire avec la description de ce quartier ancien.

Nous apprenons qu'à l'angle de la rue des Francs-Bourgeois et de la rue Vieille-du-Temple, se trouvait la tour Barbette, résidence d'isabeau de Bavière, d'où le Duc d'Orléans sortait lorsqu'il fut assassiné par les hommes de Jean-sans-peur. Il évoque aussi les hôtels particuliers typiques du quartier et les fonderies qui existaient à l'époque où il y avait encore des activités industrielles à Paris.

Et puis, les morts vont se suivre sans se ressembler et même Nestor Burma va liquider un agresseur, ce qui est une particularité de "Fièvre au Marais" (en général, il se contente de trouver les cadavres et de prendre des coups sur la tête). Cela ne va pas l'empêcher de mettre le mystère knock-out.





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Nestor Burma, tome 9 : Micmac moche au Boul..

Alors que la neige tombe sur les boulevards de Paris, et que sa secrétaire est collé au fond de son lit par une grippe, Nestor Burma reçoit dans son bureau une jeune étudiante. Son petit ami est retrouvé mort dans sa voiture, la conclusion est sans appel : suicide. mais elle n'y croit pas, et la police ne la croit pas elle. Alors le détective privé est son dernier espoir pour faire la lumière sur cette mort inattendue.



Mallet et Barral, toujours en suivant les traces de Tardi, ont construit là une enquête policière plus que sympathique. Rondement menée, carrément efficace.

Notre charismatique détective, M. Nestor Burma, est un enquêteur un peu épais mais tout à fait plaisant à suivre dans ses réflexions et dans ses investigations. Le tout est plein de rebondissement qui permettent au lecteur de ne jamais s'ennuyer jusqu'au dénouement final.
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Nestor Burma, tome 1 : Brouillard au pont d..

Dans cet album, adaptation du roman de Léo Mallet, Tardi sort de son univers de prédilection, la première guerre mondiale et la société française qui peine à s'en remettre, ses gueules cassées, ses déclassées, ses femmes obligées de retourner à la maison.

Une constatation à la lecture de cet album, le dessinateur est aussi à l'aise pour donner au Paris des années 1950, la même force qu'il donne à celui des années 1920, laissant supposer que la ville n'avait pas autant changé que cela après avoir connu, successivement, deux guerres.

Les dessins de Tardi font revivre pour nous, les anciens quartiers du 13ème arrondissement aujourd'hui enfouis sous le béton.

l'intrigue se déroule dans le milieu anar, et s'appuie sur une série de règlements de compte étalés dans le temps, où la vengeance sert de moteur aux personnages.

Nestor Burma, le héros et narrateur, est une sorte d'Adèle Blanc-Sec homme, avec les mêmes certitudes, les mêmes incertitudes et les mêmes faiblesses humaines.

Une BD que je garde toujours dans ma table de nuit.

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Nestor Burma, tome 11 : L'Homme au sang ble..

Une enquête de Nestor Burma à Cannes sur la Côte d'Azur, cela nous change des enquêtes à Paris. Un client l'a sollicité. Dès son arrivée, il retrouve deux de ses anciens collaborateurs partis s'installer au soleil. Le monde est vraiment petit.



Mais le client s'est suicidé et son frère va engager Burma.



Le scénario est bien ficelé, les rebondissements sont nombreux, les dialogues sont dans la lignée de ce que Mallet pouvait écrire. On n'a pas les décors de Paris mais la Côte d'Azur est bien mise en valeur.Les personnages du Sud ne sont pas sans rappeler certains personnages de Pagnol. Le commissaire a un faux air de Charpin, le célèbre maître Panisse de la trilogie de Pagnol. On pourrait entendre l'accent marseillais...



La mise en forme est intéressante ainsi que la mise en couleurs ce qui fait une histoire agréable à l’œil et agréable à lire.
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Nestor Burma, tome 1 : Brouillard au pont d..

