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Citations de Leonardo Padura (890)


Si au moins une femme avec un saxophone pouvait composer une berceuse pour endormir le policier. Mais, silence !... La nuit est venue. Dehors le vent maudit ravage la terre.
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Si je me pose ces questions et qu’en plus je retarde le moment d’aborder des sujets plus attrayants, c’est parce que la possibilité de rendre quelque chose ou quelqu’un coupable de ton sort (un exercice dont nous sommes spécialistes, nous les Cubains) est un doux réconfort.
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Pourtant, s’il y avait une chose dont il était pleinement convaincu, c’était que l’essence de cette rencontre glorieuse était restée imperméable aux érosions prévisibles, préservée dans ce recoin éclairé de la mémoire qui abrite les repères initiatiques : les initiations à l’amour, à la littérature, à la peur et à la première grande déception.
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Même un type tel que lui, un acharné du souvenir, un quasi hypermnésique, était bien forcé de laisser sa conscience balayer certaines choses, procéder à des nettoyages émotionnels et psychologiques pour des motifs d’hygiène, afin d’empêcher le poids des réminiscences de l’engloutir dans la vase des aversions et des frustrations. Et, surtout, pour ne pas avoir à se dire qu’une autre vie aurait été possible, et que la vie vécue avait été une erreur, mélange de fautes dont il était responsable et de choses imposées de l’extérieur.
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Qu'est-ce qui est le plus important, être ou être de quelque part?
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Il pensa alors qu'il voyait le temps à travers la transparence d'une goutte de pluie accrochée à une branche.. Ou en franchissant les années, à ravers la transparence cristalline d'une larme qu'un état d'âme altéré mais incoércible avait arrachée à ses yeux.
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En marchant le long des trottoirs défoncés et en évitant les gravats et les ordures pétrifiés, il pensa que le fait de naître, vivre et mourir dans cet endroit était une des pires loteries que pouvait échoir un être humain. Tout comme le hasard te fait naître au Burundi, à Bombay, dans une favela brésilienne au lieu de voir le jour au Luxembourg ou à Bruxelles où il ne se passe jamais rien et où tout n'est que propreté, ordre et ponctualité. Ou dans n'importe quel endroit agréable, mais loin de ce quartier où on tétait la violence et la frustration historique au sein maternel, où on grandissait dans la laideur la plus insultante et la dégradation morale quotidienne, dans le chaos et les féroces accords des trompettes de l'Apocalypse, décidées toutes ensemble à atrophier pour toujours les capacités de discernement éthique d'un être humain pour en faire un être primaire, tout juste apte à se battre et même à tuer pour survivre.
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Le major regarda son ex-collègue dans les yeux. Ses pupilles entreprirent leur traversée comme si elles cherchaient refuge derrière la cloison nasale.
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Les vieilles voitures américaines tant de fois réparées qui roulaient depuis cinquante, soixante et même soixante-dix ans, régnaient encore sur ces rues. Leur simple existence défiait les lois du marché, de la mécanique universelle et de l'environnement avec leur interminable durée de vie transformée en présence bruyante, dont les gaz d'échappement étaient expulsés en grands jets noirs vers les poumons des passants et, en dernière instance, vers ce qui restait de la couche d'ozone.
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Mais les femmes et les chiens étaient terriblement différents des poissons, même des poissons combattants. Pire encore : avez les femmes, li ne pouvait pas faire les promesses abstentionnistes qu'il faisait aux chiens. Il pressentait qu’au bout du compte, il finirait par militer dans une societé protectrice des animaux errants et des hommes lamentables avec les femnes
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- Nom de Dieu, des truffes, j'en raffole... ne put se contenir le Conde. Je passerais ma vie à manger des truffes blanches d'Alba...
- C'est quoi, des truffes ? voulut savoir Yoji et Palomo, sidéré par les goûts raffinés du Conde.
- Ce sont des petites bestioles, minuscules, avec des plumes et des petits poils sur la tête... j'en sais foutre rien ! dit le Conde. De toute ma putain de vie, j'ai pas vu une seule truffe, ni vivante ni morte !
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Me voici encore là, chère Anna,
A t’évoquer tandis que j’écoute le tonnerre
Et que je vois la zébrure carmin du ciel
Victime de l’orage.