En 1982, après une pré-publication dans le mensuel, consacré à la BD, (A SUIVRE), "Brouillard au pont de Tolbiac" parait chez Casterman Ed.. Le titre est la première adaptation graphique, signée Tardi, d'un roman de Leo Malet daté de 1956. C'est, dans la bibliographie de l'écrivain, le dixième tome de ses "Nouveaux mystères de Paris" avec Nestor Burma en personnage principal récurrent. Malet avait prévu 20 romans pour, tour à tour, en quasi one-shots policiers, chacun des 20 arrondissements parisiens ("Brouillard ..." évoque le 13ème); il n'y en aura que 15. Tardi en adaptera cinq: le sus-nommé et quatre autres ont eu droit à sa patte de dessinateur, à son encre de Chine noire, à ses vignettes et phylactères, à ses bulles d'onomatopées ("120, rue de la Gare", "Une gueule de bois en plomb", "Casse-pipe à la Nation" et "M'as-tu vu en cadavre ?"). Les épisodes suivants, d'une patte graphique cousine de celle de Tardi, signés d'un autre dessinateur, profitent du succès initié par le papa d'Adèle Blanc-Sec, remettent Burma en scène, sur le fil repris des "Nouveaux mystères de Paris". Ils ont leurs qualités, mais, hélas, ce n'est plus çà - un ange est passé - on y cherche trop Tardi ...



Nous sommes dans le ventre mou des bien tristounes, monotones et sages années 50's. Le noir et blanc de Tardi, posé sur Paris, habille la capitale des maigres lumières d'une cité perdue dans le gris d'une légère brume. La ville semble suspendue dans l'approche lente (ou à peine dépassée) d'une Toussaint pluvieuse et froide, en perte résignée d'un automne il y a peu dédié aux couleurs. L'apparente léthargie des temps, des choses et des êtres est troublé quand, subitement, la mort violente rôde et frappe en périphérie de l'immobilisme ambiant.



Nestor Burma, façon BD, tel que restitué par l'art du dessinateur, copie-colle les détectives privés chers au polar noir classique, versant US ; il porte, comme attendu, le trench beige d'Humphrey Bogard; le col, en éternel cliché hollywoodien, est rabattu sur la nuque; la ceinture est serrée au plus près de la taille. Pas de stetson à la Philip Marlowe pourtant, celui à l'écran ciné éternellement penché sur le côté; le détail vestimentaire a sans doute été jugé trop amerloque. Tardi renforce le côté franchouillard de Burma en sollicitant la pipe en bord des lèvres (hommage à Maigret dont il n'est au final guère proche, ou plus surement à Malet, son créateur littéraire ?). Burma est, bien entendu solitaire, taciturne, désabusé, pince sans rire et peu confiant dans le genre humain (il traine à ses basques un passé anar dont qu'il ne renie pas mais tait par prudence). Sa Lauren Bacall attitrée, dans son ombre, à défaut du blond platine ou châtain clair ravageur de la star hollywoodienne, est gitane et brune; ce n'est pas une femme fatale mais un être simple et attachant, dans l'introspection plus que dans le démonstratif. C'est la môme Bélita Moralès qui, comme l'écrit Malet en préface est une "morte de papier à la vie dure" quand de rééditions en rééditions (roman et BD) elle a connu nombre de résurrections graphiques successives en 1 de couverture; elles ont fait d'elle un personnage bien plus que secondaire, une fille de papier essentielle dont on se souvient et que l'on retrouve volontiers au rang de celles qui ont laissé des traces dans le cœur des lecteurs.



L'ambiance, citadine exclusive, est majoritairement crépusculaire (en accord avec la tristesse et la mélancolie du récit en cours) voire nocturne (halos baveux des réverbères le long des avenues en perspective, glacis-miroirs des flaques de pluie sur les trottoirs mouillés et la chaussée pavée, flashs aveuglants des phares d'auto en ras de bitume, néons de bistrots perdus dans la nuit en oasis de lumières). Au cœur des vignettes d'extérieur, tout n'est que pluie en zébrures serrées, obliques et parallèles, froid via les arbres dénudés en hachures, bouffées d'air chaud s'échappant des pots d'échappement, arcs en ciel sous les essuie-glaces des parebrises mouillés. Tardi, et ses dessins de toute beauté, sont habiles à laisser renaitre le Paris des 50's mais aussi des 20's (voir plus loin); nombre de vignettes se montrent cartes postales, précises et détaillées, presque touristiques, s'il n'était que l'ambiance est grise, d'un noir profond sous les porches et les coins sombres, là où le fil d'un couteau à cran d'arrêt ou un pistolet au cran de sécurité levé attendent ... des morts annoncées.



Abel Benoit, un vieux chiffonnier. (Ah, ces petits et ancestraux métiers de rue, perdus, égarés dans le temps, anachroniques et insolites; Malet aime à leur faire vivre leurs derniers jours ..!). Son corps repose à la morgue de la Salpêtrière; l'homme a été assassiné la veille, son thorax est lardé de coups de surin, des trous béants et profonds sont perceptibles à deux doigts d'un tatouage caractéristique ("Ni Dieu ni Maitre"). Son corps attend le légiste, la police judiciaire, les flashs sur le nitrate d'argent de la pellicule photographique ... mais aussi, Nestor Burma, qu'en ex-compagnon de combats politiques d'antan il avait demandé à voir la veille, à qui il a écrit. "Je t'expliquerai comment sauver la mise à des copains". En souvenir diffus des jours enfuis, quand Burma et quelques autres étaient figés dans l'attente militante patiente (ou active) du Grand Soir, commence une enquête sur les traces du passé. Malet fait entrer en scène un quatuor de vieux anars recyclés (ou pas), hibernant dans leurs convictions ou oublieux de leurs coups d'éclats (silencieux ou bruyants).



Quatre hommes. Le ver dans le fruit, c'est l'un deux, bien sûr, c'est certain ... flashbacks ponctuels au cœur du Paris anarchiste des années 20's, là où et quand un salaud mijotait ses noirceurs. Le passé remonte, revit, renait, jusqu'à la vérité noire, fangeuse et saloparde ... Flics aux aguets, présents mais discrets, finauds et précautionneux, la balle n'est pas dans leur camp mais en Burma qui, en échos à son propre passé, sait où et chez qui gratter pour faire remonter la vase d'eaux redevenues limpides..



La suite appartient au récit ...



L'intrigue est complexe, peu à peu étoffée, peu à peu disséquée, décortiquée, expliquée, solutionnée. Processus classique du polar noir, la mécanique proposé est dans la nature même de ce genre de récits. Rien de rédhibitoire, la complexité crédibilise les soubresauts de l'intrigue. Le "je narratif" embarqué rapproche le lecteur du personnage central, ouvre un chemin d'empathie à son égard. L'usage attendu de l'argot parisien, n'est que ponctuel; la prose est facile.



La guerre d''Algérie se perçoit en filigrane, via certains graffitis tracés sur les murs de la ville ("FLN vaincra"). La France des 50's s'agite au gré des mises en page. Rondes autos comme gonflées de l'intérieur. Trams et trolleys et leurs frêles réseaux électriques aériens. Habits sombres et galurins d'époque; éternelles cigarettes aux becs, allumettes grattées, briquets frottés, ronds de fumée dans l'air. Bouches et quais de métro déserts, froids, carrelés de faïence blanche. Immenses verrières de gares meccano. Larges avenues inondées de lumières. Ruelles étroites et tortueuses, maisons à l'abandon, quartiers perdus, friches industrielles et faune nocturne à l'avenant, Hirondelles en maraude, à bicyclette, pèlerines sombres et tourbillonnantes, képis plats ... C'est la France citadine d'une époque désormais révolue, celle de quand je n'étais encore qu'un petit bout d'homme de rien du tout, tétine et doudou peluche, un marmot dont les souvenirs du quotidien se sont barrées au rythme de découvertes en rafales. Trop pour un seul homme, pas de place pour toutes. C'est ma France perdue, pourtant vécue; étonnant paradoxe.