Et comme toi, comme alors,
Je vais le cœur consumé par la flamme !
Fantôme parmi les fantômes qui peuplent la ville.

Toi, cela t’est arrivé à Moscou,
Et moi, cela m’arrive à la Havane.
Et, comme toi, je quitterai bientôt ce lieu pour toujours
Et me jetterai paisible dans ce port dérivé,
Sans laisser en héritage ne fût-ce que mon ombre.
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[…] Et toi, pourquoi voulais-tu être écrivain ?
– Je ne sais pas, un jour j’ai découvert qu’il n’y avait pas grand-chose de plus beau que de raconter des histoires et que les gens les lisent et sachent que je les avais écrites. C’est de la vanité, non ? Puis, quand j’ai compris que c’était très difficile et qu’écrire était quelque chose de presque sacré, en plus d’être douloureux, j’ai pensé que je devais être écrivain parce que j’avais besoin de l’être, par moi-même et pour moi-même, et éventuellement pour une femme et deux ou trois amis.
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Non, c'est juste que l'histoire m'attriste. Cela me démontre que nous venons du désastre et le confirme que, comme espèce, nous allons vers des désastres encore pires. Et nous n'avons pas de solution. J'ai appris toute l'Histoire dont j'avais besoin, et ce que j'ai appris se réduit à ça : le désastre insoluble.
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Le problème, c'est que dans ce pays les gens préfèrent croire au mauvais côté des individus plutôt que d'exalter leurs vertus. Ils réagissent toujours comme s'ils se réjouissaient des malheurs des autres, comme si les échecs des autres les renforçaient et effaçaient les leurs...
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Plusieurs années plus tôt, son ami le Chinois, Juan Chion, lui avait offert une définition de l'état du bonheur. C'était à l'occasion d'une soirée vaporeuse où ils étaient en train d'écluser le puissant alcool de riz que l'Asiatique faisait fermenter et, depuis ce jour, Conde avait conservé ses paroles comme un principe de vérité, quelque chose de ferme dans un monde où tant de vérités s'effondraient.
Selon le vieillard, déjà octogénaire à l'époque, son compatriote Lao Tseu, dit le Vieux, avait distillé sa sagesse en énonçant des principes élémentaires :
"Si tu es déprimé, tu vis dans le passé.
Si tu es anxieux, tu vis dans le futur.
Si tu vis en paix, tu vis dans le présent."
Et, à cet instant précis et qu'il savait fugace, Conde vivait au présent, et l'hédonisme avec lequel il profitait du moment de la trêve - merci Epicure, toi aussi tu t'y connaissais là-dessus - le situait dans le bonheur.
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Tout très superficiel, élémentaire et éphémère ? Peut-être. Sexe, nourriture, confort, compagnie, argent, et même beautés physiques, bien tangibles même si périssables. Est-ce cela la vraie vie, ou seulement un méandre propice à l'évasion, pour quelques minutes, quelques heures peut-être, pour oublier les tensions du combat, les fardeaux du passé, les floues expectatives d'avenir ? Est-ce le présent parfait et, par conséquent, heureux ?
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Et Conde, l’hypermnésique, le champion du souvenir, voulait comprendre les uns et les autres, calculer s’il y avait un point d’équilibre sur lequel édifier un état de concorde , et il se convainquit rapidement que tout le monde se fichait de sa compréhension et de ses calculs, que rien n’arriverait parce que certains voulaient tout changer et d’autres rien changer du tout, et il cessa de s’en faire pour ce qui n’avait apparemment pas non plus de date de péremption : il avait la certitude pénible que les gestes de la « visite historique » n’étaient qu’une accumulation de mots , encore des mots, des mots sans valeur réelle que le vent ne tarderait pas à balayer, sans laisser ne serait-ce que la trace d’un écho , pour que tout redevienne comme avant , chacun dans sa tranchée. Comme avant jusqu’à quand ? Jusqu’à quand écouteraient-ils des mots sans valeur ?
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Avec le socialisme, tu ne sais jamais le passé qui t’attend
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La vie est belle, elle est une fête pour les sens...Que les générations futures la nettoient de tout mal, de toute oppression, de toute violence et en jouissent pleinement.
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