Tardi s'est astreint à un énorme travail de documentation, l’œil penché sur ses immenses archives, derrière l'objectif d'un appareil photo en balade dans Paris, figeant les lieux qu'il va devoir dessiné avec dans l'idée le détail qui fait vrai



Aux frontons des cinoches,l'affiche de "Du rififi chez les hommes" promet à l'écran l'éternel jeu du flic et du truand, Burma voit en 25 images/secondes ce que le lecteur de Malet/Tardi perçoit de son personnage de papier via les dessins dans les vignettes et les textes dans les phylactères; étranges jeux de dupes où fictions et réalité se brassent et se confondent.



Et surtout, omniprésente, la structure métallique arachnéenne du Pont de Tolbiac qui, en ombre chinoise posée sur la nuit claire, attend ses proies comme sur une toile d'araignée. Un fou rôde à ses abords, parait t'il, il a les yeux exorbités de celui que l'on perçoit en une de couverture. Peur sur la ville.



PS: Avant chronique, j'avais figé ici en "brouillon", donc par moi seul visible, un court article (qui, pour le peu qu'il méritait, ne devait pas en sortir). Il était axé sur un argument futile, de l'ordre du détail (apparemment) sans intérêt. Je le laisse en accès exclusif sur les //S. Cà peut intéresser.



J'avais entendu l'aveu étonnant de la bouche même de Tardi, au cœur d'une courte vidéo "You Tube", qu'il avait de la peine à dessiner les bottes de soldats dans les tranchées, ayant tendance à les montrer plutôt santiags qu'autre chose ... J'avais conclus de même concernant les yeux qu'il dessine au plus simple, ayant tendance à les schématiser à outrance sous forme de points ou de courts tirets. Surprise, l'avant propos de ce présent "Brouillard au pont de Tolbiac" montre les regards plus élaborés (et fort réussis) de son héroïne, la môme Morales, celui de Leo Malet; il en est de même pour l’œil exorbité (aliéné et angoissant) de l'homme maigre sur la une de couv.



Donc, là, une nouvelle fois, un constat étonnant s'impose (ou alors c'est moi ..!), celui de Tardi au travail, dessinant Paris dans le moindre détail (qui fait vrai) et restituant au plus simple la bouille (souvent minimalement ronde) de ses personnages (nez et bouches incluses). Laisse t'il délibérément à son lecteur le soin d'en interpréter le strict nécessaire offert. Je ne sais pas..! .


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Drôle d'épreuve pour Nestor Burma

. Normalement ,Malet ne fait pas trop dans le cliché mais dans ce roman il en pleut . Des clichés un peu torrides de jolies starlettes attirées par le miroir aux alouettes du ciném a .Des clichés qui entre les mains de maîtres-chanteurs peuvent rapporter « un pognon de dingue » (Merci Not’bon Seigneur) . Du coup rentrent dans la danse , collectionneurs pervers, macs et truands à la matraque facile sans oublier les cognes . Dans ce mic-mac olé-olé Nestor récolte sa ration de cadavres, de gnons, de bastons et ,in fine ,de biftons.
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Du rébecca, rue des Rosiers

Curieux clients pour Nestor Burma : un peintre érotomane et bachique qui s’est retrouvé nanti d’une nature morte après une soirée arrosée puis un banc de maquereaux aussi interlope qu’international à la recherche d’un magot ! Si l’on ajoute à cela des vengeurs juifs à la recherche d’un ex-collabo particulièrement répugnant et insaisissable et la police qui ramasse les morceaux , on a une intrigue bien touffue et noire où le détective de choc reçoit , à son habitude , quelques horions .
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Nestor Burma, tome 9 : Micmac moche au Boul..

Le Hibook a lu « Micmac moche au Boul’Mich» de Léo Malet . Nestor Burma a du bol ! Non seulement une ravissante lui confie une affaire limpide (au premier abord) mais il va avoir dans ses recherches de prestigieuses fréquentations : un effeuillage chez Villon (ou presque) et l’aide de Baudelaire pour résoudre l’énigme. Mais comme d’habitude il reçoit sa part de horions , et sa ration de cadavres avant de dévoiler sous la limpidité apparente de très sombres Fleurs du mal.
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